vos vacheries entre collègues ?
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- Loupiac
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Je vais être rabat joie aussi, concernant le bleu de méthylène. Ca peut être trèèèèèèès dangereux !
Pour le 1er Avril j'ai demandé une prescription pour ma collègue : Elle devait surveiller un risque d'oedème de la tête d'une patiente qui avait un simple mal de tête : mesure du tour de tête toutes les 30 minutes !!
Pour le 1er Avril j'ai demandé une prescription pour ma collègue : Elle devait surveiller un risque d'oedème de la tête d'une patiente qui avait un simple mal de tête : mesure du tour de tête toutes les 30 minutes !!

2 enfants en pleine forme
A nouveau infirmière, mais où ? Telle est la question
Coucou toi, ça va ? Woooohoooo Ma signature fait 4 lignes.
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une collègue de travail m'a fait le coup du type "macabé" dans le service.
sauf que j'avais eu de gros problème personnel dans la journée et ce genre d'humour ne m'a vraiment pas fait rire, et elle a vraiment été génée par la suite de m'avoir fait ce coup-là. Elle pensait rire de cette blague mais elle a pas du tout ri.
Justement un collègue m'en a parlé l'autre jour, sans pensé que c'était moi qui avait fait l'objet de cette blague. et quand je lui ai dit, il en a de même été géné.
sauf que j'avais eu de gros problème personnel dans la journée et ce genre d'humour ne m'a vraiment pas fait rire, et elle a vraiment été génée par la suite de m'avoir fait ce coup-là. Elle pensait rire de cette blague mais elle a pas du tout ri.
Justement un collègue m'en a parlé l'autre jour, sans pensé que c'était moi qui avait fait l'objet de cette blague. et quand je lui ai dit, il en a de même été géné.
Sorlock83
IDE en Service de Surveillance Médicale Continue Cardio, MNPS
"quand la bouteille est vide, je craques une allumette et la bouteille vide se remplit de lumière " (JJGoldman)
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j'ai un collegue qui en a appele un autre a 5 metres d'elle dans le service, en se faisant passer pour le scanenr, en lui disant que c'etait une incapable davoir louper le rdv de ce patient ( pas vrai bien evidemment)
elle a marche a fond pendant cinq minutes, s'enervait toute seule, on a ete lui dire que c'etait une blague et elle n a bien rit
le meme collegue m'a envoye chercher une patient au bloc ' soi disant qu'ils avaient appele), pas de boil pour lui, la patiente vetait prete et ils allaient nous appeler
suis pas descendue pour rien du coup
elle a marche a fond pendant cinq minutes, s'enervait toute seule, on a ete lui dire que c'etait une blague et elle n a bien rit
le meme collegue m'a envoye chercher une patient au bloc ' soi disant qu'ils avaient appele), pas de boil pour lui, la patiente vetait prete et ils allaient nous appeler

