Avez vs déja regretté d'avoir choisi ce métier?

[diabolo31]

moi aussi j'en ai marre de ce boulot 8 ans d'expérience et j'ai changé plus de 10 fois de poste
là je suis depuis 1 mois et demi à l'hôpital et je pense déjà à démissionner nos conditions de boulot sont vraiment hallucinantes mais même si je veux partir et faire autre chose je ne sais pas vers quoi me tourner
j'aime les soins et le contact avec les patients mais plus comme ça
je suis en train de réfléchir pour prendre un mi temps en tant qu'ide et un mi temps dans carrément autre chose
j'étouffe j'ai besoin d'espace
et quand je vois les stagiaires que l'on a en ce moment ça fait peur très peur la profession est vraiment en danger

[Per cortesia]

Je n'ai pas été jusqu'au bout du DE et pourtant... j'étais plus que motivé, passant d'un métier complètement différent (finance, informatique et animation), de longues réflexions, des stages d'observations, nombre de témoignages lus, de bouquins etc puis les concours réussis, les études financées pendant trois ans à hauteur d'un salaire plus que raisonnable.

Je réussissais sans problèmes les modules (moyenne de 16,5), les stages (18), les MSP (19) sauf la toute dernière MSP (enfin l'avant dernière) qui représentait le point culminant de mes déceptions (complètement démotivé, déçu). Je l'ai sabordé puis je suis parti.

Ce sont les stages en hôpitaux qui m'ont radicalement détruis entre autres (il y en as eu de très correctes), alors on peut toujours me dire qu'il fallait de la persévérance mais raisonnablement pouvais-je penser que les neufs stages déjà effectués qui représentaient en partie le métier que j'allais faire n'étaient pas suffisant pour déjà juger et, surtout ne pas me retrouver dans une profession qui déjà ruinait mes espérances ?

Pourtant le travail de démystification je l'avais fait. L'idéal sur papier glacé du métier je n'y croyais pas mais j'espérai que les difficultés propres à l'infirmier, au milieu de l'hôpital ferait qu'un équilibre s'établirait, vous savez le fameux "ok c'est difficile mais il y a ceci, cela pour compenser"... puis il fallait patienter etc

Alors certes, j'ai rencontré des gens merveilleux, des formatrices dignes de l'être, des patients incroyables, des médecins amoureux de leur métier, bref de quoi sauver l'ensemble. Pour le reste ce fut une claque monumentale et démotivante :

- Les services en gériatrie (ou ailleurs) sinon la façon dont on traite les personnes âgées, les moyens mis à leur disposition, les toilettes bâclées par des "faisant fonction de" seuls avec 15 patients. Nous sommes à la préhistoire de ce qui devrait être fait.

- l'effet mercenaire de certains AS ou Infirmiers qui profitent du système et bâclent, il y a tellement peu de personnel que se passer d'untel est handicapant, alors on fait avec, parfois c'est tellement grotesque.

- La pression lors des MSP de quelques formatrices (mais pas toutes) dont l'atavisme, l'autoritarisme, l'absence de psychologie, de compréhension, d'adaptation est en contradiction totale avec les réalités de terrain.

- Une tension (surtout dans les hôpitaux) entre les différents "corps".

- La différence presque totale en ce qui est demandé lors des MSP (hygiène, protocole etc) et ce qui est fait sur le terrain et ce par des infirmières jeunes, diplômées depuis peu. On vous montre ce qui doit être fait, puis au quotidien c'est chacun ses envies et adieu les procédures.

- le burn-out qui déjà affecte de jeunes diplômés...

- un nombre considérable d'AS qui traînent la patte et patientent jusqu'à la retraite parce que usés ou plus aptes à continuer.

- Le découragement généralisé, impressionnant.
- L'arrivée de nombreux étudiants qui voient dans ce désert de personnel une aubaine pour faire du "Fric" plus tard (l'image de l'infirmier libéral avec sa décapotable)
- Des étudiants certes blasés (pas tous bien évidemment).
- Nombre de stages où vous êtes à peine encadré, donc chacun sa route et les plus malins, dynamiques ou ceux qui ont de la chance s'en sortirons alors qu'il y a des compétences en latence qui demandent juste d'être aiguillées, mise en confiance.

