j'ai des difficultés en stage
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Re: dur dur la vie de stagiaire
es ce qsue vos formateurs viennent vous voir sur vos lieux de stage ?
ESI 2011/2014 L APHP
Re: dur dur la vie de stagiaire
Justement, fait partager ton experience ?moutarde a écrit :Comment on (a) fait nous, avant eux et avant toi ?
Pour ma part elle est très mauvaise, d'autant plus que j'ai vu ce qu'il se passait au conseil pedagogique et que cela n'a pas franchement renforcé mon idée que l'ESI a un quelconque droit de parole.
Dernière modification par Prosper le 18 mars 2012 21:42, modifié 1 fois.
Mais j'aime mon métier
infirmière est un métier qui se mérite !!!
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Re: dur dur la vie de stagiaire
je suis curieuse aussi d'avoir vops expériences 

ESI 2011/2014 L APHP
Re: dur dur la vie de stagiaire
Je ne vais quand même pas vous faire un cours élémentaire d'éducation civique sur le respect ?
Sinon, on m'a rarement manqué de respect (et réciprocité oblige) et si le cas s'est présenté, j'ai fait en sorte que cela ne se renouvelle pas. Et le message a toujours été pris en considération. En tant qu'élève ou en tant que pro.
Après on peut tout à fait faire une remarque et/ou exposer une attente voire une exigence raisonnable et sensée d'une personne en s'assurant qu'elle est comprise et sans tomber dans un registre vexatoire ou humiliant.
De même, on peut/doit faire preuve de souplesse et de tolérance, différentes de la soumission.
Enfin, on a le droit et quelques fois le devoir de dire non. Le tout est dans la façon de le dire et fonction de l'argumentation choisie.
Sinon, on m'a rarement manqué de respect (et réciprocité oblige) et si le cas s'est présenté, j'ai fait en sorte que cela ne se renouvelle pas. Et le message a toujours été pris en considération. En tant qu'élève ou en tant que pro.
Après on peut tout à fait faire une remarque et/ou exposer une attente voire une exigence raisonnable et sensée d'une personne en s'assurant qu'elle est comprise et sans tomber dans un registre vexatoire ou humiliant.
De même, on peut/doit faire preuve de souplesse et de tolérance, différentes de la soumission.
Enfin, on a le droit et quelques fois le devoir de dire non. Le tout est dans la façon de le dire et fonction de l'argumentation choisie.
Re: dur dur la vie de stagiaire
"Ha de mon temps, quand j etais ESI, les infirmieres taillaient droit. Je peux vous dire qu'elle rigolait pas longtemps, fallait pas me manquer de respect."moutarde a écrit :Sinon, on m'a rarement manqué de respect (et réciprocité oblige) et si le cas s'est présenté, j'ai fait en sorte que cela ne se renouvelle pas.


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Re: dur dur la vie de stagiaire
Entre ça, le mot "propagande", tu t'épuises un peu .... mais bon, pour aider les étudiants qu'est ce qu'on ferait pas...

C'est d'ailleurs un peu l'exemple typique qui est expliqué par plusieurs étudiants sur ce topic, il est arrivé à tout le monde ou quasi de se faire malmener, de se faire un peu rentrer dedans mais, au total, le pire c'est de se faire prendre pour un con.
Ta démonstration est bien réussie.


C'est d'ailleurs un peu l'exemple typique qui est expliqué par plusieurs étudiants sur ce topic, il est arrivé à tout le monde ou quasi de se faire malmener, de se faire un peu rentrer dedans mais, au total, le pire c'est de se faire prendre pour un con.
Ta démonstration est bien réussie.

Re: dur dur la vie de stagiaire
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Mais j'aime mon métier
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Re: dur dur la vie de stagiaire
salut!je suis as et j'ai remarqué que les esi sont plus sévèrement jugés que les eas dans notre service. L'élève doit rester élève, dans la réalité, alors que nos formatrices nous parlaient de trouver sa place dans l'équipe! quelle bêtise, ce n'est pas vrai! les as sont en plus souvent très jaloux des esi, ils voient tous les défauts de l'esi, quand c'est comme ça, je préfère ne rien dire car je ne suis pas esi et je ne les connais pas assez pour me permettre de les descendre. On dirait que les équipes veulent des esi sûrs d'eux, très souples, à l'aise surtout. Mais ils ne tiennent pas compte de la personne dans sa globalité. Une esi a failli ne pas valider son stage car trop en retrait avec certains soignants, elle était bien avec moi et je la trouvais pas mal pour une esi de première année. Tous étaient contre elle, d'accord elle sortait du bac, elle n'osait pas trop mais elle faisait des efforts, elle n'avait jms montré sa démarche de soins, ça c'était inacceptable, mais la prise en charge des patients était correcte. Bref, c'est très difficile de défendre une esi rejetée par tous, il faut qu'elles soient bien avec tout le monde mais est-ce possible ? vous esi, sachez qu'on a tendance à être plus exigeants avec vous, battez-vous, montrez que vous voulez apprendre, souriez souvent, sachez faire une démarche de soins sur vos patients pour mieux les prendre en charge, posez des questions même aux as, je n'attends que ça, car parfois, on a beau essayé de former certains élèves qui nous répondent "oui mais on verra ça en cours!". C'est sur le terrain qu'on apprend le mieux, essayez de maîtriser tout ce que vous pouvez, même si ça a l'air facile à faire car quand on est diplômés, on se rend compte qu'il y a des choses qu'on aurait pu apprendre en stage et qu'on a négligé, et on ne sait pas, on apprend en travaillant. Je ne suis pas encore esi mais je projette de le devenir, c'est pourquoi je vais sur ce forum, bon courage à tous!
