reconnaissance LMD

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Re: reconnaissance LMD

Message par SNPI syndicat infirmier »

SUD Montperrin a écrit :
SNPI syndicat infirmier a écrit :trituration de cervelle ?
Pour vous les IDE sont là pour panser et non pour penser ?
Bon allez, sans me citer qui que ce soit, dites moi exactement UNE recherche qui releverai du domaine strict de la recherche infirmière et qui ne serais pas un melting pot d'autres sciences.
Certes, tout est dans tout (et inversement) !
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Re: reconnaissance LMD

Message par jjland83 »

Et bien nous voila bien. Dans ces conditions, regardez bien qui nous attend à l'université...
Parce que si vous réclamez un LMD sans définir les limites de ce que vous mettez dedans, rassurez-vous, les universitaires sauront quoi mettre. Et vous ne viendrez pas pleurer quand les infirmiers seront formés à tout sauf au métier d'infirmier. On se plaint déjà des Ifsi qui sont trop éloignés de la réalité...
Ne sous-estimons pas l'intérêt d'une licence professionnelle... sous prétexte que ce serait une sous-licence.
Et puis pendant qu'on y est, les universités sont ou seront autonomes sur pas mal de petites choses. C'est bien le moment de leur demander de s'occuper de former les infirmiers.
Enfin bon je dis ça mais c'est le 17 novembre que la vraie discussion commencera sur le sujet.
Jérôme
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Re: reconnaissance LMD

Message par Bracciano-Galley »

SNPI syndicat infirmier a écrit :
Bracciano-Galley a écrit : J'attends la réponse de SNPI à ma première question, mais pourl'instant je me demande bien comment on pourrait créer un doctorat en une science qui n'est pas encore créée
En complément des documents du CANADA, de BELGIQUE et de SUISSE, vous pouvez également utiliser "google" ou aller sur les liens ci dessous :

Documents sur la Recherche en Sciences Infirmières :

BELL, LINDA - Perspective pour la discipline infirmière.
http://www.acfas.ca/congres/congres68/C2430.HTM

Directives déontologiques applicables à la recherche en soins infirmiers (Conseil International des Infirmières)
http://www.icn.ch/publicationsf.htm

Documents sur la recherche en sciences infirmières (Ordre des Infirmiers et Infirmières du Québec)
http://www.oiiq.org/pratique/prat_soins.html

Encyclopédie, dictionnaires, bibliographies et répertoires en sciences infirmières
(Bibliothèque de l’Université Laval au Québec)
http://www.bibl.ulaval.ca/ress/nursrefe.html

Guide pratique de la recherche en soins infirmiers (Conseil International des Infirmières)
http://www.icn.ch/newpubsf.htm

Laure Com-Ruelle (CREDES), Fabienne Midy (CREDES), Philippe Ulmann (CES)
La profession infirmière en mutation - Eléments de réflexion à partir d’exemples européens
http://www.credes.fr/Publications/Bibli ... ap1318.htm

Les prises de décisions fondées sur des données probantes dans la pratique infirmière
http://www.cna-nurses.ca/pages/policies ... ce_fr.html

Libérer la recherche infirmière, c'est libérer la pensée infirmière.
http://perso.wanadoo.fr/jean.argenty/ispsit/rsi.htm

Recherche en sciences infirmières (Faculté de sciences infirmières de Montréal - Canada)
http://www.scinf.umontreal.ca/recher.html

Recommandation N° R (96) 1 du comité des ministres aux états membres sur la recherche infirmière (adoptée par le Comité des Ministres le 15 février 1996)
http://www.coe.fr/cm/ta/rec/1996/f96r1.html
http://social.coe.int/fr/QdeVie/recomm/R(96)1.htm
http://social.coe.int/fr/qdevie/publi/rechinf.htm
http://book.coe.fr/FR/CAT/LIV/HTM/l482.htm
http://www.cm.coe.int/ta/rec/1996/f96r1.html

Références en français sur des modèles conceptuels et théories en sciences infirmières (Bibliothèque de l’Université de Laval au Canada)
http://www.bibl.ulaval.ca/ress/nursconc.html

Sciences infirmières (Bibliothèque de l’Université de Laval au Canada)
http://www.bibl.ulaval.ca/ress/nursing.html
merci pour la doc :)

ceci lu... je rejoins l'avis de Sud sur la "trituration de cervelle" (merci pour les termes :prie:, car les miens etaient beaucoup moins "corrects") et je n'y ai pas vraiment trouvé de definition concrête des "sciences infirmières", or comme dirait Einstein : "Si vous ne pouvez expliquer un concept à un enfant de six ans, c'est que vous ne le comprenez pas complètement", et c'est peut-être bien là où le bât blesse.

