Première prise de poste
Modérateurs : Modérateurs, Infirmiers
Re: Débuts difficiles dans la profession.
Oui mais 2 jours de doublure me semble peu... Je serais en 12h et le fait de devoir faire mes preuves aupres de l'ide qui me doublera me fait flipper un max. Et si elle n'est pas super tendre ou si elle est super carré? Ca va me rappeler de tres mauvais souvenirs de stagiaires! Et aussi en parlant de ca, je me demande si je vais reussir à passer du statut de stagiaire a celui de professionnelle car ca vient pas tout seul... Est ce que j'arriverais a prendre des initiatives comme ce que l'on me reprochait en tant que stagiaire?
Trop de questions tuent les questions!
Trop de questions tuent les questions!
Infirmière fraichement diplomée le 23 juillet 2014
Re: Débuts difficiles dans la profession.
Orne, par rapport à la la prise d'initiatives, je vais te donner un exemple tout bête : quand tu étais ESI, tu suivais par exemple une IDE qui avait 5 Lovenox à faire ; au début tu la regardes, puis au bout de quelques jours, tu lui demandes de préparer tes plateaux puis de piquer les patients : ca, c'est de la prise d'initiative.
Maintenant que tu seras seule IDE face aux patients, les soins, ca sera à toi de le faire (ceux que tu connais, bien sur il vaudra mieux demander pour ceux que tu n'as jamais vu). Donc ne considère pas ca comme de la prise d'initiative. En tant qu'IPDE, je considère comme de la prise d'initiative d'aller aider une collègue par exemple si j'ai eu le temps, de préparer les bilans pour l'équipe d'après, bref de faire des choses en plus par rapport à mon travail habituel.
La collègue qui va te doubler ne t'a pas embauché, tu ne lui dois rien et tu n'as pas "à faire tes preuves" comme tu dis. Détends toi
Si elle est mal lunée, ben tant pis, ca ne sera pas la 1ère ni la dernière, donc bon, essaie de ne pas t'en émouvoir.
Allez courage, tu as eu ton diplôme, donc tu as des capacités et au début c'est normal d'être débordée. Mais comme je l'ai dit la dernière fois, l'important c'est que tu finisses quand même par te sentir bien au boulot.
Maintenant que tu seras seule IDE face aux patients, les soins, ca sera à toi de le faire (ceux que tu connais, bien sur il vaudra mieux demander pour ceux que tu n'as jamais vu). Donc ne considère pas ca comme de la prise d'initiative. En tant qu'IPDE, je considère comme de la prise d'initiative d'aller aider une collègue par exemple si j'ai eu le temps, de préparer les bilans pour l'équipe d'après, bref de faire des choses en plus par rapport à mon travail habituel.
La collègue qui va te doubler ne t'a pas embauché, tu ne lui dois rien et tu n'as pas "à faire tes preuves" comme tu dis. Détends toi

Si elle est mal lunée, ben tant pis, ca ne sera pas la 1ère ni la dernière, donc bon, essaie de ne pas t'en émouvoir.
Allez courage, tu as eu ton diplôme, donc tu as des capacités et au début c'est normal d'être débordée. Mais comme je l'ai dit la dernière fois, l'important c'est que tu finisses quand même par te sentir bien au boulot.
"Petit à petit, on va loin"
[Proverbe Péruvien]
Infirmière puéricultrice à la Réunion
[Proverbe Péruvien]
Infirmière puéricultrice à la Réunion
Re: Débuts difficiles dans la profession.
Tu es diplômée, tu es infirmière. Ne t'inquiète pas trop concernant l'attitude de l'ide qui te doublera. Dis toi juste que vous avez le même but : que tu sois opérationnelle le plus rapidement possible et que tu fasses correctement ton boulot !Oui mais 2 jours de doublure me semble peu... Je serais en 12h et le fait de devoir faire mes preuves aupres de l'ide qui me doublera me fait flipper un max. Et si elle n'est pas super tendre ou si elle est super carré? Ca va me rappeler de tres mauvais souvenirs de stagiaires! Et aussi en parlant de ca, je me demande si je vais reussir à passer du statut de stagiaire a celui de professionnelle car ca vient pas tout seul... Est ce que j'arriverais a prendre des initiatives comme ce que l'on me reprochait en tant que stagiaire?

