Résultats des écrits (Printemps 2011)
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Re: Actualités pour le concours 2011
L’emploi salarié en hausse, tiré par l’intérim
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JDF | 09.09.2010 | Mise à jour : 08H29
L’Insee a revu légèrement à la baisse sa première estimation, comptant ce jeudi 26.000 emplois créés au deuxième trimestre. Mais Pôle emploi s’attend à un fléchissement de la tendance au deuxième semestre.
Si les chiffres de Pôle emploi et ceux de l’Insee* divergent légèrement sur le montant des emplois créés, la tendance observée est la même : l’économie française s’est remise à créer des emplois. Révisant à la baisse sa première estimation, l’Insee fait état ce jeudi de 24.000 créations nettes d’emplois au lieu des 35.000 estimées à la mi-août, soit une hausse de 0,2% sur le trimestre, et une stabilisation de l’emploi salarié sur un an. Pour Pôle emploi en revanche, ce sont bien 35.600 emplois qui ont été créés sur cette période. Un renversement de tendance à l’oeuvre depuis trois trimestres déjà, note Pôle emploi. «L’hémorragie sur le front de l’emploi est au moins provisoirement stoppée», analyse Alexander Law, économiste chez Xerfi.
Pour autant, deux bémols viennent assombrir ce constat. D’abord, les créations d’emplois abservées par l’Insee sont plus faibles qu’au trimestre précédent , où 35.000 postes avaient été créés. Ensuite, l’Insee relève que cette progression est à attribuer en grande partie à l’intérim, dont les effectifs s’accroissent encore de 5,9% au deuxième trimestre. Hors intérim, l’emploi salarié s’inscrit en effet à nouveau en baisse de 3.600 postes, après une légère hausse au premier trimestre.
Le tertiaire, moteur de l’emploi salarié
Cette hausse de l’intérim profite également au secteur tertiaire, qui enregistre comme le trimestre précédent la progression la plus dynamique (+0,4% pour Pôle emploi et +0,2% pour l’Insee), bien que l’Insee constate là encore un afaiblissement de sa progression. L’industrie, en revanche, continue de détruire des emplois (-0,3% pour Pôle emploi, -0,5% pour l’Insee), dans la lignée de la tendance amorcée en 2001. Si depuis 1980, plus de deux millions d’emplois industriels ont été perdus, le rythme des destructions tend cependant aujourd’hui à ralentir, une tension sur ce marché se faisant même de plus en plus sentir.
Les prévisions de Pôle emploi sont par ailleurs moins optimistes pour le semestre suivant. Si différents indicateurs publiés ces dernières semaines mettent en évidence une embellie sur le marché du travail, il est à craindre que la croissance au second semestre ne soit pas suffisante pour soutenir cette dynamique. «La moindre vigueur de la croissance attendue au second semestre ne permettrait pas à l’emploi hors intérim de rebondir véritablement», avertit Pôle emploi, qui n’anticipe «quasiment pas de créations nettes d’emplois » sur la deuxième partie de l’année». Pôle emploi table de ce fait sur une hausse du chômage «nettement atténuée» en 2010, et une inversion de tendance en 2011 seulement.
* La mesure statistique de l’emploi salarié par Pôle emploi et l’Insee ne se basent pas exactement sur les mêmes données. Celle de Pôle emploi en particulier, ne tient compte que des entreprises de plus de 10 salariés.
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JDF | 09.09.2010 | Mise à jour : 08H29
L’Insee a revu légèrement à la baisse sa première estimation, comptant ce jeudi 26.000 emplois créés au deuxième trimestre. Mais Pôle emploi s’attend à un fléchissement de la tendance au deuxième semestre.
Si les chiffres de Pôle emploi et ceux de l’Insee* divergent légèrement sur le montant des emplois créés, la tendance observée est la même : l’économie française s’est remise à créer des emplois. Révisant à la baisse sa première estimation, l’Insee fait état ce jeudi de 24.000 créations nettes d’emplois au lieu des 35.000 estimées à la mi-août, soit une hausse de 0,2% sur le trimestre, et une stabilisation de l’emploi salarié sur un an. Pour Pôle emploi en revanche, ce sont bien 35.600 emplois qui ont été créés sur cette période. Un renversement de tendance à l’oeuvre depuis trois trimestres déjà, note Pôle emploi. «L’hémorragie sur le front de l’emploi est au moins provisoirement stoppée», analyse Alexander Law, économiste chez Xerfi.
Pour autant, deux bémols viennent assombrir ce constat. D’abord, les créations d’emplois abservées par l’Insee sont plus faibles qu’au trimestre précédent , où 35.000 postes avaient été créés. Ensuite, l’Insee relève que cette progression est à attribuer en grande partie à l’intérim, dont les effectifs s’accroissent encore de 5,9% au deuxième trimestre. Hors intérim, l’emploi salarié s’inscrit en effet à nouveau en baisse de 3.600 postes, après une légère hausse au premier trimestre.
Le tertiaire, moteur de l’emploi salarié
Cette hausse de l’intérim profite également au secteur tertiaire, qui enregistre comme le trimestre précédent la progression la plus dynamique (+0,4% pour Pôle emploi et +0,2% pour l’Insee), bien que l’Insee constate là encore un afaiblissement de sa progression. L’industrie, en revanche, continue de détruire des emplois (-0,3% pour Pôle emploi, -0,5% pour l’Insee), dans la lignée de la tendance amorcée en 2001. Si depuis 1980, plus de deux millions d’emplois industriels ont été perdus, le rythme des destructions tend cependant aujourd’hui à ralentir, une tension sur ce marché se faisant même de plus en plus sentir.
Les prévisions de Pôle emploi sont par ailleurs moins optimistes pour le semestre suivant. Si différents indicateurs publiés ces dernières semaines mettent en évidence une embellie sur le marché du travail, il est à craindre que la croissance au second semestre ne soit pas suffisante pour soutenir cette dynamique. «La moindre vigueur de la croissance attendue au second semestre ne permettrait pas à l’emploi hors intérim de rebondir véritablement», avertit Pôle emploi, qui n’anticipe «quasiment pas de créations nettes d’emplois » sur la deuxième partie de l’année». Pôle emploi table de ce fait sur une hausse du chômage «nettement atténuée» en 2010, et une inversion de tendance en 2011 seulement.
* La mesure statistique de l’emploi salarié par Pôle emploi et l’Insee ne se basent pas exactement sur les mêmes données. Celle de Pôle emploi en particulier, ne tient compte que des entreprises de plus de 10 salariés.
Re: Actualités pour le concours 2011
Laurent Lantieri: "L'Histoire retiendra les greffes du visage"
Par L'Express, publié le 09/09/2010 à 07:00
Il vient de réaliser sa cinquième greffe du visage, devenant le chirurgien le plus expérimenté au monde dans une technique relevant, pour un temps encore, de l'exploit médical. Le Pr Laurent Lantieri, chef du service de chirurgie plastique de l'hôpital Henri-Mondor (Créteil, Val-de-Marne), pourrait se prendre pour un démiurge. Il n'en est rien. A 47 ans, ce médecin hors normes préfère classer son métier dans la catégorie de l'"artisanat", se félicitant avant tout de son habileté à suturer de minuscules vaisseaux. Son aventure n'a pas démarré sous les meilleurs auspices. En 2005, un confrère lui souffle la première mondiale en opérant une jeune femme mordue par son chien. Depuis, le Pr Lantieri a démontré, par le nombre, que l'on peut vivre, et bien vivre, en portant le visage d'un autre. Quand L'Express lui a téléphoné, il profitait de sa dernière journée de vacances. Décontracté, il nous a reçus le jour même dans son appartement parisien. Réservé de nature, parfois raide, ce fils de militaire s'est montré, comme rarement, tel qu'il est. Un homme que ses rêves de grandeur portent toujours plus loin.
Vous venez de réaliser, en juillet, votre cinquième greffe de la face, soit la plus longue série au monde. Vous êtes fier de vous?
J'ai redonné figure humaine à ces personnes que la maladie ou les accidents de la vie avaient rendues monstrueuses, et oui, j'en suis fier. L'opération leur a rendu un nez, une bouche, un menton, des paupières, ces traits qui permettent aux êtres humains de se reconnaître entre eux. Ils n'ont pas forcément le visage de M. Tout-le-monde. On se doute bien, quand on les croise, qu'ils ont subi des interventions. Mais je les ai réintégrés dans la grande communauté des hommes.
Vous pensez notamment à votre premier patient, souvent comparé, faute d'autres références, à Elephant Man?