Mais bon, j'ai quand même trouvé une définition :) , ça reste flou mais c'est un début : :fleche:, le site a d'ailleurs quelques articles interessants sur le sujet 8)

Il n'en reste pas moins que j'ai quand même l'impression que certains veulent mettre la charrue avant les boeufs ( j'fais dans l'agriculture ce soir... la fatigue sans doute ..desolée :? ). Je peux comprendre qu'ils craignent de ne jamais voir de leur vivant professionnel, la naissance d'un doctorat français en "sciences infirmières", mais à l'heure actuelle, je me demande encore comment on pourrait concrêtement créer ce niveau en France (qui pourra être enseignant à ce niveau , qui pourra être directeur de thèse ? etc), vu l'etat embryonnaire de cette science (et inutile de me sortir le lien pour l'ARSI.. j'y suis moi aussi abonnée :clin: ).

D'autre part, j'ai quand même une autre interrogation. D'après le rapport sur ce passage en LMD, l'ensemble des sydicats interrogés tenaient à ce que la formation reste professionnalisante. Alors comment peut-on d'un côté vouloir conserver une formation professionnalisante et de l'autre côté refuser une licence professionnalisante, comme la licence professionnelle ? y'a un moment où il faut faire un choix, non ? ... Et là, y'a un paradoxe que je n'arrive pas à m'expliquer :? Quelqu'un veut-il m'apporter ses lumières ?
Truisme n°1 : Quand on fait à la place de l'autre, non seulement on n'est pas à sa place, mais en plus, on empêche l'autre de prendre la place qui est la sienne :)
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Re: reconnaissance LMD

Message par jjland83 »

J'ai finalement la même question...
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Re: reconnaissance LMD

Message par cb64800 »

Histoire d'alimenter le débat, et de relativiser un peu les choses, vous savez combien de doctorats en sciences infirmières sont délivrés au Canada, par an ?

Entre 10 et 30. Pour un nb d'IDE à peu près moitié moindre qu'en France.

Je persiste à dire que le doctorat n'est pas le sujet prioritaire. D'autant qu'il reste de toute façon possible en partant d'une licence pro, qui est tout sauf une licence au rabais.

D'ailleurs il suffit de voir le succès de la licence pro auprès des entreprises qui lui accordent plus de crédit que les licences normales pour se lancer dans une profession.

Quant au Master, c'est vrai, il concerne env. 4000 IDE par an au Canada, ce qui est plus "parlant". Mais comme il est facile de passer de la licence pro au Master...
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Re: reconnaissance LMD

Message par jjland83 »

On va encore accuser la vilaine DHOS de détruire la profession. Pire, un complot maléfique tente de rabaisser les IDE. Que dis-je, on voudrait les endormir avec une licence professionnelle. Et on voudrait les écarter de toute équivalence européenne.
Et on voudrait nous faire croire que dans tout cela seul un syndicat peut nous sauver. Mon petit doigt me dit qu'on va même nous rappeler l'intérêt d'un ordre infirmier fort...
Certes oui, mais un ordre qui rassemble. Pas un ordre qui joue sur la démagogie et l'électoralisme primaire.
Une licence professionnelle n'est ni dégradante, ni déplacée. Elle correspond tout a fait au principe même de cette licence, sans dénaturer la finalité de la formation, sans prendre le risque de déconnecter les futurs professionnels du terrain. Et rien n'empêchera celles et ceux qui veulent aller plus loin d'aller plus loin.

Je rejoins donc cb64800 et bien d'autres pour leurs analyses cohérentes, raisonnables et raisonnées.