Re: dur dur la vie de stagiaire
zmzrlina07 a écrit :salut!je suis as et j'ai remarqué que les esi sont plus sévèrement jugés que les eas dans notre service. L'élève doit rester élève, dans la réalité, alors que nos formatrices nous parlaient de trouver sa place dans l'équipe! quelle bêtise, ce n'est pas vrai! les as sont en plus souvent très jaloux des esi, ils voient tous les défauts de l'esi, quand c'est comme ça, je préfère ne rien dire car je ne suis pas esi et je ne les connais pas assez pour me permettre de les descendre. On dirait que les équipes veulent des esi sûrs d'eux, très souples, à l'aise surtout. Mais ils ne tiennent pas compte de la personne dans sa globalité. Une esi a failli ne pas valider son stage car trop en retrait avec certains soignants, elle était bien avec moi et je la trouvais pas mal pour une esi de première année. Tous étaient contre elle, d'accord elle sortait du bac, elle n'osait pas trop mais elle faisait des efforts, elle n'avait jms montré sa démarche de soins, ça c'était inacceptable, mais la prise en charge des patients était correcte. Bref, c'est très difficile de défendre une esi rejetée par tous, il faut qu'elles soient bien avec tout le monde mais est-ce possible ? vous esi, sachez qu'on a tendance à être plus exigeants avec vous, battez-vous, montrez que vous voulez apprendre, souriez souvent, sachez faire une démarche de soins sur vos patients pour mieux les prendre en charge, posez des questions même aux as, je n'attends que ça, car parfois, on a beau essayé de former certains élèves qui nous répondent "oui mais on verra ça en cours!". C'est sur le terrain qu'on apprend le mieux, essayez de maîtriser tout ce que vous pouvez, même si ça a l'air facile à faire car quand on est diplômés, on se rend compte qu'il y a des choses qu'on aurait pu apprendre en stage et qu'on a négligé, et on ne sait pas, on apprend en travaillant. Je ne suis pas encore esi mais je projette de le devenir, c'est pourquoi je vais sur ce forum, bon courage à tous!
Salut,
je suis aide soignante et actuellement esi 1 er année je suis en stage en medecine uun stage tres riche en apprentissage mais malheureusement nous ne sommes jamais satisfait a 100% mais je suis d 'accord avec toi on sent beaucoup de jalousie des AS mais je pense que c parce que en général durant les stages les esi négligent un peu les AS
ils pensent que les as sont la pour mettre les bassins changer les protection en gros leur servir de 'bonne" car a plusieurs reprise quand j étais as les esi t'apl pour te dire que Mme x veut le bassin pour moi les aides soignants font parti intégrante de l'équipe paramédical et peuvent nous apporter énormément
d'information et si nous allons vers eux il est rare qu'il viennent nous voir pour nous dire "tu prend qui en charge " moi je sait que je n ai pas ce problème en stage car je prend des initiatives faire des toilettes faire des lits donner à manger même si ce n 'est pas un de mes patients et je vous avoue que tt ce passe bien
ESI 2011/2014 L APHP
Re: dur dur la vie de stagiaire
Ben en premiere année c'est plus facile. Mais quand tu arrives en fin de deuxieme année puis en troisieme et que t'as beaucoup de soins et que tu dois en déléguer des fois le bas blesse.
Je suis à mon stage prépro mardi j'avais 6 enfants et une AS m'a dit que elle avait pas à s'occuper des enfants des ESI car les ESI ont le temps. Alors c'est une personne à un moment c'est pas une généralité.
Mais je trouvais plus facile la place d'ESI en premiere année. Aprés les années qui suivent il faut plus savoir trouver un équilibre entre "s'imposer" menager les susceptibilité ou autre.
En tous cas moi en premiére année j'avais aucun probléme de place c'est arrivé avec les stages suivants. (enfin si on peut parler de "problémes" je dirais plus des difficultés).
Aprés y'a d'autres extremes, je veux dire quand je vois des etudiants (ou pas étudiant d'ailleurs) qui sont dans la chambre du patient et qui vont chercher l'AS pour dire "il veut le bassin" j'ai envie de l'encastrer dans le décor. Aprés y'a des services ou ca roule parfaitement niveau binome et ou y'a des bons échanges, ces services là j'ai jamais vu le moindre couac. Et je trouve la prise en charge du patient bien meilleure.
Je suis à mon stage prépro mardi j'avais 6 enfants et une AS m'a dit que elle avait pas à s'occuper des enfants des ESI car les ESI ont le temps. Alors c'est une personne à un moment c'est pas une généralité.
Mais je trouvais plus facile la place d'ESI en premiere année. Aprés les années qui suivent il faut plus savoir trouver un équilibre entre "s'imposer" menager les susceptibilité ou autre.
En tous cas moi en premiére année j'avais aucun probléme de place c'est arrivé avec les stages suivants. (enfin si on peut parler de "problémes" je dirais plus des difficultés).
Aprés y'a d'autres extremes, je veux dire quand je vois des etudiants (ou pas étudiant d'ailleurs) qui sont dans la chambre du patient et qui vont chercher l'AS pour dire "il veut le bassin" j'ai envie de l'encastrer dans le décor. Aprés y'a des services ou ca roule parfaitement niveau binome et ou y'a des bons échanges, ces services là j'ai jamais vu le moindre couac. Et je trouve la prise en charge du patient bien meilleure.
« Je préfère partir plutôt que d’entendre ça plutôt que d’être sourd »
Re: dur dur la vie de stagiaire
je suis d accord avec toi mais je vais voir en deuxieme année comment ça se passe
ESI 2011/2014 L APHP
Re: dur dur la vie de stagiaire
J'ai fais un petit compte rendu de la vie de stagiaire, je vous en donne un petit aperçu, j'espère que vous allez vous y reconnaitre un petit peu
.
C'est un peu caricatural évidemment
mais juste un peu.
1er jour de stage :
"Ca y est, mal de bide, envie de vomir, de faire caca, de mourir, pas dormi de la nuit, le premier jour de stage est arrivé ! Avec tout ce que j’ai acquis en cours, je me sens prêt comme jamais, en effet, je sais me laver les mains comme personne, je suis imbattable sur le développement de l’enfant (Saviez-vous que vers 18 mois, l’enfant peut commencer à courir et que vers 5-6 ans il fait la distinction droite gauche ?) et je sais ce qu’est un hétéroside, enfin je le savais… Bref, je sais des milliers de choses (inutiles vous avez dit ?) mais rien qui ne puisse réellement me servir en pratique.
J’arrive devant l’hôpital, qui me fait étrangement pensé à un film d’horreur, je me gare dans l’immense parking vide et sors. Un monsieur de l’hôpital vient vers moi, ouf je suis accueilli et on va pouvoir me renseigner. Le gentil monsieur : « ET TOI, qui ta autorisé à te garer sur le parking !? » Heu, bonjour monsieur, je suis étudiant, c’est mon 1er jour ici. Le gentil monsieur : « qu’est-ce que ça peut me faire, les étudiants n’ont pas le droit de se garer sur le parking, tu dégages ! », d’accord monsieur. Après avoir tourné 20 minutes dans le centre-ville pour trouver une place, j’arrive enfin.
