Situation éthique ue 1.3 en semestre 4
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Re: Situation éthique
PixyBN, les IDE en structure tout comme à domicile ne sont pas des conseillers conjugaux et n’ont pas à se substituer à la famille, aux amis ou autres professionnels relevant du secteur sanitaire et/ou social. Et ce, pour n’importe quel acte.
Faire fumer le patient parce que son épouse « ne cautionne » pas ne rentre pas dans les attributions professionnelles des IDE quels que soient les liens qui se sont tissés (ou pas) au delà de la « simple » relation soignant/soigné et de la distance professionnelle qu’ils veulent/peuvent garder.
L’éthique qui même si elle est peut être le fruit d’une réflexion collective n’en reste pas moins une valeur morale personnelle voire intime qui s’articule autour de 3 points : je veux, je peux, je dois.
Car n’évoque t’on pas dans certaines circonstances la clause de conscience ?
Faire fumer le patient parce que son épouse « ne cautionne » pas ne rentre pas dans les attributions professionnelles des IDE quels que soient les liens qui se sont tissés (ou pas) au delà de la « simple » relation soignant/soigné et de la distance professionnelle qu’ils veulent/peuvent garder.
L’éthique qui même si elle est peut être le fruit d’une réflexion collective n’en reste pas moins une valeur morale personnelle voire intime qui s’articule autour de 3 points : je veux, je peux, je dois.
Car n’évoque t’on pas dans certaines circonstances la clause de conscience ?
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Re: Situation éthique
Bonsoir,
Il a été dit beaucoup de choses très intéressantes, je vais cependant faire une petite référence au Larousse quant à la définition de l'éthique :
"- Partie de la philosophie qui envisage les fondements de la morale.
- Ensemble des principes moraux qui sont à la base de la conduite de quelqu'un."
Le site toupie.org complète bien la définition reprenant ce qu'Augusta peut faire valoir : "Tandis que la morale est un ensemble de règles ou de lois ayant un caractère universel, irréductible, voire éternel, l'éthique s'attache aux valeurs et se détermine de manière relative dans le temps et dans l'espace, en fonction de la communauté humaine à laquelle elle s'intéresse." Par contre, comme le dit Moutarde c'est une réflexion sur la base de valeurs personnelles mais pour finir avec ce qu'en dit le site toupie.org : "Pour [le philosophe André Comte-Sponville], la morale est ce que l'on fait par devoir (en mettant en oeuvre la volonté) et l'éthique est tout ce que l'on fait par amour (en mettant en oeuvre les sentiments).". Je peux et je veux relève de l'éthique, je dois relève de la morale. Mais peut-on dissocier l'un de l'autre ?
La part éthique ne peut donc pas rentrer dans un protocole, elle est une appréciation de la situation par la ou les personnes en présences. Ainsi, la situation, aussi clairement détaillée soit-elle, ne pourra trouver de réponse (éthique) que sur l'instant de la décision par les personnes concernées. Le reste n'étant qu'hypothétiques positions :
Bon courage pour la réflexion.
Il a été dit beaucoup de choses très intéressantes, je vais cependant faire une petite référence au Larousse quant à la définition de l'éthique :
"- Partie de la philosophie qui envisage les fondements de la morale.
- Ensemble des principes moraux qui sont à la base de la conduite de quelqu'un."
Le site toupie.org complète bien la définition reprenant ce qu'Augusta peut faire valoir : "Tandis que la morale est un ensemble de règles ou de lois ayant un caractère universel, irréductible, voire éternel, l'éthique s'attache aux valeurs et se détermine de manière relative dans le temps et dans l'espace, en fonction de la communauté humaine à laquelle elle s'intéresse." Par contre, comme le dit Moutarde c'est une réflexion sur la base de valeurs personnelles mais pour finir avec ce qu'en dit le site toupie.org : "Pour [le philosophe André Comte-Sponville], la morale est ce que l'on fait par devoir (en mettant en oeuvre la volonté) et l'éthique est tout ce que l'on fait par amour (en mettant en oeuvre les sentiments).". Je peux et je veux relève de l'éthique, je dois relève de la morale. Mais peut-on dissocier l'un de l'autre ?
La part éthique ne peut donc pas rentrer dans un protocole, elle est une appréciation de la situation par la ou les personnes en présences. Ainsi, la situation, aussi clairement détaillée soit-elle, ne pourra trouver de réponse (éthique) que sur l'instant de la décision par les personnes concernées. Le reste n'étant qu'hypothétiques positions :
Avant tout, il s'agit d'humanité, de relationnel (ça me rappelle une autre discussion) et peut être que faire fumer un cigare c'est lui confirmer qu'on est là pour l'accompagner, que l'on est pas juste guidé par nos angoisses. Etre soignant, c'est prendre soin, soigner n'a pas que la définition de faire disparaître une maladie. Il y a entre autre de s'occuper du bien-être (mais du bien-être considéré par le patient). Si l'on veut prendre soin il faut parfois pouvoir sortir du simple cadre des attributions professionnelles ; et pourtant cela ne destitue pas de la position de soignant.execho a écrit :Pour ma part,je pense(à tord?) que lui faire fumer un cigare c'est lui confirmer que chaque minute qui lui reste n'a aucune importance dans nos yeux de soignants et que à ce stade être soignant n'a aucune raison d'être. Bref,c'est confondre les métiers de service et d'aide.
