Opinion générale négative sur la gériatrie
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Re: Opinion générale négative sur la gériatrie
Parole de Corwin, le grand frustré de la profession...Corwin a écrit :Ben justement, les maisons de retraite ne sont pas un lieu de soins, c'est un lieu de vie qui mérite des professionnels pour lieux de vie. Libre à korian de payer son personnel au SMIC.
Les surveillances ne sont que du bon sens, pas besoin de faire 3 ans d'étude. Les kiné, les médecins ne sont pas dans les MDR 24h/24 et personne n'en meurt ...
Faut arreter de croire que tout tourne autour des infirmières hein !



Re: Opinion générale négative sur la gériatrie
Pour etre au pool, je peux t'assurer que la gériatrie est un service ou il y a beaucoup de technique, de soins très diversifiés ( de la toilette ... à la sad en passant par la cip...=), les pathologies sont tres diverses. Je trouve cela plus dur que dans un service ou les patients rentre pour les memes pathologies, ou tu as une repetitions des soins.Corwin a écrit :Il ne devrait pas y avoir d'AS ou d'infirmier en maison de retraite mais du personnel qualifié en soins de confort et animation autorisé à donner des médicaments. Les deux ou trois pansements à faire peuvent être fait par une IDE libérale qui sera bien contente d'avoir sur le même lieu un certain nombre de clients.
Bosser dans ce genre d'établissement avec ces diplômes vous fait régresser. Il n'y a pas de soin dans un lieu de vie.
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Re: Opinion générale négative sur la gériatrie
Il y a des soins dans des lieux de vie qui sont quasiment tous médicalisés. Dans l'ehpad où je bosse, il y a 80 lits médicalisés sur 120.Corwin a écrit :Bosser dans ce genre d'établissement avec ces diplômes vous fait régresser. Il n'y a pas de soin dans un lieu de vie.
Là bas, mes collègues AS sont heureuse quand dans leur tournée il y a 1 bas à mettre car, elle font des bilans d'entrée sortie, des surveillance cutannées, des toilettes, des animations ...
Pour les infirmiers, merci, j'aimerai bien avoir un collègue en plus carune IDEL aurait beaucou trop de travail et plus assez de temps pour s'occuper de sa clientèle hors MDR. Au passage, je fais aussi beaucoup de post chir/réa en MDR.
Nous avons d'ailleurs 6 chambres (fois 2 lits) avec prise d'O2 plus les unités cantou et l'unité spéciale démence.
infirmier dans une vie antérieure.
Re: Opinion générale négative sur la gériatrie
Ben oui...Indis a écrit :Le problème de la gériatrie, ce n'est pas la gériatrie, c'est ce qu'est devenu la gériatrie (non j'ai pas bu).
C'est les maisons de retraite avec 327 toilettes/ personne le matin, c'est le long séjour avec un infirmier de nuit pour 200 personnes, c'est les services où personne (patients comme employés) ne veulent pas/ plus aller.
C'est pas tellement les vieux, hein... Ils n'ont rien de moins intéressant que les jeunes (au contraire à mon sens, mais c'est un autre débat). Ce sont surtout les conditions de travail...
Personnellement j'ai fait de la "gériatrie aiguë" et même si je n'adhère pas tellement au concept de prolonger coûte que coûte la vie des gens qui n'en ont même pas envie au prix de soins invasifs, douloureux et de longs séjours dans un hosto miteux, niveau soins c'était très technique, niveau relationnel fallait assurer comme on dit, niveau pathos c'était très complet.
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Re: Opinion générale négative sur la gériatrie
On devrait envoyer les jeunes diplômées, en forme et pas encore usées, faire deux ou trois années obligatoires en gériatrie, en début de carrière, histoire de les "dégrossir" et de leur faire prendre conscience de la prise en charge globale. Vue la population vieillissante il n'y aurait pas de problème de matière première.
Re: Opinion générale négative sur la gériatrie
Sauf qu'il n'y a pas de prise en charge globale à part dans les élucubrations de nos zélites.
Je serais aussi d'avis d'envoyer ces zélites sur le terrain et de leur adjoindre quelques parlementaires et autres ministres en immersion dans tous les sens du terme.
Je serais aussi d'avis d'envoyer ces zélites sur le terrain et de leur adjoindre quelques parlementaires et autres ministres en immersion dans tous les sens du terme.
