Maltraitance en stage/suicide élève ide

[poiloden]

je suis bien contente pour toi !!

j’espère que tu vas apprendre beaucoup et prendre plaisir !
poilou

[hello-91]

Merci c'est gentil !! Dialogue et diplomatie ça marche super bien en fait...

[Eydis]

Le problème est très complexe de toute façon...

On s'en rend bien compte sur les longs stages... genre moi là au bout de 6 semaines, je tire la langue et je m'enfonce lentement mais sûrement dans une bonne grosse déprime... mais bref c'est justement le sujet.

Le problème c'est qu'on ne s'est pas compris dès le début eux et moi. Ils ont essayé de m'aider, je vais pas dire le contraire (enfin ma tutrice surtout et l'IDEC). J'ai perdu toute confiance en moi, ça a été horriblement difficile de remonter la pente. Et qu'on vous fasse confiance quand vous n'avez plus confiance en vous...

Il faut ajouter à ça que cette IDE a eu quand même une charge de boulot massive en ce moment... et beaucoup de mal à voir mes efforts, mes progrès, ma volonté.

Et les reproches bidons, du genre "tu poses pas assez de questions"... en même temps, ils se sont étonnés que je ne leur pose pas de questions sur les traitements, j'ai un vidal chez moi... sur les pathos, j'ai tout dans mes bouquins...
Et quand j'ai posé des questions, on m'a envoyé chier !

Et purée, j'en peux plus, on se comprend vraiment pas... et j'ai l'impression que dès que ça sort du somatique, du genre là on a un patient schizophrène, ils se font manipuler mais d'une force, ils ne s'en rendent pas compte, j'ai essayé de le leur faire remarquer, je m'en suis pris plein la tronche... par une IDE qui vient de démissionner.

Bref, pour rester dans le sujet, j'ai les idées bien noires en ce moment oui...

[hello-91]

Ca va mieux depuis ton dernier post Eydis ?

[as2004]

Je viens de quitter la formation : une libération !
L'ennui, c'est que dés que quelqu'un essaie de faire bouger les mentalités chez les IDE, elles le prennent comme une attaque intolérable, inexcusable.
Que ce soit en IFSI ou sur le terrain, ce sera toujours la faute de l'ESI : c'est à lui de se "remettre en question", pas aux professionnelles qui en ont bavé !
Ah, cet éternel évitement de la réelle souffrance de beaucoup d'ESI et de certaines iDE, et ces mauvaises conditions d'apprentissage toutes aussi bien réelles ! Tout cela perdurera aussi longtemps que les IDE diplômées seront elles-même maltraitées par l'administration. Bref, un cercle vicieux.
Les suicides des ESI n'ont jamais fait la une des journaux. Ils n'avaient qu'à prendre sur eux, on nous dira. Beaucoup de vérités ont été dites et redites dans ce post. Personnellement, je me demande pourquoi on a pas été plus radical dans la réforme, avec des idées comme celles-ci par exemple :
- un encadrement au strict volontariat. Il n'y a guère que dans cette formation qu'on vous "oblige" textuellement à encadrer ! Là ou ça coince, c'est la pénurie d'IDE. D'où l'idée qui suit...
- des promos réduites par 2 et recrutées sur profil psychologique, comme à l'armée testés sur la résistance au stress, l'impassibilité, la logique organisationnelle... parce qu’en 2 ans et demi, j'ai pas tellement vu la différence avec une formation militaire !
- un véritable soutien personnalisé aux promotions professionnelles, qui coûtent cher en financement, donc il me parait logique de les mener à la réussite. Ce n'est pas du favoritisme, c'est juste que je trouve que des années financées qui tombent à l'eau par manque de valorisation et de soutien, c'est un peu bizarre...
- avec la réforme, on m'a parlé de "revalorisation de l'étudiant". QUe néni. En stage on est toujours des "élèves" comme en primaire. Manque que la rêgle en fer sur les doigts ! Pour une formation aujourd'hui Bac +3, on peut peut-être enfin revoir les choses d'un point de vue nouveau. Pourquoi pas un véritable compagnonnage chaleureux avec des promos plus petites, vers des taux de réussites motivants comme à l'école d'AS ?