Jérôme
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Message par SNPI syndicat infirmier »

Bracciano-Galley a écrit :
inutile de me sortir le lien pour l'ARSI.. j'y suis moi aussi abonnée

D'autre part, j'ai quand même une autre interrogation. D'après le rapport sur ce passage en LMD, l'ensemble des sydicats interrogés tenaient à ce que la formation reste professionnalisante. Alors comment peut-on d'un côté vouloir conserver une formation professionnalisante et de l'autre côté refuser une licence professionnalisante, comme la licence professionnelle ? y'a un moment où il faut faire un choix, non ? ... Et là, y'a un paradoxe que je n'arrive pas à m'expliquer :? Quelqu'un veut-il m'apporter ses lumières ?
Etant abonnée à l'ARSI, vous devriez y avoir trouvé depuis longtemps vos réponses sur la science infirmière...

Rien que dans notre secteur, les médecins et les psychologues font des études en fac, qui restent professionnalisantes, sans passer par une licence pro !
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Re: reconnaissance LMD

Message par erick »

Je suis terriblement ok avec le lien de flog, c'est ma vision des choses, mais terriblement en colére sur la non mise en place de tout cela, les difficultés rencontrées.....

je me demande, alors que les difficultés budgétaire des structures devenant de plus en plus les regles de soins aux dépent des ifsi, s'il ne serait pas maladroit quelque part lorsque l'on dit aux ESI de s'adapter au service.

Est ce que l'IFSI mesure bien la portée de ses dires et la raisonnance de cette phrase dans l'esprit de l'étudiant.

Deplus est -il bien expliqué aux étudiants le but de la DDS, non pas un recueuil d'infos mais un prendre soin, je suis sur que oui mais........

Est ce que l'ESI ne garde pas plutot en tête la difficulté de l'exercice que le but.

Ne garde t'il pas plutôt en tête la difficulté de comment faire bouillir de l'eau dans la casserole sur le feu, plutôt que "mais qu'est ce que je vais bien faire avec cette eau qui bout dans cette casserole sur le feu ?"
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Re: reconnaissance LMD

Message par SNPI syndicat infirmier »

jjland83 a écrit :On va encore accuser la vilaine DHOS de détruire la profession. Pire, un complot maléfique tente de rabaisser les IDE. Que dis-je, on voudrait les endormir avec une licence professionnelle. Et on voudrait les écarter de toute équivalence européenne.
Et on voudrait nous faire croire que dans tout cela seul un syndicat peut nous sauver. Mon petit doigt me dit qu'on va même nous rappeler l'intérêt d'un ordre infirmier fort...
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Non, pas un seul syndicat, il y a une plateforme unitaire, 22 organisations ont rédigé celà :

Les décisions que nous jugeons nécessaires


Le lancement d’une réforme globale de la filière de formation infirmière (formation initiale et post diplôme) dans le cadre de l’enseignement supérieur en application des modalités définies par le processus de Bologne.

La création d’une discipline des sciences infirmières dans le champ académique.

La reconfiguration des dispositifs actuels de formation :
- Attribution du diplôme de Licence en sciences des soins infirmiers à l’entrée dans la profession infirmière conjointement à l’attribution du diplôme d’état par le ministère de santé (organisme certificateur).
- Diplôme de Master en sciences infirmières donnant accès aux domaines d’activités cliniques infirmiers post diplôme avec attribution conjointe d’un diplôme d’Etat. Les dispositifs de formation des spécialités actuelles (infirmiers anesthésistes, infirmières puéricultrices, infirmiers de blocs opératoires) seront reconfigurés dans cette perspective.
Pour les domaines de la gestion et de la formation un diplôme de Master sera délivré au terme du cursus conjointement au diplôme cadre de santé option infirmier.
Pour le domaine de la recherche, un Master en sciences infirmières sera créé.
- Doctorat permettant de construire les connaissances scientifiques nécessaires à la santé de la population, à l’exercice de la profession infirmière et en partenariat avec les autres disciplines évoluant dans le champ de la santé.

Le maintien du principe d’équité nationale dans l’attribution des diplômes universitaires et des diplômes d’Etat donnant autorisation d’exercice.

La mise en œuvre de mesures transitoires permettant à l’appareil de formation et à ses acteurs d’accompagner la mise en œuvre de cette réforme.

Une équivalence Licence pour les infirmiers et infirmières en activité déjà diplômés.


