Les maladies cardio-vasculaires représentent la deuxième cause de mortalité en France. L’actualisation des indicateurs de surveillance de la santé cardiovasculaire de Santé publique France (SPF) le prouve : en 2022, elles ont causé 140 000 décès et elles sont responsables chaque année de plus d’un million d’hospitalisations chez les adultes, souligne l’Agence dans son récent bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) consacré au sujet. Soit « un poids considérable » pour la santé publique et le système de soins. Parmi ces pathologies, les cardiopathies ischémiques, avec leurs plus de 240 000 patients hospitalisés et 31 000 décès, l’insuffisance cardiaque (180 000 hospitalisations et 25 000 décès) et les accidents vasculaires cérébraux sont celles qui pèsent le plus lourd. Les AVC représentent par ailleurs la première cause de mortalité cardio-neuro-vasculaire chez la femme, avec 18 000 décès par an. « Malgré l'existence de traitements efficaces, la prise en charge reste insuffisante avec des taux encore trop bas de patients bénéficiant d’une réadaptation cardiaque ou de traitements de prévention secondaire au long cours », alerte-t-elle.
Autre enseignement à tirer de ces indicateurs : ces pathologies sont marquées par de fortes inégalités sociales et territoriales. « L’incidence des hospitalisations pour maladies cardio-neuro-vasculaires est 30% plus élevée dans les communes défavorisées », la différence atteignant 60% pour l’insuffisance cardiaque ou l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs. De même, si 21% des personnes ayant un niveau d’éducation supérieur au bac présentent une santé cardiovasculaire idéale, ce chiffre tombe à 4% chez celles qui n’ont pas le bac. Viennent enfin les inégalités territoriales, en partie dues à la répartition des lits dans les structures spécialisées, telles que les unités neurovasculaires. « L'écart entre les hommes et les femmes en termes de facteurs de risque cardiovasculaires tend à se réduire, mais cela s’explique par une dégradation de la situation chez les femmes, qui adoptent de plus en plus des comportements défavorables à leur santé », ajoute SPF.
Des facteurs de risque mal diagnostiqués ou pris en charge
SPF met également en lumière les facteurs de risque, qu’ils soient comportementaux – près d’un quart des adultes fument quotidiennement, ou présentent des niveaux de sédentarité et d’inactivité physique élevée, et trois hommes et plus d’une femme sur 10 ont une consommation d’alcool dépassant les repères de moindre risque – ou métaboliques. Près de 31% des adultes souffrent ainsi d’hypertension artérielle, 23% d’hypercholestérolémie LDL, 17% d’obésité et 7% de diabète, sans diminution visible de ces prévalences ces dernières années. Au contraire, même, certaines sont en augmentation, s’inquiète l’Agence. « La prévalence des facteurs métaboliques reste plus élevée chez les hommes, mais une attention particulière est nécessaire face aux facteurs de risques spécifiques des femmes », avance Gérard Helft, cardiologue à l’Institut de cardiologie de la Pitié-Salpêtrière dans l’un des articles du BEH. Or, l’insuffisance de diagnostic et de prise en charge de ces facteurs de risque est « alarmante » : 45% des hypertendus et 23% des personnes atteintes de diabète de type 2 ignorent leur condition.
« Adopter des comportements plus favorables a la santé, diagnostiquer précocement et prévenir les complications sont autant d’actions essentielles pour réduire l’impact de ces maladies largement évitables », rappelle donc SPF.
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