l'avenir de la formation IDE, quelques questions?

Le forum des étudiants en soins infirmiers

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jjland83
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Message par jjland83 »

Bonsoir,
il y a une cause d'abandons en Ifsi dont on parle peu : certains embrassent la formation infirmière pour faire de l'urgence ou de la réanimation. Il est bon de rappeler à nos jeunes étudiants que demain ce sont des personnes âgées qu'ils auront à prendre en charge en grande majorité. Et il est logique que les enseignements portent un peu plus sur ces aspects. Aspects qui sont parfois très spécifiques. Prendre en charge une personne souffrant de la maladie d'Alzheimer n'est pas innée. Mais ne me faites pas dire qu'on supprime les enseignements d'urgence et de réanimation. Ces enseignements sont toujours présents.
Aujourd'hui vous avez un programme dans lequel on peut tout mettre ou ne rien mettre. Le nouveau programme s'appuie sur des situations de soins clés, les plus fréquentes mais aussi les plus caractéristiques. Et en épluchant ces situations vous aurez les connaissances et les pratiques suffisantes pour vous adapter à d'autres situations. Et c'est comme cela que vous construirez un panel large de compétences adaptables à toutes les situations que vous rencontrerez demain.
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toxicgirl
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Message par toxicgirl »

Je suis d'accord pour tout ce qui est Alzheimer, en fait, je ne vois que ce genre de spécificités qui nécessitent une "formation renforcée".

jjland83 a écrit :il y a une cause d'abandons en Ifsi dont on parle peu : certains embrassent la formation infirmière pour faire de l'urgence ou de la réanimation. Il est bon de rappeler à nos jeunes étudiants que demain ce sont des personnes âgées qu'ils auront à prendre en charge en grande majorité.
Justement, c'est ça, que je ne comprends pas :?
Je veux dire, il y aura toujours autant de patients en réa ou aux urgences. Le fait qu'il y ait plus de PA n'y change rien. Les soins sont toujours les mêmes, il y en a toujours beaucoup à prodiguer.
Donc, je ne vois pas trop pourquoi les esi qui sont attirés par la réa ou les urgences abandonneraient :?:

Je pose beaucoup de questions, mais je suis curieuse :clin:
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Message par toxicgirl »

J'ai posté 2 fois par erreur.
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Message par jjland83 »

Vous dites que les soins sont toujours les mêmes... J'espère que non ! Vous ne dispensez pas des soins mécaniques sans prendre en compte les besoins de la personne soignée. Rassurez moi ! Pour être un peu caricatural, si aujourd'hui vous voyez en urgence plutôt des accidentés de la route (et déjà vous savez que ces chiffres baissent avec les mesures préventives prises), demain ce sera plutôt des chutes de personnes âgées, de plus en plus âgées et de plus en plus dans un contexte de pathologies spécifiques.
Et je ne vous dit pas que les ESI abandonneront, je vous dit qu'ils abandonnent déjà, nuance. Et ne me dites pas que vous n'entendez pas autour de vous vos collègues, pas tous heureusement, qui préfèrent des stages de chir ou de réa à la place des stages de gériatrie type long séjour.
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Message par toxicgirl »

Non, bien sûr, en fait, je parlais surtout des soins "techniques" (même si ça ne veut pas forcément dire grand chose) :clin:
Merci pour l'exemple, je comprends mieux.

D'un autre côté, heureusement que chaque personne a ses préférences, sinon, tout le monde travaillerait au même endroit 8)
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Message par jjland83 »

Si vous réduisez la profession à des actes techniques, vous prenez le risque de la faire disparaître !
N'importe qui est capable de faire ces actes purement technique. Par contre les faire de façon adaptée, et ciblée à une personne en fonction de ce qu'elle est et de son environnement, ça oui c'est du ressort de l'infirmier, formé à cette compétence professionnelle. Autant faire en sorte que la formation s'adapte aux besoins des patients demain et que les soignants soient bien conscients de la mission qu'ils auront.
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Message par toxicgirl »

