Burn out...ça n'arrive pas qu'aux autres
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- TemperanceSnow
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Burn out...ça n'arrive pas qu'aux autres
Bonjour à tous!
Mon nom est Tempérance (eh oui!) et je suis infirmière depuis plus de 15 ans, en grande partie aux urgences/SAMU. C'est la première fois que je poste, et j'ai vraiment besoin de vos avis...
Je craque. Je suis épuisée, ce soir je me suis faite peur, j'ai hurlé sur le chien (je n'élève jamais la voix). Les conditions de travail se dégradent, nos nombreux arrêts ne sont pas remplacés, l'activité augmente mais le personnel. Ca fait 6 mois que je tire sur la corde, que j'essaye d'avancer mais la ce soir j'ai l'impression d'avoir atteint la limite de mes capacités...Je n'ai pas d'idées noires, mais je suis épuisée, épuisée de la violence des médecins (oui, un toubib a eu un geste violent la semaine dernière à mon égard), épuisée de la prise en charge lamentable de nos patients, épuisée des heures sup. J'ai une envie terrible de tout plaquer et...me reposer. Tout le monde craque dans le service, mes collègues pleurent dans mes bras.
Mais voilà...le burn out est tabou (parce que mon expérience me dit que oui, Tempérance, tu fais bien un burn out, toi l'infirmière toute puissante!). Je veux prendre soin de moi et ne plus prendre soin des autres, je veux de la douceur et de la sérénité...j'ai besoin de souffler si je ne veux pas m'effondrer. Mais si je m'arrête je serai le 8ème arrêt du service (maladies et grossesses) et je n'arrive pas à prendre rendez vous chez le médecin pour obtenir le précieux repos dont j'ai tant besoin.
Comment réagiriez vous, vraiment, si une de vos collègues s'arrêtait pour burn out? Vous accepteriez? Vous seriez critique? Etes vous passés par des phases d'épuisement tels que vous n'avez qu'une envie c'est de tout envoyer ballader?
Merci merci pour vos réponses...
Tempérance, une "vieille infirmière" tellement épuisée
Mon nom est Tempérance (eh oui!) et je suis infirmière depuis plus de 15 ans, en grande partie aux urgences/SAMU. C'est la première fois que je poste, et j'ai vraiment besoin de vos avis...
Je craque. Je suis épuisée, ce soir je me suis faite peur, j'ai hurlé sur le chien (je n'élève jamais la voix). Les conditions de travail se dégradent, nos nombreux arrêts ne sont pas remplacés, l'activité augmente mais le personnel. Ca fait 6 mois que je tire sur la corde, que j'essaye d'avancer mais la ce soir j'ai l'impression d'avoir atteint la limite de mes capacités...Je n'ai pas d'idées noires, mais je suis épuisée, épuisée de la violence des médecins (oui, un toubib a eu un geste violent la semaine dernière à mon égard), épuisée de la prise en charge lamentable de nos patients, épuisée des heures sup. J'ai une envie terrible de tout plaquer et...me reposer. Tout le monde craque dans le service, mes collègues pleurent dans mes bras.
Mais voilà...le burn out est tabou (parce que mon expérience me dit que oui, Tempérance, tu fais bien un burn out, toi l'infirmière toute puissante!). Je veux prendre soin de moi et ne plus prendre soin des autres, je veux de la douceur et de la sérénité...j'ai besoin de souffler si je ne veux pas m'effondrer. Mais si je m'arrête je serai le 8ème arrêt du service (maladies et grossesses) et je n'arrive pas à prendre rendez vous chez le médecin pour obtenir le précieux repos dont j'ai tant besoin.
Comment réagiriez vous, vraiment, si une de vos collègues s'arrêtait pour burn out? Vous accepteriez? Vous seriez critique? Etes vous passés par des phases d'épuisement tels que vous n'avez qu'une envie c'est de tout envoyer ballader?
Merci merci pour vos réponses...
Tempérance, une "vieille infirmière" tellement épuisée
IDE urgences
Re: Burn out...ça n'arrive pas qu'aux autres
Comment pourrait-on blâmer quelqu'un qui fait un burn-out ?
Surtout que ce sont souvent les plus investis qui les risquent, pas les jean-foutre.
Par contre, le médecin qui a eu un geste violent....ne souffrirait-il pas de la même chose ?
Un dysfonctionnement du service tout entier?