Le cas de Pascal est emblématique, en effet. La maladie génétique dont il est atteint, la neurofibromatose, avait déformé son visage au point qu'il était difficile de soutenir son regard, même pour moi qui ai vu beaucoup de défigurés au cours de ma carrière. Quand j'essayais, seul dans mon bureau, de me remémorer sa tête, rien ne me venait. Mon cerveau refusait d'imprimer son image, trop éloignée des repères qui nous sont familiers. Sa bouche, par exemple, n'était pas placée à l'endroit attendu. A cause des excroissances de chair, elle se retrouvait plus bas que son menton. Je ne parvenais pas à mémoriser une physionomie aussi étrange. Au bout du compte, j'étais obligé de ressortir sa photo du dossier. Aujourd'hui, Pascal circule en bus, en métro, et plus personne ne se retourne sur son passage. Son visage reste atypique, comme pour un accidenté de la route, mais il n'est plus dérangeant.
Pascal n'avait pas de travail, ne sortait plus de son quartier, en banlieue parisienne. Depuis sa greffe, en 2006, a-t-il renoué avec la vie sociale?
Absolument. A 32 ans, Pascal travaille maintenant comme comptable chez Neopost, un fabricant de machines à affranchir le courrier. Il a bénéficié d'un coup de pouce au départ, car je connais bien le directeur financier de l'entreprise. Mais il avait le diplôme requis et il a subi les entretiens d'embauche habituels avant d'être recruté. Son intégration n'a posé aucun problème. Il faut dire que sa personnalité est assez exceptionnelle. C'est quelqu'un d'intelligent, d'ouvert et de généreux.
Et sa vie sentimentale ? Pascal avait confié à L'Express avoir souffert en voyant ses copains se marier les uns après les autres, tandis qu'il restait désespérément célibataire...
J'espère bien être invité le jour où il se mariera... mais je n'ai pas de nouvelles en ce sens. A vrai dire, mes patients ne me tiennent pas au courant de leurs histoires de coeur. Je n'ai pas ce degré d'intimité avec eux. J'ai de l'empathie pour eux, mais je ne me prends pas pour leur pygmalion.
Il y a cinq ans, avant d'autoriser cette pratique, les instances éthiques se demandaient si les greffés allaient supporter le visage d'un mort. Vos patients sont-ils hantés par le souvenir des défunts ?
Pas du tout. L'expérience a montré, au contraire, que cette crainte relevait du fantasme. Tous, sans exception, ont considéré ce nouveau visage comme le leur dès l'instant où ils se sont réveillés de l'opération. Ils expriment de la gratitude vis-à-vis du donneur, jamais de malaise. Cela ne pose pas non plus de problème aux proches. Prenez la mère de Jérôme, le jeune homme de 35 ans greffé au mois de juillet. Quand elle a vu son fils après l'intervention, elle s'est écriée : "C'est bien lui, on le reconnaît !" Pourtant, son nouveau visage n'avait plus rien à voir avec l'ancien, ravagé par la neurofibromatose, comme chez Pascal. Une autre question s'était posée, avant la première greffe : la famille du donneur pourrait-elle croiser le greffé dans la rue et reconnaître le visage du parent décédé ? Nous savons aujourd'hui que c'est un faux problème. La peau, les os et les tissus prélevés se moulent sur l'ossature du patient et il en résulte un visage original, différent de celui du défunt. Je peux l'attester, j'ai vu les donneurs puisque j'ai réalisé moi-même la plupart des prélèvements.
Pascal a retrouvé une vie normale. Qu'en est-il des autres greffés?
Notre patient espagnol de 29 ans, Andrés, opéré l'an dernier après qu'un coup de fusil eut emporté sa mâchoire, a retrouvé une qualité de vie correcte. Il ne pouvait plus ouvrir ni fermer la bouche car les muscles étaient détruits depuis l'accident. Il respirait à l'aide d'une trachéotomie [NDLR : ouverture dans la trachée] et s'alimentait grâce à une jéjunostomie [pose d'une sonde traversant l'abdomen]. Aujourd'hui, il a retrouvé toute sa motricité faciale. Il bute simplement sur un problème d'élocution, qui n'a pas cédé malgré les séances d'orthophonie. Il a du mal à prononcer les labiales, c'est-à-dire les m, les p, les b, qui mobilisent les lèvres.
Nous l'avons croisé à l'hôpital récemment, il nous a montré d'anciennes photos de lui - un beau brun, très séduisant. Vous n'avez pas réussi à lui rendre son visage d'avant?
Il n'en a jamais été question. Avant son accident, c'était un très beau gars, en effet. Mais le patient que nous avons soigné n'avait plus figure humaine. Avec la greffe, il a retrouvé une apparence normale, avec juste une cicatrice sous les yeux et un léger double menton. C'est déjà inespéré. Il a repris son travail auprès de son père, qui dirige une petite entreprise du bâtiment. Psychologiquement, il était déjà fragile avant le coup de fusil. Il le reste, prend toujours des antidépresseurs. Mais il a repris sa vie en main. Il s'est loué un appartement indépendant alors qu'il avait toujours habité chez ses parents.
Et votre autre patient défiguré par un coup de fusil, comment va-t-il?
Il me cause plus d'inquiétude. Franck est diagnostiqué borderline, un trouble de la personnalité caractérisé par une grande instabilité émotionnelle. Sa réintégration sociale s'avère plus compliquée, tout comme son suivi médical. Mais nous nous adaptons. Nos rapports sont contractuels. Il s'engage à venir aux rendez-vous. En échange, nous sommes tenus de le prendre pile à l'heure prévue, pas un quart d'heure plus tôt ni un quart d'heure plus tard ! Ces difficultés étaient attendues. Elles ne remettent pas en question le bien-fondé de la greffe chez cet homme, père de deux jeunes enfants.
L'un de vos patients n'a pas survécu. Que s'est-il passé exactement ?
Ce patient, Jean-Philippe, était le premier grand brûlé auquel une greffe ait été proposée. Il a développé de graves infections que nous n'avons pas réussi à contrôler. Au bout de deux mois, son état s'est aggravé au point que nous avons pris la décision de retirer le greffon.
Vous avez tenté de le dégreffer, en somme?
C'est bien ça. Au cours de cette opération, très périlleuse, un dysfonctionnement s'est produit au niveau de la machine qui permettait au patient de respirer. La situation était si critique par ailleurs que nous ne nous en sommes pas rendu compte tout de suite. Dans une intervention de routine, l'incident n'aurait sans doute pas eu de conséquence. Dans le cas de Jean-Philippe, il s'est révélé fatal. C'est un échec, qui a été vécu difficilement par toute l'équipe. Pour autant, nous n'avons jamais envisagé d'arrêter notre essai clinique et les autorités de tutelle ne l'ont pas réclamé. La greffe de la face est la grande aventure scientifique du XXIe siècle. En tout cas, l'une de celles que l'Histoire retiendra. Elle comporte beaucoup d'inconnues, qui sont levées au fur et à mesure. N'oublions pas que la conquête spatiale a coûté la vie à plusieurs astronautes, avant d'aboutir au succès du premier pas sur la Lune. Le décès de Jean-Philippe a confirmé mon intuition initiale. Si la greffe échoue, c'est la mort pour le patient. Le retour en arrière est hautement hypothétique.
Demain, la greffe de la face sera-t-elle aussi banale que celle du rein?
Elle restera rare car les cas de défiguration extrême sont, heureusement, peu nombreux. Nous les estimons à une quinzaine par an, au plus. A terme, on peut imaginer que quatre ou cinq hôpitaux pratiquent ce type d'intervention en France. L'opération revient à 150 000 euros, soit l'équivalent d'une greffe de foie, selon les calculs de la direction financière de notre établissement.
La France revendique 7 greffes, l'Espagne, 3, les Etats-Unis, 2, la Chine, 1. Sommes-nous lancés dans une course à l'exploit?
Je le crains. A l'hôpital Henri-Mondor, nous ne sommes pas dans cet état d'esprit. Mais voyez l'équipe de Barcelone, qui a revendiqué, au printemps dernier, la première greffe totale de la face, du front jusqu'au menton. Le haut du visage est un défi difficile à relever, à cause du mécanisme délicat des paupières. Les médecins espagnols ont fait prendre un risque inutile à leur patient, dont le haut du visage était indemne après le coup de fusil. Résultat: aujourd'hui, il ne peut plus fermer les yeux. Ils ont aggravé son état, au lieu de l'améliorer.
En 2005, votre confrère d'Amiens, le Pr Bernard Devauchelle, vous avait soufflé la première mondiale. Vous aviez critiqué ses méthodes, passant pour un mauvais perdant. A quand la réconciliation ?
Sans doute jamais. Et ne venez pas me dire que c'est de l'orgueil mal placé. Nous ne partageons pas les mêmes valeurs. Contrairement à M. Devauchelle, je ne travaille pas pour ma gloire personnelle. Je partage mon savoir car je veux faire avancer la médecine.
