suicides à l'hôpital de Roubaix

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tililoo
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Message par tililoo »

Norma Colle a écrit : je ne suis pas sûre de continuer à lire ce topic...


C'est toujours le problème avec ces sujets "épineux"
Les avis divergent, les expériences et le vécu de chacun différents...
J'ai 24 ans, pas 50, mais je suis peut être de la génération qui ne veut pas "subir"..peut être que je penserai à toi dans un demi siècle...
En attendant ce n'est pas en pestant dans le fin fond de son service qu'on se sauvera nous mêmes et qu'on sauvera les autres! (Idem pour la vie de couple)


T'es du 59 Norma? C'est pas une région sinistrée au niveau boulot pourtant!
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emy99
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Message par emy99 »

Ayant fait mon mémoire sur le burn out et surtout sur les conditions de travail je connais très bien le sujet. Bien que je ne sois pas encore diplômée, ce mémoire m'a permis d'ouvrir les yeux :choque: sur ce qui est caché, ce qui fait honte etc...
Il y a trop de facteurs qui entrent en jeu pour pouvoir "juger".
Il y a les conditions de travail certes... ça c'est le 1er point. Il faut regarder ce qui s'ajoute à ces conditons surtout.
Ca peut être en + de conditions désastreuses : la vie de famille, les problèmes des enfants, problèmes de santé, d'argent etc...
Ce qui est le plus important dans un travail et d'après tout ce que j'ai pu voir c'est l'ambiance d'équipe. Une bonne ambiance, un soutien et une écoute de la part de ses collègues et de l'équipe médicale favorise les conditions de travail.
Si en plus de conditions défavorables vous travaillez dans une equipe non soudée c'est l'echec.
Maintenant, d'après "mes enquetes" pourquoi beaucoup ne partent pas de leur lieu de travail, les avis divergent : peur de retrouver pire, impression de baisser les bras en partant etc etc...
Trop trop de facteurs entrent en jeu, c'est difficile de dire "Il ou elle est epuisée à cause de ça".
Ce qu'il faut c'est avoir des ressources , il n'y a que ça qui peut faire éviter un véritable épuisement professionnel.
:clin:
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Bracciano-Galley
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Message par Bracciano-Galley »

Norma Colle a écrit :
Je constate que beaucoup d'entre vous ont des idées bien trop arrêtées sur les souffrances au boulot...Entre la théorie et le vécu il y a un gouffre , et certains propos dans ce topic me heurtent violemment .... si violemment que je ne suis pas sûre de continuer à lire ce topic...

Tu juges bien vite, Norma . Dans ce topic, il y a peut-être plus de gens qui ont un vecu sur le sujet que tu ne le crois ... Et c'est peut-être bien aussi ce qui leur fait dire certaines choses :clin:
La souffrance au travail est un sujet grave et épineux car ce n'est pas quelque chose que l'on peut traiter de façon lineaire.
Et si j'ai fait le comparatif avec les médecins, c'est bien parce que je rejoins les propos de Jo. Pour pouvoir traiter le problème, il faut déjà le reconnaitre, et il faut déjà que les personnes touchées se reconnaissent comme souffrantes...et c'est loin d'être toujours le cas. Et deuxièmement, il faut aussi que ces personnes acceptent l'idée qu'elles peuvent être partie prenante de leur souffrance et qu'elles ont aussi à travailler sur elles pour resoudre leur problème... et ça, c'est encore moins évident.
On peut mettre en place des lieux de paroles, on peut être à l'ecoute, on peut avoir réellement la volonté d'aider ...... mais on ne peut aider que des gens qui demandent de l'aide et qui sont aussi prêts à accepter pour eux-même certains changements.
Truisme n°1 : Quand on fait à la place de l'autre, non seulement on n'est pas à sa place, mais en plus, on empêche l'autre de prendre la place qui est la sienne :)
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Bracciano-Galley
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Message par Bracciano-Galley »

