Rapport à la mort : étonnant non !!!
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- p_titpoussin
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je trouve la mort d'un enfant beaucoup plus differente que celle d'un adulte.
j'ai déjà accompagner un adulte en fin de vie et je me sentais génée d'être là.
par contre accompagner un enfant et sesparents est une chose merveilleuse que j'ai fait sans appréhension, comme si c'était inné. je n'arrive pas à me l'expliquer
c'est comme ca. par contre ca me touche beaucoup plus, je suis vidée après
j'ai déjà accompagner un adulte en fin de vie et je me sentais génée d'être là.
par contre accompagner un enfant et sesparents est une chose merveilleuse que j'ai fait sans appréhension, comme si c'était inné. je n'arrive pas à me l'expliquer
c'est comme ca. par contre ca me touche beaucoup plus, je suis vidée après
Infirmière Puéricutrice en pédiatrie-néonatalogie
Carpe Diem
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- lempicka68
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Argrath le Troll a écrit :Seulement en tant que croyante tu n'envisages pas ta mort puisque tu crois à la résurrection.
Je crois à la résurrection, certes. Mais d'avoir vu des morts, précisément en 2005, me fait toucher du doigt ce que ça représente (notamment dans ma famille), la perte d'un être cher. Ca me fait un peu peur quand même, plus pour les personnes qui resteront après moi que pour moi-même. Ceci dit, je sais très bien que comme tout le monde, je me décomposerai etc... J'appréhende aussi la mort de mes parents, peut-être plus que la mienne, en fait...
Amodeba
_________
croyante, mais pas insensible !
Mariée depuis le 1er Avril 2006 (non ce n'est pas une blague :-p )
En attente pour reprendre la formation en 3è année...
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- Frankie30
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Je pense qu'on doit finir par se faire 1 raison.
Dans ma famille, j'en suis à mon 3ème décés.
Le 1er (ma grand-mère) : complètement anéantie. Je me suis vidée tant j'ai pleuré.
Le 2ème : effondrée mais moins de larmes.
Le 3ème : presque rien. Pas de larmes.
Est-ce normal ? Est-ce que c'est par habitude ?
Ca me fait peur qd j'y pense. Devient-on insensible avec l'âge ?
Dans ma famille, j'en suis à mon 3ème décés.
Le 1er (ma grand-mère) : complètement anéantie. Je me suis vidée tant j'ai pleuré.
Le 2ème : effondrée mais moins de larmes.
Le 3ème : presque rien. Pas de larmes.
Est-ce normal ? Est-ce que c'est par habitude ?
Ca me fait peur qd j'y pense. Devient-on insensible avec l'âge ?
C'est parce que la vitesse de la lumière est supérieure à celle du son que certains ont l'air brillant avant d'avoir l'air con 

Lorsque j'avais 17 ans, un copain que je connaissais depuis la maternelle est mort d'un cancer fulgurant en 4 mois.
Nous n'étions pas spécialement proches mais l'on se suivait de classe en classe jusqu'au lycée.
Je suis allée à son enterrement, il y avait beaucoup de monde, beaucoup de ses amis.
Il y avait ses petites soeurs, l'une stoïque, l'autre effondrée.
Dans l'église, quasiment tout le monde etait en pleurs.Sentiment d'injustice profond...17 ans, parti trop vite trop tot, trop souffert ...
Le plus dur ça a été à la sortie de l'eglise, lorsqu'ils ont mit le cercueil dans le "corbillard", sa mère tenait à peine debout, elle était démolie, le visage méconnaissable, elle hurlait sa douleur tandis que son mari la soutenait et tentait de se contenir.
C'était horrible. Rien que de l'écrire ça me fait chialer comme une madeleine pourtant ça fait 4 ans maintenant et comme je le disais je n'étais pas spécialement proche de lui.
Le fait de voir une mère qui perd son enfant est difficilement soutenable alors je ne préfère pas imaginer la douleur innomable d'une mère qui perd son enfant. Et pourtant il yen a tellement, que l'enfant est 1 jour, 5 ans, 20 ans ou 45 ans...
Je souhaite être puéricultrice mais il est vrai qu'à la lecture de ce post je me demande si je suis assez forte pour supporter la mort d'enfants.
Le temps et l'expérience me le diront...
En tout cas depuis que cet ami dont je vous parlais au départ est mort, je rêve régulièrement de lui. Tous les 6 mois environ sans que rien dans la journée ne m'ai fait penser à lui. C'est étonnant. En fait je suis dans mon rêve tranquille et lui représente un élément de "décor". Par exemple je cours avec des amis dans un couloir et il est adossé contre le mur en nous regardant.
Parfois je tilte et je viens lui parler, je sais qu'il est mort, mais on parle normalement.Parfois il ne dit rien, il sourit un peu tristement c'est tout.
Il est doux et posé.
Je ne crois pas en une religion établie mais avec ce genre de trucs, je suis croyante oui.Il ya vraiment je pense toute une dimension que l'on cotoie mais qui nous échappe.
Je pense profondément et espère, que la mort est une révélation.
Nous n'étions pas spécialement proches mais l'on se suivait de classe en classe jusqu'au lycée.
Je suis allée à son enterrement, il y avait beaucoup de monde, beaucoup de ses amis.
Il y avait ses petites soeurs, l'une stoïque, l'autre effondrée.
Dans l'église, quasiment tout le monde etait en pleurs.Sentiment d'injustice profond...17 ans, parti trop vite trop tot, trop souffert ...
Le plus dur ça a été à la sortie de l'eglise, lorsqu'ils ont mit le cercueil dans le "corbillard", sa mère tenait à peine debout, elle était démolie, le visage méconnaissable, elle hurlait sa douleur tandis que son mari la soutenait et tentait de se contenir.
C'était horrible. Rien que de l'écrire ça me fait chialer comme une madeleine pourtant ça fait 4 ans maintenant et comme je le disais je n'étais pas spécialement proche de lui.
Le fait de voir une mère qui perd son enfant est difficilement soutenable alors je ne préfère pas imaginer la douleur innomable d'une mère qui perd son enfant. Et pourtant il yen a tellement, que l'enfant est 1 jour, 5 ans, 20 ans ou 45 ans...
Je souhaite être puéricultrice mais il est vrai qu'à la lecture de ce post je me demande si je suis assez forte pour supporter la mort d'enfants.
Le temps et l'expérience me le diront...

