COVID19 Votre vécu quotidien
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Re: COVID19 Votre vécu quotidien
Ça commence à se calmer, mon service de réanimation commence doucement à se vider. Moins d'entrées par les urgences également, et les patients en secteur Covid sont plutôt stables !mariet6 a écrit :toujours aussi tendu à l'est ou bien ?
Nous restons sur nos gardes, car nous redoutons un 2ème pic au vu du nombre de personne qui ne respectent pas le confinement par ces belles journées de printemps

IDE cuvée 2012
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Re: COVID19 Votre vécu quotidien
tant mieux si ça se calme. Je pense à mes collègues d'ehpad qui ont du gérer le pallia et faire les injections midazolam... ça doit être dramatique à faire sur des résidents que l'on suit depuis longtemps et que l'on connait...
oui des nouveaux symptomes tous les jours... respi neuro digestifs cutanés...
bon courage à tous. Espérons que le virus ne supporte pas la chaleur et que au moins ça nous règle une partie du problème...
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Re: COVID19 Votre vécu quotidien
Et encore vous avez la chance de pouvoir encore utiliser du midazolammariet6 a écrit :tant mieux si ça se calme. Je pense à mes collègues d'ehpad qui ont du gérer le pallia et faire les injections midazolam... ça doit être dramatique à faire sur des résidents que l'on suit depuis longtemps et que l'on connait...
oui des nouveaux symptomes tous les jours... respi neuro digestifs cutanés...
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Réserviste SSA
future IADE, c'est reparti pour 2 ans d'école !
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Re: COVID19 Votre vécu quotidien
IdE 1985, doit on comprendre une vieille aigrie des CHU ? Vu votre attaque gratuite contre ce témoignage, c'est a supposer....caqui13 a écrit :
Dis moi dans quelle clinique tu es , que je ne vienne surtout pas chez toi .
Je suppose que tu es dans le privé et 1 an de DE et tu te permets de critiquer une sommité mondiale .
Guérir parfois, soulager souvent, consoler toujours.
Re: COVID19 Votre vécu quotidien
Si tu allais te promener , pour voir le temps qu il fait , au lieu de l ouvrir pour dire ne rien dire ....pousse-verte a écrit :IdE 1985, doit on comprendre une vieille aigrie des CHU ? Vu votre attaque gratuite contre ce témoignage, c'est a supposer....caqui13 a écrit :
Dis moi dans quelle clinique tu es , que je ne vienne surtout pas chez toi .
Je suppose que tu es dans le privé et 1 an de DE et tu te permets de critiquer une sommité mondiale .
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Re: COVID19 Votre vécu quotidien
Bonsoir, je suis AS en SC digestif dans un CHU. Je suis en arrêt depuis le 14 mars car je suis sous immunosuppresseur en traitement de fond d une PR, j ai en plus un prb pulmonaire. A mon grand étonnement la médecine du travail m a dit (mail a l appui) que j étais apte pour reprendre le travail avec qq précautions à prendre (masques chirurgicaux) et ne pas prendre en charge de patients covid.
Quand sait on qu un patient est potentiellement porteur du covid?? Quand la plupart sont insymptomatiques!
Que dois je faire ?
Quand sait on qu un patient est potentiellement porteur du covid?? Quand la plupart sont insymptomatiques!
Que dois je faire ?
Re: COVID19 Votre vécu quotidien
A l APHM , tout le personnel a ' risque 'reste a sa maison ......;Jeanmichel81 a écrit :Bonsoir, je suis AS en SC digestif dans un CHU. Je suis en arrêt depuis le 14 mars car je suis sous immunosuppresseur en traitement de fond d une PR, j ai en plus un prb pulmonaire. A mon grand étonnement la médecine du travail m a dit (mail a l appui) que j étais apte pour reprendre le travail avec qq précautions à prendre (masques chirurgicaux) et ne pas prendre en charge de patients covid.
Quand sait on qu un patient est potentiellement porteur du covid?? Quand la plupart sont insymptomatiques!
Que dois je faire ?
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Re: COVID19 Votre vécu quotidien
Bonsoir, je serais dans cette situation là je prolongerais mon arrêt...Jeanmichel81 a écrit :Bonsoir, je suis AS en SC digestif dans un CHU. Je suis en arrêt depuis le 14 mars car je suis sous immunosuppresseur en traitement de fond d une PR, j ai en plus un prb pulmonaire. A mon grand étonnement la médecine du travail m a dit (mail a l appui) que j étais apte pour reprendre le travail avec qq précautions à prendre (masques chirurgicaux) et ne pas prendre en charge de patients covid.