emy99 a écrit :Ayant fait mon mémoire sur le burn out et surtout sur les conditions de travail je connais très bien le sujet. Bien que je ne sois pas encore diplômée, ce mémoire m'a permis d'ouvrir les yeux :choque: sur ce qui est caché, ce qui fait honte etc...
Il y a trop de facteurs qui entrent en jeu pour pouvoir "juger".
Il y a les conditions de travail certes... ça c'est le 1er point. Il faut regarder ce qui s'ajoute à ces conditons surtout.
Ca peut être en + de conditions désastreuses : la vie de famille, les problèmes des enfants, problèmes de santé, d'argent etc...
Ce qui est le plus important dans un travail et d'après tout ce que j'ai pu voir c'est l'ambiance d'équipe. Une bonne ambiance, un soutien et une écoute de la part de ses collègues et de l'équipe médicale favorise les conditions de travail.
Si en plus de conditions défavorables vous travaillez dans une equipe non soudée c'est l'echec.
Maintenant, d'après "mes enquetes" pourquoi beaucoup ne partent pas de leur lieu de travail, les avis divergent : peur de retrouver pire, impression de baisser les bras en partant etc etc...
Trop trop de facteurs entrent en jeu, c'est difficile de dire "Il ou elle est epuisée à cause de ça".
Ce qu'il faut c'est avoir des ressources , il n'y a que ça qui peut faire éviter un véritable épuisement professionnel.
:clin:

tout à fait :clin:
Truisme n°1 : Quand on fait à la place de l'autre, non seulement on n'est pas à sa place, mais en plus, on empêche l'autre de prendre la place qui est la sienne :)
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Gengis
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Message par Gengis »

Je veux juste dire qu'il faut (il faudrait pouvoir) y réfléchir avant d'avoir les pieds dedans, parce qu'on a plus nécessairement une vision réaliste des choses (qu'elles soient intérieures ou extérieures - au travail)
La pensée vole, et les mots vont à pieds.
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Norma Colle
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Message par Norma Colle »

flog a écrit :Tu juges bien vite, Norma . Dans ce topic, il y a peut-être plus de gens qui ont un vecu sur le sujet que tu ne le crois ... Et c'est peut-être bien aussi ce qui leur fait dire certaines choses :clin:
La souffrance au travail est un sujet grave et épineux car ce n'est pas quelque chose que l'on peut traiter de façon lineaire.
Et si j'ai fait le comparatif avec les médecins, c'est bien parce que je rejoins les propos de Jo. Pour pouvoir traiter le problème, il faut déjà le reconnaitre, et il faut déjà que les personnes touchées se reconnaissent comme souffrantes...et c'est loin d'être toujours le cas. Et deuxièmement, il faut aussi que ces personnes acceptent l'idée qu'elles peuvent être partie prenante de leur souffrance et qu'elles ont aussi à travailler sur elles pour resoudre leur problème... et ça, c'est encore moins évident.
On peut mettre en place des lieux de paroles, on peut être à l'ecoute, on peut avoir réellement la volonté d'aider ...... mais on ne peut aider que des gens qui demandent de l'aide et qui sont aussi prêts à accepter pour eux-même certains changements.


Dans tes propos tu ne mets en cause que les récepteurs pas les émetteurs de stress! Et si on commençait par soigner les harceleurs????? Quand toute une équipe entière, tout un service est sous la coupe de cadre harceleur (cadre déjà "sanctionné" pour ce motif et je mets "sanctionné entre guillemets car sa sanction était plutôt une récompense...)....qui devrait-on remettre en cause en premier?