D'ailleurs à ce propos la profession perd des étudiants qui mériteraient le diplôme, mais peut-être sont-ils plus réalistes, alors ils se sauvent, à quoi bon continuer dans un milieu en souffrance ? Comment peut-on soit-même soigner si l'environnement professionnel est fragilisé à ce point ?

Je ne parle pas de mon expérience dans un CAT ou comment les personnes handicapés sont considérées comme des "travailleurs", ils sont là pour travailler selon certaines directions (alors qu'ils mériteraient bien plus de loisir, de culture, de sport, non, il faut de la rentabilité). Le personnel n'est pas formé.

Je pourrais parler de la psy, dans l'un des plus grand hôpital de Paris pour ne pas le citer, le mépris de l'individu est manifeste parfois, voire humiliant.

Bien entendu ceci varie selon les services ( d'ailleurs et c'est mon sentiment, un cadre compétent fera que ça tournera juste), vous aurez l'excellence ou le catastrophique, mais l'image de l'infirmière en a pris un sérieux coup, il faut une volonté et une croyance certaine en ce métier pour ne pas sombrer tant l'environnement est parfois délétère. L'investissement personnel est si peu mis en valeurs, sinon par le remerciements des patients, que nombre de professionnels sont démotivés, voire abattus. Le système est-tel que l'infirmière compétente ne sera pas plus valorisée que son collègue d'une médiocrité époustouflante qui mériterait d'être remise à niveau.

Je ne suis pas pour la méritocratie mais il y a dans certains service une absence de reconnaissance qui nous fait penser à des pays d'union soviétique tant l'ambiance ressemble à ces clichés.

Je reste confiant parce qu'il y a toujours une minorité (un petit tiers) qui sauve la maison, par leur dévouement, par tout simplement leur qualité professionnel et leur personnalité.

Quant au salaire... c'est une honte, les "heures sup", là encore une double honte, le tarif de nuit, une honte bref le jour où les soignants feront une grève massive, solidaire des uns et des autres, la profession changera mais pour le moment c'est l'abnégation relative, parfois l'omerta (on se tait alors que tel soignant mériterait d'être mis au repos), et encore cet argument fallacieux du "on ne fait pas ce métier pour rien" alors on accepte et chacun survit comme il peut selon sa force, ses croyances.

Alors à la fin de la seconde année j'ai tout stoppé pour reprendre mon métier et quelques formations internes afin d'évoluer. Deux ans après je ne regrette rien de mes études, elles sont exceptionnelles, mais surement pas de les avoir arrêtées. Je ne pensais pas que cette profession était à ce point désenchantée, qu'elle était aussi dépendante de la bureaucratie d'état, d'un retard considérable en terme d'informatisation des données puis qu'il y avait un peu plus de solidarité, et non cette quasi survie permanente de soignants qui mériteraient d'être écoutés, entendus et soutenus.

Donc bravo à vous tous et toutes mais un jour ou l'autre il faudra cesser de se regarder le nombril, de se lamenter sur sa condition, de croire que le métier est réservé au plus apte à la contrition, à l'abnégation, au sacrifice personnel parce que le manque de personnel ne signifie pas que les meilleurs restent, bien au contraire, des soignants non rien à faire dans ce métier, tandis que d'autres méritent des louanges.

l'état français, qu'il soit de gauche comme de droite, mérite une grève monstrueuse afin que le métier soit à nouveau revitaliser, qu'il y ait un grenelle de la santé en somme.

[ala21]

Bravo tu as très bien cerné les problèmes de la profession.
Enfin moi j'ai mon DE mais si c'etait à refaire, je ferais autre chose.

[mibulle]

yessss!
Tres bien repondu!

Je te salue.

Tu devrais me donner qq réparties pour des situations données lool

Ms;..on a les memes médecins non? hihi

[hierdemain]

quand j'ai lu le titre, cela ne m'a pas laissé indifférente.
Je suis diplomé depuis fin 97. Et je me suis vite posé la question. En tout cas, si c'etait à refaire je ferais autre chose. Des études avec des monitrices pas vraiment sympas! heureusement, une promo sympas !
cela va faire donc plus de 11 ans de diplome et je me suis arrétée 1 an pour mon 1 er enfant
2 ans pour mon 2èm enfant
et là je suis encore en arret depuis 2 ans pour mon 3 em enfant.
Donc plus de 5 ans d'inactivité et je n'envisage pas de reprendre tout de suite...
J'ai du mal à tenir plus de 2 ans au même endroit. Et maintenant je me pose des questions sur le fait d'avoir arreter 2 ans est-ce possible de reprendre sans être dangereuse pour les patients ??
si vous avez une idée pour une reconvertion, je souhaite être présente auprès de mes enfants. En plus j'habite en Bretagne et le salaire des infirmières est vraiment très bas, faire du ménage paye mieux. D'ailleurs j'y pense sérieusement

[maya08]

Bonjour !