Dommage pour vos patients respectifs...
Je le déplore aussi, mais la confiance est rompue de façon irrémédiable. Les échanges se font quand même au niveau des équipes. Nous entretenons d'excellents rapports avec les médecins de Lyon qui s'occupent des traitements antirejet des deux patients de M. Devauchelle.
Avez-vous reçu des demandes extravagantes à la suite de votre médiatisation - des malfrats qui voudraient changer de visage, par exemple ?
Ce sont mes origines corses qui vous inspirent cette question ? Vous allez être déçue. Non, Yvan Colonna ne m'a jamais contacté pour une opération de ce type. La seule requête étonnante qui m'ait été faite ces derniers temps, c'est de m'engager en politique à l'occasion des dernières élections régionales, sur la liste socialiste menée par Jean-Paul Huchon. J'ai refusé. Pas par idéologie, je ne suis ni de droite ni de gauche. Je n'ai simplement pas la disponibilité nécessaire. Plus tard, qui sait...
Votre salle d'attente doit déborder, maintenant que vous êtes connu. En avez-vous profité pour ouvrir une consultation privée ?
J'avais commencé plusieurs années avant l'aventure de la greffe. J'ai continué. Je vois chaque semaine une cinquantaine de patients lors de ma consultation publique du jeudi, et la moitié de ce chiffre en consultation privée. Bien des femmes me sollicitent pour mon autre spécialité, une technique de reconstruction mammaire sans prothèse. Mon tarif, 100 euros, n'a pas bougé en dépit de ma notoriété. Je touche un salaire hospitalo-universitaire de 6 000 euros net et je double ce revenu avec mon activité privée. Ça ne me paraît pas indécent au vu de mes responsabilités et de mes soixante-dix heures par semaine...
Pourriez-vous un jour basculer dans le privé ?
Je ne me l'interdis pas. Je travaille beaucoup, beaucoup. Je pourrais être tenté, un jour, de travailler moins pour gagner plus ! Blague à part, je reste très attaché au service public. Pour autant, je suis fâché quand je vois ses principes dévoyés, comme avec l'Aide médicale d'Etat [AME], par exemple, qui permet l'accès aux soins des personnes étrangères...
Vous pensez qu'il faudrait cesser de soigner les sans-papiers ?
Pas du tout. Comprenez-moi bien : soigner les étrangers en cas d'urgence ou pour des maladies contagieuses qui pourraient se propager me paraît légitime et nécessaire. Par contre, je vois arriver à ma consultation des patients qui abusent du système. Un exemple, parmi d'autres, un Egyptien qui avait eu le doigt coupé, bien avant de s'installer en France : il demandait une opération de reconstruction consistant à prélever un orteil pour remplacer le doigt manquant. Il disait qu'il n'avait pas confiance dans la médecine de son pays. Je forme des médecins égyptiens, je peux vous dire qu'ils savent pratiquer ce type d'opération. En réalité, ce monsieur s'était d'abord rendu en Allemagne, mais il jugeait bien trop élevée la facture qu'on lui avait présentée là-bas. Une fois en France, il avait obtenu l'AME et il estimait avoir droit à l'opération ! Si le même patient s'était présenté dans mon service juste après s'être sectionné le doigt, je l'aurais recousu aussitôt sans lui réclamer sa carte Vitale. Dans son cas, j'ai refusé.
Vous avez proposé au ministère français des Affaires étrangères de vous missionner auprès des soldats américains défigurés pendant la guerre d'Irak. Comptez-vous commencer une carrière diplomatique ?
Et pourquoi pas ? Aux Etats-Unis, les autorités militaires ont recensé 400 GI qui pourraient tirer bénéfice d'une greffe de la face. Des jeunes en très bonne santé, qui ont survécu à des traumatismes graves, des explosions, des attentats. 400 candidats à l'opération, contre une quinzaine chez nous, vous imaginez ? Les Américains ont un besoin, nous avons le savoir-faire. Ce serait dommage de rater l'occasion de donner un tour officiel à la collaboration qui démarre entre médecins des deux pays. Je dois retourner à Chicago en novembre pour rencontrer des représentants du ministère américain de la Défense. Pour l'instant, je m'y rends en mon nom propre mais, d'une certaine façon, est-ce que je ne représente pas aussi la France ? Il est probable que nous recevions prochainement des chirurgiens américains à l'hôpital Henri-Mondor pour les former.
[On sonne à la porte. Il s'interrompt pour ouvrir et laisser entrer son professeur de piano.]
J'ai recommencé à prendre des leçons. J'avais arrêté, enfant, quand mon professeur m'avait asséné qu'avec ces mains-là [il les montre : aucun signe particulier] je ne pourrais jamais exercer un métier manuel [sourire ironique]. l
Par L'Express, publié le 09/09/2010 à 07:00
Il vient de réaliser sa cinquième greffe du visage, devenant le chirurgien le plus expérimenté au monde dans une technique relevant, pour un temps encore, de l'exploit médical. Le Pr Laurent Lantieri, chef du service de chirurgie plastique de l'hôpital Henri-Mondor (Créteil, Val-de-Marne), pourrait se prendre pour un démiurge. Il n'en est rien. A 47 ans, ce médecin hors normes préfère classer son métier dans la catégorie de l'"artisanat", se félicitant avant tout de son habileté à suturer de minuscules vaisseaux. Son aventure n'a pas démarré sous les meilleurs auspices. En 2005, un confrère lui souffle la première mondiale en opérant une jeune femme mordue par son chien. Depuis, le Pr Lantieri a démontré, par le nombre, que l'on peut vivre, et bien vivre, en portant le visage d'un autre. Quand L'Express lui a téléphoné, il profitait de sa dernière journée de vacances. Décontracté, il nous a reçus le jour même dans son appartement parisien. Réservé de nature, parfois raide, ce fils de militaire s'est montré, comme rarement, tel qu'il est. Un homme que ses rêves de grandeur portent toujours plus loin.
Vous venez de réaliser, en juillet, votre cinquième greffe de la face, soit la plus longue série au monde. Vous êtes fier de vous?
J'ai redonné figure humaine à ces personnes que la maladie ou les accidents de la vie avaient rendues monstrueuses, et oui, j'en suis fier. L'opération leur a rendu un nez, une bouche, un menton, des paupières, ces traits qui permettent aux êtres humains de se reconnaître entre eux. Ils n'ont pas forcément le visage de M. Tout-le-monde. On se doute bien, quand on les croise, qu'ils ont subi des interventions. Mais je les ai réintégrés dans la grande communauté des hommes.
Vous pensez notamment à votre premier patient, souvent comparé, faute d'autres références, à Elephant Man?
Le cas de Pascal est emblématique, en effet. La maladie génétique dont il est atteint, la neurofibromatose, avait déformé son visage au point qu'il était difficile de soutenir son regard, même pour moi qui ai vu beaucoup de défigurés au cours de ma carrière. Quand j'essayais, seul dans mon bureau, de me remémorer sa tête, rien ne me venait. Mon cerveau refusait d'imprimer son image, trop éloignée des repères qui nous sont familiers. Sa bouche, par exemple, n'était pas placée à l'endroit attendu. A cause des excroissances de chair, elle se retrouvait plus bas que son menton. Je ne parvenais pas à mémoriser une physionomie aussi étrange. Au bout du compte, j'étais obligé de ressortir sa photo du dossier. Aujourd'hui, Pascal circule en bus, en métro, et plus personne ne se retourne sur son passage. Son visage reste atypique, comme pour un accidenté de la route, mais il n'est plus dérangeant.
Pascal n'avait pas de travail, ne sortait plus de son quartier, en banlieue parisienne. Depuis sa greffe, en 2006, a-t-il renoué avec la vie sociale?
Absolument. A 32 ans, Pascal travaille maintenant comme comptable chez Neopost, un fabricant de machines à affranchir le courrier. Il a bénéficié d'un coup de pouce au départ, car je connais bien le directeur financier de l'entreprise. Mais il avait le diplôme requis et il a subi les entretiens d'embauche habituels avant d'être recruté. Son intégration n'a posé aucun problème. Il faut dire que sa personnalité est assez exceptionnelle. C'est quelqu'un d'intelligent, d'ouvert et de généreux.
Et sa vie sentimentale ? Pascal avait confié à L'Express avoir souffert en voyant ses copains se marier les uns après les autres, tandis qu'il restait désespérément célibataire...
J'espère bien être invité le jour où il se mariera... mais je n'ai pas de nouvelles en ce sens. A vrai dire, mes patients ne me tiennent pas au courant de leurs histoires de coeur. Je n'ai pas ce degré d'intimité avec eux. J'ai de l'empathie pour eux, mais je ne me prends pas pour leur pygmalion.
