C’est ce mardi 3 juin que la loi infirmière, qui a passé les caps de l’Assemblée nationale et du Sénat, est examinée en commission mixte paritaire (CMP), les deux chambres ayant voté deux versions différentes du texte. Soit, si les parlementaires parviennent à se mettre d’accord, la dernière étape de validation qui fixera définitivement son contenu. En prévision de cette probable dernière discussion, Convergence infirmière rappelle l’importance de voter les dispositions de la loi dans leur version initiale. Le syndicat d’infirmiers libéraux (IDEL) vise en particulier la création d’une consultation infirmière, évolution très attendue par la profession.
« Cette consultation infirmière qui repose sur l’analyse clinique, le jugement clinique infirmier et l’utilisation de référentiels comme les 267 diagnostics infirmiers de la NANDA et les 100 grilles d’évaluation standardisées permettra à notre profession de prendre toute sa place dans le parcours du patient en jouant un rôle majeur dans la coordination à domicile et en mettant en œuvre tout son rôle propre que nous défendons depuis toujours », défend-il ainsi dans un communiqué. Chaque fois qu’ils se rendent chez un patient, les IDEL évaluent en effet ses besoins, ses problématiques physiques, psychologiques, sociales, psychosociales et environnementales, le tout en incluant bilans thérapeutiques et de plaies. Cette évaluation permet ensuite de définir les objectifs de soins, de prévention, de rééducation et de promotion de la santé. La consultation aura aussi entre autres avantages de prévenir certaines complications, comme les escarres, d’améliorer la coordination avec le médecin traitant et de réduire les hospitalisations, limitant les coûts pour l'Assurance maladie, avance-t-il.
Une consultation qui doit être justement rémunérée
« Pour avoir une réelle portée, une consultation infirmière généraliste couvrant toutes les problématiques du patient doit être mise en œuvre. Se borner à deux ou trois consultations thématiques et compartimentées avec par conséquent un champ d’action limité serait un non-sens », prévient le syndicat, faisant valoir l’idée d’une consultation « globale » et « intégrée », qui fait le lien entre « les aspects médicaux, sociaux, fonctionnels, psychologiques, et environnementaux. » Et l’IDEL, « par sa proximité, est en position idéale pour avoir cette vision transversale, complémentaire de celle du médecin. »
L’enjeu que représente la loi infirmière est de taille pour l’ensemble de la profession. Et pour les IDEL, elle s’accompagne d’une autre considération : celle de leur rémunération. Une lettre de cadrage pour les prochaines négociations conventionnelles a en effet été diffusée par le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités ; elle appelle l’Assurance maladie à prendre en compte l’introduction de cette consultation infirmière dans les nouvelles missions des IDEL. Car il faut qu’elle soit « déployée avec bon sens et efficacité et valorisée à une juste hauteur », conclut Convergence infirmière.
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