J'ai été doublé sur 3 postes différents et cela c'est toujours bien passé malgré la grosse dose de stress... Et laisse toi le temps de prendre tes marques...
IDE 2009
Re: Débuts difficiles dans la profession.
Vos messages sont encourageants merci beaucoup!! Que me conseillez vous de faire pour destresser un peu? Ou comment puis je mieux aborder mon premier poste tant dans l'organisation que dans la theorie/pratique?
Mon stress est du egalement à mon age (20 ans et toutes mes dents!) et mon inexperience dans le monde du travail... Et aussi parce que j'ai jamais eu autant de patients a la fois et en etant seule au monde lol!
Je n'ai vraiment pas envie de daire de bourdes et surtout pas envie d'avoir la boule au ventre constamment!
Mon stress est du egalement à mon age (20 ans et toutes mes dents!) et mon inexperience dans le monde du travail... Et aussi parce que j'ai jamais eu autant de patients a la fois et en etant seule au monde lol!
Je n'ai vraiment pas envie de daire de bourdes et surtout pas envie d'avoir la boule au ventre constamment!
Infirmière fraichement diplomée le 23 juillet 2014
Re: Débuts difficiles dans la profession.
t'inquiète pas Orne, moi aussi, j ai commencé à 20 ans et demi, et y suis arrivée
tu trouveras tes marques,
tu trouveras tes marques,

Re: Débuts difficiles dans la profession.
Bonjour,
Je reviens donc sur ce post car l'heure fatidique approche... L'heure du premier jour de boulot seule! Je commence jeudi apres 2 jours de doublure (si peu..) pendant lesquels j'etais perdue de chez perdue sur l'organisation. Etant en 12h, nous sommes seule ide de 6h30 à 9h ou de 18h30 à 21h le soir pour 34 patients sur deux service SSR/USLD (bientot 40 car travaux).
Je me dis que pendant la journée je pourrais demander conseil a la seconde ide si ce n'est pas une urgence mais si ca l'est? Nous n'avons pas de telephone sur nous simplement les fixes qui se trouvent dans les offices ide donc si l'autre ide n'est pas dedans eb pause ou dans une chambre bah ca sonne dans le vide quoi. Donc dans l'urgence comment faire? C'est vraiment ma hantise du "je dois faire quoi si j'ai un arret cardiaque?" "Si un patient s'etouffe" ou n'importe quoi d'autre?
Ca me bouffe la vie, les veilles de mes doublures je n'avais pas du tout dormi et pourtant je n'etais pas seule! Alors je n'imagine pas jeudi et les autres jours...
Je reviens donc sur ce post car l'heure fatidique approche... L'heure du premier jour de boulot seule! Je commence jeudi apres 2 jours de doublure (si peu..) pendant lesquels j'etais perdue de chez perdue sur l'organisation. Etant en 12h, nous sommes seule ide de 6h30 à 9h ou de 18h30 à 21h le soir pour 34 patients sur deux service SSR/USLD (bientot 40 car travaux).
Je me dis que pendant la journée je pourrais demander conseil a la seconde ide si ce n'est pas une urgence mais si ca l'est? Nous n'avons pas de telephone sur nous simplement les fixes qui se trouvent dans les offices ide donc si l'autre ide n'est pas dedans eb pause ou dans une chambre bah ca sonne dans le vide quoi. Donc dans l'urgence comment faire? C'est vraiment ma hantise du "je dois faire quoi si j'ai un arret cardiaque?" "Si un patient s'etouffe" ou n'importe quoi d'autre?
Ca me bouffe la vie, les veilles de mes doublures je n'avais pas du tout dormi et pourtant je n'etais pas seule! Alors je n'imagine pas jeudi et les autres jours...
