« La pandémie de COVID-19 n'a pas provoqué la crise du système de santé, elle l'a révélée ». C’est par ces mots que Jeff Richards, fondateur d’une société d’accompagnement des structures de santé, introduit un article publié sur la plateforme healthmanagement.org.
Des tendances qui appellent à réparer les systèmes de santé des pays dits développés
Le constat est alarmant aux USA, avec plus d'un million d'infirmiers qui devraient quitter la profession d'ici 2030, un taux de rotation du personnel qui coûte jusqu'à 1,4 million d'euros (1,5 million de dollars) par an aux établissements de soins de longue durée et une perspective de plus de 80 millions d’Américains qui auront plus de 65 ans d’ici 2040. Ce sont des tendances que l’on retrouve évidemment en Europe et qui appellent à une évolution de la gestion et du soutien des personnels de santé, afin de palier une demande qui continuera de dépasser l’offre.
Pour l’auteur, il s’agit non seulement de soigner les patients, mais aussi de réparer les systèmes eux-mêmes en faisant intervenir l’intelligence artificielle, l’apprentissage automatique, la planification prédictive et les plateformes de gestion intelligente des effectifs. Des outils pratiques existent qui aident les organisations « à faire plus avec moins », et rendent ainsi le contrôle et la structure aux équipes de première ligne qui se voient protégées de la surcharge de travail et aident les managers à prendre de meilleures décisions.
Des solutions d’IA pour traiter les problèmes à tous les étages de l’établissement de santé
Il nous présente ici une solution de gestion du personnel propulsée par l’IA qui prend en compte la précision dans le recensement des patients, les coûts en personnels et les plafonds budgétaires, la démarche qualité et la conformité aux réglementations, les limites d’heures supplémentaires, voire les préférences des personnels et les indicateurs d’épuisement professionnel. Le manager gagne, d’autre part, du temps en établissant des plannings en quelques minutes ou en anticipant les besoins aux moyens d’analyses de performance en temps réel.
Cet article évoque également des plateformes basées sur l’IA de gestion du personnel plus intelligentes et centrées sur l’humain. Ces systèmes intègrent des règles qui réduisent les heures supplémentaires inutiles, protègent le bien-être du personnel et privilégient les talents internes. De quoi répondre avec confiance aux injonctions paradoxales auxquelles cadres et soignants sont confrontés depuis longtemps !
Des résultats intéressants en termes médico-économiques et RH
Des établissements américains ont pu tester ce type de solutions et ont rapporté des résultats intéressants, comme une réduction des dépenses, au niveau des établissements de santé, de 20 à 30%, un temps administratif réduit de moitié, ainsi que des améliorations notables en termes de fidélisation et de satisfaction du personnel. Les capacités de l’IA pourraient, de plus, traiter des problèmes récurents tels que le manque de personnel de nuit ou la répartition inégale des compétences notamment.
L’auteur évoque ensuite des initiatives plus ou moins pertinentes, vu selon le prisme de nos organisations locales, comme le partage de la main-d’œuvre entre les différents services, la mise en place de plateformes de ressources humaines interopérables, notamment pour les prestataires en milieu rural et aux ressources limitées, voire d’un système national d'échange d'accréditations pour les professionnels de santé.
Un leadership innovant qui appelle à abandonner les systèmes existants
Il appelle enfin à de nouveaux modèles de leadership, privilégiant l'innovation à l'inertie et une conception centrée sur l'utilisateur final : qu'il s'agisse d'une infirmière, d'un planificateur ou d'un patient. Un leadership innovant, ce qui implique d'abandonner les systèmes existants, en faisant la promotion de l’empathie, en veillant à ce que chaque solution parte de l'utilisateur, et de passer de la collaboration à la concurrence, « en intégrant les systèmes et les partenaires entre les établissements, les régions et les disciplines ».
Il fait de la prospective, l’évolution de la technologie permettant une analyse prédictive pour les épidémies ou les pics saisonniers, une planification tenant compte des qualifications, incluant les langues et les compétences, ou l’adoption de modèles de rémunération dynamiques et réactifs, le tout en restant concentré sur l’objectif principal, le care et le bien-être du patient.
Lire l'article de Jeff Richards en intégralité ICI.