surdosage morphine

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redocioc
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Message par redocioc »

les standards de titration à la morphine sont les suivant:

1mg kG (du patient) par 24h et par voie orale.

exemple: un patient de 60kg pourra avoir 60mg de morphine per os/24h

si la titration est faite avec une morphine libeartion immediate, ce qui est fortement recommandé, il faut donc diviser par 6 la dose des 24h, puisque la morphine LI fait effet pdt 4h.

votre patient de 60kg pourra avoir 60/6, donc des bolus ou interdose de 10mg per os ttes les 4 heures.

ensuite, l'equivalensce est:

per os= 1/2 scut IM = 1/3 IV

le patient de 60kg pourra avoir 10/2, soit 5mg en scut, ou 10/3 soit 3.33 mg IV, à renouveller toutes les 4h

pour les personnes agées et insufisantes rénales, il est vivement conseillé de partir avec une dose de moitier pour commencer et à réévaluer afin de monter les doses si ladouleurs n'est pas soulagée.
Steph3337
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Re: surdosage morphine

Message par Steph3337 »

Bonjour,

Selon le dernier message de redocioc, quelle quantité de morphine ss-cutanée faut-il donner à un patient de plus de 80 ans en insuffisance rénale et hépatique que n'en a jamais pris (même par voie oral) auparavant?

Merci
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lafolldingue
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Re: surdosage morphine

Message par lafolldingue »

Il a indiqué qu'il fallait diviser par 2. Les calculs précédents
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Leopold Anasthase
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Re: surdosage morphine

Message par Leopold Anasthase »

Ça existe encore, la morphine sous-cut ? Faire une injection qui fait mal pour prendre en charge la douleur ?
Steph3337
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Re: surdosage morphine

Message par Steph3337 »

Leopold Anasthase a écrit :Ça existe encore, la morphine sous-cut ? Faire une injection qui fait mal pour prendre en charge la douleur ?

oui si la personne ne peut plus avaler (enfin si les médecins prétendent qu'elle ne peut plus avaler...ce qu'il n'est pas toujours le cas)
Sinon il reste par voie veineuse?
Steph3337
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Re: surdosage morphine

Message par Steph3337 »

Et j'avais également entendu qu'il ne fallait pas donner de la morphine en ss-cutanée ou en IV si la personne n'en n'avait jamais pris per os?
caqui13
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Re: surdosage morphine

Message par caqui13 »

Steph3337 a écrit :Et j'avais également entendu qu'il ne fallait pas donner de la morphine en ss-cutanée ou en IV si la personne n'en n'avait jamais pris per os?
Alors celle la , je me demande d ou tu la sors ?
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lafolldingue
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Re: surdosage morphine

Message par lafolldingue »

La morphine sc est régulièrement administrée en sc dans le service où je suis. Mais dans le cadre de soins palliatifs, en IVSE.
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nuage012
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Re: surdosage morphine

Message par nuage012 »

Steph3337 a écrit :Bonjour,

Selon le dernier message de redocioc, quelle quantité de morphine ss-cutanée faut-il donner à un patient de plus de 80 ans en insuffisance rénale et hépatique que n'en a jamais pris (même par voie oral) auparavant?

Merci
Au médecin de se démerd...
Il existe nombre de supports écrits qui donnent des équivalences entre différents morphiniques selon leur voie d'administration. Les pharmaciens sont là pour les aider au besoin.

Par contre du point point de vue infirmier , je dirais 2 choses :

- Demander dès le début et clairement au médecin comment il envisage sa prescription de morphine. Contexte palliatif ou non ? Et si palliatif , accepte t'il ou non un surdosage éventuellement fatal si celui ci permet une sédation de la douleur ?

- morphine et insuffisance rénale, ça ne fait pas bon ménage. Lorsque je travaillais en uro-néphro , c'était la "guerre" entre anesthésistes et néphrologues. En effet les anesth prescrivaient de la morphine lorsqu'ils n'avaient pas d'autre choix et les néphro passaient par derrière pour annuler la prescription. J'ai vu des surdosages de morphine chez des insuffisants rénaux avec de minuscules doses de 5 ou 10 mg par jour . Le patient n'élimine plus du tout , il cumule les doses et au bout de 48h/72h , le surdosage arrive de manière massive. Et hop, dialyse en urgence pour le récupérer et néphrologue qui hurle !!!! Avec toujours la même question : laisser souffrir et vivre à tout prix ? Ne plus souffrir et risquer de mourir ?

Donc à nous d'adapter notre surveillance et dans le cas des inssuf rénaux , je dirais qu'il faut être hyper vigilants, le surdosage n'arrive pas à la première prise mais à cause du cumul. Et ne pas oublier que pas mal de personnes âgées ont plus ou moins une insuff rénale pas forcement diagnostiquée.

Maintenant que je suis en libéral , je vois que les généralistes introduisent de manière très prudente les morphiniques chez les sujets âgés. Ils préfèrent que la patient n'habite pas seul , prescrivent des passages infirmiers lors de la mise en place du traitement ou alors demandent une courte hospit pour introduction des morphiniques.
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Re: surdosage morphine

Message par Maximousse1989 »

Leopold Anasthase a écrit :Ça existe encore, la morphine sous-cut ? Faire une injection qui fait mal pour prendre en charge la douleur ?
Oui ça existe toujours, notamment en gériatrie pour les patients qui ne peuvent pas prendre per os et sont soit en fin de vie soit douloureux pendant les mobilisations et soins.

Quand il est nécessaire d'administrer fréquemment de la morphine par voie SC nous avons fréquemment recours à la pose d'un site sous-cutané (KT laissé en place en sous-cut + valve), ce qui permet d'injecter sans piquer.

Très fréquent dans les situations de soins palliatifs.

