Situation éthique ue 1.3 en semestre 4

[loulic]

alors finalement le vin vous l'avez connu ... pourquoi avoir voulu l'occulter ?

J'occulte rien du tout, je te parle de mon expérience pro. Je n'ai pas connus les cures d'écoeurement (qui selon mes collègues avaient de très mauvais résultats, mais je ne trouve pas grand chose là dessus sur le net). Par contre dans des établissements de soins généraux où j'ai travaillé on servait du vin aux patients pour accompagner le repas. Tout comme les femmes allaitantes avaient droit à de la bière.

Pour compléter un peu, j'ai aussi bossé avec des médecins anesthésistes qui prévenaient le DT en "prescrivant" du vin en pré et post op aux patients alcooliques.

[brrruno]

pour info il fut un temps ou le litre de rouge était fourni par l'hopital.

Je n'y ai pas participé personnellement mais on m'a même parlé d'une méthode de sevrage pour les alcooliques qui avait cours dans les années 60/70 : faire boire les malades jusqu'à l'écoeurement. La cure portait le nom du pinard (dégeu) dont on gavait les patients.

il ne s'agissait pas spécifiquement des cures de dégoût mais bien du fait que les hôpitaux fournissaient le vin lors du repas.

C'est déjà pas bien rigolo d'être hospitalisé, si en plus l'ordinaire est déprimant …

la fin de vie ce n'est pas plus rigolo ...

[nanou2774]

L'éthique selon moi c'est d'analyser une situation bien précise et d'en apprécier tous les tenants et les aboutissants... et d'en tirer une conclusion ou du moins de trouver la bonne prise en charge d'un patient dans sa globalité, en analysant bien sur dans ce cas le rapport bénéfices/risques...

Par contre pourquoi parler d'alcool ici ? je n'ai pas tout compris .... Mr X est alcoolique également ?

Dans tous les cas, en tant que soignante, Mr X au vu de sa situation clinique n'est pas à l'aube d'une amélioration qui lui permettrait de guérir, il ne peut plus fumer seul ...
Quels plaisirs restent à cet homme ?? Certes fumer nuit à la santé et risque d'aggraver son état mais comme je le disait plus haut bénéfices / risques.... dans son cas précis son petit cigare par jour peut être envisagé comme sa petite bouffée de plaisir ...

Mr est en plus par la suite hospitalisé et en institution ce petit plaisir ne lui sera plus accordé.... le maintien à domicile doit être pris en compte, la relation soignant / soigné à domicile aussi...

J'aurais plein de choses à dire au court de cette réflexion mais pas le temps de tout exposer ce soir ! lol

bon courage!!!
A bientôt

[camillou38]

Pour binoute : parce que si la stupidité n'a pas de limite le professionnel saura en mettre une.
comme cela a pu être dit les infirmiers ne sont pas des potes et c'est en cela qu'ils essayent de jauger si le cigare peut être profitable ou non. Cette limite qu'ils pourront poser n'est pas celle que pourrait faire une personne débordée par ses affectes (sa femme). Que certains, guidés peut être par le fantasme de Dieu, ne puissent pas faire cet accompagnement peut s'entendre. Pour ma part je ne pense pas que ce soit une pensée viable pour ce type d'accompagnement.

Ok, mais pourquoi cette limite serait plus lâche pour des clopes que pour un verre ou une ligne ?
passons pour la dernière qui n'est pas légale.

Mais pour la cigarette et l'alcool, les 2 sont légaux. Alors pourquoi un et pas l'autre ?

Qui a dit l'un est pas l'autre ? Dans cette situation il est question du tabac, on s'éloigne de l'éthique en cherche une réponse transposable dans toutes les situations.

[AmThLi]

Pour compléter un peu, j'ai aussi bossé avec des médecins anesthésistes qui prévenaient le DT en "prescrivant" du vin en pré et post op aux patients alcooliques.

J'ai lu une fois dans une archive récente de mon CH (quand j'y zonais comme stagiaire) une obs d'un faisant fonction de psychiatre pour un patient entré pour sevrage de l'alcool :

- "surveillance des constantes"
- "BZD selon ordonnance"
- "faire boire de l'alcool"

Sans plus de précision, c'était assez cocasse, et même si on comprenait la logique, ces choses là ne se font plus depuis longtemps alors c'était plutôt rigolo.

[Prosper]

La question pourrait etre : Est ce à l'infirmiere de faire fumer MrX sachant que le faite de fumer degrade fortement son etat de sante ?

[brrruno]

Ou encore : quel place peut-on trouver en tant que soignant entre notre désir et celui du patient.

[Anonyme222222]

Le soignant à des désirs vis à vis des patients pris en charge ? Ou bien est il là pour satisfaire leurs désirs (vs besoins) ?
.

[brrruno]

Le soignant à des désirs vis à vis des patients pris en charge ? Ou bien est il là pour satisfaire leurs désirs (vs besoins) ?
.

Oui le soignant a des désirs. Il serait bien malheureux de ne pas l'accepter, au risque de n'être guidé que par eux.
Il me semble que l'exemple évoqué est assez parlant d'un consensus entre le désir de chacun.

[AmThLi]

Des désir et donc des fantasmes qu'il ne faut pas négliger.

Je ne parle pas des minables petites rêveries érotiques mais du fantasme au sens de ce qui soutient le désir. Sa mise en scène.

Ca compte beaucoup !

[Anonyme222222]

Des soignants nourriraient des fantasmes à l'égard des patients ?

[AmThLi]

T'as pas idée

[Anonyme222222]

Non.

[brrruno]

Et il est régulièrement mis en jeu par la dissymétrie de position. Se prendre poir Dieu ca relève toujours un peu l'ego (du moins pendant un temps). Mais s'en rendre compte c'est toujours un moment "depressiogène" ... alors autant s'en protéger ^^

[Anonyme222222]

Je me prends pas pour Dieu...