La cadre m’accueille, me montre le vestiaire d’où un étrange effluve semble en sortir. Mon odorat étant infaillible, j’aperçois en effet une grosse bouse à même le sol. La cadre dit alors élégamment, « Et Brigitte, Mr C, y’a encore chier dans le vestiaire ! », 1er contact avec la géronto-psy, ça c’est fait. Hop, je fini par réussir à me changer, dépose mes affaires dans le casier marquer étudiant, même si je pense que je l’aurai deviné, c’est le seul qui n’a plus de porte ! Et me voilà lancer dans le grand bain, j’arrive dans la salle de pause, où commence la grande valse des présentations.
Un moment toujours délicat dans la vie d’un étudiant infirmier, il faut réussir à sourire non-stop pendant 10 minutes, se présenter sans bafouiller, retenir les prénoms (enfin si t’en retiens déjà 1 c’est bien !), retenir qui est qui, ne surtout pas en faire trop ni en faire pas assez, bref un minimum de talent d’acteur est requis ! Dans le meilleur des cas, on te propose un café et on te met de côté ou on ne te propose rien et on te met de côté. Et la t’attend, malheureusement une nouvelle personne arrive, tu es à l’autre bout de la pièce mais tu sais que tu dois te présenter à tout le monde sous peine de te faire décapiter (non je vous jure c’est vrai !). Le problème c’est que cette nouvelle personne ne te capte pas du tout, mais tu sens déjà des regards se poser sur toi, des regards qui disent « c’est quoi ce stagiaire, même pas il se présente, je vais lui mettre la misère ».
Enfin, une aide-soignante va travailler, tu cours après elle pour lui demander si tu peux la suivre, car il faut le savoir, un étudiant doit prendre des initiatives et être acteur de sa formation ! Oui même le 1er jour, quand tu connais personne et que tu n’as jamais travaillé, c’est toi qui doit aller vers les autres et pas le contraire, non mais tu t’es pris pour qui !? Spèce de prétentieux va, c’est parce que je suis aide-soignante c’est ça ? Oui oui, vous allez l’entendre, ne vous inquiétez pas ! Elle accepte, parce que y’en a des biens (y’en a des biens hin hin, hommage à Didier Super) quand même. Vous voilà dans la chambre de la patiente, l’aide-soignante déshabille la personne, et là pour la 1ére vous êtes confrontés à une inconnue nue (inconnue nue c’est rigolo). 1ere réaction, pleine d’empathie évidemment, je n’ai pas envie de vieillir ! Pendant tout le long de la toilette, l’AS me dit, bon faut pas faire ça, ni ça, ça non plus. Bon au moins, je sais tout ce qu’il ne faut pas faire, me restera plus qu’à voir maintenant ce qu’il faut faire…
Et puis, les autres jours de stages s’enchainent, lentement, avec l’impression qu’une journée dure 36 heures et qu’un comique s’amuse à reculer constamment l’aiguille de l’horloge. 9h, 9h03, 9h10, ah une sonnette, un patient appelle ! Le bon étudiant se doit de répondre à toutes les sonnettes, je suis un bon étudiant, j’y cours. Bonjour Madame, je suis S, étudiant infirmier :
- Ah monsieur, j’ai soif.
- Votre verre est là à côté de vous Madame
- Ah oui, tiens
- Je peux faire autre chose pour vous ?
- Non ça ira
Je retourne en salle de soins, je regarde l’horloge 9h12, et merde… Mais bon, je suis satisfait du travail accomplit, moi qui voulait guérir la terre entière, j’ai donné un verre d’eau, je sens que je suis en bonne voie !
Heureusement, je sais que j’aurais l’occasion à maintes reprises de prouver que je suis un bon soignant, mais avant ça je dois faire la vaisselle de l’équipe, avec le sourire évidemment ! (et après maman s’étonne que je ne fasse rien à la maison). Oui, l’étudiant infirmier c’est un peu l’esclave des temps modernes (oui bon j’exagère, un peu, tout petit peu !) Enfin quand même, si on regarde les synonymes d’esclaves, on trouve : asservissement, assujettissement, dépendance, joug, soumission, sérieusement ça vous fait penser à personne !?
Après avoir fait mes preuves en tant que bon (iche) étudiant, je peux enfin suivre une infirmière ! Rigolez pas, beaucoup d’étudiants ne voient rien du travail d’infirmier au 1er stage, je fais partie des privilégiés, héhé. L’infirmière est appelée pour faire une prise de sang, je jubile, mon 1er soin technique en 3 semaines !
L’infirmière prépare son matériel, pique sans gants, loupe, repique avec la même aiguille, me dis ça faudra pas faire hein (tiens, ça me rappel quelque chose !) et voilà déjà fini. Ce qui est marrant (enfin marrant, c’est une façon de parler !) ce que ce sont les mêmes personnes qui après t’évalues et te critiquent haut et fort si tu ne fais pas tout dans les règles de l’art, « mais enfin, tu es fou, tu as pris des gants trop petit, imagine s’ils craquent et que tu te retrouves sans gants ! » (Véridique !). Les gants n’ayant pas craqué et ayant réussi mon soin, c’est l’autre étudiant avec moi dans le service qui s’est pris par la suite les foudres de l’équipe ! Désolé mec, il parait qu’il est parti en dépression et que pendant la nuit il marmonne, « #*@! de gants, pourquoi t’as pas craqué hein, pourquoiiii ».
Me voilà enfin accepté dans l’équipe, je le sais car certains répondent à mes bonjours désormais, d’autres connaissent même mon prénom ! Je passe de l’autre côté de la barrière. J’ai le droit maintenant à toutes les discussions passionnantes qui se déroulent en salle de pause :
- Mon petit bout de chou il a dit « caca…huète » hier matin, c’était trop mignon
- C’est pas vrai ?
- Si c’est vrai
- Et bien le mien, maintenant il fait presque une nuit entière !
- C’est pas vrai ?
