métier épuisant

[Creol]

Par rapport au sujet initial oui le métier est épuisant "physiquement" mais pas forcément plus qu'un autre. Personnellement il n'y a que 3 métiers qui sont épuisants dans ses 3 dimensions :
-Paysans/Agriculteurs car l'investissement physique dépasse l'entendement
-Caissières, manutentionnaires de grandes surfaces car il faut sourire toute la journée et/ou transporter des denrées toute la journée avec du matos pourri même avec un dos bousillé et réduit en miette le tout avec des heures sup et un patron sur votre dos à longueur de journée.
-Routiers, car vous êtes l'esclave d'un gars qui vous envoie sur la route toute la journée, vous risquez votre vie tous les jours et celle des autres et parfois vous ne voyez pas votre famille pendant 1 mois !

La particularité du métier d'infirmier c'est que la fatigue se manifeste aussi bien :

- au niveau physique, par une fatigue voire une asthénie lorsque l'on est poussé à bout par une direction qui ne demande de nous que du rendement. C'est donc une accumulation d'effort qui se traduit par tout son florilèges de signes physique.

- au niveau organique, car "porter" des malades sans lève malade. Transférer un patient d'un endroit à un autre, ranger des boites de traitement, pousser des chariots, marcher tout la sainte journée d'un point à un autre entraine forcément des répercution organique, en premier lieu notre dos qui finit employé modèle chez Andros (http://fr.wikipedia.org/wiki/Andros_%28entreprise%29) pour avoir finit en compote.

-Au niveau familiale et sociale :
Vous êtes énervé ? vous avez pris connaissance de la grille du mois, le gentil cadre du service s'est fait un malin plaisir de vous faire travailler le jour de votre rdv chez le dentiste félicitations ! car il en sera ainsi tous les jours. Les week end, la fête du dernier à l'école, les compètes du plus grand, vous allez quasiment tout raté
Donc après avoir raté encore une fois la Noël cette année, vous retournez bosser épuisé.

-au niveau psychologique puisque nous sommes soumis à diverses situations sur notre lieu de travail. Ça peut être le service de soins pour enfant malade, pour ceux qui ont le cancer, les urgences, la psy avec un patient agressif ...
Tiens par exemple, il y a une collègue de ma promo qui a fait son stage de fin d'année (ancien programme) dans le smpr (Service Médico-Psychologique Régional, service s'occupant de la santé mental des détenus) et qui nous révélait que les infirmiers ne restaient pas plus de 3 ans en moyenne et qu'une drôle de coutume s'était installé au service : la pesée quotidienne et le masque systématique en cas de toux. Et oui d'une point de vue psychologique, la tuberculose (mais les hépatites aussi) était présente quasi tous les jours alors qu'aucun détenu à l'arrivée n'en a été diagnostiqué.
Imaginer 3 ans à craindre d'attraper toutes sortes de maladies virales ... Ca aussi ca épuise.

[Aariciaa]

Pas étonnant que la "durée de vie d'une infirmière" soit si courte.
7 ans? 15 ans? On me donne toutes sortes de chiffres mais les dires sont les mêmes.
Après, il faut croire que les infirmières qui m'entourent sont des wonderwomen étant donné qu'elles sont allées/vont jusqu'à la retraite.

Mais apparemment, tout ça ne sont que des inconvénients mineurs tout à fait supportables puisque les conditions de travail n'évoluent pas, elles se dégradent même, et que les syndicats et les syndiqués revendiquent en sourdine...
LA question que je ne comprends vraiment pas d'ailleurs.

Après, chacun est libre de choisir son service je suppose et d'accepter ou non ces conditions de travail, dans la mesure du possible. Ce sont les masos qui doivent être contents ^^

[augusta]

Je pense que le plus épuisant finalement doit être de travailler en étant en désaccord avec soi-même.
D'accord l'organisation du travail laisse parfois à désirer.
D'accord il y a un manque de personnel.
Mais je pense quand même qu'il y a plein de choses à faire pour s'épanouir dans cette profession. La 1ère chose étant de lire, de réfléchir...de poursuivre le processus de réflexion débuté en IFSI.
La deuxième serait sans doute aussi de changer régulierement de service : repartir de zéro, se repositionner en tant que professionnelle permettrait une certaine stimulation intellectuelle.
Pour ma part je pense que l'ennemi n°1 de l'ide est la routine. Il faudrait garder des yeux neufs, rester à l'affût, réflechir sur ses pratiques afin de prendre plaisir à travailler.
Personnellement je suis ravie de l'évolution de la formation et pouvoir, si je le souhaite, avoir accès à des Masters en soins inf.

