réflexions sur l'erreur médicamenteuse
Modérateurs : Modérateurs, Infirmiers
-
- Accro
- Messages : 941
- Inscription : 24 oct. 2009 11:10
Re: réflexions sur l'erreur médicamenteuse
La demi-vie du Préviscan est de 31 h (je suis allé vérifier dans un Vidal, ça prend 5 minutes), cet échange n'a probablement pas changé la vie de ton patient, il ne va pas passer de 2,1 à 5 d'INR pour un décalage d'environ 10 h dans la prise du traitement.Stépha a écrit :Oui sauf que moi je lui ai donné son demi ou quart de comprimé previscan le matin au lieu du soir. J'ai peur des conséquences. Mon patient avait un inr équilibré. Et devait donc avoir sa prise de sang de contrôle dans 1 semaine.
Je me sens vraiment mal par rapport a cette erreur
Au pire du pire, y'a la vitamine K...
Tu préviens ton médecin, et tu vois avec lui ce qu'il convient de mettre en place...
Par ailleurs, il n'y a que moi que ça dérange de distribuer des AVK le soir ?
Je croyais qu'il valait mieux les distribuer le matin car s'il y avait un risque hémorragique, on s'en rendait plus facilement compte en journée que lorsqu'on dort ?
Dernière modification par Pilou-Pilouuu le 05 août 2014 21:56, modifié 1 fois.
"Les ordres sont les suivants : on courtise, on séduit, on enlève et en cas d'urgence on épouse."
MITHA - Ancien Infirmier Convoyeur de l'Armée de l'Air
Infirmier militaire
MITHA - Ancien Infirmier Convoyeur de l'Armée de l'Air
Infirmier militaire
Re: réflexions sur l'erreur médicamenteuse
Le truc, c'est que d'une part, les AVK n'ont pas d'effets sur les prochaines 12h, ensuite il y a toujours la vitamine K en cas de probleme.Fraisette59 a écrit :Résultat INR à 5... elle qui devait recevoir une dose de Previscan le soir... je ne lui ai pas donné.
Bilan le matin, resultat dans l'apres midi, modification du TTT suivant cad le soir.Pilou-Pilouuu a écrit :Stépha a écrit :Par ailleurs, il n'y a que moi que ça dérange de distribuer des AVK le soir ?
Je croyais qu'il valait mieux les distribuer le matin car s'il y avait un risque hémorragique, on s'en rendait plus facilement compte en journée que lorsqu'on dort ?
Sinon, c'est très necroposting. De mon xp de vac/interim, je retrouve les EPHAD qui sont le top du top pour se planter en beaute. Entre les résidents qui répondent pour d'autres, les medocs en bordel, les plans de table non mis à jour depuis l'an 40, les prescriptions qui ne sont generalement pas verifiables du faite de la charge de travail, fausses, perimées ou les deux à la fois. Ca me rappelle une cadre totalement à coter de la plaque qui me demandait de bien cocher tous les medicaments que je donnais. C'est sur qu'avec environ 500 medocs donnés, j'ai le temps de tout verifier. Et une jeune DE qui a fait plouf, en donnant un stup à la mauvaise personne, en suivant une prescription fausse (sciemment faite par le medecin, qui me l'a dit sans aucun remord le lendemain).
Ensuite vient les habitudes de service, comme me le rappelait ma cadre l'autre jour "non mais vous n'allez pas appeler le medecin dès qu'il y a un probleme, je mets en doute votre DE. Et puis le paracetamol, serieusement, si c'est pas prescrit, vous le donnez, pas la peine d'appeler un medecin pour ca". Me souvient d'avoir fait recuser un patient au bloc car pas de prise de sang faite (qui aurait pu etre faite en urgence mais bon ...). Le bilan avait ete prescrit par ecrit (et non informatiquement) car il fallait savoir que specifiquement cet anesthesite, specifiquement le WE prescrivait par ecrit et mettait dans la pochette jaune qui se trouve dans la banette presente dans un coin du poste de soin

etc etc
Mais j'aime mon métier
infirmière est un métier qui se mérite !!!
infirmière est un métier qui se mérite !!!
Re: réflexions sur l'erreur médicamenteuse
A l'ifsi on a eu un petit carnet qui regroupait toutes ces informations, et c'est un outil de sécurité fantastique.tafermalit a écrit :Bonsoir,
Voilà une réflexion que je trouve intéressante, étant moi-même en intérim.![]()
Je ressens aussi ce que tu décris : des habitudes de service qui peuvent être sources d'erreur d'administration de traitement pour peu que l'on ne fasse pas attention.
Je l'ai surtout vécu en gériatrie où une IDE s'occupe de 50 patients.
Avec le manque de temps, d'habitude (justement) du service, la précipitation, l'erreur est si vite arrivée !!
Quelquefois, je considère que je manque d'informations pour faire mon travail correctement et alors c'est la course aux infos, et forcément la course contre la montre (facteur multiplicateur de risque d'erreur, je l'ai vécu).
