Euthanasie: "Je vous demande le droit de mourir"
Modérateurs : Modérateurs, Infirmiers
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caducee1717
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- Messages : 4551
- Inscription : 19 janv. 2011 14:51
Re: Votre avis sur l'euthanasie, svp...
Dans quel but tu balance un sujet aussi épineux, voire polémique, sur le forum ?Serez pour ou contre et pourquoi? L'avis des infirmiers, des médecins, des aides soignants, des patients et même des autres catégories socio-professionnels sont les bienvenus. Merci à vous
Je doute fort qu'un médecin prenne la peine de te répondre, et encore moins ici et par ce biais...
bref, à mon sens, un sujet très polémique dont je ne mesure pas réellement la finalité.
souriez...et vous recevrez autant en retour
Re: Votre avis sur l'euthanasie, svp...
Je trouve pas que ce soit polémique, surtout qu'en tant que soignant, on sera obligés d'en parler non???? On en parle à la télé, je vois pas en quoi ça pose problème.caducee40 a écrit :Dans quel but tu balance un sujet aussi épineux, voire polémique, sur le forum ?Serez pour ou contre et pourquoi? L'avis des infirmiers, des médecins, des aides soignants, des patients et même des autres catégories socio-professionnels sont les bienvenus. Merci à vous
Je doute fort qu'un médecin prenne la peine de te répondre, et encore moins ici et par ce biais...
bref, à mon sens, un sujet très polémique dont je ne mesure pas réellement la finalité.
PS: Si les personnes n'ont pas de réponses, le sujet n'est pas imposé!!
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caducee1717
- Silver VIP
- Messages : 4551
- Inscription : 19 janv. 2011 14:51
Re: Votre avis sur l'euthanasie, svp...
ce n'est pas le sujet en lui même que je trouve polémique (je me suis mal expliquée), c'est le fait qu'il me parait difficile de dire "pour" ou "contre" comme ça, dans le "vide", et ce même en imaginant un de nos proches confronté à cette question...
A chaque fait divers en lien, de près ou de loin, avec l'euthanasie le sujet revient dans les médias, chacun y va de son avis, de sa morale, de son expérience, etc, mais...au bout de quelques jours, pffiout, balayé au profit d'un fait divers bien sordide ou d'un évènement sportif qui fait la une...
A chaque fait divers en lien, de près ou de loin, avec l'euthanasie le sujet revient dans les médias, chacun y va de son avis, de sa morale, de son expérience, etc, mais...au bout de quelques jours, pffiout, balayé au profit d'un fait divers bien sordide ou d'un évènement sportif qui fait la une...
souriez...et vous recevrez autant en retour
Re: Votre avis sur l'euthanasie, svp...
Alors, la raison pour laquelle je lance ce post, c'est que je travaille en réanimation et que ce sujet me concerne aussi. Moi, perso, je n'aurai aucune gêne de refuser de faire une surinjection de morphine ou de potassium si elle était prescrite... On peut être pour ou contre, c'est l'avis de chacun et on a le droit de l'exprimer... surtout en tant que soignants... Combien de personnes, rien qu'en 5 ans d'expérience, m'a déjà dit "je veux en finir" par une souffrance quelconque, des personnes parmi elles qui s'en ont bien sorti par la suite...
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marion2402
- Habitué
- Messages : 72
- Inscription : 13 oct. 2011 11:53
Re: Votre avis sur l'euthanasie, svp...
Euhhhhhh très très dur de te répondre!!
Je bosse aussi en réa, on fait beaucoup de LATA, mais après l'avis sur l'euthanasie, c'est dur à exprimer. Je m'explique.
C'est un choix subjectif, fait à partir de ton expérience personnelle et professionnelle, et le problème dans ce type de débat, c'est que tu parle souvent avec ton cœur, c'est-à-dire que tu parle avec ton vécu. Donc très dur à répondre.
Après, perso je n'injecterais pas une dose mortelle au patient pour qu'il décède dans la dignité, je laisse ça au médecin.
Et pour avoir fait un TFE sur les soins palliatifs, toutes les IDE et ainsi que la cadre santé de ce service, sont totalement contre l'euthanasie, parce qu'elles estiment que les services de soins palliatifs arrivent à juguler cette demander et laisse les patients dans des soins de conforts.
