[ Pétition ] Pour la défense du Décret de compétence des IDE

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Bracciano-Galley
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Message par Bracciano-Galley »

jjland83 a écrit :La vigilance, toute la vigilance.
oui ! vigilance..... et prudence , car "Prudence est mère de Sureté" c'est bien connu :clin: :D
jjland83 a écrit :Le texte actuel, est actuellement clairement sous le contrôle médical.
oui, mais le texte actuel definit aussi un rôle propre et laisse clairement toute initiative aux IDE, dans le cadre de ce rôle propre....
jjland83 a écrit :Prenons l'exemple récent des vaccinations antigrippales. Avis négatifs de l'académie de médecine et du conseil de l'ordre des médecins et ça n'a pas empêché le ministère de ne pas tenir compte de ces avis et de sortir les décrets nécessaires. Sinon les infirmiers ne seraient toujours pas autorisés a vacciner.
et ils ne le sont toujours pas... les decrets necssaire à l'application de ces vaccinations possibles (et , si on etait logiques, cela ne devrait pas se limiter au VAG, mais bon... :roll: ) n'etant toujours pas sortis :? Certes on les promet (encore récemment ... et étrangement, en période de grève IDEL :lol: ), mais personne ne les voit venir . Bref c'est un peu l'Arlesienne, ça fait un an que ça dure cette histoire :D
jjland83 a écrit :Demander l'avis ne veut pas dire qu'on se plie aux avis. D'autres avis sont pris en compte et les demandes des professionnels infirmiers ont pris le dessus dans ce cas particulier.
pour le cas que tu présentes, il est clair qu'on demande l'avis... et qu'on en tient compte :clin: .. Alors on ne le dit pas franchement mais les faits sont là et la dernière phrase de cette dépèche est assez révélatrice du fait :clin:
jjland83 a écrit :Que l'avis de l'académie de médecine soit demandé notamment pour les actes sur prescription n'est pas choquant.
Ce qui me choque dans cette phrase, Jerome (afin pas vraiment choquée.. disons plutôt : ce qui m'interroge) c'est le "notamment" car qui dit "notamment" dit "entre autres".... et les autres sont dans notre cas ce qui devrait relever des compétences purement IDE, c'est à dire le rôle propre...que vient alors faire l'avis de l'academie de médecine ?
jjland83 a écrit :Le médecin est bien celui qui prescrit ces actes et qui peut avoir un avis sur celles et ceux qui réalisent ce type de soins.
oui, en ce qui concerne exclusivement ce qui relève de la prescription medicale, mais le role propre relève de l'initiative infirmière, pas médicale
jjland83 a écrit :Il n'est pas écrit que c'est l'académie de médecine qui rédige l'arrêté, nuance de taille.
il n'est pas écrit non plus que l'avis de l'ONI sera demandé :clin: Perso dans cette phrase je vois clairement la main mise des médecins sur la profession IDE et le deni des compétences purement IDE... comme quoi, suivant le point de vue que l'on adopte, les "lunettes que l'on chausse" , on peut réagir differemment à une même phrase, même tout à fait maintenue dans son contexte :)
jjland83 a écrit :Sortir une phrase d'un contexte ce n'est jamais bon. D'une part c'est une phrase d'un projet d'arrêté, un projet, et rappelons que cet arrêté viendra en complément d'un texte de LOI fixant les champs de compétences de l'infirmier (référentiel de compétences, que tout pays européen se doit de mettre en place depuis 2002...). Et il n'est pas écrit que la Loi sera écrite ou commentée par l'académie de médecine toutes les 5 minutes.
en effet, c'est un projet...et comme pour tout, c'est quand on en est encore au stade du projet que l'on fait des modifications si necessaires.... c'est donc à ce moment là qu'il faut agir si l'on veut amener certaines modifications . Et c'est ce que font actuellement les syndicats. Pour une fois qu'ils agissent "en amont", et pas une fois que la Loi est enterinée, on ne va quand même leur en vouloir :)
jjland83 a écrit :A quoi ça sert un tel dispositif ? Certes le danger que la liste d'actes soit modifiée pour des motifs multiples existe. Mais aujourd'hui comment vous faites avec un décret d'actes défini en 1992, mis en oeuvre en 1993 et toiletté en 2002. On pourrait ouvrir un Topic sur l'exercice illégal des IDE. Combien de gestes sont-ils effectués, sans qu'ils n'apparaissent dans notre liste d'actes actuels ? Bladder scan par exemple...
La souplesse du futur dispositif législatif a bien sur un risque, mais aussi un sacré avantage, permettre aux infirmiers d'avoir l'entourage législatif adapté pour une pratique professionnelle d'actualité.