Bon, tout cela ne sont que des idées suite à mes observations et une analyse de la situation qui est il faut l'avouer ... catastrophique !
Certaines vont me répondre "mais de quoi elle se melle celle-là (sauf que c'est lui !)", "il avait qu'à faire comme nous : se la boucler, marcher droit ! C'est comme ça qu'on apprends, nous les IDE". Le discours est figé, répétitif, et je crains que la réforme ne change rien aux situations de stage pénibles.

En tout cas, je conclurais par une observation : la souffrance d'un ESI intéresse bien peu l’hôpital, qui se soucie de moins en moins de celle des patients, tant qu'ils ne portent pas plainte. Et si des ESI portaient plainte, les choses changeraient-elles ?

[cristalia-cinderella]

Je sais que je ne suis pas encore ESI mais je suis parfaitement consciente des difficultés rencontrées lors de la formation (c'est d’ailleurs ce qui ma fait peur et qui a retarder ma décision de "sauter" le pas).

Je pense que ce que tu dis, as2004, sur l'hôpital qui se soucis moins du patient est vrai. Pour moi, cela vient du faite que le gouvernement met beaucoup trop le rendement en avant et fait de l'hôpital une entreprise.
Donc mon point de vue c'est qu'il faut remonter à la source pour que le reste suive.
C'est pour moi l'effet dominos.

Après, en cas de problème, je compte tenir bon, aller voir toutes les personnes nécessaire pour résoudre un problème. Ce sera peut-être dur pour moi cette formation (je me prépare au pire!) mais ma motivation est réelle et c'est cela que je retiendrais dans les moments difficiles.

J'espère mettre fait comprendre car je n'ai fait qu'un bref résumé de ma pensée.

[loulic]

As2004 vous pointez de réels problèmes, et certaines de vos observations sont très justes. Mais là dessus vous vous noyez dans des lieux communs et vous avez du mal à prendre du recul.

L'ennui, c'est que dés que quelqu'un essaie de faire bouger les mentalités chez les IDE, elles le prennent comme une attaque intolérable, inexcusable.

Soit. C'est à dire ? Qu'avez vous voulu "faire bouger" ?

Que ce soit en IFSI ou sur le terrain, ce sera toujours la faute de l'ESI : c'est à lui de se "remettre en question", pas aux professionnelles qui en ont bavé !

De quelle faute parlez vous ? L'ESI est en situation d'apprentissage, il semble assez logique que ce soit lui qui soit le récepteur des savoir infirmiers. Même si l'ESI est aussi une source de réactualisation des connaissances pour le professionnel, c'est quand même l'ESI qui est là en demande de formation.

Les suicides des ESI n'ont jamais fait la une des journaux. Ils n'avaient qu'à prendre sur eux, on nous dira.

Sans faire la une des journaux, la souffrance des professionnels et des étudiants est une réalité. Pas seulement celle des ESI. Maintenant peut être n'avez vous pas eu la réponse que vous espériez à votre souffrance.
Peut être n'avez vous malheureusement pas été confronté aux bonnes personnes au bon moment.

- un encadrement au strict volontariat. Il n'y a guère que dans cette formation qu'on vous "oblige" textuellement à encadrer !

C'est faux.

- des promos réduites par 2

Ce qui va surement arranger la pénurie dont vous vous plaignez.

et recrutées sur profil psychologique, comme à l'armée testés sur la résistance au stress, l'impassibilité, la logique organisationnelle... parce qu’en 2 ans et demi, j'ai pas tellement vu la différence avec une formation militaire !

Je n'ai pas fait l'armée, mais je crois que justement la formation des ESI et le concours d'entré à l'IFSI ne font pas l'impasse sur la gestion du stress et les capacités organisationnelle.