Infirmière fraichement diplomée le 23 juillet 2014
Re: Débuts difficiles dans la profession.
N'oublies pas que tu n'es pas complètement seule ! Il y a les AS aussi ! Tu peux te reposer un peu sur elles, pour tout ce qui est organisation et pour les habitudes du service. Pourquoi pas également pour les petites questions des patients dont tu n'auras pas la réponse...
Pour se qui est de la grosse urgence, de toute façon, tu rameutes tout le monde
Tu préviens, une AS t'aide pendant que la deuxième va chercher l'autre IDE ou le médecin et le chariot d'urgence !
Ça va aller....
(Je me rassure en même temps, je commence dans un nouveau service et nouvel hôpital lundi prochain, j'alterne actuellement entre
et
)
Pour se qui est de la grosse urgence, de toute façon, tu rameutes tout le monde

Ça va aller....
(Je me rassure en même temps, je commence dans un nouveau service et nouvel hôpital lundi prochain, j'alterne actuellement entre


IDE 2009
Re: Débuts difficiles dans la profession.
Bonjour Orne, je comprends ton stress mais t'inquiète pas ça ira.
Ok tu es jeune mais quelque soit l'âge on stress toujours sur un nouveau bouleau et c'est normal, on veut être au top du top pour pas être un boulet pour les autres.
Alors mon conseil: Respire un grand coup en gonflant bien le ventre, souffle et ... OUBLIE le regard des AUTRES.
Il faut tout simplement te recentrer sur toi, et ACCEPTER les choses. Oui tu es jeune tu as moins d'expérience que les autres, oui tu es DEBUTANTE et donc comme tous les débutants, tu galèreras car tu n'as pas encore trouvé ton organisation dans ce poste, et tu finiras certainement en retard les premiers jours. Mais c'est NORMAL. C'est toute la différence entre DEBUTANT et EXPERT. Sans doute qu'on te fera des réflexions, mais ces personnes auront sans doute oublié leur galères de départ...
Pour les urgences, tu y arriveras. Tu as ton diplôme, tu es donc COMPETENTE. Et surtout l'adrénaline de l'urgence te feras faire les bons gestes et donner les bonnes alertes.
Ne te mets pas la pression, c'est NORMAL d'avoir peur, c'est NORMAL de prendre du retard au début, de vouloir vérifier 50 fois la chose avant de la faire. Ca montre que tu as conscience de tes responsabilités. Mais avec le temps tu prendras de la confiance en toi, de l'expérience et tu feras les choses plus vite et tu auras beaucoup moins peur.
pour destresser, accepte donc la normalité des choses. Tu ne peux pas avoir l'expérience de quelqu'un qui a déjà une carrière et c'est normal. N'écoute pas les gens qui te mettront la pression. Les autres font toujours mieux c'est connu... et L,herbe est toujours plus verte ailleurs.
tu es IDE tu es diplomée tu es donc COMPETENTE mais tu es DEBUTANTE. Accepte le et tout se passera bien =) et tu progressera vite jusqu'à devenir un jour EXPERTE.
Bon courage =D
Ok tu es jeune mais quelque soit l'âge on stress toujours sur un nouveau bouleau et c'est normal, on veut être au top du top pour pas être un boulet pour les autres.
Alors mon conseil: Respire un grand coup en gonflant bien le ventre, souffle et ... OUBLIE le regard des AUTRES.
Il faut tout simplement te recentrer sur toi, et ACCEPTER les choses. Oui tu es jeune tu as moins d'expérience que les autres, oui tu es DEBUTANTE et donc comme tous les débutants, tu galèreras car tu n'as pas encore trouvé ton organisation dans ce poste, et tu finiras certainement en retard les premiers jours. Mais c'est NORMAL. C'est toute la différence entre DEBUTANT et EXPERT. Sans doute qu'on te fera des réflexions, mais ces personnes auront sans doute oublié leur galères de départ...