Dans de telles situations nous avons également souvent recours aux morphiniques administrés par SE, mais en SC.

Le SCSE c'est vraiment quelque chose que j'ai découvert en gériatrie lors de mes premières prises en charge palliatives.
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Lenalan
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Re: surdosage morphine

Message par Lenalan »

Oui en gériatrie/soins palliatifs on fait souvent la morphine en SCSE sur cathéter (qui peut rester en place jusqu'à 96h donc on ne repique pas à tout va) et même parfois 2 SE morphine/hypnovel. Ils sont même très rarement piqués en IV (capital souvent catastrophique).
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Re: surdosage morphine

Message par Leopold Anasthase »

nuage012 a écrit :[...] je vois que les généralistes introduisent de manière très prudente les morphiniques chez les sujets âgés. Ils préfèrent que la patient n'habite pas seul , prescrivent des passages infirmiers lors de la mise en place du traitement ou alors demandent une courte hospit pour introduction des morphiniques.
Voilà un bon résumé de l'essentiel : la prudence. Nous ne sommes pas tous pareil, nous n'avons pas tous mal de la même façon, nous ne recherchons pas tous les mêmes effets antalgiques...

Nous le constatons tous les jours, les effets de la morphine sont différents d'un patient à un autre. C'est ce qui justifie la titration (administrer de petites doses successives et observer les effets).

Il existe de nombreuses formes de morphiniques pour la prise en charge de la douleur, qui diffèrent par la forme d'administration et la durée d'action. En étant attentif aux problèmes posés, en utilisant les recommandations, en faisant appel à des personnes ressources, il est possible de trouver une façon de faire qui soit adaptée.

Merci pour les informations sur la morphine administrée en sous-cutanée et au pousse-seringue en sous-cutanée. Mon expérience avec les injections sous-cutanées continues (perfusion et pousse-seringue) est très limitée.
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Re: surdosage morphine

Message par Estienne »

J'ai lu avec attention ce sujet et m'étonne toujours du mélange des genres dans certain post (j'insiste sur le certain et ne remets pas en cause l'ensemble des messages). S'interroger sur la surveillance d'un TTT, la cohérence de la posologie et le risque de surdosage, son objectif thérapeutique, on est bien dans le rôle infirmier. Mais le choix du type de traitement (SC, IV, patch ou per os), sa forme, sa voie d'administration, la posologie adaptée au regard de la pathologie et du patient, c'est me semble t-il purement médical et du ressort du médecin prescripteur. Alors c'est bien de se questionner mais il y a des réponses qui sont données ici par des infirmiers alors que seul un médecin serait compétent en la matière. Exemple, peut on parler d'insuffisance rénale comme s'il n'en existait qu'un type? Mr X est IR, oui et alors, à quel degré? Quand à la PEC dans un contexte de soins palliatif, cela ne doit il pas être une décision collégiale, avec consultations des proches et de l'équipe, le médecin prenant in fine l'ultime décision sous sa responsabilités. Le respect est à double sens, donc je demande au médecin de respecter mes compétences comme je respecte les siennes. Le respect de notre profession commence aussi par là, éviter le mélange des genres. Un IDE n'est pas un sous/pseudo médical, mais un para médical avec des compétences dans le domaine social et les relations humaines qui peuvent être complémentaires et supérieures à celles du personnel médicale. Restons à notre place et cultivons notre différence, c'est notre force. A vouloir jouer les p'tit médecins, on à tout à perdre.
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Re: surdosage morphine

Message par Leopold Anasthase »

Estienne a écrit :Mais le choix du type de traitement (SC, IV, patch ou per os), sa forme, sa voie d'administration, la posologie adaptée au regard de la pathologie et du patient, c'est me semble t-il purement médical et du ressort du médecin prescripteur.
Fort heureusement, il y a des médecins prescripteurs qui savent que les infirmier(e)s ont des connaissances, peuvent avoir de bonnes idées, peuvent suggérer un diagnostic... Et fort heureusement, il y a des infirmier(e)s qui savent suggérer au médecin des voies d'administration, des posologies, des interactions médicamenteuses, voire suggérer des diagnostics aux médecins.

On peut faire toute sa carrière d'infirmier(e) sans se préoccuper de la justesse des diagnostics et des prescriptions, en se bornant à un rôle d'exécutant(e). Je vois deux raisons pour nous pousser à nous intéresser aux maladies, à la physiopathologie, aux signes, aux symptômes, aux syndromes, aux diagnostics, aux médicaments, aux indications, aux posologies, aux voies d'administration :

-on s'emmerde moins ;

-il se peut que dans sa carrière, on repère des erreurs et on évite qu'elles ne portent préjudice aux patients.
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lafolldingue
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Re: surdosage morphine

Message par lafolldingue »

Ooh oui et des erreurs il y en a!
Certains veulent approfondir leurs connaissances. Il n'est pas question de jouer au petit médecin mais de comprendre le soin et ses conditions. En effet celà permet entre autre de repérer des erreurs possibles.
Pour ce qui est du soin palliatif... on ne parle pas là de la sédation, mais du traitement antalgique. Un patient peut très bien être mis sous morphine ivse en sous cut, sans partir sur la concertation collégiale! On se trompe de débat là. Et encore il y a sédation et sédation...
Si j'ai un patient dont le pronostic est assez précaire, que je le vois inconfortable, douloureux, agité ou angoissé, je ne vais pas attendre la "concertation collégiale" pour demander un peu d'hypno en sous cut pour l'apaiser. L'urgence c'est le patient...
Et là encore je suggère au médecin qui ne connait pas le patient, une thérapeutique... pourtant je ne suis pas médecin. Et c'st grace à cette complémentarité qu'on arrive à un travail d'équipe de qualité!!!
#cuicuilesptitsoiseaux
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