Prescriptions médicales Orales

[Pascale]

Pas plus tard qu'hier...

Un de mes patients part pour un examen, lors du brancardage, la VVC s'arrache (merci au bourrin qui n'a pas fait gaffe!).
Hier aprem mon collègue a attendu tout l'aprem que le chef de clinique en charge du secteur daigne reposer une VVC, l'interne de 1er choix ne sachant pas exécuter le geste.

A 18h30, le doc arrive: pas de nouvelle pose de VVC car le patient a un cancer et va mourir de toute façon.
Oui il va mourir mais pas maintenant, et cette VVC il la faut car l'HAD qui doit le prendre en charge en fait une des conditions pour l'accepter. En plus sur cette vvc passe du clinomel ainsi que le traitement anti émetique, le solu etc...
Rien à faire pas de VVC et aucun relai per os ou VVP prescrit. Pose de SNG impossible car le patient la refuse.

La nuit dernière je me suis excitée comme un poux et j'ai pris l'interne entre 4 yeux pour lui demander comment faire et s'il fallait maintenant soigner les gens par l'apposition des mains ou la prière intensive. Finalement ce matin l'interne a vu directement avec le Ph du service qui a reposé lui même la VVC. Le patient doit en principe sortir demain.

Finalement je suis mitigée: d'un côté je suis fière de moi car j'ai défendu mon point de vue et le bien être du patient et ça a été payant. Mais d'un autre côté je me demande si parfois certains réfléchissent à l'inhumanité de leurs décisions (ici laisser un patient mourir de faim à petit feu).
Bon sang c'est pas des tondeuses à gazon qu'on a entre les mains, ce sont des êtres humains!

[titany]

Je suis entièrment d'accord! On se bat souvent pour un TTT ou un changement de TTT car un patient ne va vraiment pas bien, personne ne veut passé le voir, ni le chir, ni l'anesthésiste...Ils attendent quoi! qu'il fasse un arrêt cardiaque pour se decider à venir!!!!

[Panthera78]

Je ne travaille que la nuit, et les prescriptions par téléphone c'est mon quotidien...

[Nana]

Je m'interroge !
Avez-vous des cadres? Comment réagissent-ils lorsque vous évoquer vos difficultés avec les médecins de garde?
Pour ma part, il semble que lorsqu'il y a désaccord entre les IDE et les médecins, c'est peut-être le moment de faire intervenir les cadres. Non ?
C'est de leur responsabilité, vous ne pouvez aller en permanence au Klasch avec les médecins. Vous êtez là pour les patients, pas pour entrer en opposition directe avec vos médecins. Les cadres sont là pour ça.

[mistouflette]

Je suis carrément d'accord! moi je suis diplômée depuis un an et déjà je me suis aperçue que même de jour il est difficile d'obtenir une prescription!!!!

Et ce dans le privé comme dans le public!!!on a beau avoir des internes de garde dans la nuit, ça ne tombe pas sous le sens d'avoir des prescriptions!!!Malheureusement le téléphone n'est un moyen légal de justifier nos actes; alors oui on passe pour des chieurs,parfois même on a l'impression de ne pas avoir de cervelle à leurs yeux mais quitte à rester planter jusqu'à temps qu'il me fasse ma prescription je l'attends (je parle là des journées).
Maintenant la nuit c'est sûr que c plus compliqué; moi je pense que tu n'as rien à te reprocher dans la mesure où tu lui as tout transmis par téléphone et par écrit! sa parole contre ton écrit n'a aucune valeur normalement!!!?

[Panthera78]

Il est vrai que je transcris tout pratiquement mot par mot, lors des prescriptions par téléphone.
Mais malheuresement rien ne prouve ensuite s'il y a un probléme que c'est bien ce qu'il ma dit au téléphone.
il y a preuve de l'appel, mais les conversations ne sont pas enregistrées.
C'est dommage, il faudrait peut être y penser??

