Cours S2 UE 1.1 relation soignant - soigné

[AmThLi]

Loulic :

Ils font pourtant très bien la partie technique de leur job ... et c'est tout ce qu'on attend d'eux !

Oui, oui... mais cette partie technique c'est celle, à mon avis, qui ne rapporte pas à un sujet mais à l'objet d'une pratique.

Vanille :

très intéressant ce que tu dis.
On peut renvoyer aussi à Lacan et le sujet supposé savoir.
Le discours du maître, de l'universitaire et du capitaliste.

[alex38100]

Dans la relation soignant soigné, il y a une dimension d'intimité, de pudeur, de respect. D'où l'intérêt d'avoir la juste distance dans la relation lors des soins cette distance s'adapte à chaque patient.

La notion de vulnérabilité est poussé à son paroxysme lors des soins, c'est sa vie qu'on met en jeu.

Tu pourra au niveau de la législation trouver toutes les infos dans ton livret bleu (le référentiel)

[loulic]

Dans la relation soignant soigné, il y a une dimension d'intimité, de pudeur, de respect.

Systématiquement ? A chaque soin et dans toute relation soignant soigné ?



Et plus que chez une esthéticienne ?

La notion de vulnérabilité est poussé à son paroxysme lors des soins, c'est sa vie qu'on met en jeu.

Certainement pas à chaque soin ! Et heureusement.

Et pas forcément plus que lorsque je prends ma voiture ou que je sors dans la rue.


Encore une fois ce sont des lieux communs qu'on nous sert systématiquement mais qu'on retrouve dans d'autres domaines que le soin.

Ils font pourtant très bien la partie technique de leur job ... et c'est tout ce qu'on attend d'eux !

Oui, oui... mais cette partie technique c'est celle, à mon avis, qui ne rapporte pas à un sujet mais à l'objet d'une pratique.

[/quote]

Peut être, peut être ...

Mais ce que j'attends d'un médecin ou d'un chirurgien par exemple, c'est qu'il me guérisse, guère plus ...

Et en dehors du respect minimum que j'attends de tout être humain (caissière, voisin, ...) je lui demande surtout de faire son boulot technique, pas plus.

[execho]

Il y a des patients qui justement veulent seulement un apport technique ,qui ne veulent pas entendre parler de la spécificité du soignant,qui n'est pas garagiste.Des patients qui devant des protestations devant leur arrogance vous disent"qu'est ce que vous avez de plus pour demander du respect",il y a des patients qui veulent utiliser vos bras et vos jambes car les leurs sont HS,ils achètent votre corps en quelque sorte.Il y a des patients qui payent pour être servis,hors notre profession n'est pas du domaine du service,et cela les rends fous de rage.Il y a des patients qui sont verts de jalousie de votre bonne santé et qui vous le font payer.Autrement ça va.Chouette métier.

[loulic]

qui ne veulent pas entendre parler de la spécificité du soignant,

Qui est ?

[loulic]

Bien sûr il est judicieux de s'interroger un peu sur" la symbolique et le sens"
pour ne pas comparer cette relation à celle entretenue avec le garagiste où le banquier.. devant lesquels pour l'instant personne ne se presente à poil et en piètre posture...

T'as déjà eu à faire à un banquier ?

Heureusement beaucoup de soins ne nécessitent pas de se foutre à poil ou en piètre posture.

Les patients nous confient leurs corps et leur santé. Mais finalement, quand j'amène ma voiture au garage ou quand je prends le bus, je confie aussi ma vie à quelqu'un d'autre.

[AmThLi]

Mais ce que j'attends d'un médecin ou d'un chirurgien par exemple, c'est qu'il me guérisse, guère plus ...

Oui oui ça c'est un point de vue de patient.
La question est : de ce point de vue, le soignant il en fait quoi. Voilà, et comme je dis, c'est une question.

[loulic]

Tout à fait, ce sont des questions, des points de vue qui se discutent.

C'est juste que je suis un peu interrogatif devant la sacralisation de la relation soignant/soigné qui serait forcément et par nature "spéciale" et "différente" du seul fait que nous sommes soignants.

Les critères habituellement avancés (vulnérabilité notamment) se retrouvent dans le domaine hors soin. Et des critères qui ne sont pas sensé être soignant (le rapport à l'argent par exemple) se retrouvent dans le soin.

Mais ce que j'attends d'un médecin ou d'un chirurgien par exemple, c'est qu'il me guérisse, guère plus ...

Oui oui ça c'est un point de vue de patient.
La question est : de ce point de vue, le soignant il en fait quoi. Voilà, et comme je dis, c'est une question.

?

[AmThLi]

Je veux dire : le soignant, de cette façon que peut avoir "le patient" (en l'occurrence toi) de le fantasmer, il faudrait qu'il se demande ce qu'il peut en faire. Pour commencer.

Sinon oui il faut éviter la sacralisation, car sacraliser une relation c'est la figer, la caricaturer en un truc dogmatique, or le transfert ça bouge, c'est dynamique, donc bon...

[loulic]

Je veux dire : le soignant, de cette façon que peut avoir "le patient" (en l'occurrence toi) de le fantasmer, il faudrait qu'il se demande ce qu'il peut en faire. Pour commencer.

Je suis désolé, mais je ne comprends pas plus.

[AmThLi]

Ben, je sais pas moi... Le patient, il pense un truc de toi soignant, il te voit d'une certaine manière, toi, de ça, t'en fais quoi, tu le confortes dedans, tu restes dans ce rôle qu'il te donne, ou tu agis sur cette image qu'il a de toi.
Bon ce que je dis ça vaut surtout en psychiatrie.

[loulic]

J'en fais ce qu'il veut !

Si ça le rassure de me voir comme un Elohim, que ça ne grève pas son pronostic ou que ça améliore le soin qu'il reçoit, pourquoi ne pas le satisfaire ?

En fait les deux tiers des patients ne se rappellent plus de mon existence dans l'heure qui suit son passage au bloc ...

[AmThLi]

Oui au bloc j'imagine qu'on s'en fout un peu.

[augusta]

J'en fais ce qu'il veut !

Pas mal

En fait les deux tiers des patients ne se rappellent plus de mon existence dans l'heure qui suit son passage au bloc ...

Dans l'heure oui, mais va savoir si quelques mois après il ne se rappelle pas ce moment et ce qui s'est dit.

Pour avoir fait un stage au bloc (pédiatrique en plus), je peux te dire que non AmThLi, "au bloc on s'en fout pas"!
La relation au bloc, c'est-à-dire ce qui se passe entre le soignant et le patient est hyper important, même si ce temps est extrêmement court.
Le moment est court, mais la durée n'empêche pas qu'il soit dense et important.
Tu es d'accord Loulic?

Quant à la relation de soin, peut-être est-elle importante/spécifique comme devrait l'être toute relation entre 2 êtres....En cela elle ne serait pas différente de tout autre type de relation.

[loulic]

Tout à fait ! Bien vu Augusta.

On ne s'en fout évidement pas, et si la relation est assez courte, elle n'en est pas moins intense.

La façon dont le patient va s'endormir conditionnera son réveil. Même si on s'en fout au fond de soi même, on est donc bien obligé de faire un effort ...