Contribution de la discipline infirmière à l’approche interdisciplinaire de la santé


Un passé :
Héritière de pratiques sociales ancestrales visant à porter une attention particulière à l’Autre dans le but de lui apporter une aide, la fonction infirmière a été introduite en France à la fin du 19ème siècle. La création de cette activité professionnelle répondait à des besoins spécifiques de la société d’alors. Les progrès scientifiques réinvestis au service de la santé de la population, avaient rendu nécessaire l’introduction de la fonction infirmière. Dotée des connaissances nécessaires à sa pratique clinique en institution de soins (l’infirmière hospitalière) comme au cœur de la population (infirmière visiteuse), l’infirmière supplantait traditions et croyances dans le domaine du soin, utilisées et transmises jusqu’alors par les congrégations religieuses et les laïques.
L’infirmière, à l’instar du médecin, du pharmacien et de la sage femme étaient alors les professionnels de santé dont la contribution était jugée essentielle à l’amélioration de l’état de santé de la population.
L’identification d’un champ d’exercice spécifique dans le domaine de la santé, l’identification des savoirs à acquérir pour exercer ainsi que le développement d’un dispositif de formation spécifique, marquaient la création d’un embryon de discipline infirmière. Ces savoirs explicités pouvaient plus facilement être transmis.
Plus encore, en rendant obligatoire la possession du diplôme d’état pour exercer la fonction d’infirmière et en exigeant l’enregistrement de toute professionnelle auprès de l’autorité de santé publique, la société attribuait un statut professionnel à cette activité soignante.

Un présent :
L’attribution, en 1978, d’un rôle propre à l’infirmière, centré sur l’entretien et la continuité de la vie, l’accompagnement des réactions humaines liées aux trajectoires de santé des personnes, reconnaissait une approche infirmière singulière qui enrichissait sa contribution à l’établissement du diagnostic médical et à l’application de la prescription thérapeutique. Le raisonnement clinique infirmier, alimenté d’une séméiologie infirmière (les diagnostics infirmiers) et médicale, est reconnu comme l’élément central de la pratique clinique : comprendre la situation du patient pour ensuite mieux agir de manière autonome ou en interdisciplinarité.
Le cadre réglementaire spécifique, désormais inclus dans le Code de Santé Publique, qui régit la pratique et la formation, met en avant la spécificité du champ disciplinaire infirmier dans le champ de la santé et jette les bases d’une déontologie infirmière.
L’infirmière doit assumer sa responsabilité face à la société : dispenser des soins infirmiers personnalisés en mobilisant les connaissances les plus récentes. Davantage, le Code de Santé Publique fait de la recherche en soins infirmiers une mission de l’infirmière pour laquelle les programmes de formation initiale et post diplôme prépare les étudiants et les professionnels. Ces textes valident l’utilité sociale de la communauté scientifique infirmière à l’instar de ce qui existe dans d’autres pays européens. La finalité de cette communauté scientifique réside dans la mise en lien des connaissances produites par des infirmières compétentes en matière de recherche, avec les infirmières « consommatrices » de ces savoirs scientifiques afin d’enrichir leur activité clinique, de formation ou de gestion. L’instauration de l’Evaluation des Pratiques Professionnelles afin de garantir une qualité de soins optimale à l’usager de notre système de santé, vient conforter l’obligation déontologique d’actualisation de ses pratiques.
Alors que la Haute Autorité de Santé utilise les connaissances scientifiques issues des travaux de recherche en sciences infirmières menés à l’étranger afin de formuler des recommandations de bonnes pratiques, il est là aussi paradoxal de ne pas reconnaître l’utilité d’une filière infirmière incluant un niveau doctoral en France.

La conception contemporaine de la santé place la collaboration entre les bénéficiaires de soins et les professionnels de santé comme essentielle à l’atteinte de résultats signifiants. La complexité des projets de soins requis implique une approche interdisciplinaire des situations de soins. Cette interdisciplinarité se définit au cœur des situations de soins par le croisement de perspectives disciplinaires variées dont la mise en commun vise à acquérir une meilleure compréhension des problèmes et à proposer des approches thérapeutiques combinées efficaces. Chaque discipline a ainsi l’objectif d’apporter une contribution optimale dans son champ spécifique.