[pikouze]

A Tahiti, au SAU, la régul' SAMU se trouve dans une pièce a part mais toujours dans les locaux des urgences.

Tous les appels SAMU etaient forcement enregistrés et du coup nous utilisions souvent les lignes parallelles qui etaient egalement enregistré pour appeller un sénior la nuit, ce qui etait tres rassurant pour nous.

Les medecins eux memes, les utilisaient pour prouver qu'ils avaient bien appellé le spécialiste qui leur refusait un patient. Dans les conflits c'est de la pneumo, c'est de la cardio, c'est de la réa, c'est un lit porte... c'etait tres utile !

[Leopold Anasthase]

Tous les appels SAMU etaient forcement enregistrés et du coup nous utilisions souvent les lignes parallelles qui etaient egalement enregistré pour appeller un sénior la nuit, ce qui etait tres rassurant pour nous.

Ça vous rassure, mais ça n'a aucune valeur. Allez, deux petites mauvaises nouvelles pour le prix de zéro :

1) Pour le SAMU, il n'existe aucune obligation légale d'enregistrer les conversations téléphoniques. Il n'y a pas non plus de recommandations à ce sujet, en particulier concernant la durée de conservation des bandes.

En fait, si les SAMU enregistrent les conversations, c'est uniquement pour les produire dans leur intérêt en cas d'action en justice d'un plaignant.

2) Du coup, la première idée d'un médecin qui aurait un enregistrement qui lui serait défavorable serait de l'effacer (sans le faire exprès, bien sûr...).

Je ne comprends pas qu'un tel débat s'éternise. La prescription (sauf urgence) doit être écrite, datée, signée (identification claire du prescripteur). Il y a bien sûr un argument légal, c'est la loi.

Mais surtout, et c'est ce qu'il faut dire au prescripteur et à vos cadres pour qu'ils vous appuient, et au chef de service, c'est plus sûr pour le patient :

-on écrit moins de c... qu'on en dit,

-il n'y a pas d'erreur de retranscription, de compréhension, d'unités...

Alors, comment obtenir des prescriptions écrite ? C'est simple, en refusant d'exécuter une prescription orale. De façon consensuelle de préférence, mais de toutes façons, personne ne pourra rien vous reprocher si vous respectez la loi et les recommandations.

Il y aura des grincements de dents, mais au total tout le monde sera content. Et au bout d'un an, on se demandera comment on a pu faire autrement.

[Haegen]

[

1) Pour le SAMU, il n'existe aucune obligation légale d'enregistrer les conversations téléphoniques. Il n'y a pas non plus de recommandations à ce sujet, en particulier concernant la durée de conservation des bandes.

En fait, si les SAMU enregistrent les conversations, c'est uniquement pour les produire dans leur intérêt en cas d'action en justice d'un plaignant.

2) Du coup, la première idée d'un médecin qui aurait un enregistrement qui lui serait défavorable serait de l'effacer (sans le faire exprès, bien sûr...).

-.

pour le point 1 je croyais que c'était obligatoire, on m'aurait menti

pour le point 2, meme si je le croyais obligatoire, je pensais bien que ces saletés de magnétophone pouvait etre en panne à certains moments (opportuns )

Je ne comprends pas qu'un tel débat s'éternise. La prescription (sauf urgence) doit être écrite, datée, signée (identification claire du prescripteur). Il y a bien sûr un argument légal, c'est la loi.

Mais surtout, et c'est ce qu'il faut dire au prescripteur et à vos cadres pour qu'ils vous appuient, et au chef de service, c'est plus sûr pour le patient :

et pour eux, le premier MAR, que j'ai connu écrivant toutes ses pres m'a détrompé quand je l'en remerciais:

"c'est pas pour vos beaux yeux. comme ça si vous vous plantez, moi, je suis pénard:regardez monsieur le juge, je l'ai écrit!!!"