Re: Opinion générale négative sur la gériatrie
Oui ce serait super, histoire d'associer encore la gériatrie à un truc naze où personne veut aller à tel point qu'on doit obliger les gens à y aller...la fée calôme a écrit :On devrait envoyer les jeunes diplômées, en forme et pas encore usées, faire deux ou trois années obligatoires en gériatrie, en début de carrière, histoire de les "dégrossir" et de leur faire prendre conscience de la prise en charge globale. Vue la population vieillissante il n'y aurait pas de problème de matière première.
Tant qu'on serinera à tout va que la vie s'allonge, et qu'à côté de ça comme le dit Moutarde, qui le dit mieux que moi mais grossièrement parlant... on s'en battra l'oeil royalement des vieux, ben la gériatrie sera le tchernobyl du soin et ce ne sera pas un milieu attractif...
Alors que finalement c'est quoi la différence entre un vieux malade et un jeune malade ? Ca reste une personne à soigner dans sa globalité...
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Re: Opinion générale négative sur la gériatrie
bonjour,
Je lis ce fil depuis quelques jours.... Je sais que que Corwin est un provocateur, et je ne voulais pas lui répondre directement... Mais qui sait peut etre que d'autres personnes pensent comme lui.... donc dans le doute je m'exprime.
1erement quelques généralités. Les personnes agées... les vieux... C'est des gens. Des vrais gens, avec des sentiments, des souffrances, des joies, des désirs. Il se trouve qu'ils ont bien souvent différentes pathologies, qui alterent autonomie d'une part et les font souffir physiquement ou moralement d'autre part...
Autre généralité, les infirmiers sont des soignants.... pas des guérisseurs mais bien des soignants. Et ca change tout. Ils ont un rôle propre qui peut être fait en collaboration avec un aide-soignant, et un rôle medico-délégué.
Maintenant, à quoi sert de parfaitement bien bilanter, diagnostiquer et traiter une personne, si à coté de ca, elle n'est pas nourri correctement, qu'elle se grabatérise ou qu'elle dépérit d'isolement social (ce qui est le cas en institution malgré le regroupement)???? Ce qui résume extremement succintement l'importance tout aussi grande du rôle propre IDE face au médico-délégué, alors que pourtant toujours dénigré. Devant à la perte d'autonomie nous sommes en 1ere ligne, et c'est même carrément NOTRE spécialité. Et que fait une partie de la profession... elle le dénigre, préférant se cantonner à n'être que des excecutants de protocoles et de prescriptions... refusant l'autonomie professionnelle qu'offre ce fameux rôle propre, car on vaut mieux que ca quand meme
(glissements de tache tout azimut)
Les personnes agées n'ont pas à être sous-soignés. Un jeune polytraumatisé sera lavé, soigné, surveillé par du personnel qualifié. De quel droit refuserions-nous les mêmes droits aux personnes agées pour soigner leurs corps douloureux? Par ailleurs, la multiplicité des pathologies dont elles souffrent et leur grande fragilité impose bien au contraire une grande compétence, pour limiter la douleur et l'inconfort.
Pourquoi beaucoup de soignants n'aiment pas la gériatrie?? Surtout je pense parceque c'est dur; C'est dur de faire bien même avec notre compétence. Avec la maltraitance institutionnelle généralisée, c'est carrément utopique de vouloir faire bien. C'est difficilement vivable professionnellement.
C'est là que je rejoins Moutarde et son analyse pertinente sur la réponse à coté de la plaque des pouvoirs publics et leurs emplois d'avenir... et le fait que la profession, aide soignant compris, laisse filer sur le sujet au lieu de revendiquer leurs propres expertises sur LEUR spécialité...
Je lis ce fil depuis quelques jours.... Je sais que que Corwin est un provocateur, et je ne voulais pas lui répondre directement... Mais qui sait peut etre que d'autres personnes pensent comme lui.... donc dans le doute je m'exprime.
1erement quelques généralités. Les personnes agées... les vieux... C'est des gens. Des vrais gens, avec des sentiments, des souffrances, des joies, des désirs. Il se trouve qu'ils ont bien souvent différentes pathologies, qui alterent autonomie d'une part et les font souffir physiquement ou moralement d'autre part...
Autre généralité, les infirmiers sont des soignants.... pas des guérisseurs mais bien des soignants. Et ca change tout. Ils ont un rôle propre qui peut être fait en collaboration avec un aide-soignant, et un rôle medico-délégué.