Un futur :
L’infirmière a été identifiée à la première place des professions sensibles susceptibles de connaître des mutations profondes dans l’étude réalisée en 2007 par le ministère de la santé.
La profession infirmière est incontournable dans le champ de la santé publique afin de répondre aux besoins de santé d’une population vieillissante, victime de pathologies chroniques et dans des situations souvent complexes. Celle-ci doit donc être attractive et offrir des trajectoires professionnelles stimulantes afin de fidéliser ses praticiens.
Ce groupe professionnel, important en nombre, doit être abordé comme une ressource dans laquelle il importe d’investir sur le court terme pour développer des compétences au lieu de se focaliser sur une logique économique à court terme.
La recherche infirmière représente un levier puissant permettant d’optimiser le rapport coûts/bénéfices à long terme dans le champ de la santé. Il est nécessaire d’investir dans une filière universitaire en soins infirmiers permettant le développement d’un seuil de compétences requis selon le champ d’activité dévolu au diplôme préparé :
- analyse critique, utilisation des connaissances scientifiques et stratégie d’introduction de l’innovation pour les infirmières consommatrices de travaux de recherche. C’est à dire celles engagées dans la pratique clinique, la formation et la gestion.
- conception, conduite et diffusion de travaux de recherche pour les infirmières préparées à un niveau doctoral dans leur discipline.
Ce dispositif universitaire fournirait les structures opérationnelles (laboratoires, enseignants-chercheurs, jeunes chercheurs, …) indispensables au développement et au fonctionnement de toute communauté scientifique.
Il est temps de sortir le groupe professionnel infirmier de l’injonction paradoxale qu’il subit. La société, par le biais de la réglementation, lui assigne les responsabilités caractéristiques d’une communauté scientifique sans mettre à sa disposition les infrastructures universitaires requises. D’autant plus paradoxale que dans nombre de pays du monde, cette discipline est reconnue à un niveau scientifique.


Focus sur la discipline infirmière et les sciences infirmières


Préambule :

Les soins infirmiers offrent une réponse spécifique dans le domaine de la santé.

Cette réponse singulière est complémentaire de celle apportée par les autres disciplines évoluant dans le champ de santé (médecine, pharmacie, biologie, rééducation, …).


Les soins infirmiers regroupent 4 domaines d’activités interdépendants :

la pratique clinique.

la formation dans le domaine des soins infirmiers.

la gestion de l’offre de soins infirmiers et du service infirmier.

la recherche infirmière.
La pratique clinique est l’essence de l’exercice infirmier.


Les savoirs qui alimentent l’exercice infirmier sont multiples.
Certains sont accessibles par la recherche scientifique classique mais d’autres plus qualitatifs, sont nécessaires à la pratique. Tout aussi rigoureux, ils permettent l’individualisation de la réponse soignante, l’identification et la gestion de questions d’éthique clinique ainsi que la connaissance de soi acquise au cours de son expérience professionnelle.

Les soins infirmiers renvoient à une assise de savoirs. La discipline est au service de la profession infirmière.
Le projet de la discipline infirmière regroupe et conforte les savoirs qui vont permettre d’entretenir, de soutenir et de promouvoir la vie au quotidien de toute personne malade, blessée ou handicapée, et de toute communauté ou collectivité dans son environnement. Ces savoirs et connaissances scientifiques visent aussi à accompagner leurs réactions face à leur trajectoire de santé, à contribuer à l’établissement du diagnostic médical et à l’application de la prescription médicale.
Cette discipline œuvre, afin de formaliser les savoirs sur lesquels elle s’adosse, par la recherche, donnant ainsi naissance à une science infirmière.

Caractéristiques de la science infirmière.

C’est une science à la croisée des sciences naturelles et des sciences humaines.
Son champ d’investigation est large, les soins infirmiers étant dispensés dans des environnements très variés (domicile, structure médicosociale, école, milieu carcéral, établissement de santé, …).
Il peut être catégorisé ainsi ( )

Domaine clinique:
- les principes et les lois qui gouvernent les processus de vie - le bien être - le fonctionnement optimal des êtres humains malades ou en bonne santé,
- les régularités observables dans les comportements de la personne ou du groupe en interaction avec son environnement,
- les processus pourvoyeurs de changement satisfaisants sur la santé des individus.

Domaine de la gestion des soins infirmiers.

Domaine de l’enseignement et de la formation appliquée aux soins infirmiers.
En outre, la discipline infirmière apporte sa contribution spécifique aux recherches interdisciplinaires.
Ce vaste champ disciplinaire est abordé en articulant les objectifs recherche fondamentale et recherche appliquée.