Surtout que ce sont souvent les plus investis qui les risquent, pas les jean-foutre.
Par contre, le médecin qui a eu un geste violent....ne souffrirait-il pas de la même chose ?
Un dysfonctionnement du service tout entier?
Aux quat' coins d'Paris qu'on va l'retrouver éparpillé par petits bouts façon puzzle... Moi quand on m'en fait trop j'correctionne plus, j'dynamite... j'disperse...j'ventile...j'pose un G5%
Re: Burn out...ça n'arrive pas qu'aux autres
[Propos modérés]
Le 1er traitement du burn-out est de se couper de la source de stress donc le congé maladie et de rechercher de l'aide auprès de professionnels dans une prise en charge médicale et psychologique.
.
Le 1er traitement du burn-out est de se couper de la source de stress donc le congé maladie et de rechercher de l'aide auprès de professionnels dans une prise en charge médicale et psychologique.
Et si tu ne t'arrêtes pas ?TemperanceSnow a écrit : Mais si je m'arrête je serai le 8ème arrêt du service
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- sniper76800
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- Inscription : 13 mai 2011 00:01
Re: Burn out...ça n'arrive pas qu'aux autres
Comment fais tu pour soigner les autres alors que tu ne le fais pas sur toi-même ?
ESI 2012-2015
S1 : Urgences psy
S2 : Médecine interne-Crèche
S3 : NeuroChirurgie
S4 : Cardiologie
S5 : Réa chirurgicale
(\__/)
(_'.'_) Voici Lapin. Copiez et collez Lapin
(")_(") pour l'aider à dominer le monde.
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Re: Burn out...ça n'arrive pas qu'aux autres
Bonsoir Tempérance,
J'ai fait un burn out également il y a 1an maintenant ( je bosse depuis 8 ans), comme pour toi il m'a été très difficile d'accepter de me faire arreter... J'ai tenu plusieurs mois, presque 1 an sans jamais oser franchir le pas, et puis un jour ou ce n'était vraiment plus possible de continuer ainsi, c'était l'arret ou ma santé mentale, je suis allée voir ma cadre. Quand je lui ai expliqué ce qui m'arrivait (j'étais tellement stressée que j'avais besoin de toutjours tout vérifier) je me suis éffondrée, elle m'a écouté longuement, a pris son téléphone et a organisé mon remplacement sans que je lui demande quoi que ce soit. Elle m'a dit tout est organisé pour 3 semaines, maintenant aller voir votre médecin et arretez vous. Je reconnais que sa démarche m'a aidé, c'est un peu comme si j'avais besoin de son accord pour me faire arreter.
Seulement, j'aurai du m'arreter bien avant car encore aujourd'hui cela laisse des traces....
Mes collègues n'ont jamais rien dit, maintenant j'ai envie de te dire d'etre un peu égoiste et de penser a toi, car plus tu attends, plus les blessures seront longues à cicatriser. Ma cadre me disait personne n'est irremplacable, l'hopital tournera toujours meme sans vous...
Je te souhaite beaucoup de courage, sache que tu n'es pas seule dans ce cas, cela touche de nombreux soignants.
J'ai fait un burn out également il y a 1an maintenant ( je bosse depuis 8 ans), comme pour toi il m'a été très difficile d'accepter de me faire arreter... J'ai tenu plusieurs mois, presque 1 an sans jamais oser franchir le pas, et puis un jour ou ce n'était vraiment plus possible de continuer ainsi, c'était l'arret ou ma santé mentale, je suis allée voir ma cadre. Quand je lui ai expliqué ce qui m'arrivait (j'étais tellement stressée que j'avais besoin de toutjours tout vérifier) je me suis éffondrée, elle m'a écouté longuement, a pris son téléphone et a organisé mon remplacement sans que je lui demande quoi que ce soit. Elle m'a dit tout est organisé pour 3 semaines, maintenant aller voir votre médecin et arretez vous. Je reconnais que sa démarche m'a aidé, c'est un peu comme si j'avais besoin de son accord pour me faire arreter.
Seulement, j'aurai du m'arreter bien avant car encore aujourd'hui cela laisse des traces....
Mes collègues n'ont jamais rien dit, maintenant j'ai envie de te dire d'etre un peu égoiste et de penser a toi, car plus tu attends, plus les blessures seront longues à cicatriser. Ma cadre me disait personne n'est irremplacable, l'hopital tournera toujours meme sans vous...