- Si c’est vrai
Et toi, t’es au milieu de tout ça et tu fais semblant d’être attendri et intéressé, il a quel âge votre enfant ? Ah 7 ans, quel bel âge (c’est nul je sais, mais que voulez-vous répondre !)."

C'est un peu caricatural évidemment

1er jour de stage :
"Ca y est, mal de bide, envie de vomir, de faire caca, de mourir, pas dormi de la nuit, le premier jour de stage est arrivé ! Avec tout ce que j’ai acquis en cours, je me sens prêt comme jamais, en effet, je sais me laver les mains comme personne, je suis imbattable sur le développement de l’enfant (Saviez-vous que vers 18 mois, l’enfant peut commencer à courir et que vers 5-6 ans il fait la distinction droite gauche ?) et je sais ce qu’est un hétéroside, enfin je le savais… Bref, je sais des milliers de choses (inutiles vous avez dit ?) mais rien qui ne puisse réellement me servir en pratique.
J’arrive devant l’hôpital, qui me fait étrangement pensé à un film d’horreur, je me gare dans l’immense parking vide et sors. Un monsieur de l’hôpital vient vers moi, ouf je suis accueilli et on va pouvoir me renseigner. Le gentil monsieur : « ET TOI, qui ta autorisé à te garer sur le parking !? » Heu, bonjour monsieur, je suis étudiant, c’est mon 1er jour ici. Le gentil monsieur : « qu’est-ce que ça peut me faire, les étudiants n’ont pas le droit de se garer sur le parking, tu dégages ! », d’accord monsieur. Après avoir tourné 20 minutes dans le centre-ville pour trouver une place, j’arrive enfin.
La cadre m’accueille, me montre le vestiaire d’où un étrange effluve semble en sortir. Mon odorat étant infaillible, j’aperçois en effet une grosse bouse à même le sol. La cadre dit alors élégamment, « Et Brigitte, Mr C, y’a encore chier dans le vestiaire ! », 1er contact avec la géronto-psy, ça c’est fait. Hop, je fini par réussir à me changer, dépose mes affaires dans le casier marquer étudiant, même si je pense que je l’aurai deviné, c’est le seul qui n’a plus de porte ! Et me voilà lancer dans le grand bain, j’arrive dans la salle de pause, où commence la grande valse des présentations.
Un moment toujours délicat dans la vie d’un étudiant infirmier, il faut réussir à sourire non-stop pendant 10 minutes, se présenter sans bafouiller, retenir les prénoms (enfin si t’en retiens déjà 1 c’est bien !), retenir qui est qui, ne surtout pas en faire trop ni en faire pas assez, bref un minimum de talent d’acteur est requis ! Dans le meilleur des cas, on te propose un café et on te met de côté ou on ne te propose rien et on te met de côté. Et la t’attend, malheureusement une nouvelle personne arrive, tu es à l’autre bout de la pièce mais tu sais que tu dois te présenter à tout le monde sous peine de te faire décapiter (non je vous jure c’est vrai !). Le problème c’est que cette nouvelle personne ne te capte pas du tout, mais tu sens déjà des regards se poser sur toi, des regards qui disent « c’est quoi ce stagiaire, même pas il se présente, je vais lui mettre la misère ».
Enfin, une aide-soignante va travailler, tu cours après elle pour lui demander si tu peux la suivre, car il faut le savoir, un étudiant doit prendre des initiatives et être acteur de sa formation ! Oui même le 1er jour, quand tu connais personne et que tu n’as jamais travaillé, c’est toi qui doit aller vers les autres et pas le contraire, non mais tu t’es pris pour qui !? Spèce de prétentieux va, c’est parce que je suis aide-soignante c’est ça ? Oui oui, vous allez l’entendre, ne vous inquiétez pas ! Elle accepte, parce que y’en a des biens (y’en a des biens hin hin, hommage à Didier Super) quand même. Vous voilà dans la chambre de la patiente, l’aide-soignante déshabille la personne, et là pour la 1ére vous êtes confrontés à une inconnue nue (inconnue nue c’est rigolo). 1ere réaction, pleine d’empathie évidemment, je n’ai pas envie de vieillir ! Pendant tout le long de la toilette, l’AS me dit, bon faut pas faire ça, ni ça, ça non plus. Bon au moins, je sais tout ce qu’il ne faut pas faire, me restera plus qu’à voir maintenant ce qu’il faut faire…
Et puis, les autres jours de stages s’enchainent, lentement, avec l’impression qu’une journée dure 36 heures et qu’un comique s’amuse à reculer constamment l’aiguille de l’horloge. 9h, 9h03, 9h10, ah une sonnette, un patient appelle ! Le bon étudiant se doit de répondre à toutes les sonnettes, je suis un bon étudiant, j’y cours. Bonjour Madame, je suis S, étudiant infirmier :
- Ah monsieur, j’ai soif.
- Votre verre est là à côté de vous Madame
- Ah oui, tiens
- Je peux faire autre chose pour vous ?
- Non ça ira
Je retourne en salle de soins, je regarde l’horloge 9h12, et merde… Mais bon, je suis satisfait du travail accomplit, moi qui voulait guérir la terre entière, j’ai donné un verre d’eau, je sens que je suis en bonne voie !
Heureusement, je sais que j’aurais l’occasion à maintes reprises de prouver que je suis un bon soignant, mais avant ça je dois faire la vaisselle de l’équipe, avec le sourire évidemment ! (et après maman s’étonne que je ne fasse rien à la maison). Oui, l’étudiant infirmier c’est un peu l’esclave des temps modernes (oui bon j’exagère, un peu, tout petit peu !) Enfin quand même, si on regarde les synonymes d’esclaves, on trouve : asservissement, assujettissement, dépendance, joug, soumission, sérieusement ça vous fait penser à personne !?
Après avoir fait mes preuves en tant que bon (iche) étudiant, je peux enfin suivre une infirmière ! Rigolez pas, beaucoup d’étudiants ne voient rien du travail d’infirmier au 1er stage, je fais partie des privilégiés, héhé. L’infirmière est appelée pour faire une prise de sang, je jubile, mon 1er soin technique en 3 semaines !