Pour les urgences, tu y arriveras. Tu as ton diplôme, tu es donc COMPETENTE. Et surtout l'adrénaline de l'urgence te feras faire les bons gestes et donner les bonnes alertes.
Ne te mets pas la pression, c'est NORMAL d'avoir peur, c'est NORMAL de prendre du retard au début, de vouloir vérifier 50 fois la chose avant de la faire. Ca montre que tu as conscience de tes responsabilités. Mais avec le temps tu prendras de la confiance en toi, de l'expérience et tu feras les choses plus vite et tu auras beaucoup moins peur.
pour destresser, accepte donc la normalité des choses. Tu ne peux pas avoir l'expérience de quelqu'un qui a déjà une carrière et c'est normal. N'écoute pas les gens qui te mettront la pression. Les autres font toujours mieux c'est connu... et L,herbe est toujours plus verte ailleurs.
tu es IDE tu es diplomée tu es donc COMPETENTE mais tu es DEBUTANTE. Accepte le et tout se passera bien =) et tu progressera vite jusqu'à devenir un jour EXPERTE.
Bon courage =D
Re: Débuts difficiles dans la profession.
Tu vas y arriver, COURAGE !
"Petit à petit, on va loin"
[Proverbe Péruvien]
Infirmière puéricultrice à la Réunion
[Proverbe Péruvien]
Infirmière puéricultrice à la Réunion
- gaetsmiley
- Régulier
- Messages : 43
- Inscription : 26 août 2009 07:02
Re: Débuts difficiles dans la profession.
Bonjour à tous,
Je remonte ce post pour vous faire part de mes débuts plus que chaotiques et remplis de doutes en tant que jeune DE !!
Diplômé fin décembre 2014, on m'a quasiment tout de suite proposé un contrat pour faire du domicile, chose que j'ai accepté immédiatement (en cette période de vaches maigres...). Non doublé, j'ai découvert au fur et à mesure l'organisation de la structure et certains soins que je n'avais pas pratiqué auparavant : charge de travail importante, patients lourds (beaucoup de soins palliatifs), familles difficiles à gérer...et la solitude d'un travail où le seul outil qui nous relie aux collègues et au médecin est un téléphone portable. Le stress au quotidien (j'avais l'impression d'être toujours dans l'insécurité) et de nombreuses nuits sans sommeil (je repassais en boucle mes journées) ont eu raison de moi... Je n'ai pas eu la force de continuer... Quelques semaines plus tard, on me propose d'effectuer une mission de courte durée dans un service d'urgences.
Plein de bonnes intentions, j'accepte. Je me persuade que je suis diplômé, que ces 3 années d'études se sont bien déroulées, qu'il faut juste un temps d'adaptation... Ce fut deux journées éprouvantes : ma lenteur, mon appréhension de tous les soins techniques (même un bilan sanguin, alors que j'en ai fait des dizaines et des dizaines...), les entrées-sorties des patients ... Toute cette effervescence permanente menace de me faire craquer plus d'une fois : je ne sais pas si je vais éclater en sanglots ou faire un malaise... Le stress me fait perdre mes moyens, me fait brasser de l'air, perdre mon sens de logique et de l'organisation...Je rentre chez moi épuisé mais ne trouve pas de repos. Je pense à mes oublis de la journée, à mes défauts de transmission, à mes prises en charge de qualité médiocre...Et je me dis : et si ce stress m'avait conduit à oublier quelque chose de très important ?? Dommageable pour la patient ? Quid de cette lenteur dont je n'arrive pas à me débarrasser et qui m'empêche d'être dans le tempo de l'hôpital...
A ce jour, je doute. Bien que cette reconversion ait été mûrement réfléchie, qu'aujourd'hui j'ai toujours autant de curiosité intellectuelle pour le métier et ai à coeur de prendre soin des patients que je croise, je n'ai plus confiance en moi...peur de râter un soin, peur d'être trop lent et de ne pas assurer, peur d'être trop stressé et de passer à côté d'un truc important. J'ai peur de perdre le plaisir que j'ai au fond de moi pour prendre soin des gens...