nouveau poste, nouvelle vie ... c'est parti !!!
PLAN ROUGE
Le bizutage est à l’hôpital ce que la circoncision est à certaines religions ; sur le coup, ça surprend un peu, mais ensuite on est bien content de faire partie du club. Dans cette perspective, nous avons décidé d’introniser un nouveau membre au sein de l’équipe.
D’habitude, l’épreuve d’admission est relativement simple : baptême (tout habillé) dans la baignoire, pancarte scotchée (discrètement) au dos de la personne, précisant que l’intéressé est « allégée en neurones – 0 % de matière grise ». Les valeurs sûres, en quelque sorte.
Mais aujourd’hui, on innove. Avec Michel, nous avons imaginé un rituel haut de gamme pour notre nouvel interne. Tous les six mois, les apprentis docteur changent en effet de crèmerie ; celui qui vient de débarquer s’appelle Henri, et c’est son premier stage hospitalier où il est vraiment responsable de ses actes… Il est donc prévu de lui faire le coup de la jambe coupée. Cela nous est d’autant plus facile que nous avons récupéré une prothèse au funérarium, heureusement oubliée par un défunt qui, semble t’il, n’en avait plus besoin.
Le scénario est basique ; après avoir allongé l’infirmier anesthésiste dans la position du tireur couché, je badigeonne son genou (ainsi que l’article mortuaire) à l’aide d’une solution empruntée à « Massacre à la tronçonneuse » : viande pour chien trempée dans l’éosine… Afin de parfaire le tableau, je le mets en perfusion, lui enroule un kilomètre de bande Velpeau, pendant que les collègues lui branchent divers ustensiles. L’alarme du scope, que l’on bidouille allègrement, vient compléter l’ambiance.
Oh, mais attendez un peu… sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? Ah que si ; je vois l’herbe qui verdoie, l’horizon qui poudroie et les pompiers qui débarquoient… Stop ! Halte au feu ; Jean-Luc, déplie ta jambe !
Les portes refermées, je vais aux nouvelles.
« Bonsoir, qu’est-ce qui se passe ? »
En fait, la question est inutile, car la situation est aussi limpide que la visite d’un huissier ; le camarade amené par les pompiers a arrosé la nouvelle année avec six mois d’avance, et il est dans un état proche de l’Ohio… Bourré, mais pas méchant. Tant mieux, pas de baston en perspective.
Le temps de l’installer sur un brancard, la police arrive à fond les grelots, attirée par les odeurs d’alcool. C’est vrai qu’il a une haleine à faire déprimer un cure-dents… Coïncidence, le bon docteur x pointe également son nez. Je le tire par la manche.
« Dites-moi, ça vous dirait de participer au lynchage de Henri… »
Une fois le programme détaillé, son enthousiasme est indéniable ; ça doit lui rappeler sa jeunesse quand il avait l’habitude de mettre des moutons dans le bureau du directeur et la Mini Fiat d’un de ses collègues à travers la morgue… Bref, il est partant.
Afin d’accélérer le processus, il remplace l’interne et, en un temps record, le joyeux fêtard s’éloigne de l’Ohio pour rejoindre un service de médecine. En parallèle, les pompiers et la police sont convaincus par Michel de participer à la curée ; ce sont eux qui nous auront amené le blessé… Dans l’allégresse générale, je prends le téléphone.
« -Allo, c’est vous Henri ?...
-…oui…
-Venez vite aux urgences, on a un gars avec une jambe sectionnée. Dépêchez-vous, le chirurgien est coincé au bloc opératoire, il est indisponible ! »
Je l’entends blêmir… Une seconde plus tard, il raccroche et fait la course à pied la plus rapide de son existence. Quand il arrive, ses baskets font de la fumée.
« Où est-il ? Où est-il ? »