En conclusion c'est très dur de dire pour ou contre sachant qu'il y a pleins de variantes à prendre en compte.
Je bosse aussi en réa, on fait beaucoup de LATA, mais après l'avis sur l'euthanasie, c'est dur à exprimer. Je m'explique.
C'est un choix subjectif, fait à partir de ton expérience personnelle et professionnelle, et le problème dans ce type de débat, c'est que tu parle souvent avec ton cœur, c'est-à-dire que tu parle avec ton vécu. Donc très dur à répondre.
Après, perso je n'injecterais pas une dose mortelle au patient pour qu'il décède dans la dignité, je laisse ça au médecin.
Et pour avoir fait un TFE sur les soins palliatifs, toutes les IDE et ainsi que la cadre santé de ce service, sont totalement contre l'euthanasie, parce qu'elles estiment que les services de soins palliatifs arrivent à juguler cette demander et laisse les patients dans des soins de conforts.
En conclusion c'est très dur de dire pour ou contre sachant qu'il y a pleins de variantes à prendre en compte.
Re: Votre avis sur l'euthanasie, svp...
Le souci il est pas de dire "pour" ou "contre" à mon sens à l'heure actuelle, comme l'a dit Caducée, la question se pose pas en ces termes là et surtout, pas aussi simplement que ça.
Conditions, manière, circonstances .... bref :/
Conditions, manière, circonstances .... bref :/
Re: Votre avis sur l'euthanasie, svp...
Effectivement chaque cas étant unique, difficile de dire être pour ou contre sans avoir les infos; par contre si déjà on appliquait dans tous les hopitaux une réelle prise en charge de la douleur, un accompagnement psychologique et la loi Léonéti, à mon avis les demandes d'euthanasie seraient très rares!
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Norma Colle
- Silver VIP
- Messages : 4851
- Inscription : 30 nov. 2004 21:32
Re: Euthanasie: "Je vous demande le droit de mourir"
Merci Noma Colle pour ton article, c'est pour ça que je trouve la décision d'une limitation de thérapeutique peut changer à tout moment de la prise en charge et on ne sait jamais comment ça peut évoluer... Alors si il y a un projet de loi qui autorise à mettre fin à une vie, pas sûre que beaucoup de médecins serait volontaires... 
Et merci Fred d'avoir participé
Le problème c'est que l'évaluation de la douleur peut initialement être difficile à évaluer chez un patient conscient parfois pour des raisons X ou Y mais ça peut parfois être pire pour un patient comateux, qui peut ressentir cette douleur puisqu'après arrêt des sédations, le patient peut rester comateux et ressentir une douleur sans pouvoir l'exprimer dans son comportement (peut être, on ne sait...). Les patients tétraplégiques qui ont mal, il y en a mais ne vont pas jusqu'à demander de mettre fin à leur vie... Tout comme d'autres qui souffrent dans une maladie chronique ou un cancer. Tout dépend du seuil de tolérance de chacun également... ce qui rend cette évaluation de la douleur difficile aussi.
Et merci Fred d'avoir participé
Le problème c'est que l'évaluation de la douleur peut initialement être difficile à évaluer chez un patient conscient parfois pour des raisons X ou Y mais ça peut parfois être pire pour un patient comateux, qui peut ressentir cette douleur puisqu'après arrêt des sédations, le patient peut rester comateux et ressentir une douleur sans pouvoir l'exprimer dans son comportement (peut être, on ne sait...). Les patients tétraplégiques qui ont mal, il y en a mais ne vont pas jusqu'à demander de mettre fin à leur vie... Tout comme d'autres qui souffrent dans une maladie chronique ou un cancer. Tout dépend du seuil de tolérance de chacun également... ce qui rend cette évaluation de la douleur difficile aussi.
Re: Euthanasie: "Je vous demande le droit de mourir"
"...je plaide coupable, monsieur le juge : C’est vrai, j’ai enfreint le décret n° 2002-194 du 11 février 2002 relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier. Par la même occasion, j’ai également violenté l’article 121-3 du code pénal. Mais c’était il y a longtemps ; à l’époque, j’étais jeune et con. Depuis, j’ai pris un petit coup de vieux.
