Métier d'infirmière, préjugés et vérités

[blondepalatine]

• Bonjour,
  Je m'appelle Marine, je suis depuis peu bachelière et il y a peu, je cherchais encore mon orientation professionnelle. Je n'arrivais pas à choisir entre devenir médecin ou infirmière, deux métiers bien différents je le conçois. Après m'être renseignée et avoir eu la chance de participer à stage dans un hôpital près de chez moi, je suis décidée à tenter un concours d'infirmière en octobre, pour une rentrée en février en école d'infirmière si je réussis le concours. Le travail (du moins ce dont j'en ai aperçu), l'exécution des soins, le contact avec les patients, l'ambiance, le travail de groupe, même la longueur des études me correspondent mieux, je pense.
  
  Cependant, mes parents (et ma famille en général) semblent déçus que je ne choisisse pas la voie "royale" de médecine, comme mon père lui-même l'a nommée pour me "contenter" du job d'infirmière. Pour eux, l'infirmière est toujours en train de courir, n'a pas de temps pour les patients (qu'elle ne fait "que croiser"), ne fait quasiment que les toilettes des patients, a des horaires changeant en fonctions des semaines, ce qui est épuisant. Aussi ils visualisent le quotidien d'une infirmière comme "répétitif" et ennuyeux. Bien que ce ne soit en aucun cas ce que j'ai observé, leur entêtement à me faire changer d'avis me fait peur. Et si ils avaient raison et que j'avais tort ?
  
  Est-ce que ce serait possible que vous me parliez un peu de votre quotidien en tant qu'IDE ? Peut-être arriverais-je alors à les rassurer et à leur prouver que les infirmières adorables qui m'ont accueillies n'étaient pas les seules à aimer leur travail, et alors peut-être m'autoriseront-ils à m'inscrire au concours (j'ai dix-sept ans, donc besoin d'une autorisation parentale) ... Merci d'avance.

[nico1]

la seule chose que je répondrais, c'est que c'est vous qui allez bosser, pas votre père, ni votre famille, et que votre métier est fait pour vous faire plaisir (et également vivre), et pas pour faire plaisir à votre famille.
Si vous sentez que vous êtes fait pour médecine, allez-y.
Si c'est infirmière qui vous tente, et bien en route.
Si jamais votre père aurait voulu que vous soyez pâtissière et vous infirmière, vous auriez choisi pâtissière ?

[augusta]

Bonsoir Blondepalatine!

Le métier d'infirmière recèle beaucoup de contraintes effectivement. Il faut réellement être tres motivé pour l'apprécier, notamment au vu des conditions de travail, de la faible reconnaissance et du salaire peu élevé (avec peu d'évolution possible).

La réaction de tes parents me parait tout à fait normale!
En général, on souhaite le mieux pour ses enfants, je pense aussi au prestige que l'on peut retirer de leur éventuelle réussite sociale.
Partant de là, il est logique que tes parents te poussent vers médecine. Faire médecine équivaut à réussir dans la vie, être plutôt assuré d'avoir un salaire très correct (donc permettant de vivre bien, voire trèèès bien), et du boulot puisque c'est la pénurie de ce côté-là.

Les 2 métiers ont leurs avantages et leurs contraintes.
Je pense que le vrai luxe dans la vie est de faire ce dont on a envie.
Tes motivations doivent donc être très claires pour toi.
Pourquoi choisir IDE?
Pourquoi ne pas choisir médecin?

[blondepalatine]

la seule chose que je répondrais, c'est que c'est vous qui allez bosser, pas votre père, ni votre famille, et que votre métier est fait pour vous faire plaisir (et également vivre), et pas pour faire plaisir à votre famille.
Si vous sentez que vous êtes fait pour médecine, allez-y.
Si c'est infirmière qui vous tente, et bien en route.
Si jamais votre père aurait voulu que vous soyez pâtissière et vous infirmière, vous auriez choisi pâtissière ?

Je sais que j'accorde trop d'importance aux avis extérieurs, peut-être par manque de confiance en moi. J'ai peur de me tromper, pour être honnête. Au départ, j'étais sûre de vouloir devenir médecin. Ensuite, j'ai aussi étudié le métier d'infirmière et les deux semblaient présenter des avantages. Puis j'ai passé une semaine dans différents services d'un hôpital et je suis ressortie convaincue que je serais infirmière. Je ne pourrais pas l'expliquer rationnellement : je ne me vois pas devenir médecin mais j'arrive totalement à m'imaginer infirmière. N'est-ce pas trop risqué de miser sur une sensation ? Une impression ?

Aussi, je ne veux pas laisser mes parents choisir mon métier pour moi mais, étant mineure, leur autorisation est nécessaire lors de l'inscription en école et/ou aux concours.