[Aariciaa]

Je trouve ton avis assez pertinent et rassurant Augusta.
J'espère pour toi que tu atteindras tes objectifs et que tu ne perdras pas de vue cette vision des choses à long terme.

[FabyN]

Je pense que le plus épuisant finalement doit être de travailler en étant en désaccord avec soi-même.
D'accord l'organisation du travail laisse parfois à désirer.
D'accord il y a un manque de personnel.
Mais je pense quand même qu'il y a plein de choses à faire pour s'épanouir dans cette profession. La 1ère chose étant de lire, de réfléchir...de poursuivre le processus de réflexion débuté en IFSI.
La deuxième serait sans doute aussi de changer régulierement de service : repartir de zéro, se repositionner en tant que professionnelle permettrait une certaine stimulation intellectuelle.
Pour ma part je pense que l'ennemi n°1 de l'ide est la routine. Il faudrait garder des yeux neufs, rester à l'affût, réflechir sur ses pratiques afin de prendre plaisir à travailler.
Personnellement je suis ravie de l'évolution de la formation et pouvoir, si je le souhaite, avoir accès à des Masters en soins inf.

Je suis aussi d'accord avec toi,Augusta.Après,dans la pratique les choses ne sont plus subir mais assumer contribue nettement, à mon humble avis,à remédieren partie à l'épuisement psychologique.
Hélas, nombre d'infirmières subissent leur situation,pour de multiples raisons.
Je te souhaite de ne jamais te laisser embarquer dans la routine et de garder cet esprit critique.

[sag??line]

Je pense que le plus épuisant finalement doit être de travailler en étant en désaccord avec soi-même.
D'accord l'organisation du travail laisse parfois à désirer.
D'accord il y a un manque de personnel.
Mais je pense quand même qu'il y a plein de choses à faire pour s'épanouir dans cette profession. La 1ère chose étant de lire, de réfléchir...de poursuivre le processus de réflexion débuté en IFSI.
La deuxième serait sans doute aussi de changer régulierement de service : repartir de zéro, se repositionner en tant que professionnelle permettrait une certaine stimulation intellectuelle.
Pour ma part je pense que l'ennemi n°1 de l'ide est la routine. Il faudrait garder des yeux neufs, rester à l'affût, réflechir sur ses pratiques afin de prendre plaisir à travailler.
Personnellement je suis ravie de l'évolution de la formation et pouvoir, si je le souhaite, avoir accès à des Masters en soins inf.

Augusta j'aurais pu écrire la même chose, tu m'as gagné du temps

[augusta]

Sacré compliment venant d'une cadre
Merci aussi Fabyn

[dan65]

Après, il faut croire que les infirmières qui m'entourent sont des wonderwomen étant donné qu'elles sont allées/vont jusqu'à la retraite.
les superwomen sont parties ou partent maintenant à la retraite, et elles ont connu (je parle pour la psy) une vie professionnelle bien plus attractive que maintenant.
Mais apparemment, tout ça ne sont que des inconvénients mineurs tout à fait supportables puisque les conditions de travail n'évoluent pas, elles se dégradent même, et que les syndicats et les syndiqués revendiquent en sourdine...

Représentant syndical SUD dans mon hôpital, je me bas seuldepuis un an pour de meilleures conditions de travail et j'incite mes collègues à se syndiquer. mais, bon, ya piscine, ya pas le temps etc. Alors, Aaricia, j'espère que tu es syndiquée pour dire ça, ou restes-tu auprès de ton Thorgal ?

[dan65]

Un mot aussi pour Augusta : j'ai suivi, parfois avec amusement, tes joutes avec notamment Elhombre et ton désir de bosser en psy. Je note avec plaisir qu'à ton enthousiasme s'ajoutent une réflexion intéressante et un peu plus de recul. D'où l'intérêt de ce forum ...

[Aariciaa]

Haha dan65, Thorgal ou pas Thorgal, danse, piscine ou rien du tout, enfants ou non, il faut garder à l'esprit que le travail c'est environ 70% de notre vie d'actifs.
De ce fait, si nous ne sommes pas satisfaites/ts de nos conditions de travail, je ne vois absolument pas l'intérêt de venir se plaindre sans pour autant agir.
Le manque d'action dans ce domaine, c'est une chose que je ne parviens absolument pas à m'expliquer.
Se laisser faire et se dire "quelqu'un agira bien à notre place", je trouve ça totalement aberrant.
Je te souhaite bien du courage pour te battre seul pour faire valoir tes droits ainsi que les droits de toutes ces personnes qui ne te soutiennent même pas dans ce combat - alors que c'est pourtant le leur!-
C'est LE sujet qui m'interpelle énormément en ce moment.