C'est clair que l'on se retrouve pratiquement toute dans ce que vous avez ecrit. Moi je suis infirmière depuis 2 ans et je dechante deja. Depuis 6 mois je travail a l'hopital public en tant que contractuelle, avant j'ai pas mal bougé, et les conditions de travail me font halluciner,et encore plus le salaire qui me permet de survivre plus que de vivre. Je suis a l'échelon 2. Je pense pouvoir etre stagiairisée assez vite, mais je me demande vraiment si je dois rester. Je suis en cdi mais je suis en plein questionnement sur l'interet de rester dans ces conditions.
Ma maman qui est assistante maternelle gagne mieux sa vie que moi.
J'aimerais demissionner pour faire un peu d'interim ou trouver un remplacement dans une clinique qui paye mieux. Je suis en gironde et c'est une region ou ils cherchent pas mal d'infirmiers donc je n'aurais pas de mal a trouver. Mais je me demande si c'est raisonnable, si je ne devrais pas attendre d'etre titularisé.
Mais je suis jeune et mes moyens financiers me permettent rien !
Ce qui ne me convient pas non plus , ce sont les horaires de boulot, travailler en 7h par jour. je prefère travailler en 12h, la j'ai l'impression de passer ma vie au boulot.

Est ce que quelqu'un a deja été dans ma situation ? Pouvez vous me conseiller ?

[maya08]

Je pense que tu peux sans problème reprendre après 2 ans, choisi seuleument un service avec une spécialité que tu connais un peu. tous les services sont tellement differents , si tu vas dans une spécialité inconnue , la ca risque d'etre très difficile.
Par contre, je sais pas si tu a juste pris un congé parental et si tu as gardé ton poste ? Parce que je suis aussi bretonne , et je n'ai trouvé aucun poste, meme en remplacement, meme pas petit cdd. J'ai cherché en hopital et en clinique, et rien du tout. Ou alors on trouve seulement dans les maisons de retraite, ce qui , personnellement ne m'interesse pas. J'ai cherché en ile et vilaine et dans le morbihan et aussi en vendée;
Finallement j'ai trouvé facilement a Bordeaux, ils cherchent pleins d'infirmiers.

[saphir24]

j'ai mis énormément de moyens pr y arriver parce que c'était pas gagné d'avance : j'étais ASH de nuit, j'ai du bcp bosser pr me hisser là où j'en suis et qd je vois ce que le système à fait de nous je me dis que c'est vraiment un gros gachi.

La profession est truffée de gens de bonne volonté très compétents qui sont une mine d'or d'humanité.

L'état tue la poule aux oeufs d'or en quelque sorte!
alors si on me demande si je suis prete à changer de boulot : je réponds oui, et je fais plus qu'y réfléchir.
Je supporte parce que je suis de nuit, ça limite de voir la cupidité de ceux qui nous dirigent.

[calou1]

Regretté d'être infirmière??? Non , jamais. J'ai trouvé dans ce métier la sensation de servir à quelquechose , d'être utile , de faire du bien...Même si ce n'est pas toujours facile , ni simple , il y a toujours un patient pour me donner un sourire ou un remerciement , un regard gentil.
Il y a des parfois des "co.s" , c'est vrai , mais la plupart du temps ce ne sont que des gens malheureux. Un peu de gentillesse et ils battent en retrait ou changent d'attitude , et on continue son petit bonhomme de chemin. (je connais une dame qui envoie des bisous aux personnes qui la klaxonnent en voiture , c'est "desarçonnant" la plupart du temps!) . Maintenant , c'est vrai aussi que en structure hospitalière , la hierarchie , certains médecins , font trop de "c.ns" en même temps. Moi je suis partie vers le libéral , et maintenant , je me régale .
Ce que je veux dire , c'est que ce métier si tu le fais de tout ton coeur , il t'apporte beaucoup aussi. parce qu'il y aussi plein de gens interessants autour de nous , pour peu que l'on fasse attention à eux.