Impressionné par les forces de l’ordre et les soldats du feu, il s’engouffre dans la salle de soins. Choqué par le spectacle, mon brave Henri fait le tour de la question : une jambe arrachée, un traumatisme du thorax et une tête enfouie sous
les pansements.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? »
J’ai une énorme envie de lui dire qu’il a été piétiné par un troupeau de bisons en rut…
«-Il a embrassé un 38 tonnes avec sa moto…
-Oh, merde… il est conscient ?
-Un peu, mais il est fatigué… Fais donc quelque chose avant qu’on soit obligé d’envoyer les faire-part… »
La décision s’impose de clamper l’artère sectionnée, je ramène la panoplie complète pour jouer au docteur : sarreau, gants pinces… Tout en s’habillant, Henri partage sa mélancolie occasionnée par l’absence du chirurgien.
« -Mais qu’est-ce qu’il opère à cette heure-là ?
-Eh bien, il s’occupe du piéton qui a reçu la moto projetée par le camion. Lui, il est arrivé avant que tu prennes ta garde ; ça lui a explosé la tête… »
Pas vraiment rassuré, il s’apprête à passer à l’action, quand un pompier se manifeste.
« -Docteur, venez vite ; le chirurgien veut vous parler au téléphone… »
Henri se précipite vers la terre promise.
« Allo, allo… »
De la pièce voisine, Michel joue au chirurgien stressé.
« -Allo, c’est vous l’interne ?... Je ne pensais pas faire votre connaissance de cette façon. Bon… je suis vraiment coincé, je ne peux pas vous aider… Vous allez lui faire ça à ce pauvre gars ; vous avez de quoi noter ?
-Oui monsieur, allez-y. »
Après avoir noirci quelques lignes, il revient en trombe sur le lieu de son supplice ; ses baskets sont chauffées à blanc.
« Tiens ; prépare vite tout ça… Monsieur y m’a passé les consignes… »
Je jette un œil sur l’ordonnance ; fichtre, il y a de quoi réveiller la momie de Ramsès 2. Pendant que je prépare les denrées, Henri a l’idée géniale de voir ce
qui se passe au niveau du visage. Aïe… s’il regarde de trop près, on est cuits. Heureusement, Jean-Luc, enfoui sous les bandages, a le réflexe de pousser un cri digne d’un homme de Cro-Magnon martyrisé par ses hémorroïdes. Du coup, notre interne prend peur et retourne vers la jambe qui a le mérite de ne pas faire de bruit. De mon côté, je fais semblant d’injecter le cocktail canon.
Surtout, ne pas le laisser réfléchir ! S’il se rend compte qu’on patauge dans le Canigou, la fête est terminée… Soudain, le téléphone se remet à carillonner. Je saute dessus.
« Allo… Ah, le labo , allez-y… »
Je soumets les « résultats » aux autorités compétentes. Qui se grattent la tête.
« -Six grammes d’hémoglobine ; il faut transfuser. Allez chercher quatre poches d’hématies…
-Eh bien, justement, il y a un blème ; on est en rupture de stock. Le taxi est parti en récupérer, mais il faudra encore une demi-heure… »
Son désarroi crève l’écran… Brusquement, le tensiomètre sonne le tocsin, grâce au réglage bidon qu’il a subi.
« -Henri ; regarde la tension… fais quelque chose, bon Dieu !
-Euh… passe-lui des grosses molécules ; 500 ml de plasmion…
-Il en a déjà… Tiens ! La perfusion est en train de foirer. Ça coule à peine… »
Le cauchemar atteint des proportions XXL, quand le bon docteur x ouvre la porte.
« Je suis là par hasard et j’apprends qu’il y a un gros blessé. Je ne suis pas chirurgien, bien sûr, mais si je peux aider… »
Une lueur d’espoir renaît dans l’œil de notre interne.
«-Ah, monsieur x… j’attends des poches d’hématies pour le transfuser et je m’apprêtais à clamper l’artère…
-Je vais vous aider. »
C’est beau un homme qui retrouve l’espérance. Afin de préparer l’intervention, je sors en coup de vent.