Il y a cinq ans, avant d'autoriser cette pratique, les instances éthiques se demandaient si les greffés allaient supporter le visage d'un mort. Vos patients sont-ils hantés par le souvenir des défunts ?
Pas du tout. L'expérience a montré, au contraire, que cette crainte relevait du fantasme. Tous, sans exception, ont considéré ce nouveau visage comme le leur dès l'instant où ils se sont réveillés de l'opération. Ils expriment de la gratitude vis-à-vis du donneur, jamais de malaise. Cela ne pose pas non plus de problème aux proches. Prenez la mère de Jérôme, le jeune homme de 35 ans greffé au mois de juillet. Quand elle a vu son fils après l'intervention, elle s'est écriée : "C'est bien lui, on le reconnaît !" Pourtant, son nouveau visage n'avait plus rien à voir avec l'ancien, ravagé par la neurofibromatose, comme chez Pascal. Une autre question s'était posée, avant la première greffe : la famille du donneur pourrait-elle croiser le greffé dans la rue et reconnaître le visage du parent décédé ? Nous savons aujourd'hui que c'est un faux problème. La peau, les os et les tissus prélevés se moulent sur l'ossature du patient et il en résulte un visage original, différent de celui du défunt. Je peux l'attester, j'ai vu les donneurs puisque j'ai réalisé moi-même la plupart des prélèvements.
Pascal a retrouvé une vie normale. Qu'en est-il des autres greffés?
Notre patient espagnol de 29 ans, Andrés, opéré l'an dernier après qu'un coup de fusil eut emporté sa mâchoire, a retrouvé une qualité de vie correcte. Il ne pouvait plus ouvrir ni fermer la bouche car les muscles étaient détruits depuis l'accident. Il respirait à l'aide d'une trachéotomie [NDLR : ouverture dans la trachée] et s'alimentait grâce à une jéjunostomie [pose d'une sonde traversant l'abdomen]. Aujourd'hui, il a retrouvé toute sa motricité faciale. Il bute simplement sur un problème d'élocution, qui n'a pas cédé malgré les séances d'orthophonie. Il a du mal à prononcer les labiales, c'est-à-dire les m, les p, les b, qui mobilisent les lèvres.
Nous l'avons croisé à l'hôpital récemment, il nous a montré d'anciennes photos de lui - un beau brun, très séduisant. Vous n'avez pas réussi à lui rendre son visage d'avant?
Il n'en a jamais été question. Avant son accident, c'était un très beau gars, en effet. Mais le patient que nous avons soigné n'avait plus figure humaine. Avec la greffe, il a retrouvé une apparence normale, avec juste une cicatrice sous les yeux et un léger double menton. C'est déjà inespéré. Il a repris son travail auprès de son père, qui dirige une petite entreprise du bâtiment. Psychologiquement, il était déjà fragile avant le coup de fusil. Il le reste, prend toujours des antidépresseurs. Mais il a repris sa vie en main. Il s'est loué un appartement indépendant alors qu'il avait toujours habité chez ses parents.
Et votre autre patient défiguré par un coup de fusil, comment va-t-il?
Il me cause plus d'inquiétude. Franck est diagnostiqué borderline, un trouble de la personnalité caractérisé par une grande instabilité émotionnelle. Sa réintégration sociale s'avère plus compliquée, tout comme son suivi médical. Mais nous nous adaptons. Nos rapports sont contractuels. Il s'engage à venir aux rendez-vous. En échange, nous sommes tenus de le prendre pile à l'heure prévue, pas un quart d'heure plus tôt ni un quart d'heure plus tard ! Ces difficultés étaient attendues. Elles ne remettent pas en question le bien-fondé de la greffe chez cet homme, père de deux jeunes enfants.
L'un de vos patients n'a pas survécu. Que s'est-il passé exactement ?
Ce patient, Jean-Philippe, était le premier grand brûlé auquel une greffe ait été proposée. Il a développé de graves infections que nous n'avons pas réussi à contrôler. Au bout de deux mois, son état s'est aggravé au point que nous avons pris la décision de retirer le greffon.
Vous avez tenté de le dégreffer, en somme?
C'est bien ça. Au cours de cette opération, très périlleuse, un dysfonctionnement s'est produit au niveau de la machine qui permettait au patient de respirer. La situation était si critique par ailleurs que nous ne nous en sommes pas rendu compte tout de suite. Dans une intervention de routine, l'incident n'aurait sans doute pas eu de conséquence. Dans le cas de Jean-Philippe, il s'est révélé fatal. C'est un échec, qui a été vécu difficilement par toute l'équipe. Pour autant, nous n'avons jamais envisagé d'arrêter notre essai clinique et les autorités de tutelle ne l'ont pas réclamé. La greffe de la face est la grande aventure scientifique du XXIe siècle. En tout cas, l'une de celles que l'Histoire retiendra. Elle comporte beaucoup d'inconnues, qui sont levées au fur et à mesure. N'oublions pas que la conquête spatiale a coûté la vie à plusieurs astronautes, avant d'aboutir au succès du premier pas sur la Lune. Le décès de Jean-Philippe a confirmé mon intuition initiale. Si la greffe échoue, c'est la mort pour le patient. Le retour en arrière est hautement hypothétique.
Demain, la greffe de la face sera-t-elle aussi banale que celle du rein?
Elle restera rare car les cas de défiguration extrême sont, heureusement, peu nombreux. Nous les estimons à une quinzaine par an, au plus. A terme, on peut imaginer que quatre ou cinq hôpitaux pratiquent ce type d'intervention en France. L'opération revient à 150 000 euros, soit l'équivalent d'une greffe de foie, selon les calculs de la direction financière de notre établissement.
La France revendique 7 greffes, l'Espagne, 3, les Etats-Unis, 2, la Chine, 1. Sommes-nous lancés dans une course à l'exploit?
Je le crains. A l'hôpital Henri-Mondor, nous ne sommes pas dans cet état d'esprit. Mais voyez l'équipe de Barcelone, qui a revendiqué, au printemps dernier, la première greffe totale de la face, du front jusqu'au menton. Le haut du visage est un défi difficile à relever, à cause du mécanisme délicat des paupières. Les médecins espagnols ont fait prendre un risque inutile à leur patient, dont le haut du visage était indemne après le coup de fusil. Résultat: aujourd'hui, il ne peut plus fermer les yeux. Ils ont aggravé son état, au lieu de l'améliorer.
En 2005, votre confrère d'Amiens, le Pr Bernard Devauchelle, vous avait soufflé la première mondiale. Vous aviez critiqué ses méthodes, passant pour un mauvais perdant. A quand la réconciliation ?
Sans doute jamais. Et ne venez pas me dire que c'est de l'orgueil mal placé. Nous ne partageons pas les mêmes valeurs. Contrairement à M. Devauchelle, je ne travaille pas pour ma gloire personnelle. Je partage mon savoir car je veux faire avancer la médecine.
Dommage pour vos patients respectifs...
Je le déplore aussi, mais la confiance est rompue de façon irrémédiable. Les échanges se font quand même au niveau des équipes. Nous entretenons d'excellents rapports avec les médecins de Lyon qui s'occupent des traitements antirejet des deux patients de M. Devauchelle.
Avez-vous reçu des demandes extravagantes à la suite de votre médiatisation - des malfrats qui voudraient changer de visage, par exemple ?
Ce sont mes origines corses qui vous inspirent cette question ? Vous allez être déçue. Non, Yvan Colonna ne m'a jamais contacté pour une opération de ce type. La seule requête étonnante qui m'ait été faite ces derniers temps, c'est de m'engager en politique à l'occasion des dernières élections régionales, sur la liste socialiste menée par Jean-Paul Huchon. J'ai refusé. Pas par idéologie, je ne suis ni de droite ni de gauche. Je n'ai simplement pas la disponibilité nécessaire. Plus tard, qui sait...
Votre salle d'attente doit déborder, maintenant que vous êtes connu. En avez-vous profité pour ouvrir une consultation privée ?
J'avais commencé plusieurs années avant l'aventure de la greffe. J'ai continué. Je vois chaque semaine une cinquantaine de patients lors de ma consultation publique du jeudi, et la moitié de ce chiffre en consultation privée. Bien des femmes me sollicitent pour mon autre spécialité, une technique de reconstruction mammaire sans prothèse. Mon tarif, 100 euros, n'a pas bougé en dépit de ma notoriété. Je touche un salaire hospitalo-universitaire de 6 000 euros net et je double ce revenu avec mon activité privée. Ça ne me paraît pas indécent au vu de mes responsabilités et de mes soixante-dix heures par semaine...