- un véritable soutien personnalisé aux promotions professionnelles, qui coûtent cher en financement, donc il me parait logique de les mener à la réussite. Ce n'est pas du favoritisme, c'est juste que je trouve que des années financées qui tombent à l'eau par manque de valorisation et de soutien, c'est un peu bizarre...

Et les autres, ils n'ont pas le droit au soutien ? Parce que leurs études sont gratuites et ne leur coutent rien ?
En promotion professionnelle vous n'êtes par exemple pas obligé de travailler le WE ce qui vous dégage du temps pour vos études, c'est quand même pas mal !

- avec la réforme, on m'a parlé de "revalorisation de l'étudiant". QUe néni. En stage on est toujours des "élèves" comme en primaire.

Ou comme des élèves officiers, ou des élèves ingénieurs, ou des élèves de normale sup' ...

Le statut d'un apprenant n'est pas lié à la dénomination qu'on lui donne. Etre élève n'est en rien péjoratif, et être étudiant n'est pas une marque de supériorité sur l'élève.


Où en êtes vous actuellement, avez vous arrêté votre formation, ou bien faites vous une pause dans votre cursus ?

[augusta]

As2004, je suppose en lisant votre message que vous avez vécu des stages difficiles (pas un mais plusieurs), que vous n'avez trouvé aucun réconfort dans votre ifsi et que vous avez décidé de "jetter l'éponge".
J'espère que vous avez fait un report!!!!

Ce serait intéressant de connaitre ce qui s'est passé lors de vos stages (mais c'est confidentiel et perso) pour que vous ayez cette vision si négative de la formation.
Vous avez arrêté en quelle année? et de quel programme étiez-vous?
Un infirmier jeune De(qui s'était reconverti tard, comme moi) m'avait dit un jour lors d'un stage :"si c'était à refaire, je ne referais pas la formation". Moi je ne comprenais pas, puisqu'il était ide, qu'il travaillait!!!
A quelques mois de la fin....maintenant, je comprends ce qu'il a voulu dire

[as2004]

En tout cas, comme je le pensais, Loulic adore se positionner en détentrice de la vérité, à sans cesse reprendre point par point les paragraphe qui la titille.
Qu'elle continue comme ça, la profession gardera ainsi bien sa vision verrouillée des choses, et les infirmières et ESI continueront à travailler dans un climat de servitude envers un système gestionnairisé.
Mais les protocoles et formation infirmiers sont toujours très éloignés de la réalité du térrain, et des gens souffrent, voir se suicident. Des gens comme Loulic pourront ne jamais remettre en question le système, celui ci DOIT s'adapter aux situations de terrain. Je n'évoque même pas ici le brûlant sujet de l'hyper aseptisation à outrance des pratiques infirmières, qui nous éloigne encore davantage de l'essentiel.
Après, Loulic pourra me reprendre point par point et sans ménagements, je m'en souci guère car j'ai retrouvé ma liberté de prendre soin et suis demeuré authentique avec mes valeurs. D'autres "fournées" d'étudiants (comme j'ai entendu dire), arrivent, avec son lot de souffrance...
Bon courage à tous, et au delà de la "congruence" et autre joli vocabulaire qui sonne bien sur Powerpoint, protégez vos valeurs humaines au delà de la terreur parfois ressentie.

[loulic]

Bon, ben manifestement vous m'avez bien cerné, vous avez été capable en quelques lignes de décrypter ma vile personnalité et ma faiblesse de caractère, de brosser un portrait juste de l'infâme infirmière que je suis (probablement une vieille aigrie qui n'a jamais bougé de son service et qui se soumet à l'administration et au corps médical).

alors que dire ... Voilà ... Hein, bon courage quand même pour la suite. J'espère que vous vous épanouirez dans votre avenir professionnel quelqu'il soit.

edit : votre opinion et votre point de vus sont tout à fait respectables et valent autant que les autres. Mais souffrez qu'on les partage pas forcément.
Et que parfois, même si ça n'a pas l'heur de vous plaire, quand vous assenez des vérités farfelues on est en droit de les contester.