La part éthique ne peut pas rentrer dans un protocole.je crois que tu dois recadrer ta réflexion sur : ton monsieur fait une demande à un professionnel de santé pas à un copain.
Bon courage pour la réflexion.
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Re: Situation éthique
Bonjour,
PixyBN peut être pourriez vous nous dire où vous en êtes de votre réflexion ...
PixyBN peut être pourriez vous nous dire où vous en êtes de votre réflexion ...
Re: Situation éthique
Dans mon hosto, parfois on va acheter des clopes pour certains patients, avec leur fric, parce qu'ils ne peuvent pas y aller eux-mêmes (mobilité altérée, chambre d'iso, soins sous contrainte et pas de sortie possible en PDS)...
Je met ça plus ou moins sur le même niveau. C'est pas dans le décret IDE. Mais ça fait partie du "soin relationnel".
Je met ça plus ou moins sur le même niveau. C'est pas dans le décret IDE. Mais ça fait partie du "soin relationnel".
"La plus grande proximité, c'est d'assumer le lointain de l'autre."
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Re: Situation éthique
je tente d'extrapoler : donc pourquoi ne pas aller leur acheter le litre de rouge ? la dose de blanche ?
"Le psychiatre sait tt et ne fait rien, le chirurgien ne sait rien ms fait tt, le dermatologue ne sait rien et ne fait rien, le médecin légiste sait tout, mais un jour trop tard"
Re: Situation éthique
Je crois que cette extrapolation est malheureuse et à côté de la plaque.
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Re: Situation éthique
Autre extrapolation pourquoi laisser sortir un patient de l'hopital puisqu'un jour il sera de nouveau malade ...
pour info il fut un temps ou le litre de rouge était fourni par l'hopital. La ligne de blanche n'est pas légale mais en général on leur donne l'équivalent en comprimé...
pour info il fut un temps ou le litre de rouge était fourni par l'hopital. La ligne de blanche n'est pas légale mais en général on leur donne l'équivalent en comprimé...
Re: Situation éthique
Ici le patient est à domicile avec sa conjointe valide. Elle pourrait tout à fait aider le patient à fumer, sauf qu'elle ne cautionne pas. Je trouve que ça fait une certaine différence sur le fond.AmThLi a écrit :Dans mon hosto, parfois on va acheter des clopes pour certains patients, avec leur fric, parce qu'ils ne peuvent pas y aller eux-mêmes (mobilité altérée, chambre d'iso, soins sous contrainte et pas de sortie possible en PDS)...
Je met ça plus ou moins sur le même niveau. C'est pas dans le décret IDE. Mais ça fait partie du "soin relationnel".
Je n'y ai pas participé personnellement mais on m'a même parlé d'une méthode de sevrage pour les alcooliques qui avait cours dans les années 60/70 : faire boire les malades jusqu'à l'écoeurement. La cure portait le nom du pinard (dégeu) dont on gavait les patients.brrruno a écrit : pour info il fut un temps ou le litre de rouge était fourni par l'hopital. La ligne de blanche n'est pas légale mais en général on leur donne l'équivalent en comprimé...
Bon, à priori les résultats n'étaient pas à la hauteur des ambitions, et les patients venaient en "cure" quand leurs ressources propres ne leurs permettaient pas de s'acheter eux même le précieux nectar.
Dès qu'il eut franchi le pont, les fantomes vinrent à sa rencontre.
Re: Situation éthique
A une époque on trépanais, et les bandelettes urinaires se goutaient ... alors sans remonter si loin, les hopitaux fournissaient le verre de vin en dehors des cures de dégoût ... et dans 20 ans les infirmiers sur ce site diront qu'en 2014 on se permettait de donner des médicaments aux patients qui faisaient plus de mal que de bien mais á l'heure actuelle c'est ce qui semble le plus adapté. Voila la question de l'éthique, un choix du moment, adapté á une personne. Je reprend un mot utilisé plus haut, l'éthique ne sera jamais un protocole. Ou alors on oublie l'humain.
Re: Situation éthique
les résultats étaient plutôt bon, même si certains abusaient du système mais c'est la dignité (indignité) du traitement qui a fait revoir les positions ... une question éthique encoreBon, à priori les résultats n'étaient pas à la hauteur des ambitions, et les patients venaient en "cure" quand leurs ressources propres ne leurs permettaient pas de s'acheter eux même le précieux nectar.