Je suis d'accord avec vous. C'est bien entendu l'un des aspects de ce métier qui font que j'ai envie de l'exercer. Je me suis mal exprimée :?
IDE
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Message par RCA »

une petite remarque puisque j'ai lancé la polémique:
J'ai tourné la formulation sous formes de questions que je ne suis apparemment pas le seul à me poser.
donc si ce sont des questions, ce ne sont pas des affirmations.
Maintenant, pourquoi est-il si difficile de s'informer sur les réformes à venir?
heureusement que l'on trouve certaines infos sur ce site.
Concernant le LMD, vous dîtes que rien n'a été annoncé:
dans le programme de campagne du candidat SARKOZY, la reconnaisance au niveau licence du DE est bien annoncée, et ce n'est pas moi qui ai dit que je tiendrai tous mes engagements.
Ensuite, annonce de la ministre de la santé en février 2008, stipulant que la logique LMD serait appliquée aux paramédicaux en septembre 2009.
Le rapport larcher sur la réforme du système de soins préconise l'intégration des filières paramédicales au schéma LMD, et ce pour mettre en place la volonté d'organiser de nouvelles coopérations entre professionnels.
Lors de l'annonce du plan alzeimher, il est précisé que l'on doit développer la recherche en soins infirmiers, en lien avec la logique LMD, notamment pour développer de nouvelles techniques de soins.
On attend le rapport de l'igas, qui devait être publié le 22 septembre dernier et remis aux ministres de la fonction publique, de l'enseignement supérieur et de la santé sur la mise en oeuvre d'une telle mesure, rapport qui est censé faire une analyse comparative des situations en europe ou 2 pays seulement n'ont pas mis en place la logique LMD.
Donc ,des annonces, il y en a eu quelques unes quand même....

Ce serait bien de donner les différentes formations universitaires LMD( pas les DU)qui sont accessibles aux IDE.
merci.
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Message par jjland83 »

Pour le LMD, des rapports sont attendus pour fin 2008.
On ne peut pas d'un côté demander que ça aille très vite, et de l'autre demander que l'ONI, qui ne sera opérationnel que dans quelques mois soit consulté. Lisez bien certains réclament les deux !
On ne peut pas dire qu'il n'y a pas de consultations, c'est le cas depuis deux ans, et demander à ce que ce soit rapidement décidé. Consulter prend du temps. On entendra toujours : on ne m'a pas demandé mon avis... C'est terrible de penser qu'il suffit de claquer des doigts. Mais renseignez-vous d'abord sur les travaux en cours et les groupes de travail qui réfléchissent sur le sujet. Ils y travaillent.
Regardez le temps nécessaire pour passer de l'annonce à un décret applicable pour la vaccination antigrippale : un an pour un "petit" acte technique. Le LMD infirmier mérite un peu de temps.
Même chose avec l'ONI. On n'a pas été consulté, on n'est pas au courant, c'est un scandale. il y a l'annonce, la réfléxion puis la mise en place.

Si c'est pour changer l'appellation DEI par Licence, ça ne changera rien. Ca fait juste "mieux" pour ces DEI qui dénigrent leur propre diplôme. Il faut une vraie filière sciences infirmières et regardez du côté du Québec, ils ont mis dix ans à faire les choses.

Vous parlez de l'Europe. Mais chaque pays a développé son LMD infirmier spécifique. La commision chargée d'élaborer le référentiel infirmier européen, commun, n'est pas plus en avance que la France, loin de là ! Et trouvez moi un pays en Europe qui a a ce jour des masterisés ou des doctorisés en sciences infirmières. L'étiquette LMD ne suffit pas.