Les méthodologies de recherche employées pour l’explorer s’adossent sur des philosophies plurielles parfois nommées approches quantitatives, approches qualitatives ou mixtes.


Groupe Unité pour le LMD :

• ACIA Association des Cadres Infirmiers d’Aquitaine
Soins Santé Domicile 7 place de la Vème République 33600 PESSAC
• ASSIA Association du Service de Soins Infirmiers Angevins
IFCS CHU d’Angers 4 rue Larrey 49933 ANGERS CEDEX 9
• AFIDTN Association Française des Infirmiers(ères) de Dialyse, Transplantation et Néphrologie
Immeuble Mach 7 - Avenue des Hauts Grigneux - 76420 BIHOREL
• AEEIBO Association des enseignants des écoles d’infirmiers de bloc opératoire
351 rue Ambroise Paré 59120 LOOS
• AFDS Association Française des directeurs des soins
CH Lariboisière - Fernand Widal – 2 rue Ambroise Paré 75010 PARIS
• ANFIIDE Association nationale française des infirmières et infirmiers diplômés et étudiants
5 rue Blaise Pascal 94440 VILLECRESNES
• APPI Association de promotion de la profession infirmière
12 rue des Fonds Verts 75012 PARIS
• ARSI Association de recherche en soins infirmiers
31 rue du Dr Chatellier 60600 CLERMONT DE L’OISE
• CEEPAME Comité d’entente des écoles préparant aux métiers de l’enfance
Ecole de puéricultrices 26 boulevard Brune 75014 PARIS
• CFTC Santé Sociaux
10 rue Leibniz 75018 PARIS
• CGT Santé Sociaux
263 rue de Paris 93514 Montreuil cedex
• CNI Coordination nationale infirmière
270 boulevard Sainte Marguerite 13009 MARSEILLE
• Convergence Infirmière
43 rue Beaubourg 75004 PARIS
• GIPSI
6, rue Jean Jaurès 94190 Villeneuve Saint-Georges
• ONSIL Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux
30 boulevard de Strasbourg 31000 TOULOUSE
• SNICS / FSU Syndicat national des infirmier(e)s conseiller(e)s de santé
46 avenue d’Ivry 75013 PARIS
• SNIES / UNSA Education Syndicat national des infirmiers infirmières éducateurs de santé
87 bis avenue G. Gosnat 94853 IVRY SUR SEINE
• SNIIL Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux
111 bis boulevard Ménilmontant 75011 PARIS
• SNPI-CFE-CGC Syndicat national des professionnels infirmiers
39 rue Victor Massé 75009 PARIS
• UNAIBODE Union nationale des associations d’infirmiers de bloc opératoire diplômés d’état
16 rue Daguerre 75014 PARIS
• UNASIIF Union nationale des associations en soins infirmiers et des infirmier(ère)s français
21 rue Moreau 75012 PARIS
• UNEF Union nationale des étudiants de France
112 boulevard de la Villette 75019 PARIS
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Re: reconnaissance LMD

Message par erick »

Convaincu de l'accession de notre profession à un niveau licence, je me pose des questions sur l'immobilisme du grand nombre sans pour autant les blamer(quoique), la difficulté à mettre des mots sur la reconnaissance, ehhh aussi que le but premier de certains n'étant que pécunier.....

Ne serions nous pas entrain de donner un vélo de course à quelqu'un qui ne sait pas, ne veut pas, ou a des difficultés à pédaler même sur un tricycle.

En d'autres termes, le médecin est t'il vraiment celui qui veut s'accaparer notre rôle propre, ou plutôt l'infirmière qui le délaisse...... qui est vraiment "l'ennemi" du rôle propre IDE?
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Re: reconnaissance LMD

Message par erick »

Alors que socio et sciences humaines sont dans le programme d'étude du médecin, qui interdit au médecin de prendre soin? le manque temps, le rôle?

Quel est donc alors le sens du rôle propre de l'infirmère, héritage? moins savoir?

De l'eau qui bout à gros bouillon(médecin), frémissante(IDE) à chaque plat sa forme de cuisson...