Alors, comment obtenir des prescriptions écrite ? C'est simple, en refusant d'exécuter une prescription orale. De façon consensuelle de préférence, mais de toutes façons, personne ne pourra rien vous reprocher si vous respectez la loi et les recommandations.

essaye de leur dire en Inuit, ces nonnes d'IDE finiront peut etre par comprendre.


au fait si cela t'interesse, j'ai entendu une théorie qui explique que notre passivité n'est pas du tout lié à nos chères frangines, donc pardon mes soeurs

[gazou_gazou]

ici la nuit 50% des prescription se font par tél. sinon avec les faignasse de med qu'on a ............. oui un jour y'aurra un blem . mais pour l'instant ca continue encore et encore ....

[Leopold Anasthase]

ici la nuit 50% des prescription se font par tél.

Alors les patients malades la nuit n'ont pas les mêmes droits que les patients le jour ?

Le piège classique qui fait qu'un(e) ide exécute une prescription orale, c'est que l'ide se dit que s'il ne le fait pas, le patient va en pâtir.

En fait, le patient pâtit des perscriptions téléphoniques : il ne bénéficie pas d'une vraie prestation médicale, avec un médecin qui s'est déplacé, qui a vu le patient, qui a discuté avec le patient et l'équipe soignante...

Donc en exécutant une perscription téléphonique, on pense bien faire, mais on fait mal et de façon dangereuse.

le premier MAR, que j'ai connu écrivant toutes ses pres m'a détrompé quand je l'en remerciais:

"c'est pas pour vos beaux yeux. comme ça si vous vous plantez, moi, je suis pénard:regardez monsieur le juge, je l'ai écrit!!!"

Moi si je n'ai pas de prescription écrite, je peux dire "regardez monsieur le juge, rien n'est écrit, rien n'est prescrit, donc je n'ai rien fait ; mais j'ai écrit que j'ai appelé le médecin à telle heure et qu'il ne s'est pas déplacé".

[mistouflette]

Tu es un peu dur dans tes réponses léopold mais je suis d'accord avec toi à 100%!

On a peut être trop peur de notre image.mais la bonne infirmière est celle qui accomplit son travail d'après les décrets.

Moi quitte à paraître "casse-pied" je viens avec mon classeur de prescription dans leur bureau et attends jusqu'à temps qu'il me la fasse!
C le seul moyen que j'ai trouvé pour obtenir mes prescriptions!!

Mais le prob des nuits et des weekend est un souci. chez nous le samedi, l'interne bosse le matin et ai joignable l'aprem en cas de soucis, mais combien daignent se déplacer???!!!

mais pour mettre fin à ce prob c sûr que nous devrions faire ce que tu dis. Mais pour autant devons nous laisser un patient douloureux, un patient ayant des diarrhées.... sans rien faire jusqu'au lendemain parce que le médecin ne veut pas se déplacer?! ce prob reste compliqué

[Leopold Anasthase]

Mais pour autant devons nous laisser un patient douloureux, un patient ayant des diarrhées.... sans rien faire jusqu'au lendemain parce que le médecin ne veut pas se déplacer?

Si on ne peut empêcher que cette situation se produise, on peut empêcher qu'elle se renouvelle. Il existe un moyen radical : écrire. Écrire ce qui s'est passé dans la transmission infirmière, écrire une fiche d'incident, écrire à son cadre et son cadre sup (si la lettre RAR ne me semble pas indispensable en dehors d'une situation à fort risque contentieux, il me semble utile d'écrire plusieurs lettres ; ça évite le classement vertical).

Je pense que, dans l'intérêt de tous (médecins, infirmiers et surtout patients), il faut prendre le risque qu'il y ait un patient qui n'aie pas le traitement prescrit par téléphone. Car ça bénéficiera à tous les autres.

Pour que les choses soient claires et que le médecin n'aie pas l'impression qu'on lui tire dans le dos, il faut le prévenir qu'on va écrire. Il y a de grandes chances que ça le décide à venir écrire ses prescriptions...