En tout cas depuis que cet ami dont je vous parlais au départ est mort, je rêve régulièrement de lui. Tous les 6 mois environ sans que rien dans la journée ne m'ai fait penser à lui. C'est étonnant. En fait je suis dans mon rêve tranquille et lui représente un élément de "décor". Par exemple je cours avec des amis dans un couloir et il est adossé contre le mur en nous regardant.
Parfois je tilte et je viens lui parler, je sais qu'il est mort, mais on parle normalement.Parfois il ne dit rien, il sourit un peu tristement c'est tout.
Il est doux et posé.
Je ne crois pas en une religion établie mais avec ce genre de trucs, je suis croyante oui.Il ya vraiment je pense toute une dimension que l'on cotoie mais qui nous échappe.
Je pense profondément et espère, que la mort est une révélation.
Les choses de l'enfance ne meurent pas, elles se répètent comme les saisons.
- Frankie30
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Nana_o a écrit :Je pense profondément et espère, que la mort est une révélation.
Je crois en la vie après la mort, c'est ce qui m'a aidé à surmonter la perte de ma grand-mère, puis de mon frère et dernièrement de mon papa. Malgré cela, je ne me sens absolument pas capable de travailler dans 1 service accueillant des enfants malades. Rien que le fait de les voir souffrir et de les faire souffrir m'indispose totalement. Autant j'arrive à accepter le décés d'1 adulte, autant j'ai bcp de mal à l'accepter pour 1 enfant
C'est parce que la vitesse de la lumière est supérieure à celle du son que certains ont l'air brillant avant d'avoir l'air con 

- MissPurple
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j'ai déja été confrontée à la mort d'un enfant et je dirais que le plus dur pour moi ce n'est pas le décès de l'enfant lui même (bien que) mais la detresse des parents
Sinon la mort et moi on s'apprivoise mais parfois j'ai des coups de flip le soir
j'ai pas du tout envie de mourir mais alors pas du tout! Mais en même temps je ne rêve pas d'immortalité tout a une fin et bizarrement ça me rassure
Moi aussi j'aimerai travailler en onco hémato oou en réa je sais que c'est très dur mais l'approche de la mort ça se travaille et puis le but de ces services est quand même que les enfants en sortent même si ce n'est pas le cas pour tous. Il n'y a pas de morts tous les jours quand même

Sinon la mort et moi on s'apprivoise mais parfois j'ai des coups de flip le soir


Moi aussi j'aimerai travailler en onco hémato oou en réa je sais que c'est très dur mais l'approche de la mort ça se travaille et puis le but de ces services est quand même que les enfants en sortent même si ce n'est pas le cas pour tous. Il n'y a pas de morts tous les jours quand même

Avant j'avais des principes, maintenant j'ai des enfants
*Miss Purple* a écrit :j'ai déja été confrontée à la mort d'un enfant et je dirais que le plus dur pour moi ce n'est pas le décès de l'enfant lui même (bien que) mais la detresse des parents![]()
[...]
Moi aussi j'aimerai travailler en onco hémato oou en réa je sais que c'est très dur mais l'approche de la mort ça se travaille et puis le but de ces services est quand même que les enfants en sortent même si ce n'est pas le cas pour tous. Il n'y a pas de morts tous les jours quand même
Comme toi Miss

Mais je souhaite aussi travailler en réa car heureusement, comme tu l'as dit, des décès, il n'y en a pas tous les jours

