HDT : certificats, obligations, responsabilités, fugues,....

[ematitou]

Bonjour,
Avez vous déjà signé une HDT pour quelqu'un de votre entourage ? Quelle a été la réaction ? Comment avez vous assumé ?
Parmi les patients que vous accueillez, comment ceux qui sont sous HDT réagissent ils face à la personne qui a signé ?
Face à une personne de notre entourage qui se détruit tout en étant lucide, signer une HDT revient il à la priver de sa liberté d'agir et de vivre ou non ?
Merci pour vos réponses à ces questions, qui vous l'aurez compris, me tiennent particulièrement à coeur et relèvent d'un questionnement en tant que personne, et non en tant qu'ESI...
Emma

[Boulie]

Je sors d'un stage de psychiatrie, où j'étais en extrahospitalier, en centre d'accueil et de crise. Nous avions que des patients en HL (hospitalisation libre) mais comme nous gardions contacts avec les patients en suivi à temps partiel, et connus comme centre de crise, les pompiers ou autres personnes nous ramenaient des patients, nous étions confrontés à des patients qui refusaient l'hospitalisation : voilà comment ça se passait :
Le médecin cherchait un membre de la famille à contacter, un proche, qui était au courant de la maladie de la personne, et que l'équipe connaissait (si hospitalisation antérieures) donc il disait que la personne était là, et avait besoin d'une hospitalisation, refusée. de là le proche se déplaçait et signait ou pas l'HDT.
Si pas de proche connu, c'était HO.
Ces patients étaient soit suicidaires, soit psychotiques, hallucinants, en arrêt de traitement, errant dans la rue, donc dangereux pour eux même surtout, et pour autrui peut être.

Donc en tant que personne, proche moi même, et devant une personne de ma famille en danger et dont une hospitalisation serait nécessaire, bien que refusée, je commencerai à appeler le médecin traitant, ou le psy traitant de la personne, pour voir avec lui, pour que la personne voit un médecin, que le médecin lui explique la nécéssité d'une hospitalisation, puis enfin je verrai avec lui les modalités d'une demande d'un tiers.
Comme ça, même infirmière, dans ce cas je ne serai pas beaucoup infirmière, mais surtout proche, et par rapport à mes autres proches, je préférerai signer cette demande d'HDT en présence d'un médecin ou psy, bref d'une personne extérieure, pour ne pas faire "celle qui envoit ces proches à l'hôpital psy" mais plutôt "celle qui fait tout pour le bien de ses proches"...
Mais ceci ne sont que des mots, je pense que j'aurai bien du mal dans cette situation, et je me poserai exactement les mêmes question que toi.

[cedr1c]

cela dépend des pathologies, en fait...
Genre pour une personne paranoiaque, je préfèrerai essayer d'avoir un H.O plutot que de faire signer une famille, qui va devenir persécutrice.

Pour les autres, généralement, même s'ils sont opposés, ils acceptent souvent assez facilement l'hospitalisation sous contrainte, puis ce n'est pas la famille qui prend la décision d'un HDT, c'est le médecin qui fait le certificat initial.

[ematitou]

Merci pour vos réponses, si vous avez d'autres exemples n'hésitez pas...

[laptitecaro]

il faut savoir qu'en tant ke soignants nous ne pouvons pas reveler au patient l'identité de la personne qui a fait le tiers, seul un medecin peut le faire.
donc c'est à priori possible de signer le tiers sans pour autant que la personne hospitalisée soi au courant.
et come le dit cedr1c ce n'est pas la personne qui fait le tiers qui hospitalise la personne mais bel et bien les medecins qui font les certificats d'hdt
biz

[ematitou]

J'ignorais que l'on avait pas le droit de le révéler... merci de l'info !

[cedr1c]

oui, sauf que bien souvent il n'y a qu'une seule personne présente au moment des faits.
A savoir que les ascendants sont prioritaires au niveau des décisions, puis les descendants et famille plus éloignée, le conjoint au milieu.

[invite584]

Très difficile de signer une HDT. En général il faut accepter de pouvoir se dire que la personne vous en voudra. Que la situation est critique. Et que si on se trompe en notre ame et conscience le médecin lévera l'HDT.