nous sommes bien d'accord, Jerome, il y a plein de choses à revoir sur les textes actuels et une évolution est necessaire.

Ceci dit, ce n'est pas une raison suffisante pour laisser la proie pour l'ombre... et dans les propositions actuelles du ministère, il y a encore beaucoup trop de parts d'ombre. Or en matière de Droit, l'ombre, c'est jamais super.... ça laisse libre cours à toute interprétation possible et toute dérive. Le Droit, c'est au mot près, à la ponctuation près, et chaque mot y a son importance.

Personnellement je n'ai rien contre le changement, bien au contraire, mais un changement doit être quelque chose de positif, une évolution.... pas une regression. Tant que les textes legislatifs proposés restent flous, la prudence est de mise.

Le travail des syndicats consistent donc à faire préciser sur le papier ces textes. Et actuellement, il me semble qu'ils s'y emploient.
Alors après, on peut être d'accord ou non avec leurs techniques de communication . C'est un fait qu'ils ont souvent l'habitude de faire dans l'exagération :lol: (perso je préfèrerais l'information) mais peut-on les en blamer ?.... de l'autre coté les autres font la même chose :clin: , et finalement, souvent l'exagération est la seule façon d'interesser un tant soit peu les masses :clin:
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Haegen
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Message par Haegen »

un constat les lignes pour ou contre l'ONI n'ont plus court :D

je suis aussi contre l'abrogation de notre décret de compétence dans ces conditions.

si on veut augmenter nos compétences qu'on augmente nos salaires et qu'on nous reconnaisse bac+3.

ce projet arrivant après des déclarations sur les IBODE, et dans une reflexion sur la gestion de la desertification médicale en est suspect à mes yeux.

comment déréglementer une profession pour éviter de la rendre attractive et de légiferer sur une autre (médecins) :?:
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jacyntha1
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qui peut m'expliquer à quoi correspond vraiment cette

Message par jacyntha1 »

réforme ? quelles en seront les conséquences? les points forts? les points faibles?
sans débat et en toute objectivité :lol:

j'ai voulu lire les posts de cette discussion mais il y en a vraiment beaucoup et je m'emmêle les pinceaux.. d'autant plus que je ne suis même pas étudiante(encore moins infirmière) et que je ne passerai le concours qu'en 2009 (mais je m'informe.. ou du moins j'essaie de m'informer :roll: )

merci par avance à celle ou celui qui aura la gentillesse de me répondre!
si je n'ai pas de réponse je ne vous en voudrai pas :D
jjland83
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Message par jjland83 »

Bon courage pour retrouver le fil de la conversation, mais c'est un excellent comportement que d'aller à la pêche aux infos.

Pour revenir aux moutons, bien entendu il ne faut pas laisser le champ trop libre aux médecins. Mais encore une fois le problème des vaccinations est très révélateur. Les décrets vont être publiés concernant la vaccination par les infirmiers, mais c'est d'une part très long et il faut indiscutablement que le ministère dise oui sinon c'est peine perdue. Et il a dit oui dans ce dossier, vous avez vu les médecins s'offusquer, mais les infirmiers, rien.... Et le nouveau dispositif changera cette complication. On n'aura pas toujours dans tous les dossiers un ministère prêt à nous suivre.

