Etre nouveau en réanimation

[lafolldingue]

Oui.... Tu comprends pourquoi ça me travaille ???... J'ai dit à ma collègue qui était avec elle de lui en parler, elle lui a fait quelques remarques mais tellement de travail qu'elle n'a pas eu le temps d'en reparler avec elle. Mais à chaque fois personne ne lui dit sur le moment pour ne pas être trop brutal, puis après pas le temps, puis le temps passe, et personne ne dit rien...

[Leopold Anasthase]

elle néglige beaucoup les alarmes, les acquite et ne va pas vérifier en chambre

C'est l'occasion de rappeler un vieux principe : faire taire une alarme, c'est une bonne chose. On réfléchit mieux sans bruit. Mais si on coupe l'alarme, il faut garder l'alarme à l'œil...

Vous n'échapperez pas d'une explication avec votre collègue. Ça peut être vous ou votre cadre parce que vous l'aurez prévenue, mais c'est manifestement indispensable. Je ne sais pas quel est son statut, mais même si demain la Terre entière se liguait pour la virer, ça prendrait au mieux quelques semaines. Donc soyez pragmatique, pour éviter que ça soit terrible pendant quelques semaines, il faut s'expliquer.

S'il doit y avoir explication, il faut qu'elle ait lieu entre quatre yeux. Si j'étais à sa place, je refuserais toute situation où je me retrouverais devant plus d'une personne.

Je n'ai pas de recettes, peut-être quelques conseils :

-le premier est le pragmatisme, qu'est-ce que vous pouvez faire pour que ça s'améliore ? et le « vous », c'est « toutes les personnes de l'équipe » ;

-le deuxième est le factuel ; la nonchalance et l'air détaché de tout, c'est ce que vous ressentez ; on s'en fout ; le fait d'éteindre une alarme et de laisser le patient désaturer, c'est du factuel ;

-il ne faut pas considérer que ce qui vous semble évident l'est pour tout le monde.

[vanille64]

. L'équipe ne se sent pas en confiance avec elle, voire même a peur de bosser avec elle...

es tu en train de dire qu'une équipe expérimentée ( quels sont les membres de cette équipe de choc ) a peur ... et ne peut pas accompagner une nouvelle recrue à prendre confiance en elle..

Vu que je suis arrivée en même temps qu'elle, je me sens peu légitime pour "la secouer un peu''
ou lui parler de ses difficulté
. Alors comment faire ?

et si tu lui parlais,de tes difficultés et de tes besoins à toi... plutôt que de vouloir la secouer pour qu’elle vous rassure...

[lafolldingue]

En fait vanille je ne vois pas où tu veux en venir. Je n'ai pas de difficulté particulière, même si j'apprends chaque jour. Ce qui me pose problème est que tout le monde se plaint et personne ne lui parle. Ça va finir par l'isoler et elle va perdre confiance en elle.
Pour ce qui est de la secouer, il faut y aller molo en effet, ce n'est pas dans la violence que l'on retient les choses. Par contre quand tu as une collègue qui ne percute pas, ne sait pas quoi faire, met en danger les patients, je suis désolée mais là tu as juste envie de lui foutre la tête dans le mur... C'est pour ça que je préfère reprendre les choses a posteriori un fois les tensions redescendues. Sinon je ne suis pas fine....
Dans ce service on n'a pas des patients qui viennent soigner un rhume à coup de doliprane...on n'a pas vraiment le droit à l'erreur.

[lafolldingue]

Leopold, tu as entièrement raison. Ce qui est évident pour certains ne l'est pas pour tous. Elle sort d'école, le premier poste est toujours difficile je pense. Je me rappelle encore mes débuts, j'avais le sentiment que tous les enseignements de l'Ifsi s'étaient envolés !

Pour ce qui est de lui parler, c'est clair il y a une façon de faire. Mais venant d'arriver je me dis que je ne suis pas la mieux placée pour discuter avec elle. Par contre je pense revenir sur notre mésaventure, ce sera déjà une porte ouverte. Mais il faut absolument que quelqu'un la mette face à ces lacunes, car c'est vraiment dangereux !

[vanille64]

En fait vanille je ne vois pas où tu veux en venir. Je n'ai pas de difficulté particulière, même si j'apprends chaque jour. Ce qui me pose problème est que tout le monde se plaint et personne ne lui parle. Ça va finir par l'isoler et elle va perdre confiance en elle.