Sinon pour demander de l'aide, nous avons tout fait dans notre service et rien n'y a fait! Il nous a fallu fuir les unes derrière les autres!Le carnage à cette heure continue! Effectivement, en ce qui me concerne, je n'ai pas fui assez tôt: "pas envie de baisser les bras" ,"pas envie de quitter une équipe dans laquelle je me trouvais bien","pas envie de quitter un service intéressant"......;Résultat,j'ai craqué d'un coup comme une branche désséchée et celà sans problème de couple, sans problème de famille ou d'argent ou de santé!!!!! Et depuis dur dur dur de remonter la pente....Alors ,oui, le travail que je dois faire sur moi est de me poser la question"pourquoi ai-je pris tant à coeur ces évènements???" ....et dès la semaine prochaine rendez-vous est pris avec un thérapeute.
Moi, je vais me soigner...mais qui va soigner la cadre"malade" aux commandes de plusieurs dizaines d'agents? A savoir malheureusement que plusieurs cadres de ce style sont recrutés dans mon hosto...à moins que ce ne soit un formatage de management spécifique à notre administration...toujours est-il que les agents dans beaucoup de services tombent comme des mouches en dépression.(ce qui met en alerte le médecin des pathologies professionnelles :cf plus haut)
Peut-être devrait-on redéfinir (dans mon hosto) aux cadres les limites du management directif et les limites du harcèlement????? Peut-être devrait-on leur apprendre le respect des subalternes , la non-intrusion dans la vie privée et les attaques qui s'y rattachent....?
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Norma Colle
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Message par Norma Colle »

tililoo a écrit :
Norma Colle a écrit : je ne suis pas sûre de continuer à lire ce topic...


C'est toujours le problème avec ces sujets "épineux"
Les avis divergent, les expériences et le vécu de chacun différents...
J'ai 24 ans, pas 50, mais je suis peut être de la génération qui ne veut pas "subir"..peut être que je penserai à toi dans un demi siècle...
En attendant ce n'est pas en pestant dans le fin fond de son service qu'on se sauvera nous mêmes et qu'on sauvera les autres! (Idem pour la vie de couple)


T'es du 59 Norma? C'est pas une région sinistrée au niveau boulot pourtant!


Quand je dis"je ne suis pas sûre de vouloir continuer à lire ce topic,c'est parce qu'il m'est douloureux de voir que l'on continue à stigmatiser et culpabiliser les agents qui sont touchés par la dépression relative au travail....C'est parce qu'on vient vous dire que l'on a rien fait et que l'on est resté subir....pourtant ce n'est pas le cas....Et c'est pour celà aussi que je dis "qu'entre le vécu et la théorie il y a un gouffre ...phrase que Flog prend pour un jugement... :(
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Norma Colle
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Message par Norma Colle »

tililoo a écrit :J'ai 24 ans, pas 50, mais je suis peut être de la génération qui ne veut pas "subir"..peut être que je penserai à toi dans un demi siècle...


Parce que tu penses qu'à 50 ans on veut subir??? Dans mon ex-service "les petits jeunes" étaient les premiers à subir par peur de ne pas être stagiérisés ou titularisés!!! Donc nous allions au "charbon" sans eux pour qu'ils puissent se protéger. Et à ce jour ils sont eux aussi obligés de fuir le service et certains avec des "rapports" sur le dos!!!
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Gengis
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Message par Gengis »

Norma Colle a écrit :
tililoo a écrit :J'ai 24 ans, pas 50, mais je suis peut être de la génération qui ne veut pas "subir"..peut être que je penserai à toi dans un demi siècle...


Parce que tu penses qu'à 50 ans on veut subir???


pas mieux
J'ai récemment un jeune infirmier qui m'a dit qu'il était prêt à tout accepter pour être titularisé... j'ai fais préciser le tout et c'est pas vraiment encourageant pour ceux qui se sont battu et continuent de se battre chaque jour pour que les conditions de travail évoluent
on se retrouve de plus en plus souvent devant une situation individualiste du travail, même si chacun prône le travail d'équipe :roll:
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Message par dino »

