Elles font partie des mesures listées dans la stratégie décennale sur les soins palliatifs présentée par le gouvernement en avril 2024, en plein débat sur la fin de vie. Les maisons d’accompagnement et de soins palliatifs vont faire l’objet d’une expérimentation de trois ans, à partir du premier trimestre 2026. Chargées de faire le lien entre la ville et l’hôpital, ces structures médico-sociales accueilleront des patients en fin de vie qui ne peuvent ou ne veulent pas demeurer à domicile. Douze Agences régionales de santé (ARS) auront à piloter un appel à projet lancé sur leurs territoires respectifs, les structures candidates ayant à répondre à un cahier des charges national, qui précise leurs missions, la composition de leurs équipes ou encore les coopérations qu’elles auront à tisser avec les autres acteurs des soins palliatifs locaux.
La coordination médicale assurée par le binôme médecin/infirmier
Selon ce document obtenu par Hospimedia, les structures expérimentales « assurent l’accompagnement et les soins palliatifs qui sont destinés et adaptés aux personnes de tout âge et de toute situation physique, mentale ou psychique en souffrance du fait de leur état de santé affecté par une ou par plusieurs maladies graves aux conséquences physiques ou psychiques graves et, en particulier, aux personnes approchant de la fin de leur vie », le tout dans le cadre d’une prise en charge globale et pluridisciplinaire.
L’équipe comprend a minima un médecin « qui se prononce sur les admissions, coordonne les professionnels de santé et assure le suivi médical des résidents dont le médecin traitant n’est pas mobilisable », un infirmier présent les jours de la semaine, un accompagnant éducatif et social, un aide-soignant, et un psychologue, ce dernier devant être présent au moins un jour sur deux. « Les interventions IDE sont inclues dans le périmètre des soins ainsi que la coordination médicale assurée par le médecin et l’IDE, » précise le document, qui ajoute : « l’ensemble des personnels de la structure doit avoir reçu une formation aux soins palliatifs et en accompagnement de la fin de vie. Les médecins et la majorité des personnels soignants doivent avoir suivi une formation diplômante en soins palliatifs. » D’autres professionnels non soignants pourront être mobilisés, ainsi que des bénévoles.
Deux modalités de séjour envisagées
Organisées comme des lieux de vie, elles n’ont toutefois pas vocation à pallier le manque d’unités de soins palliatifs – à l’heure actuelle, seuls 50% des besoins sont couverts sur tout le territoire – ou de lits identifiés de soins palliatifs (LISP). Côté conditions d’accueil, chaque résident dispose d’une chambre individuelle, avec un lit médicalisé ; les structures peuvent également prévoir des modalités d’hébergement pour les proches. L’accompagnement se réalise selon deux modalités : soit un séjour jusqu’à la fin de vie, soit un séjour temporaire pour offrir du répit aux aidants ou pour assurer un accompagnement renforcé. « La permanence des soins la nuit et le week-end repose sur le dispositif de permanence et de continuité des soins mis en place dans chaque région », est-il indiqué.
Enfin, ces maisons de soins palliatifs doivent être liées par convention avec les autres acteurs de la filière, dont les professionnels de santé de premier recours mais aussi les équipes spécialisées de deuxième et troisième recours, telles que les unités mobiles de soins palliatifs ou celles de l’hospitalisation à domicile. Relations avec d’autres dispositifs d’accompagnement (équipes spécialisées Alzheimer, par exemple), partenariats avec les collectivités, hôpitaux ou EHPAD, et avec le tissu associatif sont également encouragés.
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