RÉVISER ET APPRENDRE

Comment bien apprendre pour réussir ses études en IFSI ?

Publié le 10/02/2025

Bien manger, bien dormir, bien bouger est essentiel pour assimiler les connaissances. Ajoutez bien sûr à cela les bonnes méthodes d’apprentissage. Voici quelques conseils et recommandations pour bien réussir ses études en IFSI. 

Etudiants en IFSI

Crédit photo : APHP-PSL-GARO/PHANIE

Préserver sa santé mentale

« J’axe beaucoup mon activité de tutrice sur la santé mentale, qui, selon moi, devrait être plus largement prise en compte dans le cadre des études en santé. Tout l’enjeu est de trouver un équilibre dans son quotidien d'étudiant et de replacer, à chaque instant, sa santé mentale au centre, que ce soit en stage ou en cours », conseille Tiphaine Buisson, étudiante infirmière en 3e année à l’IFSI Esquirol de Lyon, impliquée dans le pôle tutorat de son établissement. Ce sont des périodes totalement différentes en termes d'investissement, pendant lesquelles il peut être pertinent de maintenir ses activités sportives et de loisirs. « Il faut garder les activités qui nous enrichissent et nous font plaisir, poursuit-elle. Surtout ne pas les abandonner au titre de nos études. C’est effectivement plus simple à dire qu’à faire, en particulier pendant les intenses périodes de stages. Les phases de cours sont plus propices à les maintenir avec assiduité. »

Adopter une bonne hygiène de vie

Garder une alimentation équilibrée, veiller à ce que son sommeil soit suffisant et réparateur, font partie des fondamentaux de tout étudiant qui veut bien apprendre. « La précarité étudiante allant croissant, il est important de rappeler qu’il existe des dispositifs pour mieux faire fac, souligne Tiphaine Buisson. Je pense notamment au Fonds national d'aide d'urgence (FNAU), une aide financière du Crous s'adressant aux étudiants en difficulté*. L’équilibre financier est parfois tellement compliqué à maintenir que les étudiants s’alimentent mal ou sautent des repas. Sur ce point, j’ajouterais que, malgré l’intensité des journées de stage, on oublie son droit légal à la pause. Les étudiants ont le droit de prendre, comme tout le monde, des temps de pause pour manger. » 

S’appuyer sur le tutorat

Les démarches consistant à ce que des étudiants en 2e ou 3e année d’IFSI apportent un soutien à leurs pairs de 1re année se développent beaucoup (lien vers article sur le tutorat : « Dans le cadre du tutorat de mon IFSI, nous avons créé un compte Instagram donnant accès à des fiches de révision, des annales, des corrections, etc. Nous avons également créé un livret d'accueil. Il est certes spécifique à notre IFSI mais il contient des conseils un peu plus généraux sur la santé mentale, l’accès à des séances psychologies gratuites supplémentaires lorsque l’on est étudiant en santé. Il inclut des outils pour bien démarrer l’IFSI : comment lire un emploi du temps, comment s’alimenter le midi à proximité de l’IFSI, etc. Nous avons partagé ce projet au réseau afin qu’il puisse servir de base à d’autres IFSI. Bien que les étudiants en IFSI aient un statut universitaire désormais reconnu, chaque IFSI a encore son fonctionnement propre. Pour mutualiser les informations entre les IFSI, c’est parfois encore un peu problématique », observe Tiphaine Buisson. 
Et puis, cela aide beaucoup au cours des trois années en IFSI de se rapprocher de certains formateurs encadrants.

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Alterner les modes de révision

A l’approche des révisions, la première chose à faire est de trouver son lieu de révision privilégié : chez soi, à la bibliothèque universitaire, dans un café, etc. A chacun son lieu de travail idéal. 
Ensuite, il est important de varier les méthodes d’apprentissage et de stimuler les mémoires visuelles, auditives et kinesthésiques pour intégrer au mieux les informations. « Je conseille aussi d'alterner entre les révisions passives (lecture simple des cours), actives (quizz, cartes mémoires, brain dump c’est-à-dire écrire tout ce que l'on sait sur un sujet et le compléter en reprenant le cours correspondant) et en groupe. Selon les matières, il peut être judicieux de travailler seul ou à plusieurs, indique Tiphaine Buisson. Au cours de mes trois ans de formation, j’ai beaucoup fonctionné en binôme. On se retrouvait à chaque période de révision et on s'expliquait mutuellement les cours pour être certains d’avoir bien compris la même chose. C'est constructif d’alterner les modes de révision et de ne pas se contenter de juste lire ou écouter. Ceci afin de mieux intégrer les informations sur le long terme et de pouvoir les réutiliser notamment en période de stage. » 

Choisir les bonnes méthodes de travail 

Pour Tiphaine Buisson, le mieux est d’adapter une méthode de travail à une thématique spécifique. Sur des connaissances scientifiques pures, on peut opter pour des QCM. On peut se créer des banques de QCM grâce à l'IA. On peut aussi reprendre des annales. En ce qui concerne les connaissances qui touchent à la prise en charge infirmière, les questions vont se focaliser sur les conseils que l’on donnerait à un patient. Cela se rapproche des cas cliniques. Il n’y aura pas une seule réponse possible à donner à un patient. Cela reste des conseils assez généraux et c'est bien de les travailler avec des cas cliniques et de revoir les attendus. 
Chaque IFSI a, en effet, ses attendus propres en fonction de chaque matière. Les encadrants font le point au début de chaque nouveau semestre. Si ces objectifs ne sont pas assez clairs, c'est important d'en rediscuter avec eux.