Quand sait on qu un patient est potentiellement porteur du covid?? Quand la plupart sont insymptomatiques!
Que dois je faire ?
Je bosse en chirurgie digestive et uro et pourtant je me suis baladée avec un masque chirurgical pendant 2 jours dans la chambre d'une patiente qui allait bien puis qui a decompensé brutalement. Finalement le surlendemain on a appris quelle était positive. Du coup on a pris les mesures mais le mal était fait. Sept jours plus tard j'ai déclaré les symptômes du covid et j'ai été arrêtée 3 semaines, je reprends demain. Donc il suffit d'un patient non suspecté a la base ou asymptomatique et la machine est lancée.
J'ai beaucoup hésité a me mettre en arrêt quand tout a commencé puisque j'ai subi deux grosses interventions en juin et octobre, une semaine de réa à la clê, mais je ne me voyais pas ne pas aller travailler. Mais je savais que mes défenses immunitaires n'étaient pas au top et ça n'a pas manqué. Donc franchement, il faut se protéger au maximum. Vraiment!
IDE 2016 en chirurgie digestive et urologique
S1 : Médecine interne - S2 : SSIAD
S3 : Clinique psychiatrique - S4 : Maternité
S5 : SSR - S6 : Urgences, Chirurgie oncologique
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Re: COVID19 Votre vécu quotidien
Je valide... nous arrivons sur la fin de notre stock de Midazolam ! En service de réanimation c'est quand même un comble au vu du nombre de patients sédatés ventiléslafolldingue a écrit :Et encore vous avez la chance de pouvoir encore utiliser du midazolammariet6 a écrit :tant mieux si ça se calme. Je pense à mes collègues d'ehpad qui ont du gérer le pallia et faire les injections midazolam... ça doit être dramatique à faire sur des résidents que l'on suit depuis longtemps et que l'on connait...
oui des nouveaux symptomes tous les jours... respi neuro digestifs cutanés...
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Re: COVID19 Votre vécu quotidien
et maintenant on parle de signes cardiaquescosmos a écrit :Oui, les faux négatifs existent.....
Avez-vous vu les nouveaux symptômes ?
Lésions cutanées, urticaire, engelures.....
engelures......
"Le psychiatre sait tt et ne fait rien, le chirurgien ne sait rien ms fait tt, le dermatologue ne sait rien et ne fait rien, le médecin légiste sait tout, mais un jour trop tard"
Re: COVID19 Votre vécu quotidien
IDE en ehpad publique de 120 lits à Paris . Après avoir réussi à éviter la contamination pendant 3 semaines grâce à une excellente gestion de la direction et une mobilisation massive des collègues et du personnel tout entier, nous n'avons malheureusement pas pu échapper à ce p**** de virus ...
Pour le moment on compte une quinzaine de résidents testés + . Notre unité covid est pleine ... Un seul étage a pour le moment été touché - l'unité protégée...avec des déambulants et des déments ...
Nous avons commencé les tests massifs depuis quelques jours . PCR et sérologie . nous avions déjà commencé les PCR depuis 15 jours .
Nous pensons que le virus est entré suite à un retour d' hospitalisation ...
Nous commençons à manquer de mains ... entre épuisements des soignants et ceux testés + à la maison ..
Pas de dégradation massive de l'état des résidents touchés .
On croise les doigts ... les prochains jours seront probablement les plus difficiles et le pire est à venir . Voilà voilà.
Pour le moment on compte une quinzaine de résidents testés + . Notre unité covid est pleine ... Un seul étage a pour le moment été touché - l'unité protégée...avec des déambulants et des déments ...
Nous avons commencé les tests massifs depuis quelques jours . PCR et sérologie . nous avions déjà commencé les PCR depuis 15 jours .
Nous pensons que le virus est entré suite à un retour d' hospitalisation ...
Nous commençons à manquer de mains ... entre épuisements des soignants et ceux testés + à la maison ..
Pas de dégradation massive de l'état des résidents touchés .
On croise les doigts ... les prochains jours seront probablement les plus difficiles et le pire est à venir . Voilà voilà.