L’infirmière prépare son matériel, pique sans gants, loupe, repique avec la même aiguille, me dis ça faudra pas faire hein (tiens, ça me rappel quelque chose !) et voilà déjà fini. Ce qui est marrant (enfin marrant, c’est une façon de parler !) ce que ce sont les mêmes personnes qui après t’évalues et te critiquent haut et fort si tu ne fais pas tout dans les règles de l’art, « mais enfin, tu es fou, tu as pris des gants trop petit, imagine s’ils craquent et que tu te retrouves sans gants ! » (Véridique !). Les gants n’ayant pas craqué et ayant réussi mon soin, c’est l’autre étudiant avec moi dans le service qui s’est pris par la suite les foudres de l’équipe ! Désolé mec, il parait qu’il est parti en dépression et que pendant la nuit il marmonne, « #*@! de gants, pourquoi t’as pas craqué hein, pourquoiiii ».
Me voilà enfin accepté dans l’équipe, je le sais car certains répondent à mes bonjours désormais, d’autres connaissent même mon prénom ! Je passe de l’autre côté de la barrière. J’ai le droit maintenant à toutes les discussions passionnantes qui se déroulent en salle de pause :
- Mon petit bout de chou il a dit « caca…huète » hier matin, c’était trop mignon
- C’est pas vrai ?
- Si c’est vrai
- Et bien le mien, maintenant il fait presque une nuit entière !
- C’est pas vrai ?
- Si c’est vrai
Et toi, t’es au milieu de tout ça et tu fais semblant d’être attendri et intéressé, il a quel âge votre enfant ? Ah 7 ans, quel bel âge (c’est nul je sais, mais que voulez-vous répondre !)."
Re: dur dur la vie de stagiaire
binou59 a écrit :J'ai fais un petit compte rendu de la vie de stagiaire, je vous en donne un petit aperçu, j'espère que vous allez vous y reconnaitre un petit peu.
C'est un peu caricatural évidemmentmais juste un peu.
1er jour de stage :
"Ca y est, mal de bide, envie de vomir, de faire caca, de mourir, pas dormi de la nuit, le premier jour de stage est arrivé ! Avec tout ce que j’ai acquis en cours, je me sens prêt comme jamais, en effet, je sais me laver les mains comme personne, je suis imbattable sur le développement de l’enfant (Saviez-vous que vers 18 mois, l’enfant peut commencer à courir et que vers 5-6 ans il fait la distinction droite gauche ?) et je sais ce qu’est un hétéroside, enfin je le savais… Bref, je sais des milliers de choses (inutiles vous avez dit ?) mais rien qui ne puisse réellement me servir en pratique.
J’arrive devant l’hôpital, qui me fait étrangement pensé à un film d’horreur, je me gare dans l’immense parking vide et sors. Un monsieur de l’hôpital vient vers moi, ouf je suis accueilli et on va pouvoir me renseigner. Le gentil monsieur : « ET TOI, qui ta autorisé à te garer sur le parking !? » Heu, bonjour monsieur, je suis étudiant, c’est mon 1er jour ici. Le gentil monsieur : « qu’est-ce que ça peut me faire, les étudiants n’ont pas le droit de se garer sur le parking, tu dégages ! », d’accord monsieur. Après avoir tourné 20 minutes dans le centre-ville pour trouver une place, j’arrive enfin.
La cadre m’accueille, me montre le vestiaire d’où un étrange effluve semble en sortir. Mon odorat étant infaillible, j’aperçois en effet une grosse bouse à même le sol. La cadre dit alors élégamment, « Et Brigitte, Mr C, y’a encore chier dans le vestiaire ! », 1er contact avec la géronto-psy, ça c’est fait. Hop, je fini par réussir à me changer, dépose mes affaires dans le casier marquer étudiant, même si je pense que je l’aurai deviné, c’est le seul qui n’a plus de porte ! Et me voilà lancer dans le grand bain, j’arrive dans la salle de pause, où commence la grande valse des présentations.
Un moment toujours délicat dans la vie d’un étudiant infirmier, il faut réussir à sourire non-stop pendant 10 minutes, se présenter sans bafouiller, retenir les prénoms (enfin si t’en retiens déjà 1 c’est bien !), retenir qui est qui, ne surtout pas en faire trop ni en faire pas assez, bref un minimum de talent d’acteur est requis ! Dans le meilleur des cas, on te propose un café et on te met de côté ou on ne te propose rien et on te met de côté. Et la t’attend, malheureusement une nouvelle personne arrive, tu es à l’autre bout de la pièce mais tu sais que tu dois te présenter à tout le monde sous peine de te faire décapiter (non je vous jure c’est vrai !). Le problème c’est que cette nouvelle personne ne te capte pas du tout, mais tu sens déjà des regards se poser sur toi, des regards qui disent « c’est quoi ce stagiaire, même pas il se présente, je vais lui mettre la misère ».
Enfin, une aide-soignante va travailler, tu cours après elle pour lui demander si tu peux la suivre, car il faut le savoir, un étudiant doit prendre des initiatives et être acteur de sa formation ! Oui même le 1er jour, quand tu connais personne et que tu n’as jamais travaillé, c’est toi qui doit aller vers les autres et pas le contraire, non mais tu t’es pris pour qui !? Spèce de prétentieux va, c’est parce que je suis aide-soignante c’est ça ? Oui oui, vous allez l’entendre, ne vous inquiétez pas ! Elle accepte, parce que y’en a des biens (y’en a des biens hin hin, hommage à Didier Super) quand même. Vous voilà dans la chambre de la patiente, l’aide-soignante déshabille la personne, et là pour la 1ére vous êtes confrontés à une inconnue nue (inconnue nue c’est rigolo). 1ere réaction, pleine d’empathie évidemment, je n’ai pas envie de vieillir ! Pendant tout le long de la toilette, l’AS me dit, bon faut pas faire ça, ni ça, ça non plus. Bon au moins, je sais tout ce qu’il ne faut pas faire, me restera plus qu’à voir maintenant ce qu’il faut faire…
Et puis, les autres jours de stages s’enchainent, lentement, avec l’impression qu’une journée dure 36 heures et qu’un comique s’amuse à reculer constamment l’aiguille de l’horloge. 9h, 9h03, 9h10, ah une sonnette, un patient appelle ! Le bon étudiant se doit de répondre à toutes les sonnettes, je suis un bon étudiant, j’y cours. Bonjour Madame, je suis S, étudiant infirmier :
- Ah monsieur, j’ai soif.
