ARBOVIROSES

Chikungunya, dengue..., les cas d'arboviroses se multiplient en métropole et en Europe

Publié le 21/08/2025

Les autorités sanitaires françaises mais aussi européennes alertent sur la hausse des cas autochtones de virus transmis par les moustiques, dont l'implantation sur ces territoires est amenée à s'étendre du fait du changement climatique.

patient, lit d'hôpital

Patient atteint du virus du chikungunya traité au Centre Hospitalier Ouest Reunion.
Crédit photo : RICHARD BOUHET / AFP

Depuis plusieurs semaines, Santé publique France multiplie les alertes sur les cas de transmission autochtones de plusieurs arboviroses en métropole, notamment les virus du chikungunya et de la dengue, et du « West Nile » ou Nil occidental. Au 19 août, « 27 épisodes de chikungunya totalisant 154 cas (...) ont été identifiés en France hexagonale », note-t-elle ainsi dans son bilan hebdomadaire du 20 août ; la semaine précédente, elle dénombrait 23 foyers pour 115 cas. Elle recense également 7 épisodes de transmission de la dengue, totalisant 13 cas. C’est moins qu’en 2024, où l’on atteignait le chiffre record de 66 cas autochtones. Enfin, une autre maladie vient s'ajouter depuis quelques semaines à ce tableau exceptionnel : la fièvre "West Nile", qui n'est pas transmise par le moustique tigre mais la variété Culex, plus courante en France métropolitaine. Les cas autochtones ne sont pas encore records cet été en métropole - 13 au dernier décompte, contre plusieurs dizaines certaines années - mais se distinguent par leur implantation plus large : pour la première fois, plusieurs ont été identifiés en région parisienne et non seulement le Sud. Les 3 maladies présentent des symptômes similaires, s’apparentant à un état grippal (fièvre, courbatures…).

Une enquête pour mieux anticiper les prochaines épidémies

La multiplication de ces cas s’explique par l’implantation de plus en plus étendue des moustiques vecteurs de ces virus, favorisée par le réchauffement climatique et ses conséquences (hausse des températures, étés plus longs et hivers plus doux…). Concernant plus précisément ceux de chikungunya, elle est également la conséquence d’une épidémie qui a frappé certains territoires ultra-marins, à commencer par la Réunion, où la maladie se diffuse depuis août 2024. L’île a connu une deuxième vague majeure de contamination ces derniers mois, forçant notamment son CHU à déclencher un plan blanc. De quoi pousser Santé publique France à lancer une enquête sanitaire pour estimer la part de la population qui a été infectée et mesurer le niveau d’immunité collective. Et ainsi « mieux anticiper les risques de résurgence dans les années à venir », indique l’agence sur son site Internet. L’étude, qui débutera le 25 août et durera trois mois, s’appuiera sur la recherche d'anticorps dans le sang de près de 1.500 personnes. « Elle s’adresse à tous les résidents de La Réunion, sans distinction d’âge ou de sexe, qui sont ainsi invités à participer à cette étude lors d’un prélèvement sanguin dans l’un des 23 laboratoires d’analyses médicales partenaires », déclare-t-elle, ajoutant que, pour obtenir les résultats les plus précis possibles, chaque participation est essentielle.

Le phénomène touche l'ensemble de l'Europe

Plus largement, c’est toute l’Europe qui enregistre une hausse du nombre de cas de ces virus transmis par les moustiques. La directrice du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), Pamela Rendi-Wagner, estime que l'Europe entre dans une nouvelle phase où « une transmission plus longue, plus répandue et plus intense de maladies véhiculées par les moustiques devient la nouvelle normalité ». Le moustique pouvant répandre le virus du chikungunya s'est désormais établi dans 16 pays européens et 369 régions, contre seulement 114 régions il y a une décennie, précise l’agence européenne. Et entre le 1er janvier le 13 août 2025, huit pays européens ont enregistré 335 cas de transmission locale du virus du Nil occidental et 19 morts. L'Italie est le pays le plus touché, avec 274 contaminations.

La Rédaction d'Infirmiers.com avec l'AFP

Source : infirmiers.com