[sopatfr]

bonsoir, infirmière de 54 ans, en pédiatrie, avec un poste maintenant un peu différent depuis 2005 (programmation de rv des enfants et gestion des planning du personnel du service) et relation avec les familles,(cause dos hs) mais avant un long passage en nuit en endocrino, je n'ai jamais regretté d'avoir choisi cette profession. dommage que cela soit devenu si difficile par manque de moyens ! c'est pour cela que je ne conseillerai pas cette profession à quelqu'un qui n'a qu'une motivation moyenne, il faut vraiment en vouloir, sinon, on ne tiend pas longtemps. courage à tous. faudrait bien que les choses changent !

[Sabouna]

J'attends les résultats du DE le 7 mai 2009.

A ce moment précis, je me demande pourquoi je me suis embarquée là-dedans.
Courir dès 6h45 du matin et ceux pendant 7h, peu de considération de la part des médecins, dès que quelque chose cloche c'est qui qu'on va voir l'INFIRMIERE !!!

Je suis déjà usée. J'espère trouver un service sur Paris pas trop "speed", je sais que je ne pourrais pas suivre. Je ne suis pas trop sur la technique moi. Vers quel type de structure ou service dois-je m'orienter? Je me le demande.

[Rinou06]

Bonjour !
Ce qui ne me convient pas non plus , ce sont les horaires de boulot, travailler en 7h par jour. je prefère travailler en 12h, la j'ai l'impression de passer ma vie au boulot.

C'est à cause de jeunes IDE comme toi que les services en manque de personnel passent en 12h, parce que vous vous dites que ça fera plus de repos, et les mères de famille se retrouvent à ne pas voir leurs enfants plus d'1 heure (gros max) par jour

Perso j'ai souvent pensé que je n'avais pas assez réfléchi aux inconvenients quand j'ai choisi de devenir IDE. Je n'ai vu que la profession qui me plaisait, je n'ai pas pensé aux horaires décalés, aux conditions de travail déplorables par moment, au manque de respect, aux règlement à 2 vitesses, ... C'est décourageant.

[RCA]

de plus en plus, alors faut changer de job!

[Mélanie20]

C'est à cause de jeunes IDE comme toi que les services en manque de personnel passent en 12h, parce que vous vous dites que ça fera plus de repos, et les mères de famille se retrouvent à ne pas voir leurs enfants plus d'1 heure (gros max) par jour

Les gens ont quand même le droit de préferer de bosser en 12h.
Chacun a un rythme de vie qui lui est propre!

[alex9585]

coucou à tous et toutes

je suis en 2ème année et je viens de passer ma msp qui c'est très mal passée!!mon soin c'est très bien passé ma démarche était pas trop mal (je l'ai faite relire par ma belle mère qui était formatrice) mais j'ai eu 4!!
la cadre du service depuis le debut ne fait que me mettre la pression, me dit que je ne suis pas faite pour ca et j'en passe!!!!
le jour de ma MSP elle ne me laissai pas parler et m'intérrompait tte les 2 sec même la formatrice lui a demandée de se taire!!mais cela n'a rien changé!
elles m'ont mis 0 au soins car je n'avais pas programmée un aérosol! elle me demande alors si je l'ai deja posée auparavant et je lui répond que non et la c'est parti pour vous etes irresponsable etc....
dépitée après ma msp je ne suis pas retourné voire le dossier et hier j'ai vérifier l'aérosol a été préscrit l avant veille de ma MSP et je n'étais pas la
en plus le matin avant que la formatrice arrive j'allais demander a l'IDE quand je devais faire cette aérosol car je ne l'avais jamais vu mais ma formatrice est arrivée a ce moment la et l'ide m'a dit on verra après les boules!!!
ma 1ère année c'est très bien passé 18 a tous mes stage 17 et 14 a mes msp et la notes minable remarques tous les jours!!
je suis dégouté et me sent mal pourtand les IDE et AS me disent que mon stage est très bien et que je me débrouille très bien.
elles trouvent que ma note n'est pas mérité mais bon elle est la!!
du coup le note de stage ca va etre pareil car le cadre veut remplir ma feuille avec les IDE!
je suis dépité et je me demande si je suis faite pour cela!!