Pour les filières universitaires accessibles aux DEI, je vous recommande de vous rendre dans votre université et vous verrez que chaque université propose des formations différentes susceptibles de vous intéresser. Rien ne vous empêche de vous inscrire dans n'importe quelle fac et de suivre à distance certaines formations. Regardez aussi du côté de votre service formation. Les formations dédiés aux médecins sont souvent accessibles aux infirmiers. Ca ne vous a jamais étonné que des étudiants en école des cadres puissent accéder à des formations de type master ? ils n'ont que le DEI... L'idée que le DEI bloque les cursus universitaires est bien maladroite. C'est juste un manque de curiosité. En cherchant on trouve. C'est comme la bonne info.
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Message par RCA »

Il me semble que nous sommes tous d'accord sur la nécessité de réformer la formation IDE, quelques remarques cependant:
oui, la population vieillit et avec elle le nombre de personnes agées donc le nombre de malades d'halzheimer, mais avec le vieillissement, c'est l'ensemble des pathologies qui vont se multiplier:
cancers, diabétes, problèmes ophtalmos, pathologies cardiaques, respi...
c'est enfoncer une porte ouverte que de dire que plus on est vieux, plus on a de chances d'être malades, donc les infirmières continueront de donner des soins dans toutes les spécialités. que l'on insiste un peu plus à l'ifsi sur les pathologies du viellissement soit, mais je ne vois pas ce que cela va fondamentalement changer dans nos compétences.je ne crois pas que les infirmières formées dernièrement éprouvent des difficultés face à ces patients, pour leurs conditions de travail (en quantou par ex), c'est autre chose...
Oui, certains IFCS permettent de suivre parallèlement un cursus master ( ex dijon, institut montsouris...), mais pour la plupart, il s'agit de licences( licence pro management à lyon) ou alors de licences de sciences de l'éduc, déjà accessibles aux IDE en L3.
les cadres ont toujours pu accéder à des formations au catalogue LMD, mais quid des IDE?
Le rapport Larcher défini justement la mise en place d'infirmières en pratique avancées dont le niveau équivaudrait à un master, ainsi que pour les spécialités ( iADE, IBODE, PUER, CADRE).
pour le lmd: aout 2008:
"Le président de la République et le Gouvernement ont rappelé à plusieurs reprises leur volonté de mettre en œuvre cette réforme majeure, afin de valoriser les métiers paramédicaux et de renforcer les nouvelles formes de coopération entre professionnels de santé."
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Message par RCA »

Pour l'interêt d'une filière universitaire, qui commence par l'intégration au shéma LMD:

"Il y a actuellement une montée en puissance de la revendication des infirmières à être reconnues comme n´étant pas que des auxiliaires médicales.

Comment définir l´infirmière du XXIe siècle ?
Elle est d´abord l´héritière d´un long passé, qui n´est pas uniquement religieux, contrairement à ce qui est souvent affirmé. L´origine des soins est très ancienne et remonte à la préhistoire où la femme avait déja desfonctions d´entretien de la vie. Les fondements scientifiques de la profession ont été posés au XIXe siècle par Florence Nightingale : les soins infirmiers envisagent la santé dans toutes ses potentialités alors que les soins médicaux portent d´abord sur l´organe malade. Ce sont les infirmières qui ont introduit des concepts comme ceux de stress, de bien-être, de qualité de vie, développés conjointement dans d´autres disciplines comme la psychologie puis, plus récemment, par les médecins. La plus-value qu´elles apportent est l´étude et l´opérationnalité de ces concepts dans les soins. Les pays anglo-saxons ont adopté très tôt les idées de Florence Nightingale, dès les années 1930, mais ce n´est que bien plus tard, dans les années 1960, que les premiers modèles conceptuels sont apparus, permettant de proposer une ligne de conduite pour les soins infirmiers. Il y en a actuellement une vingtaine, surtout d´origine anglo-saxonne. Tous les pays européens ont mis en place – ou vont le faire – une filière universitaire infirmière, conformément aux accords de Bologne de 2002 sur la réforme de la formation universitaire.
Et en France ?
La France est restée très à l´écart de cette évolution internationale. La profession y est sous l´emprise de la médecine. En effet, les médecins ont très tôt pris le pouvoir dans les hôpitaux, qui se sont organisés autour de l´examen clinique et de la visite médicale, avec les succès que l´on sait. Ils avaient besoin d´un personnel restant au chevet des patients, afin de surveiller les paramètres biologiques. Ces auxiliaires médicales furent et sont les infirmières.
Il existe pourtant un décret de compétences qui définit le « rôle propre » de l´infirmière.

