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Les cadres de santé sont stressés mais fiers de leur métier

Publié le 04/12/2025

Des cadres de santé fiers de leur métier mais avec des attentes fortes en matière d'autonomie, de collaboration et de sécurisation de l'exercice. Tel est le portrait brossé par le dernier baromètre dévoilé fin novembre par l'Ifross et l'Ancim.

Ancim IFROSS 25

Le 24 novembre, dans le cadre des 33es journées organisées à Lille (Nord) par l'Association nationale des cadres de santé (Ancim), ont été dévoilés les résultats du baromètre 2025 des cadres de santé réalisé en partenariat avec l'Institut de formation et de recherche sur les organisations sanitaires et sociales (Ifross) de l'Université Lyon-3

Le travail, source de stress pour 3/4 des cadres de santé

Le premier volet de ce baromètre porte plus spécifiquement sur les perceptions du métier. 66% des cadres consultés indiquent recevoir des ordres contradictoires et autant aimeraient consacrer une part plus importante de leur temps auprès des patients et personnes accompagnées. Pour trois quarts d'entre eux, le travail est source de stress et la quantité de travail est jugée excessive. Un peu plus d'un tiers (38%) estime par ailleurs avoir "très peu" de liberté pour décider de la manière de faire son travail. Des données stables par rapport aux deux années précédentes. Les cadres sont en très grande majorité fiers de leur métier (93%).

On note une dégradation dans la perception de la qualité de la collaboration avec le binôme médical.

Collaborations en berne et besoin de sécurité

Certaines difficultés sont néanmoins pointées : "On note une dégradation dans la perception de la qualité de la collaboration avec le binôme médical", souligne Camille Pfeffer, chercheur à l'Ifross, à la tête de cette enquête. Ainsi, la part des répondants qui considèrent que la collaboration avec le chef d'unité, de service ou de pôle permet d'organiser des soins de qualité est passé de 71% en 2024 à 59% en 2025. L'esprit d'équipe et de collaboration entre les différents corps professionnels de l'établissement subit également une légère baisse en passant de 54% à 52%. En parallèle, moins de la moitié des cadres expriment un sentiment de sécurité dans leur exercice (48%), et ils sont presque autant à rencontrer des difficultés à concilier vie professionnelle et privée (46%).

Se recentrer sur le cœur de métier

Face à ces constats, l'Ifross suggère de réduire la charge de travail et de redonner du temps au management. Cela pourrait passer par la rationalisation des missions, projets et procédures et la simplification des outils et du reporting. Le deuxième axe porte sur le renforcement de la reconnaissance et le soutien hiérarchique. L'Ifross préconise de valoriser les cadres, de stabiliser les décisions et, plus largement, de mieux communiquer. Il suggère en troisième lieu de clarifier le rôle et les compétences attendues de ces professionnels, qu'il s'agisse de l'autonomie managériale, de la définition du périmètre de responsabilité ou encore de l'accès à des formations adaptées.

À noter que les attentes diffèrent selon le statut des répondants. Tandis que les faisant-fonction attendent plus de soutien dans un quotidien jugé difficile, les cadres de santé souhaitent majoritairement se recentrer sur leur cœur de métier avec des attentes très fortes de reconnaissance et de soutien, alors que les attentes des cadres supérieurs résident plutôt au niveau institutionnel et dans la clarification du pilotage.

Clémence Nayrac Hospimedia

Source : infirmiers.com