Pourriez-vous un jour basculer dans le privé ?
Je ne me l'interdis pas. Je travaille beaucoup, beaucoup. Je pourrais être tenté, un jour, de travailler moins pour gagner plus ! Blague à part, je reste très attaché au service public. Pour autant, je suis fâché quand je vois ses principes dévoyés, comme avec l'Aide médicale d'Etat [AME], par exemple, qui permet l'accès aux soins des personnes étrangères...
Vous pensez qu'il faudrait cesser de soigner les sans-papiers ?
Pas du tout. Comprenez-moi bien : soigner les étrangers en cas d'urgence ou pour des maladies contagieuses qui pourraient se propager me paraît légitime et nécessaire. Par contre, je vois arriver à ma consultation des patients qui abusent du système. Un exemple, parmi d'autres, un Egyptien qui avait eu le doigt coupé, bien avant de s'installer en France : il demandait une opération de reconstruction consistant à prélever un orteil pour remplacer le doigt manquant. Il disait qu'il n'avait pas confiance dans la médecine de son pays. Je forme des médecins égyptiens, je peux vous dire qu'ils savent pratiquer ce type d'opération. En réalité, ce monsieur s'était d'abord rendu en Allemagne, mais il jugeait bien trop élevée la facture qu'on lui avait présentée là-bas. Une fois en France, il avait obtenu l'AME et il estimait avoir droit à l'opération ! Si le même patient s'était présenté dans mon service juste après s'être sectionné le doigt, je l'aurais recousu aussitôt sans lui réclamer sa carte Vitale. Dans son cas, j'ai refusé.
Vous avez proposé au ministère français des Affaires étrangères de vous missionner auprès des soldats américains défigurés pendant la guerre d'Irak. Comptez-vous commencer une carrière diplomatique ?
Et pourquoi pas ? Aux Etats-Unis, les autorités militaires ont recensé 400 GI qui pourraient tirer bénéfice d'une greffe de la face. Des jeunes en très bonne santé, qui ont survécu à des traumatismes graves, des explosions, des attentats. 400 candidats à l'opération, contre une quinzaine chez nous, vous imaginez ? Les Américains ont un besoin, nous avons le savoir-faire. Ce serait dommage de rater l'occasion de donner un tour officiel à la collaboration qui démarre entre médecins des deux pays. Je dois retourner à Chicago en novembre pour rencontrer des représentants du ministère américain de la Défense. Pour l'instant, je m'y rends en mon nom propre mais, d'une certaine façon, est-ce que je ne représente pas aussi la France ? Il est probable que nous recevions prochainement des chirurgiens américains à l'hôpital Henri-Mondor pour les former.
[On sonne à la porte. Il s'interrompt pour ouvrir et laisser entrer son professeur de piano.]
J'ai recommencé à prendre des leçons. J'avais arrêté, enfant, quand mon professeur m'avait asséné qu'avec ces mains-là [il les montre : aucun signe particulier] je ne pourrais jamais exercer un métier manuel [sourire ironique]. l
Re: Actualités pour le concours 2011
wahou violet merci pour toutes ces fiches elles sont super!
Re: Actualités pour le concours 2011
GENIAL !! bien jusqu'en mars et mai-juin pour les oraux, on pourra en faire une bible de tous ces articles --'
Re: Actualités pour le concours 2011
Merci Violet pour cette belle pige de l'actu sanitaire et sociale
Les médicaments contre l'insomnie et l'anxiété accroissent la mortalité
SANTE - Les seniors seraient les plus concernés...
Vers un retour aux bonnes vieilles recettes de grand-mère? Les médicaments contre l'insomnie et l'anxiété augmentent le risque de mortalité de leurs usagers de 36%, indique en effet une étude que vient de publier le Canadian Journal of Psychiatry.
15,7% des personnes étudiées sont décédées en douze ans
La recherche menée par la professeur Geneviève Belleville, de l'Ecole de Psychologie de l'Université Laval à Québec, s'appuie sur des renseignements portant sur 14.000 Canadiens âgés de 18 à 102 ans et collectés pendant douze ans par l'institut Statistique Canada.
Pendant cette période, 15,7% des personnes ayant indiqué avoir pris au moins une fois un médicament contre l'insomnie ou l'anxiété lors du mois précédent l'interview sont décédées. Chez celles qui ont indiqué ne pas en avoir absorbé, le taux de mortalité était de 10,5%.
De nombreux effets négatifs
Après avoir isolé d'autres facteurs personnels pouvant affecter le risque de mortalité, dont la consommation d'alcool et de tabac ou la dépression, le professeur Belleville a conclu que la consommation de somnifères ou d'anxiolytiques augmentait le risque de mortalité de 36%.
Un grand nombre d'hypothèses peuvent expliquer ce rapport de cause à effet. De tels médicaments affectent la rapidité de réaction, la vivacité en général et la coordination de mouvements, ce qui peut conduire à des chutes et à d'autres accidents. Ils peuvent aussi troubler la respiration pendant le sommeil et inhiber le système nerveux central, ce qui augmente le risque de suicide.
«Ces médicaments ne sont pas des bonbons»
«Ces médicaments ne sont pas des bonbons et leur prise n'est pas sans conséquences», a déclaré Geneviève Belleville, qui recommande de combiner l'approche pharmacologique avec une thérapie psychologique pour combattre l'insomnie et l'anxiété. Elle a précisé que la catégorie d'âge la plus concernée étaient les «seniors», entre 55 et 75 ans: jusqu'à 20% prennent de tels médicaments, contre une moyenne entre 3 et 6% pour l'ensemble de la population canadienne.
Toutefois, le professeur Belleville a reconnu une limite de son étude: elle n'a pu mesurer l'anxiété et l'insomnie chez les personnes qui cherchent à les combattre et chez qui ces phénomènes peuvent contribuer également à un risque de mortalité accru.
20minutes Avec AFP

Les médicaments contre l'insomnie et l'anxiété accroissent la mortalité
SANTE - Les seniors seraient les plus concernés...
Vers un retour aux bonnes vieilles recettes de grand-mère? Les médicaments contre l'insomnie et l'anxiété augmentent le risque de mortalité de leurs usagers de 36%, indique en effet une étude que vient de publier le Canadian Journal of Psychiatry.
15,7% des personnes étudiées sont décédées en douze ans
La recherche menée par la professeur Geneviève Belleville, de l'Ecole de Psychologie de l'Université Laval à Québec, s'appuie sur des renseignements portant sur 14.000 Canadiens âgés de 18 à 102 ans et collectés pendant douze ans par l'institut Statistique Canada.
Pendant cette période, 15,7% des personnes ayant indiqué avoir pris au moins une fois un médicament contre l'insomnie ou l'anxiété lors du mois précédent l'interview sont décédées. Chez celles qui ont indiqué ne pas en avoir absorbé, le taux de mortalité était de 10,5%.
De nombreux effets négatifs
Après avoir isolé d'autres facteurs personnels pouvant affecter le risque de mortalité, dont la consommation d'alcool et de tabac ou la dépression, le professeur Belleville a conclu que la consommation de somnifères ou d'anxiolytiques augmentait le risque de mortalité de 36%.
Un grand nombre d'hypothèses peuvent expliquer ce rapport de cause à effet. De tels médicaments affectent la rapidité de réaction, la vivacité en général et la coordination de mouvements, ce qui peut conduire à des chutes et à d'autres accidents. Ils peuvent aussi troubler la respiration pendant le sommeil et inhiber le système nerveux central, ce qui augmente le risque de suicide.
«Ces médicaments ne sont pas des bonbons»
«Ces médicaments ne sont pas des bonbons et leur prise n'est pas sans conséquences», a déclaré Geneviève Belleville, qui recommande de combiner l'approche pharmacologique avec une thérapie psychologique pour combattre l'insomnie et l'anxiété. Elle a précisé que la catégorie d'âge la plus concernée étaient les «seniors», entre 55 et 75 ans: jusqu'à 20% prennent de tels médicaments, contre une moyenne entre 3 et 6% pour l'ensemble de la population canadienne.
Toutefois, le professeur Belleville a reconnu une limite de son étude: elle n'a pu mesurer l'anxiété et l'insomnie chez les personnes qui cherchent à les combattre et chez qui ces phénomènes peuvent contribuer également à un risque de mortalité accru.
20minutes Avec AFP
32 ans - Candidate aux concours 2011
Maman de 2 enfants (5 et 3 ans)
Admise sur liste principale à Bordeaux Bagatelle, Bordeaux Charles Perrens, Dax et Bayonne !!!