Vous savez ce que c’est ; lorsqu’ on débute dans un job on a peur de rien. On avalerait la mer, les poissons et même ces pétroliers de merde qui dégazent au large… Alors, quand on voit quelqu’un en train de se noyer, on ne peut pas rester sur la plage à bronzer sans réagir.
« Vite, docteur, faites quelque chose. Vous ne voyez pas qu’elle s’enlise ? »
Mais en médecine, il n’y a pas que des odeurs d’éther. Parfois, ça sent aussi le caramel… On a beau être au top pour soigner ses contemporains, difficile d’éviter à certains les sables mouvants.
Ce soir, je me rappelle d’une baigneuse rencontrée au début de ma carrière de maître-nageur à l’hôpital ; j’avais fini mon poste en laissant la dame en question dans un état assez pitoyable. Les yeux révulsés, elle faisait un bruit d’enfer en essayant de respirer… Vous comprenez, monsieur le juge, j’étais comme qui dirait impressionné.
Même que le lendemain, j’ai eu un peu de mou au démarrage pour commencer la journée. Je savais que l’après-midi, j’allais la retrouver telle quelle, toujours en train de mendier son oxygène. A vot’bon cœur, messieurs dames…
Dis maman, c’est quoi les soins palliatifs ? Ce sont des soins qui aident les gens à finir leur vie de façon pas trop épouvantable… Il paraît que ça existe ailleurs, très loin d’ici…
Après le déjeuner, donc, j’arrive à l’hôpital où je retrouve l’équipe d’après-midi. La dream team du matin nous passe les consignes. J’écoute, en tournant la cuillère dans mon café sans sucre.
Madame Dugenou a passé une bonne nuit, monsieur Labiroute a repris de l’appétit… Tout baigne. Arrive la brave dame dont je parlais précédemment. J’apprends qu’elle patauge toujours et que ça lui atteint les narines, à présent.
« Elle est consciente ? »
Un peu, mon neveu. D’ailleurs, elle sait nous faire comprendre que ça l’enthousiasme modérément. Lorsque je l’aperçois en faisant le tour de 14 h, j’ai brusquement envie d’aller vendre des cartes postales sous la Tour Eiffel. Ça doit être sympa un boulot pareil…
Mais je me ressaisis à temps ; on est des pros, Coco ! Quand même, sa fille y est pour beaucoup ; cette façon de nous regarder avec des yeux comme des soucoupes… L’air de nous demander quand va s’arrêter le film d’épouvante…
En attendant l’entracte, je vais dire bonjour à madame Dugenou et à monsieur Labiroute, qui m’accueillent de façon plus détendue. Mais je ne peux quand même pas y passer tout l’après-midi. Je suis obligé de retourner au cinéma. Depuis mon dernier passage, le scénario a évolué ; sa fille a maintenant des yeux comme des assiettes.
« Le docteur a dit qu’il était un peu inquiet… vous croyez que… »
« un peu »; c’est cela, oui… Et Louis seize a été « légèrement » guillotiné… Je manque de prendre un fou rire et je ressors avant de me pisser dessus.
Dis papa, c’est quoi la morphine ? Tais-toi, benêt, c’est un produit trop dangereux pour qu’on l’utilise n’importe comment.
Faut dire, monsieur le juge, qu’à l’époque, ce genre de denrées n’était pas très tendance. Mais quand même, des yeux comme des assiettes… Tant pis, je me fais du tort mais je vais négocier le morceau avec Dieu le Père. Je le trouve en train de ranger son bleu de travail, prêt à partir.
« Docteur, s’il vous plaît ; madame x est vraiment très mal. On ne pourrait pas faire un antalgique un peu plus costaud ? »
Pas de chance, aujourd’hui il a déjeuné avec un bol de guêpes. En fronçant les sourcils, le patron condescend à me prescrire une demi ampoule de drogue dure.
Youpi, ça marche…
Lorsque j’arrive à l’office, je réalise que c’est également l’heure de préparer son calmant habituel, prévu toutes les huit heures. Ça, le boss ne s’en est pas rendu compte. Les cocktails canon, ce n’est pas vraiment son truc… Parce que les deux produits à la suite, c’est super efficace contre la migraine. Seulement, il ne faut pas avoir les batteries trop faibles.