Le travail en équipe, ainsi que le contact plus poussé avec les patients sont aussi deux raisons qui me pousseraient plutôt à choisir infirmière. Les médecins sont plus dans le diagnostic, les infirmières dans les soins.

[Indis]

Bonjour,


D'abord un peu de lecture ici, une personne se pose peu ou prou la même question.

• Bonjour,
  Je m'appelle Marine, je suis depuis peu bachelière et il y a peu, je cherchais encore mon orientation professionnelle. Je n'arrivais pas à choisir entre devenir médecin ou infirmière, deux métiers bien différents je le conçois. Après m'être renseignée et avoir eu la chance de participer à stage dans un hôpital près de chez moi, je suis décidée à tenter un concours d'infirmière en octobre, pour une rentrée en février en école d'infirmière si je réussis le concours. Le travail (du moins ce dont j'en ai aperçu), l'exécution des soins, le contact avec les patients, l'ambiance, le travail de groupe, même la longueur des études me correspondent mieux, je pense.

C'est un bon début. Je passe sur ça, au final si ça vous a plu ma foi.

Cependant, mes parents (et ma famille en général) semblent déçus que je ne choisisse pas la voie "royale" de médecine, comme mon père lui-même l'a nommée pour me "contenter" du job d'infirmière. Pour eux, l'infirmière est toujours en train de courir, n'a pas de temps pour les patients (qu'elle ne fait "que croiser"), ne fait quasiment que les toilettes des patients, a des horaires changeant en fonctions des semaines, ce qui est épuisant. Aussi ils visualisent le quotidien d'une infirmière comme "répétitif" et ennuyeux. Bien que ce ne soit en aucun cas ce que j'ai observé, leur entêtement à me faire changer d'avis me fait peur. Et si ils avaient raison et que j'avais tort ?

Comme beaucoup de parents, vos parents sont du caca dans les yeux.
Trop rien à dire de plus au final, ils sortent juste lesmêmes lieux communs que 99% de la population qui consiste à croire qu'un Médecin c'est un mélange entre Doug Ross, Meredith Gray et House.
Un genre de bioman qui sauve des gens, qui n'a pas le temps parce qu'il est médecin et qui se farcit les infirmières dans son bureau.

A contrario les infirmières sont des bonniches qui aiment se faire toucher le cul par les-dits médecins et qui sont trop connes pour avoir pu faire autre chose.

Peut-être que ils avaient vus l'interne qu'on a fait souffler (mais arrêtée avant) dans une sonde urinaire pour la déboucher ils auraient une vision différente.


Tout ceci est confirmé par ce passage ci:

Pour eux, l'infirmière est toujours en train de courir, n'a pas de temps pour les patients (qu'elle ne fait "que croiser"), ne fait quasiment que les toilettes des patients, a des horaires changeant en fonctions des semaines, ce qui est épuisant.

Parce que si nous on a pas le temps de voir les patients, que faut-il penser des médecins, vraiment.
Pour les toilettes, oui ça arrive, enfin c'est clairement pas la majorité du boulot et c'est surtout service dépendant plus qu'autre chose.
Pour les horaires qui changent, ben pareil, les médecins sont logés à la même enseigne.
Bien sûr si tes parents n'ont que l'image du médecin généraliste... effectivement.

Dans les faits, qu'on t-ils comme vision du métier d'infirmière ? Celle du collège où vous étiez? Celle de la maison de retraite de vos grands parents/ arrières grands parents?
Se sont deux visions différentes, ce ne sont pas les seules, et à l'heure actuelle je ne crois pas qu'il existe réellement un poste où l'on se fasse chier parce que c'est répétitif.
Je discute/traîne/ glande beaucoup avec un médecin urgentiste où je travaille, et je voudrai son boulot pour rien au monde. Et ça même avec la paye et la reconnaissance qu'il peut bien avoir du "grand public".

Je re écris ce que j'avais marqué sur l'autre topic:

peut-être faudrait-il justement, sortir des reportages de la télé (qui sont tous pourris et ne reflètent rien du tout 99,99% du temps) et faire de la lecture... ça aura plus de sens, bien plus.

Sauf erreur se sont pas tes parents qui vont faire les études nécessaires et exerceront après. En effet être médecin c'est être reconnu, prestige nia nia nia.... c'est entre eux et toi que ça se passe, clairement.


Pour finir sur le salaire des médecins, et pour avoir eu les deux feuilles de paye sous les yeux, à heures égales, il n'est pas siiii différent que ça, la différence étant que le PH fait juste 60 heures par semaine.