« Je vous ramène des instruments, tout de suite… »
Dans le couloir, je croise deux pompiers hilares et un policier mort de rire. J’attrape Michel au vol.
« Rappelle-le, vite ; trouve n’importe quoi, mais retiens-le une ou deux minutes. »
Le temps de remettre le couvert sur la table de suture, Sylvie, l’aide-soignante, fait son entrée.
« Henri, le labo vous donne la fin des résultats… »
Pendant l’intermède, je monte un plan express et me mets à beugler.
« Monsieur x, intubez-le vite ! Il est en train d’y passer !... »
Quelques secondes suffisent pour raccourcir une sonde trachéale, la fixer à l’entrée de la narine et brancher le respirateur artificiel. Notre ami, alerté par mes hurlements, revient en catastrophe. Ses baskets sont carbonisées. Quand il apprend comment son supérieur l’a sorti du cambouis, il le regarde avec autant de respect qu’un gorille manifeste à l’égard de Bongo, le chef du clan.
Mais, brusquement, le blessé décide de respirer à contre-courant de la machine ; les alarmes nous vrillent les tympans.
« Et merde, le respirateur déconne. »
Henri quitte la cour de récréation et replonge dans le monde sans pitié de la médecine d’urgence. Jean-Luc en remet une couche en grognant, tel un marcassin asthmatique… L’héroïque interne ne peut plus reculer ; courageusement, il décide de clamper une fois pour toutes cette putain d’artère qui, depuis le temps, a dû laisser filer trente litres de sang…
C’est là que les athéniens s’atteignirent.
Comme dans un thriller, au ralenti, il prend les pinces, pousse le champ en tissu avec sa main pleine de doigts et s’enfonce à travers le Canigou. Il est plus tendu que le professeur Cabrol lors de sa première greffe cardiaque. Après avoir écarté deux ou trois boulettes, il demande à ce qu’on ajuste la lumière. A la cinquième boulette, ses gestes deviennent plus sûrs. Change pas de main, Henri, je sens que
ça vient… A la septième boulette, soucieux, il commence tout de même à se poser des questions ; ce n’est pas comme dans les livres, on lui a raconté des conneries à la faculté…
Maintenant, c’est nous qui sommes tendus ; on pensait délirer pendant cinq minutes et cela dure depuis une demi-heure. De l’angle où je suis, j’aperçois un pompier en train de se rouler par terre. Je le soupçonne d’avoir pissé dans son froc.
A la huitième boulette, il craque et envoie valser le champ fendu. Ce qu’il découvre bouleverse ses connaissances anatomophysiologiques.
« Un mo… un mollet… y’a un mollet sous la cuisse… »
Effectivement, trois jambes pour un seul individu, ça fait désordre… C’est triste un homme dont les repères s’effondrent. Tel Fidel Castro devant la chute du mur de Berlin, Henri traverse une crise existentielle majeure.
Il n’y a pas de neuvième boulette car tout le monde explose de rire. Cette hilarité générale est très mal vécue par notre ami, enfermé dans sa logique initiale.
« …Mais arrêtez de vous foutre de moi… je sais que je débute… aidez-moi au lieu de rigoler… »
Mais quand Jean-Luc déplie sa jambe en imitant le cri du cochon, il percute enfin. Souriez ; vous êtes filmé.
« …Les salauds… les salauds… vous êtes vraiment tous des salauds… »
Mais non Henri, sois pas triste, on t’aime.
Et dire que nos femmes croient qu’on s’amuse pendant qu’elles font la cuisine…
Le bizutage est à l’hôpital ce que la circoncision est à certaines religions ; sur le coup, ça surprend un peu, mais ensuite on est bien content de faire partie du club. Dans cette perspective, nous avons décidé d’introniser un nouveau membre au sein de l’équipe.