Si quelqu'un avait connu ce si grand stress paralysant et pouvait me faire part de la manière dont il/elle s'en est débarrassé, je crois que ça me serait utile....
Désolé pour le pavé, mais j'avais besoin de vider mon sac !!
Je remonte ce post pour vous faire part de mes débuts plus que chaotiques et remplis de doutes en tant que jeune DE !!
Diplômé fin décembre 2014, on m'a quasiment tout de suite proposé un contrat pour faire du domicile, chose que j'ai accepté immédiatement (en cette période de vaches maigres...). Non doublé, j'ai découvert au fur et à mesure l'organisation de la structure et certains soins que je n'avais pas pratiqué auparavant : charge de travail importante, patients lourds (beaucoup de soins palliatifs), familles difficiles à gérer...et la solitude d'un travail où le seul outil qui nous relie aux collègues et au médecin est un téléphone portable. Le stress au quotidien (j'avais l'impression d'être toujours dans l'insécurité) et de nombreuses nuits sans sommeil (je repassais en boucle mes journées) ont eu raison de moi... Je n'ai pas eu la force de continuer... Quelques semaines plus tard, on me propose d'effectuer une mission de courte durée dans un service d'urgences.
Plein de bonnes intentions, j'accepte. Je me persuade que je suis diplômé, que ces 3 années d'études se sont bien déroulées, qu'il faut juste un temps d'adaptation... Ce fut deux journées éprouvantes : ma lenteur, mon appréhension de tous les soins techniques (même un bilan sanguin, alors que j'en ai fait des dizaines et des dizaines...), les entrées-sorties des patients ... Toute cette effervescence permanente menace de me faire craquer plus d'une fois : je ne sais pas si je vais éclater en sanglots ou faire un malaise... Le stress me fait perdre mes moyens, me fait brasser de l'air, perdre mon sens de logique et de l'organisation...Je rentre chez moi épuisé mais ne trouve pas de repos. Je pense à mes oublis de la journée, à mes défauts de transmission, à mes prises en charge de qualité médiocre...Et je me dis : et si ce stress m'avait conduit à oublier quelque chose de très important ?? Dommageable pour la patient ? Quid de cette lenteur dont je n'arrive pas à me débarrasser et qui m'empêche d'être dans le tempo de l'hôpital...
A ce jour, je doute. Bien que cette reconversion ait été mûrement réfléchie, qu'aujourd'hui j'ai toujours autant de curiosité intellectuelle pour le métier et ai à coeur de prendre soin des patients que je croise, je n'ai plus confiance en moi...peur de râter un soin, peur d'être trop lent et de ne pas assurer, peur d'être trop stressé et de passer à côté d'un truc important. J'ai peur de perdre le plaisir que j'ai au fond de moi pour prendre soin des gens...
Si quelqu'un avait connu ce si grand stress paralysant et pouvait me faire part de la manière dont il/elle s'en est débarrassé, je crois que ça me serait utile....
Désolé pour le pavé, mais j'avais besoin de vider mon sac !!

- skikinoune
- VIP
- Messages : 2221
- Inscription : 31 mars 2005 19:10
Re: Débuts difficiles dans la profession.