Maintenant, à quoi sert de parfaitement bien bilanter, diagnostiquer et traiter une personne, si à coté de ca, elle n'est pas nourri correctement, qu'elle se grabatérise ou qu'elle dépérit d'isolement social (ce qui est le cas en institution malgré le regroupement)???? Ce qui résume extremement succintement l'importance tout aussi grande du rôle propre IDE face au médico-délégué, alors que pourtant toujours dénigré. Devant à la perte d'autonomie nous sommes en 1ere ligne, et c'est même carrément NOTRE spécialité. Et que fait une partie de la profession... elle le dénigre, préférant se cantonner à n'être que des excecutants de protocoles et de prescriptions... refusant l'autonomie professionnelle qu'offre ce fameux rôle propre, car on vaut mieux que ca quand meme

Les personnes agées n'ont pas à être sous-soignés. Un jeune polytraumatisé sera lavé, soigné, surveillé par du personnel qualifié. De quel droit refuserions-nous les mêmes droits aux personnes agées pour soigner leurs corps douloureux? Par ailleurs, la multiplicité des pathologies dont elles souffrent et leur grande fragilité impose bien au contraire une grande compétence, pour limiter la douleur et l'inconfort.
Pourquoi beaucoup de soignants n'aiment pas la gériatrie?? Surtout je pense parceque c'est dur; C'est dur de faire bien même avec notre compétence. Avec la maltraitance institutionnelle généralisée, c'est carrément utopique de vouloir faire bien. C'est difficilement vivable professionnellement.
C'est là que je rejoins Moutarde et son analyse pertinente sur la réponse à coté de la plaque des pouvoirs publics et leurs emplois d'avenir... et le fait que la profession, aide soignant compris, laisse filer sur le sujet au lieu de revendiquer leurs propres expertises sur LEUR spécialité...
Re: Opinion générale négative sur la gériatrie
Lors de mes études j'avais une "opinion générale négative sur la gériatrie". Je me détestinais à travailler en chirurgie, en réanimation, avant de m'orienter sur le libéral. Je pensais que l'infirmier que j'allais devenir serai plus utile et efficace dans des secteurs techniques. A l'obtention de mon diplôme, j"ai donc postuler sur ce type de service et également sur un EHPAD qui se situait à 3mn de mon domicile. On ma proposer un poste en réa adulte, un poste en chirurgie cardio vasculaire, un poste en centre de soins et un poste en EHPAD. Pour des raisons personnelles j'ai fini par accepter le poste en EHPAD. Voilà un peu plus d'un an que je travaille dans cet EHPAD et je ne regrette pas mon choix. Je ny resterai pas, ayant toujours eu pour projet de travailler en libéral. Néanmoins, cette première expérience aura été très enrichissante pour moi. Un IDE en EHPAD se doit dêtre très autonome, d'être à l'écoute et contrairement à l'idée reçu, doit avoir une bonne maîtrise des gestes techniques. Je trouve que le travail en EHPAD est très complet et mobilise l'ensemble des connaissances infirmières. je crois aujourd'hui que la plus grande difficulté ne réside pas dans la réalisation d'un geste technique. Mais dans l'accompagnement à la fin de vie de la personne humaine. En 1 an, j'ai vu mourir de très nombreuses personnes, cela n'a pas toujours été simple d'accepter de ne pas être dans le soin, mais dans l'accompagnement. Il me semble qu'au fond la gériatrie fait peur...
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Re: Opinion générale négative sur la gériatrie
Il me semble aussi.clown2 a écrit :Il me semble qu'au fond la gériatrie fait peur...
Demain (ou après-demain) la personne âgée c'est nous, c'est ineluctable.... c'est ça qui fait peur (je crois).... et qui entraine le rejet, le mépris voire l'indifférence.
Pourquoi une société qui refuse de vieillir prendrait-elle soin de ses ainés?
"Penser, c'est penser jusqu'où on pourrait penser différemment" Michel Foucault
Re: Opinion générale négative sur la gériatrie
Peut-être que cette vision de la vieillesse et plus particulièrement la dépendance et la déchéance sur les plans physique et psychologique, de la mort participe à cet état de fait ; mais à mon avis, seulement pour partie.
Parce qu'il ne faut pas oublier que les gouvernances (inter)nationales privées(entreprises) et/ou publiques (politiques) fonctionnent encore souvent sur des modèles gérontocratiques ; ce qui constitue quand même un paradoxe.
D'ailleurs par exemple la maltraitance institutionnelle a été dénoncée pour la 1ère fois par Saint Vincent de Paul. Sur des enfants.