- Votre verre est là à côté de vous Madame
- Ah oui, tiens
- Je peux faire autre chose pour vous ?
- Non ça ira
Je retourne en salle de soins, je regarde l’horloge 9h12, et merde… Mais bon, je suis satisfait du travail accomplit, moi qui voulait guérir la terre entière, j’ai donné un verre d’eau, je sens que je suis en bonne voie !
Heureusement, je sais que j’aurais l’occasion à maintes reprises de prouver que je suis un bon soignant, mais avant ça je dois faire la vaisselle de l’équipe, avec le sourire évidemment ! (et après maman s’étonne que je ne fasse rien à la maison). Oui, l’étudiant infirmier c’est un peu l’esclave des temps modernes (oui bon j’exagère, un peu, tout petit peu !) Enfin quand même, si on regarde les synonymes d’esclaves, on trouve : asservissement, assujettissement, dépendance, joug, soumission, sérieusement ça vous fait penser à personne !?
Après avoir fait mes preuves en tant que bon (iche) étudiant, je peux enfin suivre une infirmière ! Rigolez pas, beaucoup d’étudiants ne voient rien du travail d’infirmier au 1er stage, je fais partie des privilégiés, héhé. L’infirmière est appelée pour faire une prise de sang, je jubile, mon 1er soin technique en 3 semaines !
L’infirmière prépare son matériel, pique sans gants, loupe, repique avec la même aiguille, me dis ça faudra pas faire hein (tiens, ça me rappel quelque chose !) et voilà déjà fini. Ce qui est marrant (enfin marrant, c’est une façon de parler !) ce que ce sont les mêmes personnes qui après t’évalues et te critiquent haut et fort si tu ne fais pas tout dans les règles de l’art, « mais enfin, tu es fou, tu as pris des gants trop petit, imagine s’ils craquent et que tu te retrouves sans gants ! » (Véridique !). Les gants n’ayant pas craqué et ayant réussi mon soin, c’est l’autre étudiant avec moi dans le service qui s’est pris par la suite les foudres de l’équipe ! Désolé mec, il parait qu’il est parti en dépression et que pendant la nuit il marmonne, « #*@! de gants, pourquoi t’as pas craqué hein, pourquoiiii ».
Me voilà enfin accepté dans l’équipe, je le sais car certains répondent à mes bonjours désormais, d’autres connaissent même mon prénom ! Je passe de l’autre côté de la barrière. J’ai le droit maintenant à toutes les discussions passionnantes qui se déroulent en salle de pause :
- Mon petit bout de chou il a dit « caca…huète » hier matin, c’était trop mignon
- C’est pas vrai ?
- Si c’est vrai
- Et bien le mien, maintenant il fait presque une nuit entière !
- C’est pas vrai ?
- Si c’est vrai
Et toi, t’es au milieu de tout ça et tu fais semblant d’être attendri et intéressé, il a quel âge votre enfant ? Ah 7 ans, quel bel âge (c’est nul je sais, mais que voulez-vous répondre !)."




"Ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort." Nietzche
☆ IDE 2014 de IFSI CHU Nantes
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☆ IDE 2014 de IFSI CHU Nantes

Re: dur dur la vie de stagiaire
Super bien raconté, et... totalement véridique !binou59 a écrit :J'ai fais un petit compte rendu de la vie de stagiaire, je vous en donne un petit aperçu, j'espère que vous allez vous y reconnaitre un petit peu.
C'est un peu caricatural évidemmentmais juste un peu.
1er jour de stage :
"Ca y est, mal de bide, envie de vomir, de faire caca, de mourir, pas dormi de la nuit, le premier jour de stage est arrivé ! Avec tout ce que j’ai acquis en cours, je me sens prêt comme jamais, en effet, je sais me laver les mains comme personne, je suis imbattable sur le développement de l’enfant (Saviez-vous que vers 18 mois, l’enfant peut commencer à courir et que vers 5-6 ans il fait la distinction droite gauche ?) et je sais ce qu’est un hétéroside, enfin je le savais… Bref, je sais des milliers de choses (inutiles vous avez dit ?) mais rien qui ne puisse réellement me servir en pratique.
J’arrive devant l’hôpital, qui me fait étrangement pensé à un film d’horreur, je me gare dans l’immense parking vide et sors. Un monsieur de l’hôpital vient vers moi, ouf je suis accueilli et on va pouvoir me renseigner. Le gentil monsieur : « ET TOI, qui ta autorisé à te garer sur le parking !? » Heu, bonjour monsieur, je suis étudiant, c’est mon 1er jour ici. Le gentil monsieur : « qu’est-ce que ça peut me faire, les étudiants n’ont pas le droit de se garer sur le parking, tu dégages ! », d’accord monsieur. Après avoir tourné 20 minutes dans le centre-ville pour trouver une place, j’arrive enfin.
La cadre m’accueille, me montre le vestiaire d’où un étrange effluve semble en sortir. Mon odorat étant infaillible, j’aperçois en effet une grosse bouse à même le sol. La cadre dit alors élégamment, « Et Brigitte, Mr C, y’a encore chier dans le vestiaire ! », 1er contact avec la géronto-psy, ça c’est fait. Hop, je fini par réussir à me changer, dépose mes affaires dans le casier marquer étudiant, même si je pense que je l’aurai deviné, c’est le seul qui n’a plus de porte ! Et me voilà lancer dans le grand bain, j’arrive dans la salle de pause, où commence la grande valse des présentations.
Un moment toujours délicat dans la vie d’un étudiant infirmier, il faut réussir à sourire non-stop pendant 10 minutes, se présenter sans bafouiller, retenir les prénoms (enfin si t’en retiens déjà 1 c’est bien !), retenir qui est qui, ne surtout pas en faire trop ni en faire pas assez, bref un minimum de talent d’acteur est requis ! Dans le meilleur des cas, on te propose un café et on te met de côté ou on ne te propose rien et on te met de côté. Et la t’attend, malheureusement une nouvelle personne arrive, tu es à l’autre bout de la pièce mais tu sais que tu dois te présenter à tout le monde sous peine de te faire décapiter (non je vous jure c’est vrai !). Le problème c’est que cette nouvelle personne ne te capte pas du tout, mais tu sens déjà des regards se poser sur toi, des regards qui disent « c’est quoi ce stagiaire, même pas il se présente, je vais lui mettre la misère ».