Oui, mais en pratique, il est très peu appliqué. Le champ d´investigation propre à l´infirmière est double : la promotion de la santé et la prévention. Ainsi les programmes d´éducation thérapeutique les plus pertinents ont été développés et évalués à partir de modèles issus à la fois de la psychologie, de la sociologie et des sciences infirmières. Par exemple, notre association de recherche (Unité de formation et de recherche en sciences infirmières [UFRSI]) est en train d´évaluer deux programmes qu´elle a construits pour l´éducation du diabétique, l´un portant sur le déclenchement du comportement observant (readiness), l´autre sur les facteurs psychosociaux qui peuvent soit freiner, soit faciliter l´observance.
L´observance est du ressort des infirmières ?
Non, elle concerne tous les professionnels qui collaborent pour le bénéfice du patient. Mais les grilles de lecture de l´infirmière et celles du médecin ne sont pas les mêmes. Le médecin s´intéresse plutôt à l´information sur le traitement, par exemple sur ses effets secondaires. L´infirmière part de modèles psychosociaux pour s´intéresser à la qualité de vie, au bien-être, concepts que la profession manie depuis longtemps, aux stratégies utilisées par les patients pour observer ou au contraire fuir le traitement, aux phénomènes de déni, etc. Ces modèles, et son expérience, lui permettent d´anticiper le comportement de tel patient.
Qu´est-ce qui empêche le médecin d´en faire autant ?
C´est une question de formation et de temps. Le médecin est formé à lutter contre les maladies au moyen d´un modèle biomédical, issu des sciences biologiques et statistiques et obéissant à une logique qui remonte des effets aux causes, des symptômes au diagnostic, et de là au traitement. Ce modèle est incontestablement efficace, mais il réduit la santé à l´absence de maladie. Dans les pays anglo-saxons, les rôles du physician et de la nurse sont bien répartis (ce qui ne veut évidemment pas dire que leurs systèmes de santé sont meilleurs que le nôtre) : les médecins pratiquent l´approche du cure pour soigner les patients, les infirmières s´inspirent de celle du care pour développer leur intervention. Ces deux attitudes sont complémentaires et favorisent une prise en charge holistique du patient. Cela ne pose de problème à personne et n´a pas empêché le développement d´un fort courant de médecine « humaniste » depuis les années 1970, issu des sciences humaines. En France, on peut envisager des recherches communes aux généralistes et aux infirmières, par exemple sur les facteurs d´observance.
Vous venez pourtant de dire que les infirmières françaises sont soumises au modèle médical.
Les sciences infirmières explorent un champ de pratiques. Même si elles tiennent compte des connaissances du modèle médical, les infirmières développent leurs compétences propres au fur et à mesure de leur expérience, mais avec une perte de temps, d´énergie et d´efficacité considérable parce qu´elles ne bénéficient pas, en France, de l´apport des théories infirmières, marginales ici, académiques partout ailleurs. Elles ne savent pas exprimer et approfondir ce qu´elles observent. C´est pour cela que l´instauration d´une filière universitaire infirmière est capitale : elle permet à la fois la reconnaissance par es pairs et par les autres professionnels. Dans les hôpitaux anglo-saxons, les directrices de soins sont d´autant plus respectées qu´elles font une carrière universitaire et des travaux de recherche de bon niveau.
Que pensez-vous des projets de maisons de santé pluridisciplinaires ?
Ils vont dans le bon sens, mais ces maisons restent dirigées par des médecins. Il faut ici aussi s´inspirer des pays anglo-saxons et créer des centres de santé communautaires, axés sur les besoins de la population locale. Comprenant un personnel infirmier et social hautement qualifié et dirigés par un administratif, ils se chargent de débroussailler les problèmes et organisent des programmes d´éducation à la santé. Les cas qui dépassent leurs compétences sont orientés vers un médecin, qui peut exercer ou non dans une maison médicale. Non seulement ils permettent à chacun de faire ce qu´il sait faire et d´améliorer la prise en charge des patients, mais ils dégagent aussi des économies financières très importantes.
Quatre infirmières sur cinq exercent actuellement à l´hôpital. Faut-il inverser la proportion ?
C´est une question très complexe, qui demande une réflexion collective, notamment au sein du Conseil de l´Ordre des infirmières. La France est un des pays qui a le plus d´infirmières à l´hôpital et en même temps qui en manque en ville. Mais les hôpitaux ne savent pas garder les leurs en l´absence d´une politique d´attraction et de fidélisation. En outre, elles sont mal rémunérées et n´ont quasiment aucune perspective de carrière autrement que hiérarchique. La pénurie devient alarmante dans certaines régions comme l´Île-de-France, mais à l´heure actuelle rien n´est fait pour les retenir. Le défi de la prise en charge des maladies chroniques, et de celle des personnes âgées nécessite de repenser l´organisation des soins sur le territoire. Il n´a jamais été aussi important de travailler en collaboration entre professionnels pour le bien de la population. Dans ce champ d´investigation, l´apport autonome des infirmières est important, il suffit d´ailleurs de se référer à la littérature. En France, si nous voulons avoir le même type de prestation, il faudra leur laisser la place et le pouvoir.
Êtes-vous favorable aux transferts de compétences préconisés par la HAS ?
C´est un sujet d´actualité brûlant que nous ne pouvons pas ignorer. Ce qui est sûr, c´est que la profession ne veut pas d´un transfert de tâche médicale renforçant la perception d´être « la petite main du médecin. » Mais il me semble prématuré d´en parler avant la mise en place d´une filière universitaire infirmière et que l´Ordre des infirmières et celui des médecins puissent y travailler ensemble. ●