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Re: Actualités pour le concours 2011
Je me félicite d'avoir arrêté
Le prix du tabac devrait augmenter de 6 % en novembre
Un an après une hausse similaire, le prix du tabac doit augmenter de 6 % en novembre, selon Le Figaro. "Le principe a été arrêté fin août après des échanges entre Bercy, qui contrôle la vente de tabac en France, et les industriels du secteur", écrit le journal, qui ne cite pas ses sources. La mesure sera votée par les parlementaires à la mi-octobre, dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2011.
D'après Le Figaro, les cigarettes les moins chères (Basic, Benson & Hedges, Gauloises, JPS, Pall Mall) passeront de 5,10 à 5,40 euros, mais les industriels augmenteront au même moment tous leurs tarifs de 30 centimes. Le paquet de Marlboro, la marque la plus vendue dans l'Hexagone, passera ainsi de 5,60 à 5,90 euros. Le tabac à rouler va lui augmenter de 40 centimes.
Les revenus de la fiscalité du tabac ne cessent d'augmenter. L'an passé, ils ont représentés 10 milliards d'euros de taxes et 3 milliards d'euros de TVA dans le budget de l'Etat. Cette année, ils devraient rapporter de 400 à 500 millions d'euros de plus et Bercy compte maintenir ce cap en 2011.

Le prix du tabac devrait augmenter de 6 % en novembre
Un an après une hausse similaire, le prix du tabac doit augmenter de 6 % en novembre, selon Le Figaro. "Le principe a été arrêté fin août après des échanges entre Bercy, qui contrôle la vente de tabac en France, et les industriels du secteur", écrit le journal, qui ne cite pas ses sources. La mesure sera votée par les parlementaires à la mi-octobre, dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2011.
D'après Le Figaro, les cigarettes les moins chères (Basic, Benson & Hedges, Gauloises, JPS, Pall Mall) passeront de 5,10 à 5,40 euros, mais les industriels augmenteront au même moment tous leurs tarifs de 30 centimes. Le paquet de Marlboro, la marque la plus vendue dans l'Hexagone, passera ainsi de 5,60 à 5,90 euros. Le tabac à rouler va lui augmenter de 40 centimes.
Les revenus de la fiscalité du tabac ne cessent d'augmenter. L'an passé, ils ont représentés 10 milliards d'euros de taxes et 3 milliards d'euros de TVA dans le budget de l'Etat. Cette année, ils devraient rapporter de 400 à 500 millions d'euros de plus et Bercy compte maintenir ce cap en 2011.
32 ans - Candidate aux concours 2011
Maman de 2 enfants (5 et 3 ans)
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Re: Actualités pour le concours 2011
Pôle emploi table sur une baisse du taux de chômage dès 2010
Il y a trois mois, l'organisme prévoyait une poursuite de l'augmentation du chômage cette année et un reflux en 2011 seulement.
Pôle emploi table sur une baisse du taux de chômage en France métropolitaine dès cette année à 9,4% de la population active, suivie d'un nouveau repli à 9,3% en 2011, selon de nouvelles prévisions diffusées jeudi 9 septembre, plus optimistes que celles de juin.
Il y a trois mois, l'organisme anticipait une poursuite de l'augmentation du chômage à 9,8% cette année, avant un reflux en 2011 à 9,6%.
Entre-temps, Pôle Emploi a légèrement revu à la hausse son hypothèse de croissance économique pour 2010 à 1,5%, contre 1,4% prévu en juin. En 2011, la croissance resterait limitée à 1,5%, prévision inchangée.
Optimisme
Compte tenu de ces nouvelles prévisions, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits au chômage se rapprocherait de la barre des quatre millions en métropole mais ne l'atteindrait pas contrairement à ce qu'estimait Pôle emploi en juin.
"Le moindre dynamisme de la population active attendu ces prochains mois permettrait au chômage de se retourner progressivement à la baisse", écrit l'organisme.
Pôle emploi estime que "compte tenu des évolutions attendues de l'emploi et de la population active, la hausse du chômage devrait nettement s'atténuer en 2010. L'organise table sur 92.000 inscrits supplémentaires en catégorie A,B et C, les personnes sans activité ou en activité réduite.
"L'année 2011 devrait voir la tendance s'inverser" avec 59.000 inscrits en moins en catégorie A,B,C.
Comme "sur les sept premiers mois de 2010, il y a eu +32.000 inscrits en catégorie A et +115.000 en A, B, C -très loin de 2009 qui restera sans doute l'année record en terme de hausse du chômage-", le directeur des statistiques de pôle emploi, Bernard Ernst a indiqué que les cinq derniers mois devraient enregistrer une "très légère baisse du chômage".
Après une année 2009 marquée par une hémorragie jamais vue depuis l'après-Guerre, les créations nettes d'emplois salariés en 2010 devraient atteindre 65.000 pour les entreprises affiliées à l'assurance chômage et 73.000 pour l'emploi total, selon Pôle emploi, qui prévoyait des pertes en juin.
Il y a trois mois, l'organisme prévoyait une poursuite de l'augmentation du chômage cette année et un reflux en 2011 seulement.
Pôle emploi table sur une baisse du taux de chômage en France métropolitaine dès cette année à 9,4% de la population active, suivie d'un nouveau repli à 9,3% en 2011, selon de nouvelles prévisions diffusées jeudi 9 septembre, plus optimistes que celles de juin.
Il y a trois mois, l'organisme anticipait une poursuite de l'augmentation du chômage à 9,8% cette année, avant un reflux en 2011 à 9,6%.
Entre-temps, Pôle Emploi a légèrement revu à la hausse son hypothèse de croissance économique pour 2010 à 1,5%, contre 1,4% prévu en juin. En 2011, la croissance resterait limitée à 1,5%, prévision inchangée.
Optimisme
Compte tenu de ces nouvelles prévisions, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits au chômage se rapprocherait de la barre des quatre millions en métropole mais ne l'atteindrait pas contrairement à ce qu'estimait Pôle emploi en juin.
"Le moindre dynamisme de la population active attendu ces prochains mois permettrait au chômage de se retourner progressivement à la baisse", écrit l'organisme.
Pôle emploi estime que "compte tenu des évolutions attendues de l'emploi et de la population active, la hausse du chômage devrait nettement s'atténuer en 2010. L'organise table sur 92.000 inscrits supplémentaires en catégorie A,B et C, les personnes sans activité ou en activité réduite.
"L'année 2011 devrait voir la tendance s'inverser" avec 59.000 inscrits en moins en catégorie A,B,C.
Comme "sur les sept premiers mois de 2010, il y a eu +32.000 inscrits en catégorie A et +115.000 en A, B, C -très loin de 2009 qui restera sans doute l'année record en terme de hausse du chômage-", le directeur des statistiques de pôle emploi, Bernard Ernst a indiqué que les cinq derniers mois devraient enregistrer une "très légère baisse du chômage".
Après une année 2009 marquée par une hémorragie jamais vue depuis l'après-Guerre, les créations nettes d'emplois salariés en 2010 devraient atteindre 65.000 pour les entreprises affiliées à l'assurance chômage et 73.000 pour l'emploi total, selon Pôle emploi, qui prévoyait des pertes en juin.
32 ans - Candidate aux concours 2011
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- Habitué
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- Inscription : 20 janv. 2010 18:16
Re: Actualités pour le concours 2011
Whoaw! Voilet et Julie , vous m'avez donner de la lecture!! 

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- Habitué
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Re: Actualités pour le concours 2011
Retraites : comment prendre en compte la pénibilité ?
LEMONDE.FR | 09.09.10 | 07h59 • Mis à jour le 09.09.10 | 09h20
Le constat statistique est éloquent. En 2003, "un homme cadre de 35 ans pouvait espérer vivre encore quarante-sept ans, dont trente-quatre indemnes de toute incapacité, et un ouvrier, quarante et un ans, dont vingt-quatre sans incapacité". "Une double peine", selon une étude de l'Institut national d'études démographiques (INED). "Non seulement les ouvriers meurent plus jeunes, mais en plus ils ont moins de chances de vieillir en bonne santé !", constate la chercheuse Emmanuelle Cambois, l'un des auteurs de l'étude.
Pour compenser cette injustice, laisser partir les professions pénibles plus tôt en retraite est la première idée qui vient à l'esprit. Il suffirait d'adapter la durée de cotisation à l'espérance de vie de son métier. Solution simple sur le papier, mais dont la mise en application est si complexe que personne ne la préconise telle quelle. A l'heure où la mobilité professionnelle s'accroît, difficile d'attribuer des droits par profession.