Croiser les matières 
Il peut être enrichissant de réunir plusieurs thématiques dans un même temps de révision. On peut, par exemple, croiser tout ce qui est thérapeutique avec une pathologie spécifique. Si on a déjà travaillé sur les prises en charge de certaines pathologies psychiatriques, on peut y ajouter la pharmacologie qui y est associée. En bref, faire des liens entre les différents modules de connaissances. 

Réviser en anticipant ses stages

Sur certains lieux de stage, on sait que l’on sera confronté à un geste technique en particulier, comme une manipulation sur un cathéter veineux central par exemple. Des tutoriels disponibles sur Instagram ou YouTube intègrent des mises en situation, ce qui permet de mieux se préparer, de mieux comprendre le geste en question. L’étudiant peut aussi travailler des exemples de protocoles ou de cas cliniques, soit via des documents accessibles directement sur internet, soit en les générant lui-même grâce à l'intelligence artificielle. « Personnellement, je m’appuie beaucoup sur l’IA dans le cadre du tutorat pour recréer des situations de patients et pour réviser une prise en charge infirmière à partir d’un cas clinique, rapporte l'étudiante. L’IA a bien évidemment ses limites et doit être considérée comme une béquille, un outil, mais pas du tout comme "remplaçant" de notre réflexion. » 

Préparer son stage peut consister donc aussi à reprendre les matières en lien avec le futur type d’établissement d’accueil et à, par exemple, se pencher sur la pharmacologie. Autrement dit, sur les médicaments les plus utilisés dans le service intégré par l’étudiant. « Parfois, certains stages sont plus généraux et, dans ces cas-là, c'est bien de noter tous les traitements et de faire le lien soit avec des révisions passées, soit, si l’on ne connaît pas ce type de traitement-là, d’entreprendre des révisions générales. C'est finalement un conseil valable pour tout terrain de stage, spécifique ou non, car c'est important de connaître toute la pharmacologie à laquelle on se confronte. Cependant, les attendus sur nos connaissances seront différents en 1re, 2e et 3e, donc à replacer dans chaque contexte. » 

Échanger avec ses encadrants

L’étudiant peut aussi contacter son futur lieu de stage afin de demander des conseils par rapport aux points à aborder en amont. Des livrets d’accueil sont parfois disponibles dans le service. Il ne faut pas hésiter à les consulter. 
Se créer son réseau peut aussi être très profitable : si l’étudiant peut échanger avec d’autres étudiants qui ont déjà effectué leurs stages dans la même structure, cela donne un aperçu de ce à quoi on va être confronté. 
Les périodes de stage exigent de nombreux sacrifices. Apprendre à oser discuter et négocier avec ses encadrants de stage pour maintenir ses moments consacrés aux activités sportives et de loisir, peut être envisagé comme un bon entraînement pour l’étudiant. Bien sûr tout cela se fait dans la mesure du possible. Si ce n'est pas négociable, on accepte, sauf si cela concerne des droits étudiants. L’objectif est avant tout d’adopter une posture de professionnel. 

Trouver un soutien psychologique

Les périodes de stage amènent leur lot de stress psychologique. En tant qu’étudiant stagiaire, on peut être mis face à des situations difficiles sans être très accompagné. Il peut arriver qu’on mette ses angoisses ou ses inquiétudes de côté pour garder la face ou sous prétexte de s’endurcir et de devoir grandir avec ce métier. « Il ne faut pas mettre de côté ce que l'on vit en stage, souligne Tiphaine Buisson. Il est important de le travailler et de demander, au besoin, un soutien psychologique, même ponctuel. On peut se tourner vers les services de santé universitaires, vers les référents pédagogiques, parce que, certaines situations peuvent, sur le long terme, affecter le bien-être. »

Tous les liens utiles
- Le dispositif Nightline avec des étudiants qui écoutent d'autres étudiants au téléphone :
- Le dispositif Santé Psy Etudiant mis en place par le gouvernement : https://santepsy.etudiant.gouv.fr 
- La Cnaé, plateforme d'écoute pour tous les étudiants : https://www.etudiant.gouv.fr/fr/cnae 
- Le Guide des aides sociales de la FNESI
- Pour s’immerger dans les soins (Instagram, Youtube…) : @mikanesthésie, @infirmier.compere, @infirmiereenfolie, @mlleatropine,    
- Pour faire des recherches fiables sur les traitements : https://www.vidal.fr   
- Pour des protocoles/recommandations de soins : HAS (https://www.has-sante.fr) ; ANSM (https://ansm.sante.fr/?) ; SFAR (https://sfar.org)     
- La Fédération nationale des étudiantes et étudiants en sciences infirmières (FNESI)
- Réussis ton IFSI 
- Entraide ESI-IDE 
- Fiches IDE     

* A noter que les ESI n'ont accès qu'à la Bourse Sanitaire et Sociale

Elise Kuntzelmann

Source : infirmiers.com