Prise en charge extrèmement difficile et polémique...
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Non c'est très stationnaire. Il demande toujours et de plus en plus a aller dormir dans une chambre. Mais le connaissant c'est impossible.
D'autant que nous avons d'autres patients assez difficiles aussi.
En fait j'ai l'impression qu'il est déja parti dans notre esprit. Nous commencons a nous inquiéter ou il va aller ensuite. J'ai proposé que les infirmiers du prochain service qui le prennent en charge viennent un matin voir un peu notre "phénomène"
. Ils partiront ainsi sur de meilleures bases que nous. Apparemment, un intervenant le suivra de service en service pour le langage des signes. Et sa mère fait toujours des démarches pour qu'il aille dans ce centre a Marseille ou bien qu'il reste chez nous.
Je suis franchement partagé qua,d a la conduite a tenir désormais. Il est indéniable que nous avons fait quelque chose avec lui. Sinon je pense qu'il ne serais pas si volontaire pour dormir dans une chambre dans notre service alors qu'avant il réclamait la CI "a corps et à cris" (au sens propre et littéral
).
Maintenant que s'est il passé?
Je n'en suis pas tout a fait sur. J'y réfléchi.
L'autre jour alors que je lui enlevait ses chaussettes, il m'a encore fait un bisou
Il est manifeste qu'il a de la reconnaissance. Il apprécie particulièrement certains collègues. Ceux qui le vètent, qui tentent de converser avec lui, qui courent avec lui dans le jardin. Il est manifeste qu'avec ces collègues la, il est bien (il se balance de droite a gauche sur sa chaise
).
Je ne peux que souhaiter que je reverrais ce geste lorsqu'il ira dans une autre unité et que je le verrais en tant que renfort.
En tout cas, cette PEC m'a profondément fait refléchir sur le sens de ce que je fais, de ce que je veux,de ce que veux l'autre, de ce qu'il est possible de faire avec l'autre, et sur le temps de la prise en charge.

En fait j'ai l'impression qu'il est déja parti dans notre esprit. Nous commencons a nous inquiéter ou il va aller ensuite. J'ai proposé que les infirmiers du prochain service qui le prennent en charge viennent un matin voir un peu notre "phénomène"

Je suis franchement partagé qua,d a la conduite a tenir désormais. Il est indéniable que nous avons fait quelque chose avec lui. Sinon je pense qu'il ne serais pas si volontaire pour dormir dans une chambre dans notre service alors qu'avant il réclamait la CI "a corps et à cris" (au sens propre et littéral

Maintenant que s'est il passé?
Je n'en suis pas tout a fait sur. J'y réfléchi.
L'autre jour alors que je lui enlevait ses chaussettes, il m'a encore fait un bisou


Je ne peux que souhaiter que je reverrais ce geste lorsqu'il ira dans une autre unité et que je le verrais en tant que renfort.
En tout cas, cette PEC m'a profondément fait refléchir sur le sens de ce que je fais, de ce que je veux,de ce que veux l'autre, de ce qu'il est possible de faire avec l'autre, et sur le temps de la prise en charge.

"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche
Breizh' a écrit :cedr1c a écrit :discussion en formation aujourd'hui.
Les scandinaves définissent le handicap comme un besoin d'intervenants.
Une personne qui vit en fauteuil roulant à Paris est handicapée par le métro, si tout est adapté (dans une ville imaginaire), alors cette personne ne sera plus handicapée.
Toi, on te met une porte de 40cm de haut et des lavabos a deux metres, tu es handicapé.
quote]
Vivent les Scandinaves !... J'adore cette façon de penser...
+1