Ah, décidemment, quand le chat n’est pas là, les souris font le bordel…
Me doutant du résultat, après avoir refermé la porte, je fais comprendre à la famille qu’on a assez rigolé et qu’il faut passer aux choses sérieuses. La fille aux assiettes sort téléphoner pour rameuter du monde. Bonne idée ; dans un film, c’est souvent la fin le plus intéressant.
Au moment de pomper le liquide, une idée saugrenue traverse la paille d’emballage qui me sert de cervelle ; et si je faisais l’ampoule entière au lieu de la moitié prescrite ?... Non, Didier, arrête tes conneries, t’es cinglé… Tant pis, comme la faille de San-Andréas en 1906, je craque ; je balance tout le produit.
Voilà de quelle manière cela s’est déroulé, monsieur le juge. Elle est morte une demi-heure plus tard, juste après que ses autres enfants aient rappliqué. Ensuite, on les a laissé pleurer un peu, on leur a dit deux ou trois bonnes paroles et on a habillé le corps avant de le descendre au cadavarium.
Et puis tout a continué normalement ; j’ai fait le même job, avec les mêmes personnes, les jours suivants. Dans la même ambiance de merde ; on ne change pas une équipe qui perd. Mais je ne suis qu’un petit amateur ; à côté des dealers de sang contaminé et des trafiquants d’hormones de croissance, je ne fais pas le poids. Moi, monsieur le juge, je suis coupable mais pas responsable ; j’ai eu une pulsion incontrôlable, une abolition de mon discernement…
D’ailleurs, c’est la seule fois à l’hôpital où j’ai dérapé de cette façon. Depuis, je me suis acheté un cerveau. Dites-moi, y’a prescription maintenant ? C’est promis, m’sieur, je r’commencerai plus.
Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en cour d’assises."
Vous savez ce que c’est ; lorsqu’ on débute dans un job on a peur de rien. On avalerait la mer, les poissons et même ces pétroliers de merde qui dégazent au large… Alors, quand on voit quelqu’un en train de se noyer, on ne peut pas rester sur la plage à bronzer sans réagir.
« Vite, docteur, faites quelque chose. Vous ne voyez pas qu’elle s’enlise ? »
Mais en médecine, il n’y a pas que des odeurs d’éther. Parfois, ça sent aussi le caramel… On a beau être au top pour soigner ses contemporains, difficile d’éviter à certains les sables mouvants.
Ce soir, je me rappelle d’une baigneuse rencontrée au début de ma carrière de maître-nageur à l’hôpital ; j’avais fini mon poste en laissant la dame en question dans un état assez pitoyable. Les yeux révulsés, elle faisait un bruit d’enfer en essayant de respirer… Vous comprenez, monsieur le juge, j’étais comme qui dirait impressionné.
Même que le lendemain, j’ai eu un peu de mou au démarrage pour commencer la journée. Je savais que l’après-midi, j’allais la retrouver telle quelle, toujours en train de mendier son oxygène. A vot’bon cœur, messieurs dames…
Dis maman, c’est quoi les soins palliatifs ? Ce sont des soins qui aident les gens à finir leur vie de façon pas trop épouvantable… Il paraît que ça existe ailleurs, très loin d’ici…
Après le déjeuner, donc, j’arrive à l’hôpital où je retrouve l’équipe d’après-midi. La dream team du matin nous passe les consignes. J’écoute, en tournant la cuillère dans mon café sans sucre.
Madame Dugenou a passé une bonne nuit, monsieur Labiroute a repris de l’appétit… Tout baigne. Arrive la brave dame dont je parlais précédemment. J’apprends qu’elle patauge toujours et que ça lui atteint les narines, à présent.
« Elle est consciente ? »
Un peu, mon neveu. D’ailleurs, elle sait nous faire comprendre que ça l’enthousiasme modérément. Lorsque je l’aperçois en faisant le tour de 14 h, j’ai brusquement envie d’aller vendre des cartes postales sous la Tour Eiffel. Ça doit être sympa un boulot pareil…
Mais je me ressaisis à temps ; on est des pros, Coco ! Quand même, sa fille y est pour beaucoup ; cette façon de nous regarder avec des yeux comme des soucoupes… L’air de nous demander quand va s’arrêter le film d’épouvante…
En attendant l’entracte, je vais dire bonjour à madame Dugenou et à monsieur Labiroute, qui m’accueillent de façon plus détendue. Mais je ne peux quand même pas y passer tout l’après-midi. Je suis obligé de retourner au cinéma. Depuis mon dernier passage, le scénario a évolué ; sa fille a maintenant des yeux comme des assiettes.