Infirmière puéricultrice
Je suis d'accord avec le fait que dans un enterrement, c'est la détresse des autres qui nous fait mal et qui nous fait pleurer, même si on en connaissait presque pas la personne...
Au début de l'année, une élève de mon lycée est décédée d'une crise cardiaque en cours d'E.P.S, sans aucun antécédent, à 16 ans...
Je ne la connaissais presque pas, mais lors de la cérémonie, c'est le fait de voir sa famille et ses amis effondrés qui m'a fait craquer...l'ambiance est tellement pesante dans ce genre de moments...
Et c'était pareil pour l'enterrement de mon oncle : même si j'étais triste, j'arrivais à me maitriser, je ne ressentais pas le besoin de pleurer, c'est en voyant mes cousins pleurer leur père que c'est parti...
Les 2 seuls enterrements ou j'ai vraiment ressenti le besoin d'extérioriser en pleurant, c'était celui de mon arrière grand mère et celui de mon grand père...mais j'étais vraiment très proche d'eux, donc ca s'explique surement par ca...
Au début de l'année, une élève de mon lycée est décédée d'une crise cardiaque en cours d'E.P.S, sans aucun antécédent, à 16 ans...
Je ne la connaissais presque pas, mais lors de la cérémonie, c'est le fait de voir sa famille et ses amis effondrés qui m'a fait craquer...l'ambiance est tellement pesante dans ce genre de moments...
Et c'était pareil pour l'enterrement de mon oncle : même si j'étais triste, j'arrivais à me maitriser, je ne ressentais pas le besoin de pleurer, c'est en voyant mes cousins pleurer leur père que c'est parti...
Les 2 seuls enterrements ou j'ai vraiment ressenti le besoin d'extérioriser en pleurant, c'était celui de mon arrière grand mère et celui de mon grand père...mais j'étais vraiment très proche d'eux, donc ca s'explique surement par ca...
DE 2010 à Orléans
IDE réanimation CHU Reims
PAES 2014-2015, nouvelle aventure...
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- MissPurple
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jusqu'à ce jour, je ne peux pas dire que j'ai vraiment été boulversé par la perte d'un patient
pourtant il y a quelques jours, une patiente que j'avais en charge décédée durant sa séance de dialyse. Alerté par une collègue de la chute de TA de ma patiente j'ai tout de suite appliqué les protocoles de services, ce qui ne l'a pas empeché de se mettre en arret puis en arret circulatoire. les manoeuvres de RCP ont été entreprises rapidement et le medecin est intervenu lui aussi avec célérité...ce qui n'a toutefois pas permis de la réanimer. Je connaissais cette patiente depuis 5ans et j'avoue avoir vraiment été boulversé par son décés d'autant que le service ne nous a pas permis de beneficier d'une aide psychologique adaptée, ne serait ce qu'une ecoute de la part du medecin ou même de notre surveillante...je ne peux m'empêcher de mequestionner sur mon rôle, sur ce que j'aurai dû faire ou ne pas faire, etc...bref je ne peux m'emêpecher de culpabliliser, alors que j'estime avoir une experience professionnelle suffisante pour me detacher de ce genre d'evenements....d'autant plus qu'en tant qu'ISP, j'ai l'habitude d'intervenir sur des ACR pas toujours récupérés non plus.
Bref, j'ai ressenti le besoin d'aller à l'enterrement de cette patiente afin de l'accompagner jusqu'au bout...chose que je n'avais jamais ressenti le bresoin....bref un rapport compliqué face à la mort, moi qui me croyait plus insensible que ça.
pourtant il y a quelques jours, une patiente que j'avais en charge décédée durant sa séance de dialyse. Alerté par une collègue de la chute de TA de ma patiente j'ai tout de suite appliqué les protocoles de services, ce qui ne l'a pas empeché de se mettre en arret puis en arret circulatoire. les manoeuvres de RCP ont été entreprises rapidement et le medecin est intervenu lui aussi avec célérité...ce qui n'a toutefois pas permis de la réanimer. Je connaissais cette patiente depuis 5ans et j'avoue avoir vraiment été boulversé par son décés d'autant que le service ne nous a pas permis de beneficier d'une aide psychologique adaptée, ne serait ce qu'une ecoute de la part du medecin ou même de notre surveillante...je ne peux m'empêcher de mequestionner sur mon rôle, sur ce que j'aurai dû faire ou ne pas faire, etc...bref je ne peux m'emêpecher de culpabliliser, alors que j'estime avoir une experience professionnelle suffisante pour me detacher de ce genre d'evenements....d'autant plus qu'en tant qu'ISP, j'ai l'habitude d'intervenir sur des ACR pas toujours récupérés non plus.
Bref, j'ai ressenti le besoin d'aller à l'enterrement de cette patiente afin de l'accompagner jusqu'au bout...chose que je n'avais jamais ressenti le bresoin....bref un rapport compliqué face à la mort, moi qui me croyait plus insensible que ça.
le come back du retour !