Je te souhaite beaucoup de courage, sache que tu n'es pas seule dans ce cas, cela touche de nombreux soignants.
"un homme n'est vieux que quand les regrets ont pris chez lui la place des rêves"
Fermière en enfer...euh en médecine interne...
Fermière en enfer...euh en médecine interne...
Re: Burn out...ça n'arrive pas qu'aux autres
Il ne reste plus qu'à te lancer et t'occuper de toi. Ça va, j'ai vu plus atteinte car tu as encore de la distance avec ce qui t'arrive personnellement. Peut etre qu'il reste à avoir aussi de la distance avec les soins...mais ça c'est pas trop à moi de le dire. C'est la grande classique des causes de burn out, à savoir une trop grande implication.
Car pour moi tu as tout analysé avec une grande acuité. Le dilemme est cornelien (des deux cotés la peine est immense !) S'effondrer devant ses collègues ou passer pour une lacheuse.
Parce que de la douceur et de la sérenité ça devient compliqué à trouver à l'hosto où les loups rodent. Enfin y a pas que l'hosto dans la vie...ni le travail d'ailleurs ; et puis une fois regonflée on voit les choses différemment. On apprend à se défendre efficacement.
De toute façon tu n'es pas obligée de dire que tu es en burn out, il y a mille raisons pour etre en arret.
Bon courage.
Car pour moi tu as tout analysé avec une grande acuité. Le dilemme est cornelien (des deux cotés la peine est immense !) S'effondrer devant ses collègues ou passer pour une lacheuse.
Parce que de la douceur et de la sérenité ça devient compliqué à trouver à l'hosto où les loups rodent. Enfin y a pas que l'hosto dans la vie...ni le travail d'ailleurs ; et puis une fois regonflée on voit les choses différemment. On apprend à se défendre efficacement.
De toute façon tu n'es pas obligée de dire que tu es en burn out, il y a mille raisons pour etre en arret.
Bon courage.
Re: Burn out...ça n'arrive pas qu'aux autres
Qu'une alternative pareille, m'échoie, c'est sans hésiter l'arret maladie plutot que craquer au boulot qui sera l'objet de mon choix !
Re: Burn out...ça n'arrive pas qu'aux autres
Passer pour une lâcheuse, ce n'est que le regard (faux) des autres et leur mauvaise perception des choses, s'effondrer c'est autrement plus grave, pour soi comme pour les patients.arguema a écrit : Le dilemme est cornelien (des deux cotés la peine est immense !) S'effondrer devant ses collègues ou passer pour une lacheuse.
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Pas de dilemme....repos et/ou changement de service, pas d'autre solution.Les cimetières sont remplis de gens qui ont trop voulu faire les braves.
Aux quat' coins d'Paris qu'on va l'retrouver éparpillé par petits bouts façon puzzle... Moi quand on m'en fait trop j'correctionne plus, j'dynamite... j'disperse...j'ventile...j'pose un G5%
- TemperanceSnow
- Messages : 3
- Inscription : 22 janv. 2014 21:44
Re: Burn out...ça n'arrive pas qu'aux autres
Merci à tous d'avoir pris le temps de passer par mon message!
Alors je ne suis pas du genre à subir, mais plutôt à agir (avant qu'il ne soit trop tard!)...J'ai appelé mon médecin ce matin pour lui demander de m'arrêter le temps que j'arrive à me reposer et à ne plus craquer comme je craque en ce moment. Ca se fera dans les prochains jours...
J'ai aussi fait une demande de changement de service en fin d'année dernière et je suis en attente d'une réponse. Je veux reconnecter avec mon métier... J'ai toujours pris de la distance avec le soin, en 15 ans j'en ai vu des choses tragiques, mais je ne suis l'esclave de personne et je resterai libre (exemple, j'étais au déchoc occupée avec un polytrauma qui saignait la rage et je me suis prise une soufflante parce que le patient du 12 n'était pas mis en attente...)!
Merci en tout cas à tous pour vos témoignages...c'est vrai, on n'est pas indispensable!
Bonne journée!
Tempérance
Alors je ne suis pas du genre à subir, mais plutôt à agir (avant qu'il ne soit trop tard!)...J'ai appelé mon médecin ce matin pour lui demander de m'arrêter le temps que j'arrive à me reposer et à ne plus craquer comme je craque en ce moment. Ca se fera dans les prochains jours...