[piloupilou]

Un mot aussi pour Augusta : j'ai suivi, parfois avec amusement, tes joutes avec notamment Elhombre et ton désir de bosser en psy. Je note avec plaisir qu'à ton enthousiasme s'ajoutent une réflexion intéressante et un peu plus de recul. D'où l'intérêt de ce forum ...

Bien d'accord,vive Augusta,avis trés pertinent concernant la conception de l'épuisement.

[Anonyme222222]

http://www.travailler-mieux.gouv.fr/spi ... rticle=295

Les risques du métier

Risques inhérents aux lieux de travail

* Le risque infectieux est le risque prépondérant lié aux patients potentiellement malade. Il se retrouve dans l’ensemble des lieux de travail (hôpital, clinique, centre de santé, à domicile…).
* Le travail seul peut être source de violence ou d’insécurité comme dans les services d’urgence, services psychiatriques, établissement pénitentiaires ou zones géographiques sensibles.

Principaux risques lié à l’organisation du travail

* horaires variables et atypiques, dépassement horaire fréquent, amplitude horaire > 12 H (perturbation de la vie familiale, perturbation des rythmes chrono biologiques)
* travail de nuit, le week-end et les jours fériés (perturbation de la vie sociale et familiale)
* travaux réalisés dans l’urgence (contrainte de temps) et souvent interrompus
* travail géré seul (surcharge de travail, charge de travail inadaptée, isolement psychologique) ou tâches à effectuer dépassant la responsabilité propre.
* contact avec le public (contrainte relationnelle, agressivité et violence verbale et physique des patients et de leur famille entraînant une charge mentale)
* travail en équipe (contrainte relationnelle)
* dépendance fonctionnelle ou hiérarchique (faible autonomie, objectifs divergents et logiques différentes)

Principaux risques inhérents aux tâches

* veiller à la préparation et l’installation du patient (posture contraignante, manutention manuelle des patients)
* réaliser des prélèvements (sanguin, urinaire…avec risques biologiques)
* effectuer des soins locaux en urgence ou non
* administrer des traitements, poser des perfusions ou des sondes (sang, urine, déchets biomédicaux)
* aider à la réalisation d’actes médicaux (posture contraignante) dans les aides opératoires
* respecter les protocoles médicaux
* préparer des chimiothérapies (exposition à des produits de cancérogènes, mutagène et toxique pour la reproduction)
* effectuer des soins de nursing (port de charge, risques infectieux)
* effectuer les toilettes mortuaires (charge émotionnelle, risques biologiques, risques CMR)
* désinfecter le matériel (ex : endoscope)
* assurer des tâches administratives (travail sur écran)
* participer aux activités de consultation (contrainte de temps)
* écouter et éduquer le patient et sa famille (charge mentale) : travail de prévention
* participer aux différentes tâches d’organisation
* recevoir et informer les élèves
* pour les infirmières à domicile : risques routiers

Principaux risques inhérents aux produits

* produits biologiques : risque infectieux : bactéries, virus, parasites notamment sur les AES (accidents d’exposition au sang)
* produits de désinfection en milieu de soins (antiseptiques, désinfectants) : ex aldéhyde formique
* médicaments (antiviraux, antibiotiques, antifongiques, cytostatiques)
* solvants
* gaz anesthésique
* radio-isotopes (radiations ionisantes, radioactivité)

Principaux risques inhérents aux équipements de travail

* seringues, aiguilles, sondes, matériel de perfusion (risques infectieux dans les AES)
* outils d’aide à la manutention (lève malade), fauteuil roulant, brancard (port de -* charges, manutention, manipulation)
* poste informatique (travail sur écran)

Autres risques

* risques allergiques liés aux protéines de latex (porter des gants appropriés à l’activité (gant vinyle), appliquer des crèmes protectrices et crème d’entretien, veiller à l’hygiène des mains, éviction totale du latex dans l’environnement professionnel et domestique)
* hygiène des tenues (faire fournir la tenue de travail par l’entreprise, adapter la tenue de travail, en changer fréquemment, mettre à disposition des vestiaires à double compartiment)
* risque de contamination par les produits manipulés (entretenir les vêtements de travail (par l’entreprise), changer fréquemment de tenue de travail)

[piloupilou bis]

Moutarde,2question stp:que signifie "zones géographiques sensibles" par rapport au sources de violence et d'insécurité?Et le CMR,je ne vois pas.
Merci.

[Anonyme222222]

Je ne sais pas ; peu-être les ZUS (zones urbaines sensibles) ?
Quant aux CMR, ce sont les produits cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques.

[Aariciaa]

Au vu de tous ces éléments, je trouve bien dommage, voire même dramatiquement regrettable, une telle démobilisation des professionnels pour qu'existe enfin une revalorisation de leur travail. M'enfin...