Ton message m'a fait tellement de bien! Tu as mis des mots sur ce que j'ai vécu durant tout ce mois de janvier. Pour la petite histoire, je suis IDE depuis 5 ans. J'ai eu un cursus professionnel peu technique et ai décidé de devenir puéricultrice . Diplôme en poche depuis décembre dernier, on m'a proposé un poste où j'ai alterné durant un mois entre les urgences pedia, les post urgences et la néonat. Il n'y a pas un matin où je ne suis pas allée travailler sans avoir la boule au ventre. De trop lente, j'ai fini par me trouver incompétente au point de pleurer dans ma voiture parce que j'avais loupé la pose d'un cathlon. Pire encore, je devenais parano au point de penser que les collègues devaient me casser du sucre sur le dos tellement je suis nulle. Finalement, je n'ai pas renouvelé mon CDD, incapable de continuer un mois de plus.gaetsmiley a écrit : Plein de bonnes intentions, j'accepte. Je me persuade que je suis diplômé, que ces 3 années d'études se sont bien déroulées, qu'il faut juste un temps d'adaptation... Ce fut deux journées éprouvantes : ma lenteur, mon appréhension de tous les soins techniques (même un bilan sanguin, alors que j'en ai fait des dizaines et des dizaines...), les entrées-sorties des patients ... Toute cette effervescence permanente menace de me faire craquer plus d'une fois : je ne sais pas si je vais éclater en sanglots ou faire un malaise... Le stress me fait perdre mes moyens, me fait brasser de l'air, perdre mon sens de logique et de l'organisation...Je rentre chez moi épuisé mais ne trouve pas de repos. Je pense à mes oublis de la journée, à mes défauts de transmission, à mes prises en charge de qualité médiocre...Et je me dis : et si ce stress m'avait conduit à oublier quelque chose de très important ?? Dommageable pour la patient ? Quid de cette lenteur dont je n'arrive pas à me débarrasser et qui m'empêche d'être dans le tempo de l'hôpital...
A ce jour, je doute. Bien que cette reconversion ait été mûrement réfléchie, qu'aujourd'hui j'ai toujours autant de curiosité intellectuelle pour le métier et ai à coeur de prendre soin des patients que je croise, je n'ai plus confiance en moi...peur de râter un soin, peur d'être trop lent et de ne pas assurer, peur d'être trop stressé et de passer à côté d'un truc important. J'ai peur de perdre le plaisir que j'ai au fond de moi pour prendre soin des gens...
Si quelqu'un avait connu ce si grand stress paralysant et pouvait me faire part de la manière dont il/elle s'en est débarrassé, je crois que ça me serait utile....
Avec le recul, ce qui m'a manqué, c'est de me sentir en sécurité psychologiquement.
Déjà, c'était un CDD. Inconsciemment, tu ne fais pas partie de l'équipe donc tu ne t’intègres pas et n'est pas intégré. Du coup, impossible de trouver du soutien. Je ne te parle pas d'aide pour les soins techniques mais plus du besoin humain qu'on a d'évoquer ses difficultés avec certains patients ou les anecdotes qu'on aimerait partager.
Plus lente oui mais parce que j'ai brassé énormément à chercher le matériel, à lire les protocoles, à me perdre dans le DSI, à aller chercher des réponses sur les pathos que je ne connaissais pas.
Déstabilisée également car plus je stressai, moins j'étais efficace. A partir du moment où je n'avais plus confiance en moi, impossible d'envisager que ça puisse bien se passer...
Je n'avais jamais ressenti ça durant les 5 années qui ont précédé l'école de puèr mais j'ai toujours été en CDI et donc dans une perspective d'intégration et d’investissement à long terme.
En conclusion: tu es peux être quelqu'un comme moi qui a besoin de stabilité pour te sentir bien professionnellement. Ne te remets pas en question dans tes compétences. Tu verras que le jour où tu seras dans une situation de travail pérenne, tu trouveras tes marques.

On m'a dit c'est impossible...Alors je l'ai fait
IDE 2008
Puéricultrice 2014
IDE 2008
Puéricultrice 2014
- gaetsmiley
- Régulier
- Messages : 43
- Inscription : 26 août 2009 07:02
Re: Débuts difficiles dans la profession.
Merci Skikinoune de ton témoignage qui m'a permis d'entrevoir quelque chose à laquelle je n'avais pas pensé ! Bien que je ne l'avais jamais ressenti dans mes précédentes expériences professionnelles avant de commencer la formation IDE, peut-être ai je besoin comme tu le dis si bien d'une certaine stabilité professionnelle et de temps pour pouvoir m'investir et gagner confiance en moi ?!... Malheureusement, le contexte économique ne s'y prête pas du tout. On te demande d'être polyvalent, efficace et autonome d'emblée et être doublé une journée est un véritable luxe dont peu disposent dans ma région (les longs CDD ne sont pas légions dans ma région).... De ce que je peux voir sur le net et entendre de mes anciens collègues de promo, parmi les établissements où un accompagnement à la 1ère prise de poste est proposé figurent ceux de l'AP HP (doublé pendant quasi 1 mois pour beaucoup de services...). Ce "confort" relatif (car en dehors d'une vie parisienne hors de prix, il doit y avoir un certain nombre d'inconvénients ..) vaudrait-il la chandelle d'un déménagement pour 2-3 ans ? ....Cela me permettrait-il véritablement de gagner en confiance et estime et asseoir ma posture professionnelle ? ...grand questionnement !!