Les médecins ont déjà une emprise sur notre profession. Si dans le texte apparaît la notion d'académie de médecine, n'apparaît pas ordre des médecins et ONI. Mais on confond peut-être l'académie nationale de médecine, qui en passant dépend de l'Etat, mais a des missions très particulières dans le monde de la santé et l'ordre qui a d'autres fonctions représentatives professionnelles.

Vigilance ou prudence, d'accord, mais brandir le spectre du méchant médecin derrière ces projets ministériels est un mauvais leurre. Ce qui nous cause le plus de mal c'est notre incapacité à nous mobiliser collectivement dans une profession infirmière plutôt attentiste, mais c'est un autre débat. Il y a aussi un sérieux souci d'information et de recherche d'infos. Le référentiel infirmier va écrire : qu'il faut faire de la veille professionnelle... Dans toutes les autres professionnelles c'est sous-entendu. Mais c'est aussi un autre débat.

Une remarque sur le "Bac+3". J'entends partout, chez les infirmiers, cette revendication. On veut une reconnaissance Bac+3. Et pour cela on se base sur le nombre d'années d'études. Et bien malheureusement tant qu'on a ce type de revendication on est perçu comme ayant un peu de retard. Depuis 2002, la certification européenne, celle qui s'applique en CEE, ne parle pas de nombre d'années d'études mais de niveau de compétence et d'autonomie acquis en fin de formation. Bac+3 c'est 1967... et l'éducation nationale. Ca veut dire simplement que si notre profession n'évolue pas vers un référentiel de compétences et ne montre pas une réelle autonomie professionnelle, on ne pourra jamais obtenir la moindre reconnaissance. Pour simplifier encore, toute la démarche : texte, programme, référentiel de compétences, formation sont actuellement et depuis 2 ans dans les bureaux, Europe oblige. Plus que nécessaire c'est une réforme obligatoire.

C'est toute cette réforme qu'il faut suivre et se faire expliquer les mots, les phrases par celles et ceux qui les rédigent, c'est à dire les groupes de travail qui sont composés de professionnels infirmiers à 90%. De plus quand un rapport est fait, généralement le rapporteur rapporte des auditions et là aussi il faut regarder qui dit quoi. Ce n'est pas Roselyne qui rédige les projets dans son coin !
Vigilance oui, mais de là à crier trop facilement, non :clin: ,
Jérôme
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Message par Bracciano-Galley »

Jerome, perso je ne brandis aucun spectre du bon ou mechant médecin (d'ailleurs pour moi, il n'y a pas plus de bons que de mechants médecins, il y a une profession différente avec des compétences différentes, point barre), je me contente juste de lire. Et dans cette proposition ministérielle je vois beaucoup de points sous controle des médecins et rien sur l'autonomie ou l'independance de la profession infirmière.

Je ne doute pas que les groupes de travail qui ont bossé sur la reforme de la profession étaient pleins de bonnes intentions , mais si je me souviens ben, ils n'ont pas fait l'unanimité même chez les représentants de la profession (j'ai souvenir que certains syndicats ont quitté avec fracas le groupe de reingenierie du diplome, non ? )... Et d'autre part, l'expérience m'a appris qu'entre les reflexions et propositions que pouvait mener et amener la profession et leurs applications concrêtes, il y a souvent un fossé proche du grand canyon :D ....

Alors quand cette réforme n'est qu'un outil, parmi d'autres, d'une autre reforme comme celle de la santé, je la remets dans son contexte. Et quand cette reforme de la santé s'inscrit elle-même dans une autre reforme qui est d'ordre économique , je tente de tenir compte de toutes les données et du but final :) . Et le but final n'est pas de faire évoluer la profession IDE en lui donnant plus d'independance....