D’habitude, l’épreuve d’admission est relativement simple : baptême (tout habillé) dans la baignoire, pancarte scotchée (discrètement) au dos de la personne, précisant que l’intéressé est « allégée en neurones – 0 % de matière grise ». Les valeurs sûres, en quelque sorte.
Mais aujourd’hui, on innove. Avec Michel, nous avons imaginé un rituel haut de gamme pour notre nouvel interne. Tous les six mois, les apprentis docteur changent en effet de crèmerie ; celui qui vient de débarquer s’appelle Henri, et c’est son premier stage hospitalier où il est vraiment responsable de ses actes… Il est donc prévu de lui faire le coup de la jambe coupée. Cela nous est d’autant plus facile que nous avons récupéré une prothèse au funérarium, heureusement oubliée par un défunt qui, semble t’il, n’en avait plus besoin.
Le scénario est basique ; après avoir allongé l’infirmier anesthésiste dans la position du tireur couché, je badigeonne son genou (ainsi que l’article mortuaire) à l’aide d’une solution empruntée à « Massacre à la tronçonneuse » : viande pour chien trempée dans l’éosine… Afin de parfaire le tableau, je le mets en perfusion, lui enroule un kilomètre de bande Velpeau, pendant que les collègues lui branchent divers ustensiles. L’alarme du scope, que l’on bidouille allègrement, vient compléter l’ambiance.
Oh, mais attendez un peu… sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? Ah que si ; je vois l’herbe qui verdoie, l’horizon qui poudroie et les pompiers qui débarquoient… Stop ! Halte au feu ; Jean-Luc, déplie ta jambe !
Les portes refermées, je vais aux nouvelles.
« Bonsoir, qu’est-ce qui se passe ? »
En fait, la question est inutile, car la situation est aussi limpide que la visite d’un huissier ; le camarade amené par les pompiers a arrosé la nouvelle année avec six mois d’avance, et il est dans un état proche de l’Ohio… Bourré, mais pas méchant. Tant mieux, pas de baston en perspective.
Le temps de l’installer sur un brancard, la police arrive à fond les grelots, attirée par les odeurs d’alcool. C’est vrai qu’il a une haleine à faire déprimer un cure-dents… Coïncidence, le bon docteur x pointe également son nez. Je le tire par la manche.
« Dites-moi, ça vous dirait de participer au lynchage de Henri… »
Une fois le programme détaillé, son enthousiasme est indéniable ; ça doit lui rappeler sa jeunesse quand il avait l’habitude de mettre des moutons dans le bureau du directeur et la Mini Fiat d’un de ses collègues à travers la morgue… Bref, il est partant.
Afin d’accélérer le processus, il remplace l’interne et, en un temps record, le joyeux fêtard s’éloigne de l’Ohio pour rejoindre un service de médecine. En parallèle, les pompiers et la police sont convaincus par Michel de participer à la curée ; ce sont eux qui nous auront amené le blessé… Dans l’allégresse générale, je prends le téléphone.
« -Allo, c’est vous Henri ?...
-…oui…
-Venez vite aux urgences, on a un gars avec une jambe sectionnée. Dépêchez-vous, le chirurgien est coincé au bloc opératoire, il est indisponible ! »
Je l’entends blêmir… Une seconde plus tard, il raccroche et fait la course à pied la plus rapide de son existence. Quand il arrive, ses baskets font de la fumée.
« Où est-il ? Où est-il ? »
Impressionné par les forces de l’ordre et les soldats du feu, il s’engouffre dans la salle de soins. Choqué par le spectacle, mon brave Henri fait le tour de la question : une jambe arrachée, un traumatisme du thorax et une tête enfouie sous
les pansements.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? »
J’ai une énorme envie de lui dire qu’il a été piétiné par un troupeau de bisons en rut…