On retrouve ce schéma avec les anciens hospices de femmes, de "fous"...etc. donc, il me semble que c'est l'institution et plus généralement la société qui est défaillante.
Par ailleurs, le prendre soin, le rôle propre...etc et tous ces concepts ne sont pas valorisés concrètement, pas considérés, pas rémunérés...etc et donc, cela épuise sur les plans personnels et professionnels.
Parce qu'il ne faut pas oublier que les gouvernances (inter)nationales privées(entreprises) et/ou publiques (politiques) fonctionnent encore souvent sur des modèles gérontocratiques ; ce qui constitue quand même un paradoxe.
D'ailleurs par exemple la maltraitance institutionnelle a été dénoncée pour la 1ère fois par Saint Vincent de Paul. Sur des enfants.
On retrouve ce schéma avec les anciens hospices de femmes, de "fous"...etc. donc, il me semble que c'est l'institution et plus généralement la société qui est défaillante.
Par ailleurs, le prendre soin, le rôle propre...etc et tous ces concepts ne sont pas valorisés concrètement, pas considérés, pas rémunérés...etc et donc, cela épuise sur les plans personnels et professionnels.
Par exemple : http://fulltext.bdsp.ehesp.fr/Ensp/Memo ... chmitt.pdfLa maltraitance en institutions apparaît souvent comme le symptôme de lacunes institutionnelles graves. … Comme l'indique Éliane Corbet, docteur en psychopédagogie, il existe «une violence faite à un usager dès lors qu'une institution ne remplit pas ou plus sa mission à son égard, dès que la qualité de son accueil n'est plus garantie, dès que les intérêts de l'institution priment sur ceux de l'usager accueilli.»
« Chaque année en France des dizaines de milliers de cas de maltraitance rythment encore la vie des maisons de retraite. Officiellement, seuls 5 % des 10 500 établissements feraient l'objet de signalements. Cela concernerait tout de même plus de 32 000 pensionnaires, victimes potentielles de pratiques allant de la privation de nourriture aux coups et blessures. »
En réalité, selon les professionnels du secteur (associations de familles de résidents FNAPAEF, syndicats de directeurs AD-PA et associations de lutte AFPAP), 70 % des maisons de retraite seraient maltraitantes. Il s'agirait de maltraitances passives dons les conséquences sont dramatiques et souvent tragiques pour les personnes âgées. Ces maltraitances sont rarement détectées et souvent minimisées par les autorités et les familles.
Re: Opinion générale négative sur la gériatrie
Je partage en partie cette analyse : L'institution porte en effet sa part de responsabilité, néanmoins derrière le fonctionnement de celle-ci, il y a les individus qui la composent. La malatraitance institutionnelle existe, je ne le nie pas, cependant elle n'est pas l'apanage des EHPAD. Il me semble que vouloir changer le système sans faire évoluer les mentalités n'apportera que des réponses imcomplètes. La forme peut changer, si le fond reste le même, rien ne change vraiment...L'individualisme, c'est peut-être là qu'il faut chercher. Chacun rejette la faute sur l'autre, sur le système, mais peu cherche les réponses où elle se trouvent, en soi...Parler de maltraitance institutionnelle sans prendre sa part de responsabilité, c'est à mon sens une manière de se déculpabiliser. Le système est loin d'être parfais, les IDE que nous sommes également... Pour résumer le fil de ma pensée, ce qui me dérange, c' est la manière que chacun à de s'exclure de toute faute. Pour avancer, il me semble qu'il est parfois utile de se remettre en question.
Re: Opinion générale négative sur la gériatrie
Evidemment. L’institution et la société au sens large des termes sont des personnalités morales composées de personnes physiques, d’individualités.
Et ces individualités ne peuvent s’exonérer totalement de certains de leurs comportements déviants.
Il me semble néanmoins qu’en apportant des améliorations au système (valorisation, considération dont salariale, conditions de travail, formations…etc), les mentalités seront impactées favorablement.
L’institution maltraite les professionnels qui maltraitent les plus faibles. C’est un comportement humain aussi imparfait soit-il.
« La raison du plus fort est toujours la meilleure »
Et ces individualités ne peuvent s’exonérer totalement de certains de leurs comportements déviants.
Il me semble néanmoins qu’en apportant des améliorations au système (valorisation, considération dont salariale, conditions de travail, formations…etc), les mentalités seront impactées favorablement.
L’institution maltraite les professionnels qui maltraitent les plus faibles. C’est un comportement humain aussi imparfait soit-il.