Re: Débuts difficiles dans la profession.
Bonjour,
En référence à votre post précédent, vous avez tout à fait cerner ce qu'il vous faut: un poste stable dans lequel vous pourrez acquérir de l'expérience et de la confiance.
A vous de choisir votre spécialité (chirurgie, médecine, bloc, pédiatrie, médecine du travail), etc
Il ne s'agit pas forcément d'aller à l'AP-HP.
Des établissements privés ou publics mettent en place parfois quelques jours de doublures. Il faut parler de ce point lors de l'entretien.
La posture professionnelle se gagne avec le temps. Chaque chose en son temps.
Bonne continuation
En référence à votre post précédent, vous avez tout à fait cerner ce qu'il vous faut: un poste stable dans lequel vous pourrez acquérir de l'expérience et de la confiance.
A vous de choisir votre spécialité (chirurgie, médecine, bloc, pédiatrie, médecine du travail), etc
Il ne s'agit pas forcément d'aller à l'AP-HP.
Des établissements privés ou publics mettent en place parfois quelques jours de doublures. Il faut parler de ce point lors de l'entretien.
La posture professionnelle se gagne avec le temps. Chaque chose en son temps.
Bonne continuation
Re: Débuts difficiles dans la profession.
Je vous conseille le livre de Patricia Benner : De novice à expert.
Il parle très bien du processus de professionnalisation.
Et surtout parce qu'on peut s'y retrouver à différents niveaux. Lorsqu'on était étudiant, nous avons aussi été l'étudiant novice, puis l'étudiant confirmé qui trouve les stratégies d'adaptation, sait où chercher les informations, auprès de qui, ... Et par la suite, on retrouve les mêmes stades d'évolution lorsqu'on débute dans la profession, quoique je dirais même lorsque l'on prend un poste dans un service X, lorsque nous sommes intérimaires, etc etc.
C'était un livre qui m'avait servi pour mon mémoire et qui permet de prendre du recul, de dédramatiser un peu les choses... Je ne dis pas qu'il faut se cacher derrière le "Je suis novice" bien sur. Mais je pense que connaître les étapes, les identifier permet de ne pas les griller, et de ne pas se casser la figure en pensant qu'au bout d'un mois, nous sommes hyper-efficace.
En fait, je trouve que ce livre nous enseigne l'Humilité.
De toute façon, nous apprenons chaque jour même pour quelqu'un qui a 5 ans d'exercice sur le même poste, dans le même service, il y aura toujours quelque chose à actualiser, parce que si vous ne bougez pas, les pratiques, les démarches, les relations, les personnes, les statuts, tout cela bouge autour. (Et tant mieux, ça nous pousse à réfléchir, à penser notre métier aussi, à nous remettre en question professionnellement ET personnellement.)
Enfin bref, c'est un livre intéressant.
(D'ailleurs, je me rends compte qu'il n'est plus tout jeune, vingt ans déjà, mais il nous parle toujours et parlera toujours à ceux qui se questionnent et ne se reposent pas sur des "acquis")
Pour en savoir plus :
http://www.sideralsante.fr/bibliotheque/benner.pdf
http://www.infiressources.ca/fer/depotd ... ertise.pdf
Il parle très bien du processus de professionnalisation.