Pour ton image, là dessus il faut être franc, elle est complètement dépendante de l'équipe. Tu es tombée sur une équipe super, tu peux tomber sur des gens horribles en stage et là il y a une large différence entre les étudiants des deux filières... la pédagogie IDE et "l'art" de faire des criques positives sont proches du zéro.

Un étudiant aussi mauvais soit-il, faisant toutes les erreurs possibles et imaginables sera jamais pourri voire humilié comme peuvent l'être certains étudiants IDE.




Si tu veux un témoignage tu peux me contacter par MP =)

[loulic]

Un étudiant aussi mauvais soit-il, faisant toutes les erreurs possibles et imaginables sera jamais pourri voire humilié comme peuvent l'être certains étudiants IDE.

Un étudiant en médecine ?

Franchement, pour en avoir vu se faire démonter par des PH sadiques et pervers, je crois pas que leur sort soit très enviable. Des stages de six mois, 60 heures/semaine à se faire rabrouer et trainer dans la boue ...

Etre le larbin des hospitalier, le souffre douleur du radiologue (ou de la secrétaire de radio) ou des urgentistes, le ramasse dossier, le "ben tu l'as pas encore fait l'examen du 12, pfou ...".

Sans parler de la saine et joyeuse concurrence qui règne chez les spé ou les chir qui se tirent dans les pattes et se pourrissent mutuellement leurs stages dans l'espoir d'avoir le meilleur dossier.

[Indis]

Ha ben c'est parce que tu vis ans une région de gens tous pourris par la pomme qui pique
Nous ici on est mimis

Bon après ça reste les larbins de l'hôpital on est bien d'accord, brancardiers, coursiers, réalisateurs d'ECG en boucle ... mais c'est l'avantage des urgences, les PH autres que ceux des urgences y mettent jamais les pieds

[loulic]

Ha ben c'est parce que tu vis ans une région de gens tous pourris par la pomme qui pique

Ben vas y ! Traite moi de normand tant que t'y es !

Nous la pomme on la cultive essentiellement pour la vendre aux abrutis de parigots. Ici on préfère largement les céréales ou le raisin (fermenté, certes).

Ceci dit, les gentils internes aux comportement de puputte qui léchaient le fion de leur chef vénéré dans le but essentiel de détruire leurs confrère, je l'ai vu aussi sous les cocotiers entre deux verres de punch coco.

Et entre deux soirées To(u)nus, l'internat c'est aussi le lieu de tous les pires ragots.

[Indis]

Ha on nous aurait menti sur la possibilité d'acheter du chouchen ou du cidre de très bonne qualité au leclerc du coin ?

You tricked us Bretagne !





Voui euh stop Hors sujet

[Jo_bis]

Cependant, mes parents (et ma famille en général) semblent déçus que je ne choisisse pas la voie "royale" de médecine, comme mon père lui-même l'a nommée pour me "contenter" du job d'infirmière.

Ah...les parents...
En ce qui me concerne, permettez-moi humblement de vous donner le conseil que j'ai donné à mes propres enfants quand ils en étaient à choisir leur voie et qu'ils me demandaient mon avis.
Je leur ai dit : "Je ne choisirai pas pour vous. Le seule chose que je peux dire est : vous allez travailler au bas mot 40 ans.
40 ans, quand on fait le métier qu'on aime, c'est long.
Mais quand on fait un métier qu'on aime pas, c'est très long, et on est malheureux, on gache sa vie"

Donc, choisissez votre voie, pesez le pour, le contre, et tenez bon face à ceux qui vont essayer de vous persuader du contraire.

Votre père, comme beaucoup de parents, a des idées préconçues. Il a "une certaine idée" de la médecine, qui commence à dater...Ce n'est plus une voie "royale", c'est une voie sans issue.

La médecine s'est beaucoup dégradée en 20 ans, comme tout le secteur médical et paramédical. Elle aussi est sinistrée.
Les "pontes" n'existent plus, ce sont les gestionnaires qui commandent.
Certes, ils gagnent (un peu) mieux leur vie, mais à quel prix ?
En libéral rural : pas de vie privée, des contraintes horaires énormes.
En libéral urbain : conditions de travail dangereuses, certains nouveaux installés gagnent à peine le SMIC.
A l'hôpital : des "tâcherons" de la médecine, à la merci des poursuites judiciaires.

Et puis, et surtout : mieux vaut une bonne infirmière qu'un mauvais médecin.

[Lilu]

Pour avoir plus ou moins connu ca, (la famille qui veut que tu fasses médecine, parce que tu vas "gacher" ton potentiel en n'étant QUE infirmiere et que c'est un métier tout pourri blablablabla). Ben ca m'a peut être fait douté un peu, à un instant t.
Et actuellement ben je ne regrette pas du tout là ou je suis.

