Dans le contexte actuel de valorisation de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), les établissements de santé qui adoptent des pratiques durables sont mieux équipés pour répondre aux besoins évolutifs des patients et des populations.
Le rôle essentiel du responsable du développement durable
Le Directeur du développement durable chez Northwestern Medicine, groupement d’hôpitaux connu dans la région de Chicago (Illinois - USA), a fait l’objet d’une interview publiée sur la plateforme healthmanagement.org. Il a, à cette occasion, partagé sa manière d’appréhender son rôle, qui consiste notamment à comprendre l’environnement avant de s'engager dans une démarche de développement durable et d'être clair sur les raisons qui motivent cette démarche.
La véritable durabilité ne peut être un idéal lointain. Elle doit être un engagement concret à améliorer les systèmes et les espaces où les patients vivent, travaillent et se soignent.
Il ne considère ainsi pas le développement durable comme l’atteinte d’objectifs mondiaux ou le remplissage de cases sur une liste de contrôles environnementaux, mais bien comme un devoir de produire un impact réel et tangible sur les populations de son territoire. Dans ce cadre, les gouvernants d’hôpitaux se doivent d’être motivés par le besoin urgent d'améliorer la qualité de l'air, de réduire les déchets ou par le désir d'améliorer la santé et le bien-être des populations locales, avec humilité et authenticité, en se fixant des objectifs réalistes et atteignables, en phase avec les réalités sociales.
Identifier avec précision l’impact environnemental actuel pour y apporter des objectifs d’amélioration atteignables
C’est en effet sur l'impact local des actions menées que doit se centrer le travail, en laissant de côté les objectifs ambitieux et abstraits susceptibles de trouver un écho à l'échelle mondiale. « La véritable durabilité ne peut être un idéal lointain, explique-t-il. Elle doit être un engagement concret à améliorer les systèmes et les espaces où les patients vivent, travaillent et se soignent. Cela peut se traduire par des mesures telles que la réduction de la pollution dans les centres urbains, l'accès à une alimentation saine ou la diminution du volume de déchets associés aux soins de santé. »
Sur le plan opérationnel, il recommande aux managers, avant d’engager un changement significatif, d’évaluer précisément son impact environnemental actuel, notamment son utilisation des ressources et ses inefficacités opérationnelles. Cela implique de dresser un bilan complet, de la consommation d'énergie aux pratiques de gestion des déchets, en passant par la consommation d'eau et la logistique de la chaîne d'approvisionnement. L'analyse de référence est plus qu'un instantané, elle fournit les données nécessaires à l'identification des axes d'amélioration.
Faire en sorte d’impliquer l’ensemble des professionnels dans le processus
D’autre part, les efforts en matière de développement durable doivent être à la fois efficaces et financièrement viables. Une communication claire et cohérente est essentielle et doit concerner l’ensemble des professionnels pour une adhésion au projet généralisée. Un outil favorisant la recherche d'informations centralisées pour les employés, afin qu’ils puissent interagir directement, notamment en proposant leurs propres idées, est préconisé.
Dans une volonté de mettre en place un management participatif, les responsables doivent initier un forum de partage des meilleures pratiques et des projets pilotes, mais aussi créer une culture de collaboration où les idées circulent librement. Dans ce cadre enfin, il constate que de nombreux programmes de développement durable ont été initiés par le personnel. Un très bel exemple de démocratie et d’intelligence collective.
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