«-Il a embrassé un 38 tonnes avec sa moto…
-Oh, merde… il est conscient ?
-Un peu, mais il est fatigué… Fais donc quelque chose avant qu’on soit obligé d’envoyer les faire-part… »
La décision s’impose de clamper l’artère sectionnée, je ramène la panoplie complète pour jouer au docteur : sarreau, gants pinces… Tout en s’habillant, Henri partage sa mélancolie occasionnée par l’absence du chirurgien.
« -Mais qu’est-ce qu’il opère à cette heure-là ?
-Eh bien, il s’occupe du piéton qui a reçu la moto projetée par le camion. Lui, il est arrivé avant que tu prennes ta garde ; ça lui a explosé la tête… »
Pas vraiment rassuré, il s’apprête à passer à l’action, quand un pompier se manifeste.
« -Docteur, venez vite ; le chirurgien veut vous parler au téléphone… »
Henri se précipite vers la terre promise.
« Allo, allo… »
De la pièce voisine, Michel joue au chirurgien stressé.
« -Allo, c’est vous l’interne ?... Je ne pensais pas faire votre connaissance de cette façon. Bon… je suis vraiment coincé, je ne peux pas vous aider… Vous allez lui faire ça à ce pauvre gars ; vous avez de quoi noter ?
-Oui monsieur, allez-y. »
Après avoir noirci quelques lignes, il revient en trombe sur le lieu de son supplice ; ses baskets sont chauffées à blanc.
« Tiens ; prépare vite tout ça… Monsieur y m’a passé les consignes… »
Je jette un œil sur l’ordonnance ; fichtre, il y a de quoi réveiller la momie de Ramsès 2. Pendant que je prépare les denrées, Henri a l’idée géniale de voir ce
qui se passe au niveau du visage. Aïe… s’il regarde de trop près, on est cuits. Heureusement, Jean-Luc, enfoui sous les bandages, a le réflexe de pousser un cri digne d’un homme de Cro-Magnon martyrisé par ses hémorroïdes. Du coup, notre interne prend peur et retourne vers la jambe qui a le mérite de ne pas faire de bruit. De mon côté, je fais semblant d’injecter le cocktail canon.
Surtout, ne pas le laisser réfléchir ! S’il se rend compte qu’on patauge dans le Canigou, la fête est terminée… Soudain, le téléphone se remet à carillonner. Je saute dessus.
« Allo… Ah, le labo , allez-y… »
Je soumets les « résultats » aux autorités compétentes. Qui se grattent la tête.
« -Six grammes d’hémoglobine ; il faut transfuser. Allez chercher quatre poches d’hématies…
-Eh bien, justement, il y a un blème ; on est en rupture de stock. Le taxi est parti en récupérer, mais il faudra encore une demi-heure… »
Son désarroi crève l’écran… Brusquement, le tensiomètre sonne le tocsin, grâce au réglage bidon qu’il a subi.
« -Henri ; regarde la tension… fais quelque chose, bon Dieu !
-Euh… passe-lui des grosses molécules ; 500 ml de plasmion…
-Il en a déjà… Tiens ! La perfusion est en train de foirer. Ça coule à peine… »
Le cauchemar atteint des proportions XXL, quand le bon docteur x ouvre la porte.
« Je suis là par hasard et j’apprends qu’il y a un gros blessé. Je ne suis pas chirurgien, bien sûr, mais si je peux aider… »
Une lueur d’espoir renaît dans l’œil de notre interne.
«-Ah, monsieur x… j’attends des poches d’hématies pour le transfuser et je m’apprêtais à clamper l’artère…
-Je vais vous aider. »
C’est beau un homme qui retrouve l’espérance. Afin de préparer l’intervention, je sors en coup de vent.
« Je vous ramène des instruments, tout de suite… »
Dans le couloir, je croise deux pompiers hilares et un policier mort de rire. J’attrape Michel au vol.
« Rappelle-le, vite ; trouve n’importe quoi, mais retiens-le une ou deux minutes. »
Le temps de remettre le couvert sur la table de suture, Sylvie, l’aide-soignante, fait son entrée.
« Henri, le labo vous donne la fin des résultats… »