J'ai aussi fait une demande de changement de service en fin d'année dernière et je suis en attente d'une réponse. Je veux reconnecter avec mon métier... J'ai toujours pris de la distance avec le soin, en 15 ans j'en ai vu des choses tragiques, mais je ne suis l'esclave de personne et je resterai libre (exemple, j'étais au déchoc occupée avec un polytrauma qui saignait la rage et je me suis prise une soufflante parce que le patient du 12 n'était pas mis en attente...)!
Merci en tout cas à tous pour vos témoignages...c'est vrai, on n'est pas indispensable!
Bonne journée!
Tempérance
IDE urgences
Re: Burn out...ça n'arrive pas qu'aux autres
Bonjour Tempérance,
Je viens juste de m’inscrit et je tombe sur votre message. Et je suis en plein dedans. Burn out...ce terme est si violent quand on a tant donné aux patients, à l'institution, aux collègues...
J'ai moins d'années d’expérience que vous ( cela fait 8 ans que j'exerce ). Depuis septembre 2012 je travaille en EHPAD. Un poste où les horaires correspondent à ma vie de famille ( j'ai deux jeunes enfants, un conjoint qui ne sait jamais à quelle heure il va finir le boulot) mais dont la charge de travail est comment dire "énorme". Je passe sur les détailles mais une résidence de 82 résidents pour deux IDE c'est trop peu ( pas de moyen, pas de finances, tout est calculé à la virgule près et la phrase type "c'est partout pareil voir pire").
L'année 2012-2013, à la vacation en attente d'un contrat cdd qui a mis 8 mois à arriver: du non stop, pas de vacances, heures supp non récupérées ( c'est donné on a pas le choix) mais on se donne à 200% pour les résidents ,ses collègues, pression physique, pression psychologique. Et c'est arrivé je dirais bien "bêtement" au bout d'un an sur ce poste et après deux semaines passées seule au commande ( collègue en vacances, cadre en vacances, directeur surchargé de paperasserie, astreintes, absences répétées des collègues...) un soin que je n'arrive pas je suis seule( fatiguée, à bout de nerf), mon patient souffre il n'y a plus le choix je dois l'envoyer à l’hôpital pour une pose de SNG. Dans ma tête la honte, la culpabilité, le visage de mon patient qui souffre...deux jours plus tard je vois mon médecin traitant car comme beaucoup j'ai des lombalgies à répétions au point de plus pouvoir se lever. Je veux passer une radio pour voir ce qui se passe sinon je ne tiendrais pas longtemps...mais ce n'est pas mon dos c'est tout mon corps qui me dit "STOP". Verdict du médecin vous faites un burn out. Non non je suis juste un peu fatiguée. Ah oui vous ne dormez plus, votre tension est élevée et surtout vous me parler de cette boule au ventre à chaque fois que vous devez aller travail au point que vous devenez une autre au fur et à mesure mettant en danger vos patients et vous même. Arrêt trois semaines ( et je réponds mais c'est trop long et mes collègues? et mes Patients?). Je finis par les prendre et ce fut le début d'un long cheminement car si on attend trop longtemps la recuperation sera d'autant plus longue et personne ne s'en souciera à part votre entourage proche (et c'est seulement eux qui vous voient chuter). Je suis passée par toutes les phases, le plus dure a été d'enlever ce sentiment d'échec, de culpabilité ( tout au long de mon arrêt qui a durée six mois je rêvais du boulot chaque nuit et les crises de paniques qui allaient avec).
Mais maintenant mon corps, mon esprit déchargé de tout ça j'ai pris la décision de plus retourner sur ce poste de penser à mon bien être, à ma famille " prendre soin de soi pour prendre soin des autres". Je me tourne vers d'autres projets, je ne sais pas encore quoi mais ce ne sera que meilleur!
Je reste une infirmière, qui respecte son travail, qui est soucieuse de toujours vouloir le mieux pour les personnes dont elle soigne et de ses collègues et surtout une femme, une épouse, une mère.
J'aime toujours mon métier, mais ce burn out, pris à temps, m'a permis de me recentrer sur l'essentiel.
IL faut avoir du courage pour avouer qu'on est à bout, de se remettre en question, lâcher prise...
Je ne peux que vous conseillez ceci:
PRENEZ SOIN DE VOUS, Prenez soin de votre vie!