Perspectives pour la profession
Les premières élections départementales et régionales au tout nouvel Ordre des infirmières ont eu lieu cette année. Les élections au Conseil national auront lieu en novembre 2008. La création d´une filière licence-master-doctorat (LMD) en sciences infirmières est une revendication ancienne de la profession, qui s´appuie sur les recommandations européennes émises à Bologne en 2002. Un rapport de l´IGAS sur l´instauration du LMD pour les professions de santé sera remis à Valérie Pécresse (ministre de l´Enseignement supérieur et de la Recherche) le 24 septembre."
interview de P DELMAS disponible sur http://assocides.blogspot.com
Propos recueillis par Serge Cannasse - Egora.fr - Mercredi 24 Septembre 2008
A méditer...
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Message par jjland83 »

Le DEI ne vous empêche pas de rentrer dans un cursus universitaire. vous avez même des Ifsi qui forment au DE et en plus à une licence.
Faites l'effort de vous renseigner en université. Regardez également tous les DU disponibles. Et je vous signale que d'avoir un "L" infirmier ne changera rien. Il n'y a pas de M ou de D infirmier et c'est tout l'intérêt d'une réforme qui ne doit pas être expédiée.
Les écoles de cadres qui ont des partenariats universitaires ont pour la plupart des formations en master et non en licence. J'ai un peu d'expérience sur le sujet. Là aussi renseignez-vous.
Tout le monde est d'accord pour incorporer le cursus infirmier dans un cursus de type LMD. Mais de grâce pas n'importe comment. D'ou ces rapports multiples qui prennent du temps. On veut attendre l'ONI, ok. donc il ne faut pas s'étonner de devoir attendre !
Pour la réforme des études ne vous fixez pas seulement sur le vieillissement de la population. Dans l'article ici :
http://www.infirmiers.com/etud/nouveau- ... irmier.php
il y a deux raisons à cette réforme : l'adaptation aux besoins de la population mais aussi la mise aux normes européennes de notre profession. Et le nouveau programme est conçu sur des principes qui peuvent parfaitement être intégrés dans un cursus universitaire.
Et une des erreurs par exemple est de dire que nous avons un décret de compétences. Faux, c'est un décret d'actes. Et les accords de Bologne utilisent des référentiels de compétences. Il faut réformer la profession et la formation. C'est un préalable pour imaginer le LMD à venir.