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Re: Opinion générale négative sur la gériatrie
Personnellement je me suis enfui en courant quand je me suis en pris en pleine face la maltraitance institutionnelle. Il n'y a pas d'un coté les soignants et de l'autre l'institution. C'est intrèsequement lié. L'institution faconne les soignants qui en sont prisonniers.clown2 a écrit :Je partage en partie cette analyse : L'institution porte en effet sa part de responsabilité, néanmoins derrière le fonctionnement de celle-ci, il y a les individus qui la composent. La malatraitance institutionnelle existe, je ne le nie pas, cependant elle n'est pas l'apanage des EHPAD. Il me semble que vouloir changer le système sans faire évoluer les mentalités n'apportera que des réponses imcomplètes. La forme peut changer, si le fond reste le même, rien ne change vraiment...L'individualisme, c'est peut-être là qu'il faut chercher. Chacun rejette la faute sur l'autre, sur le système, mais peu cherche les réponses où elle se trouvent, en soi...Parler de maltraitance institutionnelle sans prendre sa part de responsabilité, c'est à mon sens une manière de se déculpabiliser. Le système est loin d'être parfais, les IDE que nous sommes également... Pour résumer le fil de ma pensée, ce qui me dérange, c' est la manière que chacun à de s'exclure de toute faute. Pour avancer, il me semble qu'il est parfois utile de se remettre en question.
Quand à 18 ans, "on" m'a donné un gant et une serviette en m'indiquant la chambre du vieux monsieur a qui je devais faire la toilette... et c'est tout. "On" m'a dit que la mamie hémiplégique devait manger, et qu'il fallait insister et "on" m'a laissé seule. J'étais juste "emploi d'été".
Quand lors de mes stage en IFSI, j'ai vu des AS/ASH (je ne suis pas sure) faire une toilette à une dame apahasique et hémiplégique comme si c'était un bout de viande... j'ai lu de la révolte dans les yeux de cette dame, capable de se faire comprendre si on daignait chercher une communication.
Je me destinais..... ou "on" me destinait à des services dit techniques, j'ai choisit la psy... seul endroit où j'avais l'impression que les patients étaient des personnes dont on prend soin. Puis le poids de l'institution m'est apparu également là...
J'ai fuit en libéral. Tout d'abord, à plusieurs... puis seule, pour vraiment travailler à MON rythme. Je prends en charge des personnes dépendantes, peu à la fois... je pete pas les scores de CA, mais je suis enfin contente de mon boulot auprès des patients. Je ne suis pas parfaite, loin de là. Je suis juste humaine, avec des hauts des bas. Mon choix n'est pas une solution au probleme de la maltraitance institionnelle... c'est juste un choix à un temps t. Rien ne dit que je n'y replonge pas un jour. Mais, j'ai pu expérimenter que prendre soin n'est pas seulement une utopie.
PS: Un de mes patients est dcd ce matin... chez lui, dans la maison ou il est né il y a 90 ans. Je suis partagée entre la nostalgie (2 ans matin et soir, un patient qui necessitait beaucoup de temps) et la satisfaction. Il est parti en glissant doucement, sans escarre, sans douleur en disant qu'il était pret.
Re: Opinion générale négative sur la gériatrie
mon oncle était dans une maison KOrian.Pas de glissement des tâches entre infirmières,as ou autre,un matériel et une aseptie au top,un médecin quasiment en permanence,de la kiné,des aides au repas au choix de l'humeur,en salle ou en chambre,des animations tous les jours.Ce qui a dérangé et attristé mon oncle c'est le changement d'équipes des étages,il me disait:ils ne comprennent pas que l'on est attaché à des personnes,on discute,on arrive à bien se connaitre,il y en a que j'aime vraiment,je suis impatient de savoir si elles s'en sortent avec leurs enfants,si leur voiture est réparée.Bref,il les trouvais formidable.Quand il était en fin de vie,il y avait une fiche pour sa radio,elles mettaient france Musique et venaient éteindre toutes les demi heure dix minutes.Il me disait aussi,qu'en on y pense c'est pas cher(3000 euros),c'est juste que l'on a pas assez d'argent.Soigné des cheveux aux orteils avec un grand professionnalisme,entouré,distrait,je ne sais pas ce que cette maison pouvait faire de plus et pourtant il était entouré des cris de détresse des déments alentours et était simplement écoeuré de ne pas être jeune encore.Et là,si quelqun a la solution pour répondre à ce chagrin fondamental,je suis preneuse.L'argent ne règle pas ça.