Nymphirmière au pays de Brest
Alors je reprends ma petite histoire...
J'étais en vacances lorsque Mr T est parti de mon service, mais voici les infos. A deux jours de son départ, il a clashé quelque peu (refus de retourner en CI), mon collègue a pris des coups (AT de 8 jours), mais il a fini par y retourner de lui même. Le lendemain rien...
Le jour du départ a été très dur pour lui, mais aussi pour mes collègues. En effet, il était fou de joie (il pensait retourner dans son pavillon d'origine). Surtout que le pavillon ou il est aujourd'hui est quasi mitoyen. Arrivé au nouveau pavillon, il a déchanté... triste...
Depuis les collègues de la bas s'en tirent bien apparemment et le gère très correctement (mieux que nous sur certains points-faut dire que eux ne partent pas de zéro-puisque nous leur avons transmis ce que nous savions-mais franchement je suis content de la facon dont cela se déroule).
Il est parti la bas avec 5 jours de retard tout de même et nous sommes un peu soulagés. Il prends vraiment trop de temps infirmier. Cela devenait dur a gérer.
Mais en même temps il a laissé des traces, car entre collègues nous utilisons ces gestes lorsque nous avons une grosse connerie a nous dire
Je suis allé trois fois en renfort le voir.
Dont avant hier ou je lui ai ramené un bout de galette des rois et la couronne qu'il a ceint avec plaisir. Il semble content de me voir et nous "dit" toujours qu'il veut partir avec moi en voiture
.
Il semble qu'en fait il tourne dans les services en attendant une mise en UMD définitive faute de structures adaptées. Maintenant, il semble que le médecin du pavillon d'origine ne se soit pas beaucoup "bougé" pour cela.
La colère gronde en ce moment dans mon CH et la reflexion sur Mr T l'alimente. Tout les infirmiers réclament un traitement digne de ce nom pour lui, que les medecins viennent le voir tous les jours en CI histoire que ca se bouge et que nous ne soyons pas les seuls a le gérer.
Parce que c'est ca aussi le noeud du problème. Cela fait des années que ce patient est fondamentalement géré par les infirmiers hors du corps médical!!!!!!
Nous sommes en train de réfléchir a un train d'actions collectives dans ce sens. L'histoire de Mr T a finalement été un révélateur d'un profond malaise sur notre CH.
A suivre...
J'étais en vacances lorsque Mr T est parti de mon service, mais voici les infos. A deux jours de son départ, il a clashé quelque peu (refus de retourner en CI), mon collègue a pris des coups (AT de 8 jours), mais il a fini par y retourner de lui même. Le lendemain rien...
Le jour du départ a été très dur pour lui, mais aussi pour mes collègues. En effet, il était fou de joie (il pensait retourner dans son pavillon d'origine). Surtout que le pavillon ou il est aujourd'hui est quasi mitoyen. Arrivé au nouveau pavillon, il a déchanté... triste...
Depuis les collègues de la bas s'en tirent bien apparemment et le gère très correctement (mieux que nous sur certains points-faut dire que eux ne partent pas de zéro-puisque nous leur avons transmis ce que nous savions-mais franchement je suis content de la facon dont cela se déroule).
Il est parti la bas avec 5 jours de retard tout de même et nous sommes un peu soulagés. Il prends vraiment trop de temps infirmier. Cela devenait dur a gérer.
Mais en même temps il a laissé des traces, car entre collègues nous utilisons ces gestes lorsque nous avons une grosse connerie a nous dire

Je suis allé trois fois en renfort le voir.
Dont avant hier ou je lui ai ramené un bout de galette des rois et la couronne qu'il a ceint avec plaisir. Il semble content de me voir et nous "dit" toujours qu'il veut partir avec moi en voiture