Enfin, une aide-soignante va travailler, tu cours après elle pour lui demander si tu peux la suivre, car il faut le savoir, un étudiant doit prendre des initiatives et être acteur de sa formation ! Oui même le 1er jour, quand tu connais personne et que tu n’as jamais travaillé, c’est toi qui doit aller vers les autres et pas le contraire, non mais tu t’es pris pour qui !? Spèce de prétentieux va, c’est parce que je suis aide-soignante c’est ça ? Oui oui, vous allez l’entendre, ne vous inquiétez pas ! Elle accepte, parce que y’en a des biens (y’en a des biens hin hin, hommage à Didier Super) quand même. Vous voilà dans la chambre de la patiente, l’aide-soignante déshabille la personne, et là pour la 1ére vous êtes confrontés à une inconnue nue (inconnue nue c’est rigolo). 1ere réaction, pleine d’empathie évidemment, je n’ai pas envie de vieillir ! Pendant tout le long de la toilette, l’AS me dit, bon faut pas faire ça, ni ça, ça non plus. Bon au moins, je sais tout ce qu’il ne faut pas faire, me restera plus qu’à voir maintenant ce qu’il faut faire…
Et puis, les autres jours de stages s’enchainent, lentement, avec l’impression qu’une journée dure 36 heures et qu’un comique s’amuse à reculer constamment l’aiguille de l’horloge. 9h, 9h03, 9h10, ah une sonnette, un patient appelle ! Le bon étudiant se doit de répondre à toutes les sonnettes, je suis un bon étudiant, j’y cours. Bonjour Madame, je suis S, étudiant infirmier :
- Ah monsieur, j’ai soif.
- Votre verre est là à côté de vous Madame
- Ah oui, tiens
- Je peux faire autre chose pour vous ?
- Non ça ira
Je retourne en salle de soins, je regarde l’horloge 9h12, et merde… Mais bon, je suis satisfait du travail accomplit, moi qui voulait guérir la terre entière, j’ai donné un verre d’eau, je sens que je suis en bonne voie !
Heureusement, je sais que j’aurais l’occasion à maintes reprises de prouver que je suis un bon soignant, mais avant ça je dois faire la vaisselle de l’équipe, avec le sourire évidemment ! (et après maman s’étonne que je ne fasse rien à la maison). Oui, l’étudiant infirmier c’est un peu l’esclave des temps modernes (oui bon j’exagère, un peu, tout petit peu !) Enfin quand même, si on regarde les synonymes d’esclaves, on trouve : asservissement, assujettissement, dépendance, joug, soumission, sérieusement ça vous fait penser à personne !?
Après avoir fait mes preuves en tant que bon (iche) étudiant, je peux enfin suivre une infirmière ! Rigolez pas, beaucoup d’étudiants ne voient rien du travail d’infirmier au 1er stage, je fais partie des privilégiés, héhé. L’infirmière est appelée pour faire une prise de sang, je jubile, mon 1er soin technique en 3 semaines !
L’infirmière prépare son matériel, pique sans gants, loupe, repique avec la même aiguille, me dis ça faudra pas faire hein (tiens, ça me rappel quelque chose !) et voilà déjà fini. Ce qui est marrant (enfin marrant, c’est une façon de parler !) ce que ce sont les mêmes personnes qui après t’évalues et te critiquent haut et fort si tu ne fais pas tout dans les règles de l’art, « mais enfin, tu es fou, tu as pris des gants trop petit, imagine s’ils craquent et que tu te retrouves sans gants ! » (Véridique !). Les gants n’ayant pas craqué et ayant réussi mon soin, c’est l’autre étudiant avec moi dans le service qui s’est pris par la suite les foudres de l’équipe ! Désolé mec, il parait qu’il est parti en dépression et que pendant la nuit il marmonne, « #*@! de gants, pourquoi t’as pas craqué hein, pourquoiiii ».
Me voilà enfin accepté dans l’équipe, je le sais car certains répondent à mes bonjours désormais, d’autres connaissent même mon prénom ! Je passe de l’autre côté de la barrière. J’ai le droit maintenant à toutes les discussions passionnantes qui se déroulent en salle de pause :
- Mon petit bout de chou il a dit « caca…huète » hier matin, c’était trop mignon
- C’est pas vrai ?
- Si c’est vrai
- Et bien le mien, maintenant il fait presque une nuit entière !
- C’est pas vrai ?
- Si c’est vrai
Et toi, t’es au milieu de tout ça et tu fais semblant d’être attendri et intéressé, il a quel âge votre enfant ? Ah 7 ans, quel bel âge (c’est nul je sais, mais que voulez-vous répondre !)."

Re: dur dur la vie de stagiaire
binou59 a écrit :J'ai fais un petit compte rendu de la vie de stagiaire, je vous en donne un petit aperçu, j'espère que vous allez vous y reconnaitre un petit peu.
C'est un peu caricatural évidemmentmais juste un peu.
1er jour de stage :
"Ca y est, mal de bide, envie de vomir, de faire caca, de mourir, pas dormi de la nuit, le premier jour de stage est arrivé ! Avec tout ce que j’ai acquis en cours, je me sens prêt comme jamais, en effet, je sais me laver les mains comme personne, je suis imbattable sur le développement de l’enfant (Saviez-vous que vers 18 mois, l’enfant peut commencer à courir et que vers 5-6 ans il fait la distinction droite gauche ?) et je sais ce qu’est un hétéroside, enfin je le savais… Bref, je sais des milliers de choses (inutiles vous avez dit ?) mais rien qui ne puisse réellement me servir en pratique.
J’arrive devant l’hôpital, qui me fait étrangement pensé à un film d’horreur, je me gare dans l’immense parking vide et sors. Un monsieur de l’hôpital vient vers moi, ouf je suis accueilli et on va pouvoir me renseigner. Le gentil monsieur : « ET TOI, qui ta autorisé à te garer sur le parking !? » Heu, bonjour monsieur, je suis étudiant, c’est mon 1er jour ici. Le gentil monsieur : « qu’est-ce que ça peut me faire, les étudiants n’ont pas le droit de se garer sur le parking, tu dégages ! », d’accord monsieur. Après avoir tourné 20 minutes dans le centre-ville pour trouver une place, j’arrive enfin.