En lisant les discours, textes etc, sur cette réforme de la santé, je ne vois toujours pas l'ombre d'une reconnaissance des compétences propres aux IDE, pas l'ombre d'une acquisition d'autonomie et d'indépendance, au contraire. Et cela ne fait que renforcer mes doutes. ( pour jacyntha1 : presentation rapide du projet de modernisation de la santé :clin: : travaux préparatoires à la Loi santé-patient-territoire

Par contre je constate que l'avis de l'Academie de médecine ne donne peut-être qu'un avis mais avis très ..... suivi :) :fleche: Rapport de l'Academie de médecine sur Comment corriger l’inégalité de l’offre de soins en médecine générale sur le territoire national ? ou encore ça

Au fait, pour la vaccination pour les IDE , j'suis gentille mais avec l'age j'ai perdu beaucoup de ma naiveté Image. Les negociations conventionnelles IDEL ont commencé en dec 2006 (la VAG pour les IDEL devait être une grande avancée de la nouvelle convention ).... la LFSS (dans laquelle était inscrit cette nouvelle compétence) date de dec 2007 (1 an après) et depuis cette loi, le gouvernement a sorti tout un tas de decrets d'application (sauf ceux sur ces vaccinations) :D . Comme quoi, quand on veut faire vite, on peut :chine: ....
Seulement là, l'academie de medecine et l'ONM s'y sont opposés et en plus.... les toubibs avaient dejà eux-mêmes signé, en mars 2007, un engagement conventionnel sur ces VAG :lol: Mais ne desespérons pas ! quand économiquement cela ne leur servira plus à rien, ils lacheront le morceau ... et les infirmiers recupéreront les miettes Image
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Message par jjland83 »

C'est une façon très prudente de voir les choses et je le comprends très bien.

Pour les groupes de travail qui ne sont pas toujours unanimes, un petit exemple avec le référentiel de compétences infirmières. Effectivement deux syndicats (très proches) ont quitté les travaux dès la première réunion. Depuis ils critiquent ces travaux, c'est un choix, même s'ils seraient plus constructifs à participer aux travaux et développer leurs idées, pour l'instant ils crient au loup sans même regarder ce que les groupes réalisent... C'est assez désagréable pour ceux qui y travaillent... Mais ce groupe, les deux groupes de travail en fait, sont quand même constitués d'une soixantaine de personnes, infirmiers pour la plupart et présents car représentants leur syndicat ou leur association (la liste est explicite et ils sont presque tous là). Que tout le monde ne soit pas d'accord c'est une évidence, mais que l'on se penche sur les contraintes de notre société est une nécessité. Dans le domaine des compétences professionnelles cherchons en partie dans l'Europe l'origine de ces réformes. Par exemple, on ne peut pas d'un côté rejeter ce référentiel et demander une application des accords de Bologne. Il faut un certain nombre de préalables pour que tout s'imbrique. Quand je suis désagréable avec un étudiant je lui demande d'apprendre à faire une division avant de réclamer un doctorat en soins infirmiers... si on veut un LMD il faut une formation adaptée au LMD pour un métier qui requiert un niveau L, M ou D.

Pour la vaccination anti-grippale si la procédure est longue c'est justement parce que changer un décret pris en conseil d'Etat n'est pas aussi simple que sortir un simple décret. Et notre décret actuel est un décret pris en conseil d'Etat. Que d'autres décrets soient sortis plus rapidement, oui, mais dans quel domaine et pour changer quel texte ? Ce sera un des avantages de la réforme, séparer ce qui relève de la loi et ce qui relève d'un arrêté. Et un arrêté ne demande pas cette procédure longue et laborieuse contrairement à ce type de décret.

La reconnaissance propre de l'infirmière se fera par l'exemple. On ne parle pas assez des expérimentations faites comme les consultations infirmières. Pourtant ça existe et ça marche plutôt bien. C'est ce genre de choses qu'il faut sans doute développer et faire reconnaître. Les infirmières dans ce genre de poste le font sans soutien des administrations ou des ... autres infirmiers. Un peu pour la gloire mais un jour ce sera valorisant et valorisé.