Je viens juste de m’inscrit et je tombe sur votre message. Et je suis en plein dedans. Burn out...ce terme est si violent quand on a tant donné aux patients, à l'institution, aux collègues...
J'ai moins d'années d’expérience que vous ( cela fait 8 ans que j'exerce ). Depuis septembre 2012 je travaille en EHPAD. Un poste où les horaires correspondent à ma vie de famille ( j'ai deux jeunes enfants, un conjoint qui ne sait jamais à quelle heure il va finir le boulot) mais dont la charge de travail est comment dire "énorme". Je passe sur les détailles mais une résidence de 82 résidents pour deux IDE c'est trop peu ( pas de moyen, pas de finances, tout est calculé à la virgule près et la phrase type "c'est partout pareil voir pire").
L'année 2012-2013, à la vacation en attente d'un contrat cdd qui a mis 8 mois à arriver: du non stop, pas de vacances, heures supp non récupérées ( c'est donné on a pas le choix) mais on se donne à 200% pour les résidents ,ses collègues, pression physique, pression psychologique. Et c'est arrivé je dirais bien "bêtement" au bout d'un an sur ce poste et après deux semaines passées seule au commande ( collègue en vacances, cadre en vacances, directeur surchargé de paperasserie, astreintes, absences répétées des collègues...) un soin que je n'arrive pas je suis seule( fatiguée, à bout de nerf), mon patient souffre il n'y a plus le choix je dois l'envoyer à l’hôpital pour une pose de SNG. Dans ma tête la honte, la culpabilité, le visage de mon patient qui souffre...deux jours plus tard je vois mon médecin traitant car comme beaucoup j'ai des lombalgies à répétions au point de plus pouvoir se lever. Je veux passer une radio pour voir ce qui se passe sinon je ne tiendrais pas longtemps...mais ce n'est pas mon dos c'est tout mon corps qui me dit "STOP". Verdict du médecin vous faites un burn out. Non non je suis juste un peu fatiguée. Ah oui vous ne dormez plus, votre tension est élevée et surtout vous me parler de cette boule au ventre à chaque fois que vous devez aller travail au point que vous devenez une autre au fur et à mesure mettant en danger vos patients et vous même. Arrêt trois semaines ( et je réponds mais c'est trop long et mes collègues? et mes Patients?). Je finis par les prendre et ce fut le début d'un long cheminement car si on attend trop longtemps la recuperation sera d'autant plus longue et personne ne s'en souciera à part votre entourage proche (et c'est seulement eux qui vous voient chuter). Je suis passée par toutes les phases, le plus dure a été d'enlever ce sentiment d'échec, de culpabilité ( tout au long de mon arrêt qui a durée six mois je rêvais du boulot chaque nuit et les crises de paniques qui allaient avec).
Mais maintenant mon corps, mon esprit déchargé de tout ça j'ai pris la décision de plus retourner sur ce poste de penser à mon bien être, à ma famille " prendre soin de soi pour prendre soin des autres". Je me tourne vers d'autres projets, je ne sais pas encore quoi mais ce ne sera que meilleur!
Je reste une infirmière, qui respecte son travail, qui est soucieuse de toujours vouloir le mieux pour les personnes dont elle soigne et de ses collègues et surtout une femme, une épouse, une mère.
J'aime toujours mon métier, mais ce burn out, pris à temps, m'a permis de me recentrer sur l'essentiel.
IL faut avoir du courage pour avouer qu'on est à bout, de se remettre en question, lâcher prise...
Je ne peux que vous conseillez ceci:
PRENEZ SOIN DE VOUS, Prenez soin de votre vie!
Re: Burn out...ça n'arrive pas qu'aux autres
Les cimetières sont remplis de gens indispensables...ou qui se croyaient tels.TemperanceSnow a écrit : Merci en tout cas à tous pour vos témoignages...c'est vrai, on n'est pas indispensable!

N'attends jamais de remerciements pour ce que tu fais, il faut le faire pour soi...et pour les patients.
Se faire souffler dans les bronches, ce n'est pas normal, surtout de la part de soignants.
Aux quat' coins d'Paris qu'on va l'retrouver éparpillé par petits bouts façon puzzle... Moi quand on m'en fait trop j'correctionne plus, j'dynamite... j'disperse...j'ventile...j'pose un G5%
Re: Burn out...ça n'arrive pas qu'aux autres
Master thief a écrit :N'attends jamais de remerciements pour ce que tu fais, il faut le faire pour soi...et pour les patients.