[Eydis]

Il faut quand même pouvoir entendre son point de vue.

C'est quand même très difficile psychologiquement de débarquer dans un stage où personne ne vous comprend, où on vous demande des trucs sans vous laisser la possibilité de les faire, où on vous traite souvent de manière très injuste...

Et effectivement, on a beau se remettre en question, des fois on est en droit d'estimer que les IDE pourraient aussi se remettre en question en ce qui concerne leurs capacités à former leurs pairs...

Même si son discours est bien imprégné de souffrance et en devient un peu excessif, je suis assez d'accord personnellement...

[loulic]

On est tous d'accord, il y a des stages pourries et des connasses chez les IDE.

Voilà.

Maintenant, en tirer des généralités sur la profession et en définir une mentalité infirmière me semble relever de la philosophie de bistrot plutôt que de l'attitude qu'on est en droit d'attendre d'un ESI.

[Eydis]

Non mais c'est sûr je n'aime pas donner dans la philosophie de bistrot non plus.

Maintenant, il faut voir qu'il vient d'abandonner ses études, on va pas s'attendre à ce qu'il ait du recul sur les choses il est encore dans le vécu de son échec...

Et l'attitude qu'on est en droit d'attendre d'un esi c'est quoi au juste ? J'aime pas trop cette phrase...

Plus que tout j'ai envie de réussir et d'être infirmière.
Bien drivée, je peux y arriver, j'en suis convaincue.

Ayant un minimum d'estime de moi j'accorde un peu de crédit à mes affects et à mes ressentis - et franchement je me suis bien remise en question, j'ai d'ailleurs cru que j'allais jamais ressortir la tête de l'eau - moi je peux dire que souvent en stage je suis frustrée de ne pas pouvoir montrer ce que je sais et ce que je sais faire.

Je ne suis pas dans l'idée de dire que les IDE sont des connasses c'est débile et stérile, j'ai plus envie de parler de système mal foutu, d'ide fatiguées et de parcours de stages incohérents...

En gros, j'aurai envie de dire, si je viens à foirer mes études, je serai convaincue que ce ne sera pas uniquement de ma faute, parce que je ne demande qu'à. !

[loulic]

C'est valable pour tout.

Chaque réussite, et chaque échec n'est jamais totalement de son propre fait. On vit en société, en interaction avec nos semblables. On ne peut pas tout contrôler, et les éléments qui interfèrent avec notre conduite sont infinis et complexes.

Les études, particulièrement, dépendent pour beaucoup des rencontres qu'on y fait. Et on peut imputer à chacune les responsabilités positives ou négatives que l'on veut.

Mais ce qui est de notre fait c'est la réaction qu'on aura face à un échec (qui peut n'être que temporaire, et qui peut être une opportunité).

voilà j'ai fini avec ma part de philo de comptoir

Face à l'echec on est libre d'agonir le système, le cadre, les infirmières, les chauffeurs de trains, mai 68, DSK, ... as2004 fait des observations sur les raisons qui l'ont poussé à l'echec, et les impute aux infirmières. Je ne partage pas ses analyses.
Je le lui fais remarquer d'une part parce que ça pourra lui servir ultérieurement, et d'autre part parce que ça pourra servir à d'autres.

[chance2011]

bonjour , je suis cadre de santé et peut-etre un jour formatrice..? j espere que tout ira pour le mieux , je vous adresse tout mon soutien. en effet il exist des formateurs pas faciles (cest sidérant dans votre cas) mais rassurez vous nous ne sommes pas tous comme ça ! en effet nous faisons un métier que nous aimons, moi pour ma part, une belle action : former l'autre, ou bien diriger un service dans un métier que l'on a exercé, infirmiers. IDE, comme AS dailleurs, Beau métier a responsabilité, valorisant et qu'il faut défendre. aussi, le tout est de s accrocher, bon courage mesdames.