Il semble qu'en fait il tourne dans les services en attendant une mise en UMD définitive faute de structures adaptées. Maintenant, il semble que le médecin du pavillon d'origine ne se soit pas beaucoup "bougé" pour cela.
La colère gronde en ce moment dans mon CH et la reflexion sur Mr T l'alimente. Tout les infirmiers réclament un traitement digne de ce nom pour lui, que les medecins viennent le voir tous les jours en CI histoire que ca se bouge et que nous ne soyons pas les seuls a le gérer.
Parce que c'est ca aussi le noeud du problème. Cela fait des années que ce patient est fondamentalement géré par les infirmiers hors du corps médical!!!!!!
Nous sommes en train de réfléchir a un train d'actions collectives dans ce sens. L'histoire de Mr T a finalement été un révélateur d'un profond malaise sur notre CH.
A suivre...
"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche
La définition du handicap lue ci-dessus me paraît surprenante (même si on aime bien les Scandinaves).
Un handicap se définit par un manque par rapport à une norme, et la norme pour l'humain est de marcher.
Les aménagements urbains ou autres facilitent certes la vie des handicapés moteurs mais ne leur rendent pas l'usage de leurs jambes (sans parler du reste).
La théorie c'est bien mais ce n'est pas tout...
Un handicap se définit par un manque par rapport à une norme, et la norme pour l'humain est de marcher.
Les aménagements urbains ou autres facilitent certes la vie des handicapés moteurs mais ne leur rendent pas l'usage de leurs jambes (sans parler du reste).
La théorie c'est bien mais ce n'est pas tout...
- boup
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- Localisation : ou que j'veux d'abord!
Quand le patient devient le symptome d'un malaise...
Ce que tu decris par rapport aux medecins ne m'etonne pas. la plupart se barrent quand ils ne savent plus quoi faire.
ou alors il te reste le generaliste qui passe plus souvent pour recoudre et autre mais qui prend le temps.
apres je suis une partisante du "le traitment n'est pas une fin en soi" et je suis sure que tout ce que vous vez mis en place pour le soutenir est le meilleur traitement du monde pour lui.
si aujourd'hui il peut beneficier d'une prise en charge plus humaine, que peut il attendre de plus?
Ce que tu decris par rapport aux medecins ne m'etonne pas. la plupart se barrent quand ils ne savent plus quoi faire.
ou alors il te reste le generaliste qui passe plus souvent pour recoudre et autre mais qui prend le temps.
apres je suis une partisante du "le traitment n'est pas une fin en soi" et je suis sure que tout ce que vous vez mis en place pour le soutenir est le meilleur traitement du monde pour lui.
si aujourd'hui il peut beneficier d'une prise en charge plus humaine, que peut il attendre de plus?
Non Boup ce n'est pas le cas, ma structure n'est pas adaptée.
Alors des nouvelles
j'y suis allez ce matin ca a été coton...
Je suis arrivé vers 7h et il a pris son petit dej puis son bain, habillé, un tour dans le jardin. Jusque la Ok, il était même plutot de bonne humeur.
Mais...
au moment de réintegrer la CI (vers 8H) ce fut le "niet" catégorique et absolument pas assez de renfort sur l'hopital pour le faire manu militari. Négociations, "discussions"...Lui: montre les dents, tape du pied, se tape la tête contre le mur...
Et bien nous avons attendus...attendus. Nous avons essayé de le distraire, emmené dans le jardin, discuté; je vous passe les péripéties...
Arrivez du médecin du service et du chef de service. Mr T montre le médecin et lui intime l'ordre de partir!!! lui le prends de haut...réaction immédiate et violente, il se fait pousser de tte ses forces vers le jardin deux trois fois. Je crois que maintenant il va comprendre notre souci par rapport a ce patient, d'autant que nous n'avons pas levé le petit doigt (par contre nous l'avions prévenus que dès qu'il montrait la porte, il vallait mieux partir), donc...
Bref: quelques dizaines de gouttes de loxapac et théralène plus loin, il accepte de rentrer en CI pour aller dormir.
J'ai quitté le service à ...
10H30!!!!!!!!
3H30 et occupation de 4 infirmiers soit 14 heures de temps infirmier, soit deux temps complets!!!
Un stress affreux pendant ce temps la (il a été assez menacant), mon service dans le chaos le plus total lorsque je rentre (nous n'étions pas nombreux ce matin et beaucoup de soins assez ennuyeux-prélèvement sur un patient en CI complètement délirant entre autres).
Ce qui est arrivé au médecin modifiera t'il les données?
Alors des nouvelles

j'y suis allez ce matin ca a été coton...