L'important c'est de voir ou tu t'épanouis, et de savoir ce qui peut t'interesser dans ton futur métier. Selon ce qui t'interesse cela peut t'aider à faire ton choix.


Et par contre je rejoins Indis sur ce point c'est que pour le voir réguliérement, les étudiants en médecine sont un peu plus "preservés" sur les stages que le statut d'étudiant infirmier, et je pense que c'est ca -selon moi- la partie la plus "décourageante" des études pour devenir IDE. Les stages galeres... ca peut des fois mettre un gros coup sur le coin de la goule.

Enfin voila fais toi au pire une liste de ce que tu recherches en particulier et ce que tu veux vraiment pas, et peut être qu'il va s'en dégager quelque chose.

[loulic]

Certes, ils gagnent (un peu) mieux leur vie, mais à quel prix ?
En libéral rural : pas de vie privée, des contraintes horaires énormes.
En libéral urbain : conditions de travail dangereuses, certains nouveaux installés gagnent à peine le SMIC.
A l'hôpital : des "tâcherons" de la médecine, à la merci des poursuites judiciaires.

Ouais, bon, c'est comme tout. On peut aussi être médecin, gagner correctement sa vie et avoir une vie privée honnête.

[loulic]

.

[Lilu]

Ah non mais tout est a modéré evidemment. Et je ne me base que sur certaines expériences. Je pense que c'est comme tout y'a des exemples et de contre exemples.

Bon c'est beau de dire les généralités que je viens de sortir mais c'est un fait.

Mais de ce que j'en ai vu et que je connais les étudiants en médecine souffre plus de la rivalité entre eux et de leur propre coup de p*** que de comment on les traite en stage. J'ai trouvé que c'etait plutot l'inverse durant les etudes pour devenir Ide. Mais cela ne regarde que moi

[MAGNANOU]

si c'est vraiment ce que tu veux,fais le.
tes parents n'ont pas a décider pour toi.
tu es mineure,c'est vrai,mais c'est ton avenir qui se joue,pas le leur.
j'ai 2 enfants,et je les encouragerai toujours dans la voie qu'ils auront choisi,l'important etant de faire un métier qui te plaise a toi.
tes parents t'aiment et ils veulent le meilleur pour toi et je les comprends.
mais s'ils ne font pas ce métier,ils ne peuvent pas savoir ce que c'est vraiment.
en te promenant sur ce forum,tu trouveras des réponses a tes questions et un apercu de ce qu'est notre boulot(utilise la fonction recherche).
on ne peut pas parler de ce qu'on ne connait pas parce qu'on reste sur des préjugés.
j'aime énormément mon métier et j'en suis fiére,j'en ai bavé pendant mes etudes mais je ne regrette rien.
je travaille en maison de retraite auprés de personnes démentes et ce n'est pas facile tous les jours.
je fais des soins techniques,de l'administratif et du relationnel.
je ne suis pas la boniche ni la sécretaire du médecin,j'ai des responsabilites,je fais des choix et je prends des initiatives plusieurs fois par jour.
evidemment,il y a des inconvénients,comme dans tous les métiers.
les horaires décalés,tu passes ton temps a courir aprés le temps(eh oui,ce n'est pas un boulot ou tu restes assise toute la journée!),parfois tu fais les soins a la chaine(car manque de personnel et de temps) et c'est vrai tu ne passes pas autant de temps auprés des patients que tu le souhaiterais.
te sens tu prete a affronter la mort,la souffrance,la maladie,la folie,la misére,la décheance,le pipi,caca et autres sécrétions biologiques?
tu sens tu prete a faire 3 ans d'études difficiles autant en théorie qu'en pratique?
tu sens tu assez solide physiquement et psychologiquement pour supporter tout ce que tu vas entendre et tout ce que tu vas voir?
cependant,il y a quand meme des trucs bien:c'est un métier riche en relationnel, en émotions et en rencontres.
plus tard,tu pourras te spécialiser en puericultrice,ide de bloc ou ide anesthésiste.
tu pourras devenir cadre de santé.
tu pourras passer des DU dans plusieurs spécialités.
la variété des services(médecine,chirurgie,pédiatrie,réa,bloc,urgence..., toutes spécialités confondues) et des endroits(intérim,libéral,psy,hopital,maison de retraite,école,prison,médecine d'entreprise...) ou on peut exercer est grande et permet de ne jamais se lasser et de découvrir plein de choses,d'autant plus que c'est un métier qui est ,pour le moment ,a l'abri du chomage.
autant d'arguments a exposer a tes parents,qui j'en suis sure,préféreront voir leur fille épanouie et heureuse dans le métier qu'elle aura choisi,plutot que le contraire.
bon courage dans ton parcours!