En matière de harcèlement, j'ai l'impression que les "récepteurs" agissent souvent comme des "révélateurs" d'une ambiance de merde. De par leur personnalité et celle de "l'émetteur" en cause.
Quant à dire "comment, vous vous plaignez ; pourquoi n'êtes-vous pas déja parti à l'autre bout de la France ?", c'est un peu simpliste...partir, n'est-ce pas faire le jeu du harceleur, désireux de casser le "thermomètre" lorsqu'une équipe prend la fièvre ?
Lorsque mon ancienne cadre m'a pris la tête, pendant quelques temps j'ai eu une réaction qu'elle n'attendait pas ; en fait, ce sont les plus gênés qui s'en vont et je ne voyais pas pourquoi c'était à moi de débarasser le plancher... Je me suis rendu compte alors que la plus grande force était la force d'inertie... :evil:
Et puis, comme il a été dit, quand on a 25 ans et juste sa culotte à laver lorsqu'on rentre chez soi après le boulot, on peut déménager sans problème...Quand on en a 50, un conjoint, des enfants, une maison, des parents auquels il faut prêter attention...la situation se complique...on a pas des métiers faciles, c'est moi qui vous le dit...Image
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Message par Gengis »

Il n'y a pas de honte à vouloir partir d'un service pourri que ce soit par ses pratiques ou son ambiance... l'essentiel est de se protéger après tout, il y a toujours un moment où l"'on ressent si ça va bouger favorablement ou pas et quand rien ne s'arrange sur un certain laps de temps, il y a peu de chance que ça évolue favorablement sur le long terme si les interlocuteurs ne changent pas.
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Norma Colle
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Message par Norma Colle »

La force d'inertie, nous l'avons joué aussi ...mais les cadres harceleurs savent mettre au point des règles de "jeu" perverses ...et de gré ou de force vous êtes obligés de dégager ....Et une fois qu'un pion(pas forcément le plus têtu ou réfractaire ou "réticent au changement"(termes de cadre) à commencer à dégager, le reste des pions face à la "dame" puissante commence à s'effondrer....A l'hôpital , on ne "vire" pas les agents , pire on les détruit par tous les moyens(celà va jusqu'aux accusations fallacieuses) pour qu'ils quittent le navire(plutôt la galère) eux-mêmes ....Ces dernières années, des exemples multiples +++++ de départs forcés du publique (et toujours des agents mûrs en âge...à croire qu'on coûte trop cher ou qu'on est trop ancrés dans nos conceptions dépassées(?)"de soignants de terrain" car une IDE ne doit pas "passer trop de temps dans les chambres" dixit le cadre d'une de mes connaissances !)de cet ordre dans mon hosto!
Dernière modification par Norma Colle le 19 oct. 2007 15:54, modifié 1 fois.
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Message par dino »

Norma Colle a écrit : A l'hôpital , on ne "vire" pas les agents , pire on les détruit par tous les moyens(celà va jusqu'aus accusations fallacieuses) pour qu'ils quittent le navire(plutôt la galère) eux-même ....Ces dernières années, des exemples multiples +++++ (et toujours des agents mûrs en âge...à croire qu'on coûte trop cher!)de cet ordre dans mon hosto!


Ce n'est pas un hôpital que tu décris, c'est un film d'horreur...Image
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Norma Colle
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Message par Norma Colle »

Ils peuvent continuer....y'a des dizaines et des dizaines de jeunes diplômées qui attendent la place des vieilles. Région sans aucune pénurie....donc si vous n'êtes pas content des conditions de l'hosto , les DRH n'en ont rien à faire! Et les services tournent cependant en flux tendu +++++
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Norma Colle
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Message par Norma Colle »

En fait le public fonctionne comme le privé : rentabilité+++, les "vieux" n'avancent pas assez vite (on vous le dit sans détour et sans se cacher)...Je me pose même sérieusement la question de savoir si avec les nouvelles mises en place de pôles les chefs n'ont pas réellement un intérêt financier pour dégager les agents ayant trop d'ancienneté. Les chefs de pôles ont-ils la gestion de la charge salariale de leurs agents??? Si tel était le cas, il est probable qu'ils préfèreront des jeunes moins onéreux en salaire ??
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