On crève à la tâche pour sa conscience et si possible en silence.
Explosion des burn-out assurée !
Re: Burn out...ça n'arrive pas qu'aux autres
Absolument pas....le burn out est la conjonction de plusieurs facteurs, dont un certain profil psychologique, pas qu'une charge de travail.
Si on travaille pour soi et les patients, et que les pressions des collègues, de la hiérarchie n'existent plus dans notre échelle de valeurs, les risques sont réduits....forcément, plus de réaction face au stress émotionnel induit.En clair, on les emmerde.
Hygiène de vie, accomplissement personnel, vie spirituelle (ce qui ne veut pas dire religieuse), sport....autant de garde-fous.
Ce ne sont pas forcément les gens en contact avec beaucoup de public et soumis à un rythme trépidant qui sont les principales victimes, sinon les agriculteurs ne détiendraient pas la palme des burn-out.
Perte des valeurs et du sentiment d'utilité, peu de moment récréatif....là oui, danger.
Si on travaille pour soi et les patients, et que les pressions des collègues, de la hiérarchie n'existent plus dans notre échelle de valeurs, les risques sont réduits....forcément, plus de réaction face au stress émotionnel induit.En clair, on les emmerde.
Hygiène de vie, accomplissement personnel, vie spirituelle (ce qui ne veut pas dire religieuse), sport....autant de garde-fous.
Ce ne sont pas forcément les gens en contact avec beaucoup de public et soumis à un rythme trépidant qui sont les principales victimes, sinon les agriculteurs ne détiendraient pas la palme des burn-out.
Perte des valeurs et du sentiment d'utilité, peu de moment récréatif....là oui, danger.
Aux quat' coins d'Paris qu'on va l'retrouver éparpillé par petits bouts façon puzzle... Moi quand on m'en fait trop j'correctionne plus, j'dynamite... j'disperse...j'ventile...j'pose un G5%
Re: Burn out...ça n'arrive pas qu'aux autres
Je suis au courant...Master thief a écrit :Absolument pas....le burn out est la conjonction de plusieurs facteurs, dont un certain profil psychologique, pas qu'une charge de travail.
Je reprends : Les professionnels qui ont ce profil

C'est la loi de la nature en quelque sorte...
- Souphie
- Fidèle
- Messages : 197
- Inscription : 16 mars 2005 08:33
- Localisation : Tout in haut de ch'terril
Re: Burn out...ça n'arrive pas qu'aux autres
Et quand ce sera sur votre mari ou les enfants ?TemperanceSnow a écrit :.
Je craque. Je suis épuisée, ce soir je me suis faite peur, j'ai hurlé sur le chien (je n'élève jamais la voix).
Tant qu'ils peuvent tirer sur la corde et que ça fonctionne....TemperanceSnow a écrit : Les conditions de travail se dégradent, nos nombreux arrêts ne sont pas remplacés, l'activité augmente mais le personnel. Ca fait 6 mois que je tire sur la corde, que j'essaye d'avancer mais la ce soir j'ai l'impression d'avoir atteint la limite de mes capacités...
C'est le boulot du cadre de gerer caTemperanceSnow a écrit : Mais si je m'arrête je serai le 8ème arrêt du service (maladies et grossesses)
Je n'ai pas à réagir sur l'arrêt maladie d'un collegue. J'ai a reagir si l'administration ne fait pas son job et que l'arret est pas remplacé.TemperanceSnow a écrit : Comment réagiriez vous, vraiment, si une de vos collègues s'arrêtait pour burn out? Vous accepteriez?
On n'est pas corvéable à merci, si vous ne pouvez plus vous arretez point barre. Tant que vous continuerez à travailler dans cet état, de un vous participez à faire fonctionner un systeme completement bancal, et de deux le jour ou arrivera la boulette, la il n'y aura personne pour vous couvrir.
Vous n'aurez jamais une medaille pour bons et loyaux services, faut pas rever. par contre les ennuis juridiques si probleme, c'est une autre histoire.
Les conditions de travail ne s'amelioreront pas d'elles-memes, par contre une forte montée de l'absenteisme les fera peut etre reagir.
Bon repos, cordialement