Re: Situation éthique
On le fait toujours. Tout comme on fait encore des saignées et des lavements comme sous Galien. Mais là ce n'est pas une question d'éthique mais d'indication.brrruno a écrit :A une époque on trépanais,
Dans la clinique où je bossais il y a dix ans on donnait effectivement du vin aux patients qui le demandait et qui ne présentaient pas de contre indications, et ma foi sans qu'il soit bon, ça leur permettait de garder semblant de vie "normale". C'est déjà pas bien rigolo d'être hospitalisé, si en plus l'ordinaire est déprimant …
Mais j'imagine que comme les madeleines du gouter et le jus de fruit du matin ça a disparu. Dixit un directeur quelconque "les patients ne sont pas là pour avoir du plaisir à table"

Dès qu'il eut franchi le pont, les fantomes vinrent à sa rencontre.
Re: Situation éthique
Il est vrai que je suis allé un peu vite (comme le raccourci de dire que les patients venaient en cure pour s'alcooliser), alors je rectifie : a une époque, en psychiatrie, on trépanais.
par contre si on ne le fait plus systématiquement (les saignés ne sont pas pratiquées en première intention) c'est bien parce que d'autres traitements moins contraignant (de ce qu'on en sait) sont apparus. Il y a là une réflexion éthique.
alors finalement le vin vous l'avez connu ... pourquoi avoir voulu l'occulter ?
par contre si on ne le fait plus systématiquement (les saignés ne sont pas pratiquées en première intention) c'est bien parce que d'autres traitements moins contraignant (de ce qu'on en sait) sont apparus. Il y a là une réflexion éthique.
alors finalement le vin vous l'avez connu ... pourquoi avoir voulu l'occulter ?
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Re: Situation éthique
Pour binoute : parce que si la stupidité n'a pas de limite le professionnel saura en mettre une.
comme cela a pu être dit les infirmiers ne sont pas des potes et c'est en cela qu'ils essayent de jauger si le cigare peut être profitable ou non. Cette limite qu'ils pourront poser n'est pas celle que pourrait faire une personne débordée par ses affectes (sa femme). Que certains, guidés peut être par le fantasme de Dieu, ne puissent pas faire cet accompagnement peut s'entendre. Pour ma part je ne pense pas que ce soit une pensée viable pour ce type d'accompagnement.
comme cela a pu être dit les infirmiers ne sont pas des potes et c'est en cela qu'ils essayent de jauger si le cigare peut être profitable ou non. Cette limite qu'ils pourront poser n'est pas celle que pourrait faire une personne débordée par ses affectes (sa femme). Que certains, guidés peut être par le fantasme de Dieu, ne puissent pas faire cet accompagnement peut s'entendre. Pour ma part je ne pense pas que ce soit une pensée viable pour ce type d'accompagnement.
Re: Situation éthique
loulic a écrit :
Ici le patient est à domicile avec sa conjointe valide. Elle pourrait tout à fait aider le patient à fumer, sauf qu'elle ne cautionne pas. Je trouve que ça fait une certaine différence sur le fond.
Tu as raison, mais que ne cautionne t-elle pas ? Que son mari fume ou que les infirmiers l'y aident ?
Je pense quand même que si cette femme s'était opposée à ce que les infirmiers fassent fumer son mari, elle l'aurait dit et les infirmiers n'auraient pas continué cette pratique.
On peut supposer, c'est ce que j'en ai compris mais ça reste mon interprétation de la situation, forcément partielle et personnelle, que c'est une sorte d'arrangement implicite entre les deux parties, style "je ne cautionne pas qu'il fume et je ne peux pas le faire fumer, mais je sais que c'est important pour lui, donc je laisse à un tiers le soin (si j'ose dire) de s'en occuper".
Ca reste une supposition.
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J. Oury
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Re: Situation éthique
camillou38 a écrit :Pour binoute : parce que si la stupidité n'a pas de limite le professionnel saura en mettre une.
comme cela a pu être dit les infirmiers ne sont pas des potes et c'est en cela qu'ils essayent de jauger si le cigare peut être profitable ou non. Cette limite qu'ils pourront poser n'est pas celle que pourrait faire une personne débordée par ses affectes (sa femme). Que certains, guidés peut être par le fantasme de Dieu, ne puissent pas faire cet accompagnement peut s'entendre. Pour ma part je ne pense pas que ce soit une pensée viable pour ce type d'accompagnement.
Ok, mais pourquoi cette limite serait plus lâche pour des clopes que pour un verre ou une ligne ?
passons pour la dernière qui n'est pas légale.
Mais pour la cigarette et l'alcool, les 2 sont légaux. Alors pourquoi un et pas l'autre ?
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