"Selon son entreprise, son poste exact, ses horaires de travail et de nombreux autres critères, un ouvrier peut avoir un travail pénible ou non. Or les statistiques d'espérance de vie sont calculées par grandes catégories socio-professionnelles", explique Serge Volkoff, directeur de recherche au Centre d'études de l'emploi. Si une étude de l'Institut national de veille sanitaire a bien montré que la mortalité est plus forte parmi les salariés du secteur industriel que parmi ceux des services, elle ne va pas jusqu'à calculer l'espérance de vie de chaque profession.
Face à cette difficulté, le gouvernement a choisi de préconiser la voie individuelle et médicale. Les salariés touchés par une maladie professionnelle ayant entraîné une incapacité physique d'au moins 10 % devraient pouvoir partir à 60 ans, sous réserve de l'accord d'une commission spéciale. Cette solution a deux avantages : elle est simple d'application et devrait concerner peu de monde – environ 30 000 personnes –, donc coûter peu cher. Mais, à l'image de la CFDT, les syndicats refusent catégoriquement de "réduire la question de la pénibilité à celle de l'incapacité". Cette mesure ne bénéficierait en effet qu'aux salariés déjà touchés par les effets de la pénibilité, sans prendre en compte les effets à retardement intervenant après le départ à la retraite.
"UN SYSTÈME JUSTE QUI NE SOIT PAS UNE USINE À GAZ"
Serge Volkoff et Emmanuelle Cambois sont d'ailleurs formels : "L'incapacité ne recoupe absolument pas la pénibilité du travail. Il suffit de comparer le nombre de personnes concernées." La pénibilité se caractérise, selon le consensus, par trois critères qui ne sont pas toujours déclencheurs de maladie professionnelle : un fort effort physique, le travail en horaires décalés et l'exposition à des substances toxiques. Quant aux maladies professionnelles, elles n'incluent pas les atteintes à la santé qui, sans entraîner la mort, handicapent la vieillesse, comme les douleurs articulaires.
Aux yeux de Serge Volkoff, un système "qui soit juste sans être une usine à gaz" est pourtant possible. "Un maçon qui porte des charges lourdes pourrait par exemple bénéficier d'un an et trois mois de cotisation pour un an de travail, avance-t-il. Il suffirait que l'employeur reconnaisse le côté pénible du poste pour qu'il obtienne ce droit, avec une possibilité pour l'employé de recourir à une commission en cas de refus de son patron." Cette solution aurait l'avantage d'éviter de contourner le refus du gouvernement de créer de nouveaux "régimes spéciaux" attribués automatiquement à toute une catégorie de salariés.
PRÉVENIR EN AMONT
Mais elle ne convainc pas Emmanuelle Cambois. "Le principal problème, dont on parle pourtant très peu, c'est que les ouvriers sont déjà touchés par une mortalité plus forte entre 50 et 65 ans. Avec un âge de départ à 62 ans, ils vont encore plus cotiser pour une retraite dont ils ne pourront pas bénéficier. Sans compter qu'ils sont plus souvent malades, ce qui peut les pousser à se mettre au chômage en attendant la retraite, plutôt que travailler."
Pour elle, le principal enjeu est donc de "mettre en place un système qui permette à tous les salariés d'atteindre les 62 ans sans être victimes de la pénibilité. Plutôt que de compenser de manière curative la pénibilité en accordant un départ anticipé à la retraite, il faudrait surtout veiller aux mesures préventives en entreprise". Seul problème : malgré trois ans de discussions sur ce sujet entre 2005 et 2008, les partenaires sociaux ne sont jamais parvenus à se mettre d'accord. Le Medef a toujours refusé de mettre la main à la poche pour financer un système de départ anticipé que les syndicats considéraient comme une condition sine qua non.
Pour en savoir plus :
- Consulter l'étude de Gérard Lasfargues, professeur de médecine du travail au CHU de Tours, pour le Centre d'études de l'emploi : "Départs en retraite et 'travaux pénibles'"
- Lire le rapport du Conseil économique, social, environnemental de juin 2010 sur le travail de nuit et son impact sur les conditions de travail des salariés.
Jean-Baptiste Chastand
LEMONDE.FR | 09.09.10 | 07h59 • Mis à jour le 09.09.10 | 09h20
Le constat statistique est éloquent. En 2003, "un homme cadre de 35 ans pouvait espérer vivre encore quarante-sept ans, dont trente-quatre indemnes de toute incapacité, et un ouvrier, quarante et un ans, dont vingt-quatre sans incapacité". "Une double peine", selon une étude de l'Institut national d'études démographiques (INED). "Non seulement les ouvriers meurent plus jeunes, mais en plus ils ont moins de chances de vieillir en bonne santé !", constate la chercheuse Emmanuelle Cambois, l'un des auteurs de l'étude.
Pour compenser cette injustice, laisser partir les professions pénibles plus tôt en retraite est la première idée qui vient à l'esprit. Il suffirait d'adapter la durée de cotisation à l'espérance de vie de son métier. Solution simple sur le papier, mais dont la mise en application est si complexe que personne ne la préconise telle quelle. A l'heure où la mobilité professionnelle s'accroît, difficile d'attribuer des droits par profession.
"Selon son entreprise, son poste exact, ses horaires de travail et de nombreux autres critères, un ouvrier peut avoir un travail pénible ou non. Or les statistiques d'espérance de vie sont calculées par grandes catégories socio-professionnelles", explique Serge Volkoff, directeur de recherche au Centre d'études de l'emploi. Si une étude de l'Institut national de veille sanitaire a bien montré que la mortalité est plus forte parmi les salariés du secteur industriel que parmi ceux des services, elle ne va pas jusqu'à calculer l'espérance de vie de chaque profession.
Face à cette difficulté, le gouvernement a choisi de préconiser la voie individuelle et médicale. Les salariés touchés par une maladie professionnelle ayant entraîné une incapacité physique d'au moins 10 % devraient pouvoir partir à 60 ans, sous réserve de l'accord d'une commission spéciale. Cette solution a deux avantages : elle est simple d'application et devrait concerner peu de monde – environ 30 000 personnes –, donc coûter peu cher. Mais, à l'image de la CFDT, les syndicats refusent catégoriquement de "réduire la question de la pénibilité à celle de l'incapacité". Cette mesure ne bénéficierait en effet qu'aux salariés déjà touchés par les effets de la pénibilité, sans prendre en compte les effets à retardement intervenant après le départ à la retraite.
"UN SYSTÈME JUSTE QUI NE SOIT PAS UNE USINE À GAZ"
Serge Volkoff et Emmanuelle Cambois sont d'ailleurs formels : "L'incapacité ne recoupe absolument pas la pénibilité du travail. Il suffit de comparer le nombre de personnes concernées." La pénibilité se caractérise, selon le consensus, par trois critères qui ne sont pas toujours déclencheurs de maladie professionnelle : un fort effort physique, le travail en horaires décalés et l'exposition à des substances toxiques. Quant aux maladies professionnelles, elles n'incluent pas les atteintes à la santé qui, sans entraîner la mort, handicapent la vieillesse, comme les douleurs articulaires.
Aux yeux de Serge Volkoff, un système "qui soit juste sans être une usine à gaz" est pourtant possible. "Un maçon qui porte des charges lourdes pourrait par exemple bénéficier d'un an et trois mois de cotisation pour un an de travail, avance-t-il. Il suffirait que l'employeur reconnaisse le côté pénible du poste pour qu'il obtienne ce droit, avec une possibilité pour l'employé de recourir à une commission en cas de refus de son patron." Cette solution aurait l'avantage d'éviter de contourner le refus du gouvernement de créer de nouveaux "régimes spéciaux" attribués automatiquement à toute une catégorie de salariés.
PRÉVENIR EN AMONT
Mais elle ne convainc pas Emmanuelle Cambois. "Le principal problème, dont on parle pourtant très peu, c'est que les ouvriers sont déjà touchés par une mortalité plus forte entre 50 et 65 ans. Avec un âge de départ à 62 ans, ils vont encore plus cotiser pour une retraite dont ils ne pourront pas bénéficier. Sans compter qu'ils sont plus souvent malades, ce qui peut les pousser à se mettre au chômage en attendant la retraite, plutôt que travailler."
Pour elle, le principal enjeu est donc de "mettre en place un système qui permette à tous les salariés d'atteindre les 62 ans sans être victimes de la pénibilité. Plutôt que de compenser de manière curative la pénibilité en accordant un départ anticipé à la retraite, il faudrait surtout veiller aux mesures préventives en entreprise". Seul problème : malgré trois ans de discussions sur ce sujet entre 2005 et 2008, les partenaires sociaux ne sont jamais parvenus à se mettre d'accord. Le Medef a toujours refusé de mettre la main à la poche pour financer un système de départ anticipé que les syndicats considéraient comme une condition sine qua non.