Mais ce que je comprends c'est que vous estimez que puisqu'un président a dit, il faut que ce soit fait dans la minute. Et bien malheurerusement ce n'est pas aussi simple que cela et ça prend du temps. Mieux vaut un LMD bien ficelé qu'un LMD à la va vite qui ferait bien des déçus.
L'infirmier est un auxiliaire médical. Ce n'est pas nouveau. Et je n'ai pas envie que ce soit les médecins universitaires qui s'occupent de notre formation à l'université voyez-vous.
Alors tant que les infirmiers se contentent de réclamer sans mettre en avant des compétences nouvelles il n'y aura aucune revalorisation de la profession, particulièrement salariale.
Qu'on m'explique pourquoi les expérimentations des infirmières expertes ou clinicienes dérangent certains. Ces mêmes qui réclament le LMD. Et oui il faudrait imaginer des compétences ou des métiers infirmiers nouveaux. Tous les IDE, même avec une licence n'auront pas vocation à devenir docteur en sciences infirmières quand cette filière sera là. Mince, un M ou un D ne s'obtiennent pas par ancienneté...
Un Iade est-il plus M qu'une IDE experte dans un domaine ? Un cadre est-il M parce qu'il est cadre ? Qui serait D ? Comment passer d'un L à un M ? Comment accédez au L infirmier ? Un numérus closus ? Quelles passerelles et pour quoi faire ?
Et bien quand vous aurez écouté les uns et les autres, vous verrez que ce qui freine ces réformes, c'est la profession infirmière elle-même, incapable de s'unir et experte dans les coups bats et les dénigrements des uns et des autres, adepte du chacun pour soi.
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Message par RCA »

Bien évidemment qu'il faut réfléchir à la mise en place d'une filière et que l'intégration de notre formation au format lmd ne doit pas se faire dans l'urgence ( pour qui?, pour quoi faire?, à quel niveau?), ce qui m'embête c'est qu'actuellement la question est plutôt : doit-on intégrer les formations paramédicales au lmd?, mais pas comment?

Or, je persiste à dire qu'il en va de l'attractivité de la profession, que les jeunes infirmiers puissent établir un vrai plan de carrière, en fonction de leurs intérêts, de leur envie d'évoluer, d'apprendre, d'améliorer la qualité des soins, et là, la question de l'abandon du métier ou des études se posera peut être moins.
Quand on voit la durée moyenne de la carrière d'une infirmière, on peut se poser des questions.
Dans tous les métiers, il est nécessaire de développer une expertise de plus en plus pointue, le monde évolue, les patients aussi, il est nécessaire d'introduire dans notre filière des voies de spécialisation, d'approfondissement qui soient reconnues!!!
Il ne devrait pas y avoir que cadre de santé, IADE, puer ou IBODE comme possibilités d'évolution. Et y'en a marre de se former à des DU qui s'ils apportent un plus aux patients, n'apportent rien à leurs titulaires.
Comme vous dites, les cadres peuvent obtenir un master parallèlement à leurs études, donc il y là une hypocrisie à ne pas reconnaître le DE comme licence.
Vaste sujet...
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Message par jjland83 »

Mais vous croyez que ceux qui travaillent sur le LMD ne sont pas en train de répondre au comment !?
Alors je sais bien qu'il faudrait inviter 500 000 personnes autour de la table, mais bon matériellement ce sonjt des groupes fonctionnels qui travaillent.
Quand à dire que les DU sont inutiles

L'hypocrisie de dire que le DEI n'est pas reconnu comme licence. Vous pouvez dire la même chose d'un BTS ou de tout autre diplôme hors universitaire. Est ce que les titulaires d'une licence viennent réclamer une équivalence avec un DEI ?!

Bref, oui pour un LMD infirmier, mais arrêtons de dire que rien n'est fait, ou qu'il n'y a qu'à, car ce n'est pas si simple.

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Message par jacyntha1 »

j'ai l'impression de lire un bon vieux papier syndical(en réponse au tout premier post):lol:...... Les conclusions que vous tirez ne concordent absolument pas avec ce que je lis depuis plusieurs mois.
Mais peut être que je suis beaucoup moins alarmiste que vous parce que je ne suis pas dans le métier ?
En tout cas croyez moi : les réformes les plus réfléchies sont les meilleures...
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