« Le docteur a dit qu’il était un peu inquiet… vous croyez que… »
« un peu »; c’est cela, oui… Et Louis seize a été « légèrement » guillotiné… Je manque de prendre un fou rire et je ressors avant de me pisser dessus.
Dis papa, c’est quoi la morphine ? Tais-toi, benêt, c’est un produit trop dangereux pour qu’on l’utilise n’importe comment.
Faut dire, monsieur le juge, qu’à l’époque, ce genre de denrées n’était pas très tendance. Mais quand même, des yeux comme des assiettes… Tant pis, je me fais du tort mais je vais négocier le morceau avec Dieu le Père. Je le trouve en train de ranger son bleu de travail, prêt à partir.
« Docteur, s’il vous plaît ; madame x est vraiment très mal. On ne pourrait pas faire un antalgique un peu plus costaud ? »
Pas de chance, aujourd’hui il a déjeuné avec un bol de guêpes. En fronçant les sourcils, le patron condescend à me prescrire une demi ampoule de drogue dure.
Youpi, ça marche…
Lorsque j’arrive à l’office, je réalise que c’est également l’heure de préparer son calmant habituel, prévu toutes les huit heures. Ça, le boss ne s’en est pas rendu compte. Les cocktails canon, ce n’est pas vraiment son truc… Parce que les deux produits à la suite, c’est super efficace contre la migraine. Seulement, il ne faut pas avoir les batteries trop faibles.
Ah, décidemment, quand le chat n’est pas là, les souris font le bordel…
Me doutant du résultat, après avoir refermé la porte, je fais comprendre à la famille qu’on a assez rigolé et qu’il faut passer aux choses sérieuses. La fille aux assiettes sort téléphoner pour rameuter du monde. Bonne idée ; dans un film, c’est souvent la fin le plus intéressant.
Au moment de pomper le liquide, une idée saugrenue traverse la paille d’emballage qui me sert de cervelle ; et si je faisais l’ampoule entière au lieu de la moitié prescrite ?... Non, Didier, arrête tes conneries, t’es cinglé… Tant pis, comme la faille de San-Andréas en 1906, je craque ; je balance tout le produit.
Voilà de quelle manière cela s’est déroulé, monsieur le juge. Elle est morte une demi-heure plus tard, juste après que ses autres enfants aient rappliqué. Ensuite, on les a laissé pleurer un peu, on leur a dit deux ou trois bonnes paroles et on a habillé le corps avant de le descendre au cadavarium.
Et puis tout a continué normalement ; j’ai fait le même job, avec les mêmes personnes, les jours suivants. Dans la même ambiance de merde ; on ne change pas une équipe qui perd. Mais je ne suis qu’un petit amateur ; à côté des dealers de sang contaminé et des trafiquants d’hormones de croissance, je ne fais pas le poids. Moi, monsieur le juge, je suis coupable mais pas responsable ; j’ai eu une pulsion incontrôlable, une abolition de mon discernement…
D’ailleurs, c’est la seule fois à l’hôpital où j’ai dérapé de cette façon. Depuis, je me suis acheté un cerveau. Dites-moi, y’a prescription maintenant ? C’est promis, m’sieur, je r’commencerai plus.
Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en cour d’assises."
Re: Euthanasie: "Je vous demande le droit de mourir"
Merci pour ton témoignage, dino !!!!
Je pense que tu n'es pas seul au monde...............
Et j'adore ton style ....
Heu..
"Attention,,,ils sont peut-être derrière ta porte..... "
Je pense que tu n'es pas seul au monde...............
Et j'adore ton style ....
Heu..
"Attention,,,ils sont peut-être derrière ta porte..... "
Re: Euthanasie: "Je vous demande le droit de mourir"
...merci pour la mise garde, mais depuis le temps il y a prescription...cosmos a écrit : Heu.. "Attention,,,ils sont peut-être derrière ta porte..... "
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