La cadre m’accueille, me montre le vestiaire d’où un étrange effluve semble en sortir. Mon odorat étant infaillible, j’aperçois en effet une grosse bouse à même le sol. La cadre dit alors élégamment, « Et Brigitte, Mr C, y’a encore chier dans le vestiaire ! », 1er contact avec la géronto-psy, ça c’est fait. Hop, je fini par réussir à me changer, dépose mes affaires dans le casier marquer étudiant, même si je pense que je l’aurai deviné, c’est le seul qui n’a plus de porte ! Et me voilà lancer dans le grand bain, j’arrive dans la salle de pause, où commence la grande valse des présentations.
Un moment toujours délicat dans la vie d’un étudiant infirmier, il faut réussir à sourire non-stop pendant 10 minutes, se présenter sans bafouiller, retenir les prénoms (enfin si t’en retiens déjà 1 c’est bien !), retenir qui est qui, ne surtout pas en faire trop ni en faire pas assez, bref un minimum de talent d’acteur est requis ! Dans le meilleur des cas, on te propose un café et on te met de côté ou on ne te propose rien et on te met de côté. Et la t’attend, malheureusement une nouvelle personne arrive, tu es à l’autre bout de la pièce mais tu sais que tu dois te présenter à tout le monde sous peine de te faire décapiter (non je vous jure c’est vrai !). Le problème c’est que cette nouvelle personne ne te capte pas du tout, mais tu sens déjà des regards se poser sur toi, des regards qui disent « c’est quoi ce stagiaire, même pas il se présente, je vais lui mettre la misère ».
Enfin, une aide-soignante va travailler, tu cours après elle pour lui demander si tu peux la suivre, car il faut le savoir, un étudiant doit prendre des initiatives et être acteur de sa formation ! Oui même le 1er jour, quand tu connais personne et que tu n’as jamais travaillé, c’est toi qui doit aller vers les autres et pas le contraire, non mais tu t’es pris pour qui !? Spèce de prétentieux va, c’est parce que je suis aide-soignante c’est ça ? Oui oui, vous allez l’entendre, ne vous inquiétez pas ! Elle accepte, parce que y’en a des biens (y’en a des biens hin hin, hommage à Didier Super) quand même. Vous voilà dans la chambre de la patiente, l’aide-soignante déshabille la personne, et là pour la 1ére vous êtes confrontés à une inconnue nue (inconnue nue c’est rigolo). 1ere réaction, pleine d’empathie évidemment, je n’ai pas envie de vieillir ! Pendant tout le long de la toilette, l’AS me dit, bon faut pas faire ça, ni ça, ça non plus. Bon au moins, je sais tout ce qu’il ne faut pas faire, me restera plus qu’à voir maintenant ce qu’il faut faire…
Et puis, les autres jours de stages s’enchainent, lentement, avec l’impression qu’une journée dure 36 heures et qu’un comique s’amuse à reculer constamment l’aiguille de l’horloge. 9h, 9h03, 9h10, ah une sonnette, un patient appelle ! Le bon étudiant se doit de répondre à toutes les sonnettes, je suis un bon étudiant, j’y cours. Bonjour Madame, je suis S, étudiant infirmier :
- Ah monsieur, j’ai soif.
- Votre verre est là à côté de vous Madame
- Ah oui, tiens
- Je peux faire autre chose pour vous ?
- Non ça ira
Je retourne en salle de soins, je regarde l’horloge 9h12, et merde… Mais bon, je suis satisfait du travail accomplit, moi qui voulait guérir la terre entière, j’ai donné un verre d’eau, je sens que je suis en bonne voie !
Heureusement, je sais que j’aurais l’occasion à maintes reprises de prouver que je suis un bon soignant, mais avant ça je dois faire la vaisselle de l’équipe, avec le sourire évidemment ! (et après maman s’étonne que je ne fasse rien à la maison). Oui, l’étudiant infirmier c’est un peu l’esclave des temps modernes (oui bon j’exagère, un peu, tout petit peu !) Enfin quand même, si on regarde les synonymes d’esclaves, on trouve : asservissement, assujettissement, dépendance, joug, soumission, sérieusement ça vous fait penser à personne !?
Après avoir fait mes preuves en tant que bon (iche) étudiant, je peux enfin suivre une infirmière ! Rigolez pas, beaucoup d’étudiants ne voient rien du travail d’infirmier au 1er stage, je fais partie des privilégiés, héhé. L’infirmière est appelée pour faire une prise de sang, je jubile, mon 1er soin technique en 3 semaines !
L’infirmière prépare son matériel, pique sans gants, loupe, repique avec la même aiguille, me dis ça faudra pas faire hein (tiens, ça me rappel quelque chose !) et voilà déjà fini. Ce qui est marrant (enfin marrant, c’est une façon de parler !) ce que ce sont les mêmes personnes qui après t’évalues et te critiquent haut et fort si tu ne fais pas tout dans les règles de l’art, « mais enfin, tu es fou, tu as pris des gants trop petit, imagine s’ils craquent et que tu te retrouves sans gants ! » (Véridique !). Les gants n’ayant pas craqué et ayant réussi mon soin, c’est l’autre étudiant avec moi dans le service qui s’est pris par la suite les foudres de l’équipe ! Désolé mec, il parait qu’il est parti en dépression et que pendant la nuit il marmonne, « #*@! de gants, pourquoi t’as pas craqué hein, pourquoiiii ».
Me voilà enfin accepté dans l’équipe, je le sais car certains répondent à mes bonjours désormais, d’autres connaissent même mon prénom ! Je passe de l’autre côté de la barrière. J’ai le droit maintenant à toutes les discussions passionnantes qui se déroulent en salle de pause :
- Mon petit bout de chou il a dit « caca…huète » hier matin, c’était trop mignon
- C’est pas vrai ?
- Si c’est vrai
- Et bien le mien, maintenant il fait presque une nuit entière !
- C’est pas vrai ?
- Si c’est vrai
Et toi, t’es au milieu de tout ça et tu fais semblant d’être attendri et intéressé, il a quel âge votre enfant ? Ah 7 ans, quel bel âge (c’est nul je sais, mais que voulez-vous répondre !)."



ESI 2012/2015 à Granville