Pour en savoir plus :
- Consulter l'étude de Gérard Lasfargues, professeur de médecine du travail au CHU de Tours, pour le Centre d'études de l'emploi : "Départs en retraite et 'travaux pénibles'"
- Lire le rapport du Conseil économique, social, environnemental de juin 2010 sur le travail de nuit et son impact sur les conditions de travail des salariés.
Jean-Baptiste Chastand
Re: Actualités pour le concours 2011
Bonjour, je trouve que c'est une super l'idée de mettre ses infos sur la CG merci a vous. Moi j'ai une question: je suis, tout comme vous très motivé par le concour, et j'aimerais en savoir un peu plus surcomment ce déroule l'oral,les questions que posent les jurés...?parce que j'ai eu beaucoup d'infos sur l'écrit mais pas trop sur moral
Est-ce qu'il y a des personnes qui ont déja passé le concour?
Merci a vous!

Est-ce qu'il y a des personnes qui ont déja passé le concour?
Merci a vous!
Re: Actualités pour le concours 2011
En fait le principe de ce topic est de partager les faits d'actualité sanitaire et sociale qui nous semblent intéressants/qui peuvent tomber en culture gé et à l'oralpucette a écrit :Bonjour, je trouve que c'est une super l'idée de mettre ses infos sur la CG merci a vous. Moi j'ai une question: je suis, tout comme vous très motivé par le concour, et j'aimerais en savoir un peu plus surcomment ce déroule l'oral,les questions que posent les jurés...?parce que j'ai eu beaucoup d'infos sur l'écrit mais pas trop sur moral![]()
Est-ce qu'il y a des personnes qui ont déja passé le concour?
Merci a vous!

Vous pouvez poser vos questions générales dansConcours printemps 2011, celles sur la culture générale dans Entraînement à la culture générale etc
Deux choses qui servent beaucoup quand on découvre le forum : Liens utiles et les plus demandés et la fonction recherche en haut à droite de chaque page

Promo 2009-2012
Re: Actualités pour le concours 2011
Je vous conseille la lecture du journal "Le Monde"
un spécial Dossier Septembre 2010, N°400 "Papy-boomers: quel héritage"
Cela traite des retraites et personnes âgées. Les articles sont très pertinents ! En prime, un dossier écolo sur "l'eau".
Je pense qu'il est encore encore en vente actuellement, demandez-le, et il ne coûte que 2euros95!
un spécial Dossier Septembre 2010, N°400 "Papy-boomers: quel héritage"
Cela traite des retraites et personnes âgées. Les articles sont très pertinents ! En prime, un dossier écolo sur "l'eau".
Je pense qu'il est encore encore en vente actuellement, demandez-le, et il ne coûte que 2euros95!
38ans-illustratrice
Concours 2010 CHU Tours > non admis, donc c'est reparti pour les concours 2011 !
Maman d'une petite fille de 2 ans
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Maman d'une petite fille de 2 ans
Re: Actualités pour le concours 2011
Top Caro ! Je reviens de chez mon libraire avec le Monde diplomatique.
Merci pour ce tuyau
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32 ans - Candidate aux concours 2011
Maman de 2 enfants (5 et 3 ans)
Admise sur liste principale à Bordeaux Bagatelle, Bordeaux Charles Perrens, Dax et Bayonne !!!
Maman de 2 enfants (5 et 3 ans)
Admise sur liste principale à Bordeaux Bagatelle, Bordeaux Charles Perrens, Dax et Bayonne !!!
Re: Actualités pour le concours 2011
Violences faites aux femmes : un nouveau clip s'adresse aux enfants
LEMONDE.FR avec AFP | 10.09.10
Le clip d'une nouvelle campagne de lutte contre les violences faites aux femmes, diffusé sur toutes les chaînes partir de vendredi, met l'accent sur l'impact de ces violences sur les enfants. Cette campagne a choisi comme slogan "les enfants apprennent beaucoup de leurs parents, y compris les violences conjugales", indique la secrétaire d'Etat à la famille, Nadine Morano, soulignant que les violences conjugales ont des enfants pour témoin dans 40 à 60 % des cas. Le clip, qui sera diffusé aux heures de grande audience jusqu'au 26 septembre, rappelle qu'"une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son compagnon".
La lutte contre les violences faites aux femmes, déclarée "grande cause nationale 2010", a vu une loi adoptée le 29 juin à l'unanimité apporter quatre innovations importantes : création d'une ordonnance permettant aux juges de statuer en urgence et d'un délit de harcèlement psychologique, prise en compte des mariages forcés et mise en place d'un bracelet électronique permettant de localiser un conjoint violent.
Une précédente campagne de sensibilisation qui ciblait fin 2009 l'indifférence des voisins s'est traduite par "plusieurs milliers d'appels en plus" au 39-19, s'est félicitée Mme Morano.
Le nouveau spot met en scène des enfants reproduisant une scène habituelle de violence conjugale entre adultes. L'exposition à la violence conjugale double chez les enfants témoins de ces actes divers types de comportements agressifs. 60 % d'entre eux souffrent de stress post-traumatique, et 40 à 60 % des hommes violents avec leurs compagnes ont été témoins de violences conjugales pendant l'enfance, a rappelé la secrétaire d'Etat.
LEMONDE.FR avec AFP | 10.09.10
Le clip d'une nouvelle campagne de lutte contre les violences faites aux femmes, diffusé sur toutes les chaînes partir de vendredi, met l'accent sur l'impact de ces violences sur les enfants. Cette campagne a choisi comme slogan "les enfants apprennent beaucoup de leurs parents, y compris les violences conjugales", indique la secrétaire d'Etat à la famille, Nadine Morano, soulignant que les violences conjugales ont des enfants pour témoin dans 40 à 60 % des cas. Le clip, qui sera diffusé aux heures de grande audience jusqu'au 26 septembre, rappelle qu'"une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son compagnon".
La lutte contre les violences faites aux femmes, déclarée "grande cause nationale 2010", a vu une loi adoptée le 29 juin à l'unanimité apporter quatre innovations importantes : création d'une ordonnance permettant aux juges de statuer en urgence et d'un délit de harcèlement psychologique, prise en compte des mariages forcés et mise en place d'un bracelet électronique permettant de localiser un conjoint violent.
Une précédente campagne de sensibilisation qui ciblait fin 2009 l'indifférence des voisins s'est traduite par "plusieurs milliers d'appels en plus" au 39-19, s'est félicitée Mme Morano.
Le nouveau spot met en scène des enfants reproduisant une scène habituelle de violence conjugale entre adultes. L'exposition à la violence conjugale double chez les enfants témoins de ces actes divers types de comportements agressifs. 60 % d'entre eux souffrent de stress post-traumatique, et 40 à 60 % des hommes violents avec leurs compagnes ont été témoins de violences conjugales pendant l'enfance, a rappelé la secrétaire d'Etat.
32 ans - Candidate aux concours 2011
Maman de 2 enfants (5 et 3 ans)
Admise sur liste principale à Bordeaux Bagatelle, Bordeaux Charles Perrens, Dax et Bayonne !!!
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Admise sur liste principale à Bordeaux Bagatelle, Bordeaux Charles Perrens, Dax et Bayonne !!!
Re: Actualités pour le concours 2011
"avec ou sans RDV" sur France Culture
Un émission avec des termes assez techniques mais on y apprend beaucoup !
Première émission "Comment prendre soin de soi"
Résumé: Avec ou sans rendez-vous est consacré aujourd’hui à la « protection de soi ».La société essaie tant bien que mal de prendre soin des individus : en face de la maladie, du chômage par exemple. Mais n’oublions pas une autre dimension : à l’échelon individuel, comment nous défendons-nous en face d’une difficulté - que nous subissons ou que nous nous infligeons - ? Quels mécanismes ...
Lien : http://www.franceculture.com/emission-a ... ous.html-0
Bonne écoute
Je reviendrai pour signaler les émissions intéressantes.
Un émission avec des termes assez techniques mais on y apprend beaucoup !
Première émission "Comment prendre soin de soi"
Résumé: Avec ou sans rendez-vous est consacré aujourd’hui à la « protection de soi ».La société essaie tant bien que mal de prendre soin des individus : en face de la maladie, du chômage par exemple. Mais n’oublions pas une autre dimension : à l’échelon individuel, comment nous défendons-nous en face d’une difficulté - que nous subissons ou que nous nous infligeons - ? Quels mécanismes ...
Lien : http://www.franceculture.com/emission-a ... ous.html-0
Bonne écoute
Je reviendrai pour signaler les émissions intéressantes.
38ans-illustratrice
Concours 2010 CHU Tours > non admis, donc c'est reparti pour les concours 2011 !
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Concours 2010 CHU Tours > non admis, donc c'est reparti pour les concours 2011 !
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