Les quelques indicateurs encore en place confirment ainsi une légère reprise épidémique, à commencer par les hospitalisations. Selon Santé Publique France, les passages aux urgences pour suspicion de Covid ont augmenté de 31% entre le 31 juillet et le 6 août, par rapport à la semaine précédente : 920 malades ont été admis dans les services au cours de ces 7 jours. Des effectifs qui « restent modérés », a commenté l’agence, surtout au regard de l’été 2022, où plus de 4 000 passages hebdomadaires avaient été enregistrés. « Les actes médicaux pour suspicion de Covid-19 sont en hausse dans toutes les classes d’âge », fait par ailleurs savoir le réseau SOS Médecins. 1 500 actes ont été comptabilisés depuis le début du mois d’août, soit un bond de 84%.
« L'incidence reste à des niveaux faibles : elle est passée de 6,2 à 7,7 pour 100.000 » habitants, a précisé la Direction générale de la santé (DGS) lors d’une conférence de presse ; les impacts sur les hospitalisations et pré-hospitalisations restent limités, a-t-elle insisté. La hausse générale est particulièrement marquée en Nouvelle-Aquitaine (+284%), conséquence probable des fêtes de Bayonne, qui ont accueilli 1,3 million de personnes.
Un rebond au niveau mondial
Le rebond épidémique ne concerne pas uniquement la France, puisqu’il a également été constaté aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Japon ou encore en Inde. C’est d’ailleurs notamment dans ce dernier État qu’a été identifiée la version EG.5, surnommée Eris, un sous-variant d’Omicron, particulièrement scrutée. Si elle ne semble pas provoquer « de symptômes spécifiques », selon Antoine Flahaut, le directeur de l’Institut de santé globale de l’université de Genève, elle tend toutefois à supplanter les souches jusque-là dominantes et serait la cause de la reprise du virus. De quoi inciter les autorités sanitaires à appeler néanmoins à la vigilance. Si la pandémie n’est plus considérée comme une urgence sanitaire mondiale par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis le début du mois de mai, « le virus continue de circuler dans tous les pays, continue de tuer et continue de changer » a ainsi prévenu Tedros Adhanom Ghebreyesus , son directeur général lors d’une conférence de presse. « Le risque demeure qu'un variant plus dangereux émerge et provoque une hausse soudaine des cas et des décès. »
« La circulation du Covid est certes faible en France mais il nous faut rester vigilants, car la situation évolue rapidement », a jugé de son côté Aurélien Rousseau, le nouveau ministre de la Santé, ce vendredi 11 août. « Nous devrons, encore pendant plusieurs saisons, vivre avec les résurgences de ce virus », a-t-il complété. Il en a profité pour rappeler l’importance de maintenir les gestes barrières, qui « doivent rester des réflexes pour se protéger et protéger les autres », et table sur la campagne de vaccination programmée à partir « de mi-octobre ». Celle-ci couplera les vaccins contre le Covid et la grippe saisonnière, a précisé la Direction générale de la santé.
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