IDE en EHPAD - "“Il faut bien que vieillesse se passe." ©A.Camus -
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Re: COVID19 Votre vécu quotidien
Bonjour. Je travaille en hémodialyse, depuis le début du confinement j’ai eu de gros problèmes de garde pour mes enfants les samedis et jour fériés. En effet la mairie a mis en place un système de garde la semaine mais refuse de le faire 1 samedi sur 2 et les jours fériés. J’ai essayé de faire des échanges à l’amiable avec mes collègues qui étaient prête à accepter, cela a été refusé par ma cadre car elle veut pas que je ne fasse aucun samedi, me dit que ce n’est pas équitable. Donc j’ai cherché des moyens de gardes alternatifs à l’aide de la caf, on me propose une assistante maternelle ou baby sitter mais je vais devoir payer plus cher que ma journée de travail. J’en ai parlé avec ma drh qui refuse de me mettre en arrêt me disant qu’il faut que je prenne l’assistante maternelle que je ne connais pas et qu’au vu de la situation je peux faire cet effort. Donc venir bosser gratos et encore faut que je paye un peu en plus (3 enfants dont 2 de plus de 6 ans donc garde plein pot) est ce acceptable ? Les chefs ont un discours tellement culpabilisant que je ne sais plus quoi penser et je n’arrête pas de me remettre en question. Est ce que quelqu’un aurait ce genre de problème. Je demande que ça de faire mon travail et dans ces conditions je trouve pas trop ça logique. Je précise qu’on est un couple de soignants donc les week-ends c’est un réel problème.
Merci d’avance et surtout dites moi si vous avez le même problème.
Bonne journée et bon courage à toutes.
Merci d’avance et surtout dites moi si vous avez le même problème.
Bonne journée et bon courage à toutes.
Re: COVID19 Votre vécu quotidien
IDE en epahd dans le SUD de la France
Nous pensions que l'on allait y échapper. Malheureusement le seul test que nous avions fait plus par acquis de conscience que confirmer le covid a été dépisté positif chez un résident. De plus ce dernier est déambulant et donc je vous dis pas le bordel.
Le jour même nous avons testé tous les résidents et le personnel. ( une partie) ;
Niveau résident : 5 pour le moment ont été dépisté positif ( et nous aurons le reste lundi). Mais sans vraiment de signes apparents. et tous dans le même étage ( les déambulant) tout comme le post précédents.
Et niveau salarié : 2 ( AS) .
Donc on sait pas vraiment comment va se dérouler les prochains jours et je vous avoue que voir ces personnes partir l'un après l'autre risque d'être assez choquant et surtout me fait de la peine pour les familles.
Nous pensions que l'on allait y échapper. Malheureusement le seul test que nous avions fait plus par acquis de conscience que confirmer le covid a été dépisté positif chez un résident. De plus ce dernier est déambulant et donc je vous dis pas le bordel.
Le jour même nous avons testé tous les résidents et le personnel. ( une partie) ;
Niveau résident : 5 pour le moment ont été dépisté positif ( et nous aurons le reste lundi). Mais sans vraiment de signes apparents. et tous dans le même étage ( les déambulant) tout comme le post précédents.
Et niveau salarié : 2 ( AS) .
Donc on sait pas vraiment comment va se dérouler les prochains jours et je vous avoue que voir ces personnes partir l'un après l'autre risque d'être assez choquant et surtout me fait de la peine pour les familles.
2013-1016 = Belgique
Re: COVID19 Votre vécu quotidien
ça va être un vrai traumatisme, c'est affreuxchira a écrit :IDE en epahd dans le SUD de la France
Nous pensions que l'on allait y échapper. Malheureusement le seul test que nous avions fait plus par acquis de conscience que confirmer le covid a été dépisté positif chez un résident. De plus ce dernier est déambulant et donc je vous dis pas le bordel.
Le jour même nous avons testé tous les résidents et le personnel. ( une partie) ;
Niveau résident : 5 pour le moment ont été dépisté positif ( et nous aurons le reste lundi). Mais sans vraiment de signes apparents. et tous dans le même étage ( les déambulant) tout comme le post précédents.
Et niveau salarié : 2 ( AS) .
Donc on sait pas vraiment comment va se dérouler les prochains jours et je vous avoue que voir ces personnes partir l'un après l'autre risque d'être assez choquant et surtout me fait de la peine pour les familles.


Infirmière DE 2016 En EHPAD
Aide-Soignante DE 2004 En EHPAD
Aide-Soignante DE 2004 En EHPAD
- Maximousse1989
- Insatiable
- Messages : 409
- Inscription : 10 juil. 2016 20:42
Re: COVID19 Votre vécu quotidien
Bonjour tout le monde,
Je suis dans un hôpital essentiellement Gériatrique, nous avons un étage entier dédié aux personnes âgées en phase aigue du COVID et trois autres étages partiellement ou totalement convertis en SSR post COVID (patients toujours potentiellement contagieux).