Mais là c'est confus....quoi?
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Re: reconnaissance LMD

Message par erick »

Licence tout court empeche l'as d'acceder à IDE?
Si oui pourquoi, pourquoi empécher l'as d'acceder à IDE?
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Re: reconnaissance LMD

Message par jjland83 »

En Ifsi on apprend, pour l'instant le feu, la casserole et l'eau, en stage on essaye de faire chauffer de l'eau, pas toujours simple quand on commence par mettre l'eau sur le feu.
Au final on a des experts en feu, casserole ou eau et parfois des diplômés qui ne savent toujours pas faire chauffer de l'eau.
Le nouveau programme permettra peut-être d'apprendre l'eau, le feu et la casserole tout en mettant l'eau dans la casserole, puis la casserole pleine d'eau sur le feu afin d'obtenir une compétence pratique : faire chauffer de l'eau dans une casserole et utiliser cette eau chaude à bon escient.

Nous avons actuellement un modèle pédagogique en Ifsi basé sur l'apprentissage par objectifs. Donc la finalité est bien souvent connue des ESI. Mais les méthodes d'enseignement se heurtent au découpage modulaire. Quand vous avez clos le module cardio en première année, il est clos. Pas facile de construire des enseignements globaux, et professionnels avec un tel système. Ne jettons pas cependant ce modèle pédagogique au profit d'un autre.

L'université est-elle même confrontée à ce terrible problème de l'adaptation de ses formations à la vie active et pratique. Regardez à l'ANPE du coin le nombre de masterisés non professionnels qui ne trouvent rien ou pas grand chose et qui finissent par occuper des postes ne nécessitant pas un tel niveau universitaire.
Les filières pro ont été créées pour répondre aux besoins du marché de l'emploi et de l'entreprise. Si ces filières étaient si dégradantes que cela, alors elles n'auraient pas un tel succès. Et chaque université va même développer des formations adaptées au marché local. Et la réforme de la première année avec l'accompagnement personnalisé va rediriger pas mal d'étudiants vers les filières pro qui assureront une meilleure intégration au monde du travail.

La question que l'on peut se poser est de savoir de quoi le système de santé a besoin. Je ne vois aucune dégradation à dire que la licence professionnelle correspond assez bien aux besoins des infirmiers et des patients. Qu'il y ait plus tard une ouverture vers des recherches ou vers le développement d'une filière sciences infirmières, pourquoi pas. Mais ne nous laissons par bercer par un discours démagogique qui dirait que la filière sciences infirmières est évidente en France. C'est mal connaître l'université et mal connaître le rôle de nos Ifsi que de penser à une telle évidence.
Et puis attendons de voir ce que les universitaires pourraient faire de nous et comment et pourquoi. Entre la médecine qui pourraient former leurs petites mains et les sciences humaines qui verraient là un débouché professionnel pour leurs filières, je suis plus que méfiant.

Cherchez le syndicat qui a réussi à faire signer une pétition cet été réclamant un ordre infirmier fort à des organisations anti-ONI. C'est très fort !
Moi je respecte les multiples organisations qui ne sont peut-être pas d'accord avec moi mais qui on le mérite de prendre un peu de recul et de participer activement aux travaux en cours avant de hurler aux loups.
La déclaration rédigée par ces 22 organisations est plutôt cohérente. Mais les 21 organisations ont-elles agités les esprits sur les 4600 heures, le décret et j'en passe. Non.
Donc je maintiens qu'il n'y a qu'un syndicat qui agite pour pas grand chose et comme par hasard on trouve en fin de certains de ses communiqués la recommandation d'un ordre infirmier fort. Cherchez l'erreur. La démagogie électoraliste vous perdra, pardon nous perdra. C'est de la gueguerre de pouvoir qui pourrit notre profession depuis bien longtemps. Bientôt il y aura 500 000 associations et organisations professionnelles. Cherchez le gagnant !

Jérôme
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erick
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Re: reconnaissance LMD

Message par erick »

Je vous remercie de vos réponses.

Nous sommes en mutation.....et j'avais tendance à garder mes questions jusqu'au 17 novembre, mais c'était plus fort que moi...

je suis terriblement conscient du rôle du stage et du peu de temps que je consacre aux ESI.....ce n'est pas une critique de l'IFSI finalement....mais bien une autocritique.
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Re: reconnaissance LMD

Message par jjland83 »

Nous avons tous un rôle à jouer dans la formation. L'Ifsi et le terrain.
La mutation est globale.
Il faut donc garder un esprit vigilant mais serein et posé comme le font bon nombre d'associations professionnelles responsables.
Jérôme
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