Mais...
au moment de réintegrer la CI (vers 8H) ce fut le "niet" catégorique et absolument pas assez de renfort sur l'hopital pour le faire manu militari. Négociations, "discussions"...Lui: montre les dents, tape du pied, se tape la tête contre le mur...

Arrivez du médecin du service et du chef de service. Mr T montre le médecin et lui intime l'ordre de partir!!! lui le prends de haut...réaction immédiate et violente, il se fait pousser de tte ses forces vers le jardin deux trois fois. Je crois que maintenant il va comprendre notre souci par rapport a ce patient, d'autant que nous n'avons pas levé le petit doigt (par contre nous l'avions prévenus que dès qu'il montrait la porte, il vallait mieux partir), donc...
Bref: quelques dizaines de gouttes de loxapac et théralène plus loin, il accepte de rentrer en CI pour aller dormir.
J'ai quitté le service à ...
10H30!!!!!!!!

3H30 et occupation de 4 infirmiers soit 14 heures de temps infirmier, soit deux temps complets!!!
Un stress affreux pendant ce temps la (il a été assez menacant), mon service dans le chaos le plus total lorsque je rentre (nous n'étions pas nombreux ce matin et beaucoup de soins assez ennuyeux-prélèvement sur un patient en CI complètement délirant entre autres).
Ce qui est arrivé au médecin modifiera t'il les données?
"A force de contempler l'abyme, l'abyme te contemple"-Nietzsche
- boup
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ben a la rigueur ca peut avancer le depart du patient vers un autre etablissement.pit et en UMD mais tu evites Sarreguemines!!!j'y connai des collegues pis on bosse pas mal avec eux...
quoique si il va la bas dansles 3 mois j'le verrai en allant chercher un des mien.
plus serieusement chez nous tu t'en prends à un medecin tu file en UMD plus vite que prevu... ou tu vois le toubib.au choix.
ce qui me tue le plus c'est ces prises en charge pour lesquelles aucune structure n'est adapté et pour qui rien ne change faute de trouver quelque chose de pas mal.
juste comme ca... la patiente des collegues qui est un peu pareil est en ce moment au CHR entre ls mains des réas qui se tatouillent pour savoir si ils se battent pour elle ou non.ben vi ca ressemble de plus en plus a de l'acharnement therapeutique et du coup ils se tatent pour declencher un conseil ethique.elle s'est tapé une fois de trop la tête contre le mur et je vous passe les details de sa bouche...(c'est fou ce qu'on peut se faire avec les dents).les collegues ont fait intervenir le SAMU qui a acquisé.y semble qu'elle ai perdu de la substance grise et pourtant elle est toujours en vie...d'ou le conseil ethique.

quoique si il va la bas dansles 3 mois j'le verrai en allant chercher un des mien.
plus serieusement chez nous tu t'en prends à un medecin tu file en UMD plus vite que prevu... ou tu vois le toubib.au choix.
ce qui me tue le plus c'est ces prises en charge pour lesquelles aucune structure n'est adapté et pour qui rien ne change faute de trouver quelque chose de pas mal.
juste comme ca... la patiente des collegues qui est un peu pareil est en ce moment au CHR entre ls mains des réas qui se tatouillent pour savoir si ils se battent pour elle ou non.ben vi ca ressemble de plus en plus a de l'acharnement therapeutique et du coup ils se tatent pour declencher un conseil ethique.elle s'est tapé une fois de trop la tête contre le mur et je vous passe les details de sa bouche...(c'est fou ce qu'on peut se faire avec les dents).les collegues ont fait intervenir le SAMU qui a acquisé.y semble qu'elle ai perdu de la substance grise et pourtant elle est toujours en vie...d'ou le conseil ethique.