Pendant l’intermède, je monte un plan express et me mets à beugler.
« Monsieur x, intubez-le vite ! Il est en train d’y passer !... »
Quelques secondes suffisent pour raccourcir une sonde trachéale, la fixer à l’entrée de la narine et brancher le respirateur artificiel. Notre ami, alerté par mes hurlements, revient en catastrophe. Ses baskets sont carbonisées. Quand il apprend comment son supérieur l’a sorti du cambouis, il le regarde avec autant de respect qu’un gorille manifeste à l’égard de Bongo, le chef du clan.
Mais, brusquement, le blessé décide de respirer à contre-courant de la machine ; les alarmes nous vrillent les tympans.
« Et merde, le respirateur déconne. »
Henri quitte la cour de récréation et replonge dans le monde sans pitié de la médecine d’urgence. Jean-Luc en remet une couche en grognant, tel un marcassin asthmatique… L’héroïque interne ne peut plus reculer ; courageusement, il décide de clamper une fois pour toutes cette putain d’artère qui, depuis le temps, a dû laisser filer trente litres de sang…
C’est là que les athéniens s’atteignirent.
Comme dans un thriller, au ralenti, il prend les pinces, pousse le champ en tissu avec sa main pleine de doigts et s’enfonce à travers le Canigou. Il est plus tendu que le professeur Cabrol lors de sa première greffe cardiaque. Après avoir écarté deux ou trois boulettes, il demande à ce qu’on ajuste la lumière. A la cinquième boulette, ses gestes deviennent plus sûrs. Change pas de main, Henri, je sens que
ça vient… A la septième boulette, soucieux, il commence tout de même à se poser des questions ; ce n’est pas comme dans les livres, on lui a raconté des conneries à la faculté…
Maintenant, c’est nous qui sommes tendus ; on pensait délirer pendant cinq minutes et cela dure depuis une demi-heure. De l’angle où je suis, j’aperçois un pompier en train de se rouler par terre. Je le soupçonne d’avoir pissé dans son froc.
A la huitième boulette, il craque et envoie valser le champ fendu. Ce qu’il découvre bouleverse ses connaissances anatomophysiologiques.
« Un mo… un mollet… y’a un mollet sous la cuisse… »
Effectivement, trois jambes pour un seul individu, ça fait désordre… C’est triste un homme dont les repères s’effondrent. Tel Fidel Castro devant la chute du mur de Berlin, Henri traverse une crise existentielle majeure.
Il n’y a pas de neuvième boulette car tout le monde explose de rire. Cette hilarité générale est très mal vécue par notre ami, enfermé dans sa logique initiale.
« …Mais arrêtez de vous foutre de moi… je sais que je débute… aidez-moi au lieu de rigoler… »
Mais quand Jean-Luc déplie sa jambe en imitant le cri du cochon, il percute enfin. Souriez ; vous êtes filmé.
« …Les salauds… les salauds… vous êtes vraiment tous des salauds… »
Mais non Henri, sois pas triste, on t’aime.
Et dire que nos femmes croient qu’on s’amuse pendant qu’elles font la cuisine…
A mes débuts en réa ped'
J'arrive la première d'après midi, les filles toutes assises dans la salle de scopes
Elles me disent : "ah ben ce sera toi !"
Je les regarde
légèrement inquiète
Elles me disent : "OUi on a dit que la première arrivée prendra l'entrée"...
Moi qui me liquéfie, je n'étais pas très à l'aise encore
Je demande quel type d'entrée c'est...
"Oh ben un bébé à terme avec laparoschisis et hernie diaphragmatique, intubé, etc..."
Et là elles explosent de rire et j'ai compris
(bon au final il y avait bien une entrée mais rien à voir hein
Je l'ai pris en charge seule donc ça allait
)
PS : laparoschisis et hernie diaphragmatique, c'est impossible (pour ceux qui n'auraient pas saisi