[carine.p]

je te retrouve ici vu que je me suis retrouvée dans la situation pour ma soeur dont je parle sur la tribune..........
une nuit aux urgences, ma soeur dit qu'elel voit des personnes, entend des voix (elle se drogue à ce qu'elle trouve, boit....) qu'elle va mourrir etc etc............
ça se voit qu'elle a des hallus..........
je parle avec le médecin des urgences, il me demande de plus amples explications sur la présence de ma soeur car elle veu rien leur dire.; alors je lui parle, de ce que je sais de sa jeunesse (elle a été suivi en psy, se frappait et disiat que c'était manmère, buvait se droguait...) qu'elle avait disparu et était revenu en demandant à l'aide avce son fils de 18 mois....... etc etc........... j'en aurais pour des heures.........

le médecin me demande à quoi je songe. je lui dis que je veux qu'elle se soigne, ou tout du mons qu'elle se repose, elle ne dort plus, ne mange pas (euh ouais elle est anorexique en plus je résume sur ça aussi) qu'elle a un bb qu'il est chez moi pour l'isntant avecmon mari et mes enfants "ah bon le petit avec vous c'était son enfant???"
et on en vient à parler de HDT et je lui dis que j'y avais pensé de longue date que si un jour il fallait je la ferai cette signature sur le papier........
il me dit qu'on va voir ça avec le psy......... je parle au psy, et là je m'en suis pris plein la tronche comme quoi j'y allais trop fort, que c'téiat du n'importe quoi.............
j'ai vu ma soeur avec lui, elle lui a dit "ça va mieux, je rentre chez moi" il luia demandé de passer au moins 24h à l'hosto pour se reposer elle a dt "non, j'ai un fils, je vais passer pour une incapable si je suis hospitalisé", il lui a dit que j'étais prête à sgner un tiers si il le jugeait nécessaire et là elle a dit en rigolant "m'étonnerait fort sinon je lui parlerait plus........;" et là à moi de répliquer "vu le peu de fois où je t'ai vu ces dernières années, que tu me fasses la gueule ou pas, que tu décides de sortir de me sortir de ton existence ça changera quelue chose à ma vie.. t'inquiétes que si je dois signer, je signe. tu dois te faire soigner et ça tu l'as pas encore compris.."

et elle est ressorti, on y est retourné plusieurs fois car elle était en manque, ils attendent que ça passe et la font rentrer chez elle avec son fils 4-5h après...........

c'est super dur à prendre comme décision, mas je sais que si il le faut je le ferai pour elle et pour son fils........

[ematitou]

Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est de quel droit on peut signer une HDT sous prétexte qu'on décide que la vie d'une personne est en danger et qu'on respecte pas son choix.
Attention carine, je ne m'adresse pas au cas de ta soeur du tout.
Mais si on est face à quelqu'un qui se détruit sciamment, qui choisit de se laisser mourir, ou de vouloir en finir, de quel droit signer une HDT ?

[invite584]

Alors pourquoi faire infirmière? On ne fait que ca lutter pour la vie des autres.
De plus tu n'imagines pas le nombre de personnes qui disent "merci" ensuite une fois la crise passée. La personne voit le monde non pas tel qu'il est mais en noir le plus absolu. C'est leur perception qui est faussée. Et lorsque en plus on aprécie la personne, il n'y a pas de questions à se poser.
Sautes tu pour sauver quelqu'un qui se noie?

[cedr1c]

le droit de sa vie, tout le monde l'a, mais la pathologie (dépression, etc..) peut altèrer la vision que l'on a de son existence, de son devenir. Dans ce cas là, on ne peut pas dire que la personne décide sciamment de se laisser mourir, puisque la maladie joue sur son jugement.
Après, on ne fait pas un HDT pour n'importe quoi, effectivement: Un sevrage alcool en HDT, c'est vraiment moyen par exemple.

[ematitou]

Mais la personne peut très bien être équilibrée, et avoir une vision différente de la vie et de sa finalité non ?

[invite584]

Mais la personne peut très bien être équilibrée, et avoir une vision différente de la vie et de sa finalité non ?

Il y a une différence à mon sens entre une personne en ^leine forme physique et qui souffre intérieurement. Car là il y a toujours un espoir. Et une personne qui est en train de mourir. La à mon sens oui on peut laisser une personne mourir et même l'aider.
Mais lorsqu'une personne est en pleine possession de ses moyens physiques, intellectuels; moraux, le fait de vouloir mourir me semble "pathologique" (pas trouvé d'autres mot désolé).
Ne pas l'aider reviens a ne pas porter assistance à personne en danger.

[Breizh']

Et si la crise s'éternise ?

Comment faire entendre "raison" ( ) à qqn qui a décidé de se foutre en l'air ?
Comment faire pour permettre à qqn de concevoir la vie avec une vision "apaisée" alors qu'il est englué depuis si lgtps dans l'idée contraire ?
Comment restaurer une perception optimiste de la vie chez qqn qui s'est enfoncé et persuadé depuis trop lgtps du contraire absolu ?