Les premières fois dans l’univers du soin, coordonné par Seli Arslan (éditions Seli Arslan)
En partageant leurs multiples premières fois, des infirmières et des infirmiers nous font vivre la découverte et éviter la banalisation d’un soin qui profite de l’expérience sans cesser de se renouveler.
Des premiers pas aux premières armes en passant par les grands débuts, «l’univers du soin est le théâtre de nombreuses grandes premières», rappelle Seli Arslan dans cet ouvrage collectif riche d’expériences que l’éditrice a coordonné. Au fil des pages et des témoignages, on y découvre quantité de premières fois marquantes. Aussi variées que singulières, ces paroles d’infirmiers et d’infirmières sont en fait révélatrices de problématiques communes qui interrogent aussi bien celles et ceux qui les relatent que les étudiants et les novices qui vont en prendre connaissance. Comment réaliser les actes de soin sans trembler, sans la peur de se tromper ? Faut-il craindre d’être maladroit ? Comment réagir à une première rencontre ratée avec un soigné pour que la suivante soit réussie ? Comment, surtout, faire en sorte que chaque nouvelle rencontre soit toujours une première fois, dans l’accueil de l’inattendu et non dans la routine d’un soigné de plus ? Autant de questions auxquelles répondent, forts de leurs vécus, les intervenants de ce livre qui montre que les premières fois ne se limitent pas aux premières années d’exercice.
Un nœud déterminant de ressentis intimes et de pratiques professionnelles
Le philosophe Michel Depuis précise d’ailleurs de façon utile ce qu’est en réalité une première fois, ce «nœud déterminant de nos ressentis intimes et de nos pratiques professionnelles» qui scinde notre existence en un avant et un après. Les récits de premières fois le détaillent comme autant de leçons de vie faites de déclics, d’humilité mais aussi de lâcher-prise. Dans les entretiens qui constituent la seconde partie de l’ouvrage, les premières fois s’intègrent plus globalement dans des parcours de formation et d’exercice professionnel, avec des variantes de trajectoires qui invitent finalement tout un chacun à ne jamais oublier par où il est passé, d’abord en tant qu’étudiant puis au contact des patients. Avec un précieux savoir accumulé au fil des années, assorti de tout un lot d’émotions inhérent au métier de soignant, et à ses innombrables premières fois.
Et aussi...
SOMMEIL
Bonne nuit bonne santé, de Véronique Lefebvre des Noëttes (éditions du Rocher)
Une personne sur trois est concernée par un trouble du sommeil. Des problèmes nocturnes qui augmentent le risque de maladie cardio-vasculaire, d’obésité et de diabète, de cancer et d’accident. Le covid n’a fait qu’aggraver le problème, et nous dormons aujourd’hui une heure et demie de moins qu’il y a 50 ans. La géronto-psychiatre Véronique Lefebvre des Noëttes veut donc nous aider à mieux retrouver les bras de Morphée, car le sommeil, c’est la santé ! Dans ce livre, elle explique les ressorts de ce besoin vital aussi énigmatique que le cerveau ou ces rêves qui nous accompagnent, ou pas, la nuit. À chaque question sur le fonctionnement du sommeil ou sur ses multiples dysfonctionnements, sont apportées des réponses concrètes, pratiques et adaptées à tout âge de la vie. La médecin met en garde face à l’usage de somnifères dont les effets secondaires s’avèrent à long terme plus important que les effets thérapeutiques, et elle livre des alternatives non médicamenteuses et comportementales efficaces. A lire pour mieux profiter du monde de la nuit.
HUMANITÉ
Et les soignants soignèrent, de Denis Gancel (éditions des Champs)
Il se l’était promis. Fondateur d’une agence de design et de communication s’étant vu diagnostiqué «la longue maladie dont personne n’a envie de prononcer le nom», Denis Gancel avait ressenti le besoin irrépressible de rendre hommage à toutes celles et ceux qu’il avait croisés lors d’un parcours fait de scanners, d’IRM, d’injections et d’interventions. Ces soignants que l’on a applaudis chaque soir au début de la crise du covid, avant de les oublier alors qu’ils auraient eux aussi eu besoin d’être bien soignés. En grande majorité des soignantes pour beaucoup infirmières. Denis Gancel leur témoigne de son infinie reconnaissance. C’est comme une chanson de gestes à la gloire de ceux qu’il dit avoir aimés. Pour leurs gestes simples mais héroïques, de routine, de délicatesse, d’attention, d’expertise ou de considération. Avec sincérité mais aussi humour, le designer a collecté ces gestes en se concentrant sur ceux qu’aucun traitement ni règlement n’impose. Ils révèlent la personnalité, voire «l’âme», de ces soignants qui l’ont accompagné d’un regard, d’un sourire, d’une parole ou d’une poignée de main. Des soins essentiels qui méritent d’être ainsi loués.