Un truc tout bête : les produits IV le plus souvent utilisés dans un service. Je ne parle pas des produits standards que l'on retrouve partout mais ceux spécifiques à la discipline (ex : les antiviraux, antifongiques, antibiotiques plus rares utilisés en infectieux) .
Eh bien, je pense que ce serait bien de faire un tableau (en accord avec les recommandations des labos) récapitulatif avec les produits, la préparation (ex : diluer avec 10ml d'eau PPI), la dilution selon la posologie (ex : 1g dans 50 ml de sérum phy). Cela serait un gain de temps énorme (et pour le caméléon pour reprendre ton expression que j'aime bienet pour les autres IDE du service) et une sécurité dans la préparation des médicaments.
Voilà une idée que je lance, je suis sûre qu'on en a tous pour améliorer les conditions de travail et l'efficacité / sécurité des soins !
Mon ex médecin co avait bossé dans le CH dont dépendait mon ifsi (le 1er ifsi MDR) donc on utilise cet outil ...
Je me bats pour que notre labo nous file un tableau des tubes à utiliser en fonction de ce qu'on veut bilanter ... Ça nous aiderait ... Sur 3 IDE ... Une s'en fout car ça fait 17ans qu'elle est là et demande au labo de venir piquer car elle ne sait plus le faire ... Et la 2nde est de mon avis MAIS n'a "que" 2ans d'ancienneté et ... Et bien on n'arrive pas à avoir gain de cause ...
Et c'est vrai que selon oú on intérime ... Le Doroz peut s'avérer bien pratique ...
IDE by night
Re: réflexions sur l'erreur médicamenteuse
polemil a édité des fiches plastifiées sur les ATB avec classe pharmaco, dilution (SSalé/G5), vitesse d'administration, effets secondairestafermalit a écrit :Bonsoir,
Voilà une réflexion que je trouve intéressante, étant moi-même en intérim.![]()
Je ressens aussi ce que tu décris : des habitudes de service qui peuvent être sources d'erreur d'administration de traitement pour peu que l'on ne fasse pas attention.
Je l'ai surtout vécu en gériatrie où une IDE s'occupe de 50 patients.
Avec le manque de temps, d'habitude (justement) du service, la précipitation, l'erreur est si vite arrivée !!
Quelquefois, je considère que je manque d'informations pour faire mon travail correctement et alors c'est la course aux infos, et forcément la course contre la montre (facteur multiplicateur de risque d'erreur, je l'ai vécu).
Un truc tout bête : les produits IV le plus souvent utilisés dans un service. Je ne parle pas des produits standards que l'on retrouve partout mais ceux spécifiques à la discipline (ex : les antiviraux, antifongiques, antibiotiques plus rares utilisés en infectieux) .
Eh bien, je pense que ce serait bien de faire un tableau (en accord avec les recommandations des labos) récapitulatif avec les produits, la préparation (ex : diluer avec 10ml d'eau PPI), la dilution selon la posologie (ex : 1g dans 50 ml de sérum phy). Cela serait un gain de temps énorme (et pour le caméléon pour reprendre ton expression que j'aime bienet pour les autres IDE du service) et une sécurité dans la préparation des médicaments.
Voilà une idée que je lance, je suis sûre qu'on en a tous pour améliorer les conditions de travail et l'efficacité / sécurité des soins !
Re: réflexions sur l'erreur médicamenteuse
Vous me permettrez de m'éloigner quelque peu de votre champ professionnel pour aborder cette problématique sous l'angle de la fiabilité humaine. Sans vous rebattre d'une célèbre locution latine, il est vrai que l'être humain n'est pas intégralement fiable. A contrario, nous possédons une capacité heuristique unique à rétablir des situations dégradées comme, par exemple, la perte de contrôle de processus pilotés par des systèmes automatisés les plus pointus.
On considère, dès lors, que l'opérateur le plus performant est celui qui sait le mieux anticiper, détecter, identifier, analyser et récupérer les erreurs.
Dans certaines organisations, on a purement et simplement supprimé les sanctions : les opérateurs sont donc plus enclins à déclarer leurs erreurs, ce qui permet d'amener les corrections éventuelles. De même, en s'appuyant sur la confiance au sein du collectif de Travail et sur les phénomènes motivationnels des opérateurs, on diminue leur niveau de stress, qui est une source ... d'erreurs ...
On considère, dès lors, que l'opérateur le plus performant est celui qui sait le mieux anticiper, détecter, identifier, analyser et récupérer les erreurs.
Dans certaines organisations, on a purement et simplement supprimé les sanctions : les opérateurs sont donc plus enclins à déclarer leurs erreurs, ce qui permet d'amener les corrections éventuelles. De même, en s'appuyant sur la confiance au sein du collectif de Travail et sur les phénomènes motivationnels des opérateurs, on diminue leur niveau de stress, qui est une source ... d'erreurs ...

(merci de ne plus m'appeler "ma cocotte")