À l'heure actuelle je note enfin une véritable amélioration, nous avons de moins en moins d'admissions pour COVID et presque plus de contaminations...ouf!
Malheureusement, entre la mi-mars et aujourd'hui nous avons vraiment eu chaud:
-Les EPI ont posé et posent encore problème : matériel inadapté, en quantités insuffisantes, informations contradictoires et parcellaires, il y a beaucoup de colère liée à une communication assez catastrophique de l'équipe d'hygiène et d'une partie de notre hiérarchie.
De nombreuses collègues ont été contaminées, heureusement sans formes graves.
À mon niveau j'en veux beaucoup à ma cadre, quand on a une IDE qui est complètement HS à 39,5 et qu'on le sait on ne la laisse pas travailler, COVID ou pas COVID, c'est un coup à contaminer les patients...ça n'a pas loupé.
-La reconversion totale ou partielle d'unités gériatriques généralistes en unités COVID a été difficile dans un premier temps car nous avons été dépassés par la masse de travail, compliquée par le manque de matériel...
Même si je suis dans un service étiqueté SSR nous accueillons aussi des personnes en soins palliatifs et globalement des gens très fragiles, qui nécessitent une prise en charge véritablement adaptée et chronophage, jongler entre tout cela ne fut pas simple.
De plus il a fallu prendre des décisions difficiles concernant certains patients (déambulants, ne pouvant pas respecter les fameux gestes barrières et se mettant donc en danger ainsi que les autres).
Certaines personnes ont donc été contentionnées et/ou sédatées pour éviter la propagation du virus, avec tous les effets négatifs que cela engendre sur l'état général de ces personnes
Je vois mal comment nous aurions pu faire autrement, néanmoins ça a été un cas de conscience.
Beaucoup de stress, beaucoup de fatigue psychique, de soucis pour dormir et couper avec tout ça.
Heureusement, tout n'est pas noir:
-Il y a eu des prises d'initiatives diverses et pertinentes pour s'adapter à une situation dont personne n'avait vraiment l'expérience, les exemples sont très nombreux.
Globalement nos médecins se sont déchiré, notamment notre médecin chef par intérim, toujours sur le pont pour informer les équipes, s'enquérir des difficultés à tous les niveaux, trouver des solutions pour organiser ou ré-organiser, le tout en plus de la prise en charge de ses patients, il s'est surpassé.
Certains cadres ont également déployé des trésors d'ingéniosité pour obtenir du matériel, répondre aux interrogations (et aux peurs) des soignants, alors qu'il s'agissait parfois de remplaçants ne connaissant pas forcément le CH.
-Nous avons également reçu de nombreux renforts IDE/AS, qu'il s'agissent de volontariat ou de réquisitions, et heureusement parce qu'on était en train de craquer.
Ces collègues ont des parcours de toute sorte, parfois très éloignés de la gériatrie (IBODE, puer, pédiatrie, etc) et malheureusement rien n'a été prévu pour les intégrer proprement, au départ elles ont même été baladées d'unité en unité, avant que nous insistions pour les "fixer" autant que faire se peut.
Certaines ont donc assez mal vécu le début de cette période de renfort, allant jusqu'à douter de leurs compétences et de leur capacité à être utiles.
Pour ma part je leur tire mon chapeau, toutes étaient très motivées, désireuses de faire les choses bien et franchement elles ont assuré, vraiment.
-Il y a eu de nombreuses initiatives bienvenues, par exemple, afin de ne pas rompre le contact avec les familles, les ergothérapeutes (en activité réduite depuis le début de la crise) se sont chargées d'organiser des visio-conférences.
Cela peut paraître secondaire mais ce n'est pas du tout le cas, nous avons des personnes très isolées, parfois incapables de se servir du téléphone et très angoissées par l'épidémie (notamment peur de mourir seules, sans avoir pu dire au revoir à leurs proches).
Cette simple idée a vraiment transformé certaines personnes, qui se laissaient totalement aller depuis l'arrêt des visites et ont retrouvé du baume au coeur.
Bref, je retrouve doucement le moral, le sommeil aussi se fait un peu moins agité depuis 2-3 jours, on a enfin une organisation bien rodée et le rythme se ralentit.
Pavé je sais, mais ça fait du bien de se lâcher
J'espère que vous commencez à voir le bout dû tunnel.