:donc tu as un problème toi aussi avec cette équipe silencieuse et pas très solidaire....

lafolldingue a écrit
Dans ce service on n'a pas des patients qui viennent soigner un rhume à coup de doliprane...on n'a pas vraiment le droit à l'erreur

Comment se fait il que des gens arrivent dans de tels services pour être soignés par des personnels si performants mais si peu soucieux des jeunes débutants

[lafolldingue]

Oui clairement ce silence me pose problème... C'est générateur de très mauvaises ambiances lorsqu'on laisse les non dits gangrainer...

Malheureusement, les anciens s'en vont 1 par 1. Le profil des infirmiers est très jeune, avec généralement des sorties d'IFSI. Il y a un turn over très important avec des départs au bout de 2 ans dans le service environ. Les nouveaux deviennent très vite les anciens. Je pense qu'il y a clairement un manque d'accompagnement dans la période d'intégration. Je suis d'accord qu'on ne peut pas prendre les gens pas la main mais il y a quand même un minimum de travail personnel à côté !

[Lenalan]

Le problème avec le silence, c'est qu'un jour il va y avoir la goutte et elle va avoir une réaction très directe en face d'elle Mais c'est pas facile de parler de ça... Franchement je ne sais pas comment je ferais.

Mais il ne faudrait pas non plus qu'elle soit responsable d'un drame Donc pas le choix, il faut que d'une manière ou d'une autre quelqu'un fasse quelque chose....

[lafolldingue]

Oui lenalan en effet....sauf que je suis arrivée en même temps qu'elle, et je me sens pas vraiment légitime pour ça... Mais à un moment il va falloir...

[vanille64]

. Je suis d'accord qu'on ne peut pas prendre les gens pas la main mais il y a quand même un minimum de travail personnel à côté !

Que veux tu dire par travail personnel ..

[Leopold Anasthase]

Que veux tu dire par travail personnel ?

Bonjour,

Je ne sais pas ce que lafoldingue veut dire, mais je donne quelques idées de travail personnel pour mieux s'adapter dans un service (et pas seulement la réanimation). En résumé, ce travail personnel peut se dérouler à quatre moments, pendant que l'on fait un soin, pendant que l'on observe un soin, lors des (courtes…) pauses, et en dehors de son lieu de travail.

Pendant le soin, on peut s'astreindre à se poser la question du pourquoi ce soin : si on perfuse le patient, ça n'est pas seulement parce que c'est prescrit, c'est aussi parce que ça a un intérêt pour ce patient. Idem pour les médicaments, la ventilation artificielle, l'alimentation parentérale et entérale…

Pendant que l'on observe un soin, en particulier un soin que l'on ne maitrise pas, on peut également se poser les questions précédentes, et en profiter pour observer les façons de faire, récupérer des idées…

Pendant les pauses, poser les questions qui nous turlupinent.

Chez soi, retourner dans ses cours, chercher des informations sur Internet, et même poser des questions sur le forum. On peut s'aider d'une liste, pour se rappeler des questions auxquelles on n'a toujours pas de réponse.

Et soyons réaliste, même en travaillant beaucoup, on n'aura pas les réponses à toutes les questions…

[execho]

elle prend trop d'anxiolytiques?

[lafolldingue]

. Je suis d'accord qu'on ne peut pas prendre les gens pas la main mais il y a quand même un minimum de travail personnel à côté !

Que veux tu dire par travail personnel ..

Je veux dire un travail de recherche et d'approfondissement des connaissances en dehors de mes heures de travail, ou sur mon temps de travail mais ce cas de fugure se présente plus que rarement.
En effet je n'aurai jamais la réponse à tout, et je suis obligée de revenir sans cesse sur certains sujet afin de mieux les comprendre. Mais ça rentre et je m'éclate ! Je prends également le temps de questionner les médecins sur certains sujets.

[lafolldingue]

En effet leopold tu as raison on n'a pas réponse à tout. Mais malgré tout il y a quand même des bases à maîtriser lorsqu'on travaille dans un service !

[Lenalan]

Une IDE qui ne cherche pas à faire "du travail personnel" quand elle se rend compte qu'elle rame et qu'elle est sans arrêt obligée de demander aux collègues les mêmes choses c'est très très inquiétant! Je comprends même pas qu'elle soit "bien" et qu'elle reste dans ce service en fait...