Et surtout parce qu'on peut s'y retrouver à différents niveaux. Lorsqu'on était étudiant, nous avons aussi été l'étudiant novice, puis l'étudiant confirmé qui trouve les stratégies d'adaptation, sait où chercher les informations, auprès de qui, ... Et par la suite, on retrouve les mêmes stades d'évolution lorsqu'on débute dans la profession, quoique je dirais même lorsque l'on prend un poste dans un service X, lorsque nous sommes intérimaires, etc etc.
C'était un livre qui m'avait servi pour mon mémoire et qui permet de prendre du recul, de dédramatiser un peu les choses... Je ne dis pas qu'il faut se cacher derrière le "Je suis novice" bien sur. Mais je pense que connaître les étapes, les identifier permet de ne pas les griller, et de ne pas se casser la figure en pensant qu'au bout d'un mois, nous sommes hyper-efficace.
En fait, je trouve que ce livre nous enseigne l'Humilité.
De toute façon, nous apprenons chaque jour même pour quelqu'un qui a 5 ans d'exercice sur le même poste, dans le même service, il y aura toujours quelque chose à actualiser, parce que si vous ne bougez pas, les pratiques, les démarches, les relations, les personnes, les statuts, tout cela bouge autour. (Et tant mieux, ça nous pousse à réfléchir, à penser notre métier aussi, à nous remettre en question professionnellement ET personnellement.)
Enfin bref, c'est un livre intéressant.
(D'ailleurs, je me rends compte qu'il n'est plus tout jeune, vingt ans déjà, mais il nous parle toujours et parlera toujours à ceux qui se questionnent et ne se reposent pas sur des "acquis")
Pour en savoir plus :
http://www.sideralsante.fr/bibliotheque/benner.pdf
http://www.infiressources.ca/fer/depotd ... ertise.pdf
Re: Débuts difficiles dans la profession.
Comme ce post me fait du bien ! Je vous lis, et je lis tout ce que je ressens depuis mon arrivée dans le métier.
Toutes ces nuits à se repasser la journée en boucle, à chercher quelle erreur j'aurais pu faire et à trouver des erreurs de transmissions, des oublis administratifs, à avoir envie à 3h du matin d'appeler sa collègue de nuit pour s'excuser d'avoir oublier de ranger le chariot, d'avoir peur de passer pour une fille "brouillon" alors qu'on fait tout pour faire tout le mieux possible, d'avoir l'impression de faire les choses très consciencieusement, mais de toujours oublier un petit truc, un petit détail ... Demander à ses collègues de nous dire tout ce qui ne va pas, de tout écrire sur un papier, en rouge, en fluo, en encadré et ne plus rien comprendre à la fin de la journée. Rentrer avec le cerveau en bouillie, mais chercher encore le soir des renseignements sur des pathologies, des examens en se demandant comment nos collègues font pour tout savoir. J'ai pas trop la boule au ventre quand j'y vais, plutôt quand je rentre d'avoir laissé qqchose en suspens, ou oublier qqchose d'important, ou de mettre des batons dans les roues de la collegue qui renprend.
Toutes ces nuits à se repasser la journée en boucle, à chercher quelle erreur j'aurais pu faire et à trouver des erreurs de transmissions, des oublis administratifs, à avoir envie à 3h du matin d'appeler sa collègue de nuit pour s'excuser d'avoir oublier de ranger le chariot, d'avoir peur de passer pour une fille "brouillon" alors qu'on fait tout pour faire tout le mieux possible, d'avoir l'impression de faire les choses très consciencieusement, mais de toujours oublier un petit truc, un petit détail ... Demander à ses collègues de nous dire tout ce qui ne va pas, de tout écrire sur un papier, en rouge, en fluo, en encadré et ne plus rien comprendre à la fin de la journée. Rentrer avec le cerveau en bouillie, mais chercher encore le soir des renseignements sur des pathologies, des examens en se demandant comment nos collègues font pour tout savoir. J'ai pas trop la boule au ventre quand j'y vais, plutôt quand je rentre d'avoir laissé qqchose en suspens, ou oublier qqchose d'important, ou de mettre des batons dans les roues de la collegue qui renprend.