J'arrive la première d'après midi, les filles toutes assises dans la salle de scopes

Elles me disent : "ah ben ce sera toi !"
Je les regarde



Elles me disent : "OUi on a dit que la première arrivée prendra l'entrée"...
Moi qui me liquéfie, je n'étais pas très à l'aise encore


Je demande quel type d'entrée c'est...
"Oh ben un bébé à terme avec laparoschisis et hernie diaphragmatique, intubé, etc..."




Et là elles explosent de rire et j'ai compris


(bon au final il y avait bien une entrée mais rien à voir hein


PS : laparoschisis et hernie diaphragmatique, c'est impossible (pour ceux qui n'auraient pas saisi

Infirmière puéricultrice
- daphnée
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- Inscription : 26 déc. 2004 15:07
- Localisation : avec mathis kunzler *siffle*
1er avril lors de mon stage en réa méd. Poisson d'avril pour un pote infirmier dans le service depuis 2 mois.
Je débarque à 6h30 et je le vois au même moment sortir en courant du service tout le matériel de réa sous les bras (pour ceux qui l'ignore çà pèse trèèèès lourd). Il me sort au passage qu'il y a une urgence au 5ème étage et s'en va. Je rejoins le reste de l'équipe et je les vois tous mort de rire. On m'explique rapidement que c'est une farce et que l'un d'eux s'étaient caché dans le service pour appeler et annoncer une fausse urgence.
2 mins plus tard appel dans le service. La "victime" dit qu'il a été dans le service mais qu'il n'y a rien.
L'équipe de mon service s'excuse et dit que c'est l'autre service du 5ème étage et qu'il y a eu erreur. Il raccroche pour y aller. 2 mins plus tard nouvel appel. Il explique que là aussi il n'y a rien. Mon équipe se met alors à le traiter en disant qu'il n'a rien compris et que c'est au 6ème l'urgence et qu'il devrait se dépêcher car à ce rythme le patient est mort
Il raccroche de nouveau pour se rendre au 6ème. Encore 2mins plus tard il rappelle. On se dit que là il doit avoir compris mais non tojours pas
Il dit qu'il n'y a rien au 6ème qu'il afait tout l'étage mais nada. Mon équipe se met à l'aligner au tél en disant que décidemment il sert à rien et que çà a toujours été au 5ème et qu'il doit redescendre et quelqu'un lui demande s'il a pensé à l'adré
Il se rend compte que non, en réceptionne et repart au 5ème
nouveau coup de tél il cherche toujours et explique qu'il va biper l'interne de garde.
20 mins plus tard on le voit revenir dans le service tout le matériel sous les bras dégoulinant de sueur (sa tenue était trempé de chez trempé
). Il explique que lorsqu'il a eu l'interne qui venait juste de fermer les yeux après 48h de garde non stop, il lui a dit "on est quel jour d'après toi aujourd'hui ?" et mon pote "le 1er avril pourquoi" et l'interne "et y a rien qui te vient à l'esprit"
on en pleurait

Je débarque à 6h30 et je le vois au même moment sortir en courant du service tout le matériel de réa sous les bras (pour ceux qui l'ignore çà pèse trèèèès lourd). Il me sort au passage qu'il y a une urgence au 5ème étage et s'en va. Je rejoins le reste de l'équipe et je les vois tous mort de rire. On m'explique rapidement que c'est une farce et que l'un d'eux s'étaient caché dans le service pour appeler et annoncer une fausse urgence.


2 mins plus tard appel dans le service. La "victime" dit qu'il a été dans le service mais qu'il n'y a rien.
L'équipe de mon service s'excuse et dit que c'est l'autre service du 5ème étage et qu'il y a eu erreur. Il raccroche pour y aller. 2 mins plus tard nouvel appel. Il explique que là aussi il n'y a rien. Mon équipe se met alors à le traiter en disant qu'il n'a rien compris et que c'est au 6ème l'urgence et qu'il devrait se dépêcher car à ce rythme le patient est mort







nouveau coup de tél il cherche toujours et explique qu'il va biper l'interne de garde.
20 mins plus tard on le voit revenir dans le service tout le matériel sous les bras dégoulinant de sueur (sa tenue était trempé de chez trempé



on en pleurait



Je vends mes charmes Et mes armes Ma violence et ma douceur. Je vends ce que je vaux Et si ça ne vaut pas un clou Tant pis, je donnerai tout. Je vends mon âme au diable et j'envoie ma vie en l'air;
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*Miss Purple* a écrit :pour répondre à la question je fais partie des rabats joies qui n'ont pas le l'humour potache surtout quand il s'agit de gaspiller du produit ou de se retrouver trempé ou gelatineux![]()
jaime bien les blagues mais pas trop le gaspillage et la patouille![]()
Idem pour moi !

Surtout quand parfois ça va trop loin et qu' on passe pour des guignols auprès des patients .
marie-pierre
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