Voili voilà, je reconnais que c'est une situation qui peut être difficile, je reconnais que le médecin puisse être débordé. Donc il faut aussi arriver à rester calme et à exprimer tout ça sans agressivité (en particulier si vous écrivez : des faits, rien que des faits, pas de sentiments).

Mais au total, tout le monde y gagnera, et c'est ce qui doit vous motiver. Si on laisse faire, la situation perdurera.

Tenez, je vais citer un de mes anciens messages où je racontais une action que j'ai menée il y a bien longtemps.

Dans un service où j'ai travaillé, lors du "tour" du soir, l'infirmière distribuait des Temesta, Lexomil et autre Stilnox aux patients qui demandaient "un petit quelque chose pour dormir".

J'ai commencé en faisant comme les autres, je donnais un atarax ou un témesta sans que ça soit prescrit, sans le marquer nulle part. Petit à petit, je me suis posé des questions, et j'ai modulé mon attitude, j'acceptais de donner un comprimé un soir, en prévenant le patient qu'il devait demander au médecin une prescription, en écrivant dans la transmission infirmière que le patient demandait un somnifère. Rien n'a changé, les transmissions infirmières n'étaient pas lues ou pas transmises aux médecins, les médecins du service continuaient à ignorer le problème.

Alors j'ai modifié mon attitude : plus de somnifère si pas de prescription.

Je me suis fais insulter par les patients, je me suis disputé avec certaines collègues (certaines donnaient des médicaments à mes patients dans mon dos), je me suis fais engueuler par certains médecins, mais j'ai tenu bon. Au bout de quelques mois, il était passé dans les habitudes pour les médecins de demander au patient lors de son admission si il prenait quelque chose pour dormir. Et mes collègues commençaient elles aussi à refuser de donner un médicament non prescrit.

[globine]

Tenez, je vais citer un de mes anciens messages où je racontais une action que j'ai menée il y a bien longtemps.

Dans un service où j'ai travaillé, lors du "tour" du soir, l'infirmière distribuait des Temesta, Lexomil et autre Stilnox aux patients qui demandaient "un petit quelque chose pour dormir".

J'ai commencé en faisant comme les autres, je donnais un atarax ou un témesta sans que ça soit prescrit, sans le marquer nulle part. Petit à petit, je me suis posé des questions, et j'ai modulé mon attitude, j'acceptais de donner un comprimé un soir, en prévenant le patient qu'il devait demander au médecin une prescription, en écrivant dans la transmission infirmière que le patient demandait un somnifère. Rien n'a changé, les transmissions infirmières n'étaient pas lues ou pas transmises aux médecins, les médecins du service continuaient à ignorer le problème.

Alors j'ai modifié mon attitude : plus de somnifère si pas de prescription.

Je me suis fais insulter par les patients, je me suis disputé avec certaines collègues (certaines donnaient des médicaments à mes patients dans mon dos), je me suis fais engueuler par certains médecins, mais j'ai tenu bon. Au bout de quelques mois, il était passé dans les habitudes pour les médecins de demander au patient lors de son admission si il prenait quelque chose pour dormir. Et mes collègues commençaient elles aussi à refuser de donner un médicament non prescrit.

C'est carrément hallucinant ce que tu dis. Heureusement que je lis ce post, j'apprend des choses sur la dur loi de l'hôpital.
En tout cas leopold bravo pour ta réaction.

[Haegen]

moi ce qui m'a décidé c'est la douleur dans le dos à 3h du matin.

deux neursing et traitement non médicamenteux plus tard

je me resous à donner 2 daffalgan sans pres (le doc était un pote)

1/2 après il passe en revenant des urgences, quand je lui dis le nom du patient il me demande 1 ECG et des enzymes cardio

LE PATIENT NECROSAIT!!!!!!!!!

plus jamais j'ai donné un médoc sans pres!!