Je suis dans un hôpital essentiellement Gériatrique, nous avons un étage entier dédié aux personnes âgées en phase aigue du COVID et trois autres étages partiellement ou totalement convertis en SSR post COVID (patients toujours potentiellement contagieux).
À l'heure actuelle je note enfin une véritable amélioration, nous avons de moins en moins d'admissions pour COVID et presque plus de contaminations...ouf!
Malheureusement, entre la mi-mars et aujourd'hui nous avons vraiment eu chaud:
-Les EPI ont posé et posent encore problème : matériel inadapté, en quantités insuffisantes, informations contradictoires et parcellaires, il y a beaucoup de colère liée à une communication assez catastrophique de l'équipe d'hygiène et d'une partie de notre hiérarchie.
De nombreuses collègues ont été contaminées, heureusement sans formes graves.
À mon niveau j'en veux beaucoup à ma cadre, quand on a une IDE qui est complètement HS à 39,5 et qu'on le sait on ne la laisse pas travailler, COVID ou pas COVID, c'est un coup à contaminer les patients...ça n'a pas loupé.

-La reconversion totale ou partielle d'unités gériatriques généralistes en unités COVID a été difficile dans un premier temps car nous avons été dépassés par la masse de travail, compliquée par le manque de matériel...
Même si je suis dans un service étiqueté SSR nous accueillons aussi des personnes en soins palliatifs et globalement des gens très fragiles, qui nécessitent une prise en charge véritablement adaptée et chronophage, jongler entre tout cela ne fut pas simple.
De plus il a fallu prendre des décisions difficiles concernant certains patients (déambulants, ne pouvant pas respecter les fameux gestes barrières et se mettant donc en danger ainsi que les autres).
Certaines personnes ont donc été contentionnées et/ou sédatées pour éviter la propagation du virus, avec tous les effets négatifs que cela engendre sur l'état général de ces personnes

Je vois mal comment nous aurions pu faire autrement, néanmoins ça a été un cas de conscience.
Beaucoup de stress, beaucoup de fatigue psychique, de soucis pour dormir et couper avec tout ça.
Heureusement, tout n'est pas noir:
-Il y a eu des prises d'initiatives diverses et pertinentes pour s'adapter à une situation dont personne n'avait vraiment l'expérience, les exemples sont très nombreux.
Globalement nos médecins se sont déchiré, notamment notre médecin chef par intérim, toujours sur le pont pour informer les équipes, s'enquérir des difficultés à tous les niveaux, trouver des solutions pour organiser ou ré-organiser, le tout en plus de la prise en charge de ses patients, il s'est surpassé.
Certains cadres ont également déployé des trésors d'ingéniosité pour obtenir du matériel, répondre aux interrogations (et aux peurs) des soignants, alors qu'il s'agissait parfois de remplaçants ne connaissant pas forcément le CH.
-Nous avons également reçu de nombreux renforts IDE/AS, qu'il s'agissent de volontariat ou de réquisitions, et heureusement parce qu'on était en train de craquer.

Ces collègues ont des parcours de toute sorte, parfois très éloignés de la gériatrie (IBODE, puer, pédiatrie, etc) et malheureusement rien n'a été prévu pour les intégrer proprement, au départ elles ont même été baladées d'unité en unité, avant que nous insistions pour les "fixer" autant que faire se peut.
Certaines ont donc assez mal vécu le début de cette période de renfort, allant jusqu'à douter de leurs compétences et de leur capacité à être utiles.
Pour ma part je leur tire mon chapeau, toutes étaient très motivées, désireuses de faire les choses bien et franchement elles ont assuré, vraiment.
-Il y a eu de nombreuses initiatives bienvenues, par exemple, afin de ne pas rompre le contact avec les familles, les ergothérapeutes (en activité réduite depuis le début de la crise) se sont chargées d'organiser des visio-conférences.
Cela peut paraître secondaire mais ce n'est pas du tout le cas, nous avons des personnes très isolées, parfois incapables de se servir du téléphone et très angoissées par l'épidémie (notamment peur de mourir seules, sans avoir pu dire au revoir à leurs proches).
Cette simple idée a vraiment transformé certaines personnes, qui se laissaient totalement aller depuis l'arrêt des visites et ont retrouvé du baume au coeur.
Bref, je retrouve doucement le moral, le sommeil aussi se fait un peu moins agité depuis 2-3 jours, on a enfin une organisation bien rodée et le rythme se ralentit.
Pavé je sais, mais ça fait du bien de se lâcher

J'espère que vous commencez à voir le bout dû tunnel.
La gériatrie c'est la vie!