Autre remarque, la revendication du tout LMD, soutenue d'ailleurs par les syndicats qui rejettent le référentiel de compétences. C'est une saine revendication à condition de ne pas faire n'importe quoi. A ce jour, rien n'est décidé. Mais imaginons que la formation infirmière devienne universitaire. Qui a votre avis va se charger de nous former, de nous formater même ? Les médecins qui sont universitaires depuis bien longtemps. Et là on peut effectivement craindre pour notre indépendance.

La logique économique s'applique un peu partout et c'est évidemment très désagréable, encore plus dans la santé. Après c'est un choix de société mais c'est un autre débat que celui de nous annoncer un démantèlement, qui n'en est pas un, d'une profession qui se met aux normes européennes. C'est ça le sujet de ce Topic. Mais si on finit par se poser la question du choix de société on est bien dans un mouvement global et c'est à un autre niveau que ça se décide, c'est à toute la population française de se prononcer. Ce n'est plus une pétition.
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Message par Astic'haut »

Pour ma part, je ne suis pas sûr que le décret de compétences que vous voulez défendre protege notre profession.

Au contraire, il la contraint.

Aujourd'hui, bon nombre d'infirmiers réalisent des actes utiles pour le patient et nécessaire de part l'organisation du systéme de santé.
Mais... Chut... ils sont "hors-la-loi". Si on les attrape, ils vont au pénal.... C'est là la grosse épée de Damoclés que l'on nous met au dessus de la tête dés l'IFSI.

Aujourd'hui, des ambulanciers privés qui surveillent des perfusions et adaptent des débits ; ça existe tous les jours et on ne pourra pas l'empêcher.
Des secrétaires qui font panseuse ; ça existe aussi, et ça existera.

En revanche, nous n'avons toujours pas le droit de poser une VVP, adapter un débit de perf, ou un débit d'oxygéne de notre propre rôle.

Même faire un ECG de notre propre chef nous est interdit !!!
Et pourquoi ?

Parce que ça n'est pas écrit dans le décret...

Moi, je trouve que le décret et un carcan cohercitif qui, en ne nous autorisant que peu de choses, nous interdit la pratique de tout le reste.

Je vais lancer une pétition : "contre le décret"
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thierry84
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Message par thierry84 »

si on légalise ce que vous dénoncez pour les secretaires et les ambulanciers, il n'y aura plus besoins d'infirmières.
vous ferez quoi alors ? vous lancerez une pétition.
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Message par Astic'haut »

thierry84 a écrit :si on légalise ce que vous dénoncez pour les secretaires et les ambulanciers, il n'y aura plus besoins d'infirmières.
vous ferez quoi alors ? vous lancerez une pétition.
non, on pourrait avoir un role propre élargit et des gestes infirmiers plus nombreux : Perfusion intra-osseuse, comme dans les autres pays. Réglage du du débit d'o2 et pose de VVP de role prore comme en belgique, pose de jug', réalisation d'ECG, etc....

Il faut s'elever par le haut, ça va bien avec la LMD et la reconnaissance qu'on attend. Mais le décret nous en empêche.

Aujourd'hui, vous dites : je veux être BAC + 5 et avoir le LMD. Et quand on vous dit :"sans médecin, que fais-tu ?".
On réponde : "Rien, j'ai un décret qui ne m'autorise qu'à faire quelques gestes dont : toilettte, déperfusion, pansement sans médicaments et prenre une tension. ; pour le reste, il me faut un mot du docteur".

Le décret nous empêche de nous emanciper. Alors demain, si les ambulanciers font mon boulot ; moi je pense que j'en ferais un autre, plus adapté aux besoins du patients, à mes capacités et à l'organisation des soins.
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Message par Bracciano-Galley »

Astic'haut a écrit :
thierry84 a écrit :si on légalise ce que vous dénoncez pour les secretaires et les ambulanciers, il n'y aura plus besoins d'infirmières.
vous ferez quoi alors ? vous lancerez une pétition.
non, on pourrait avoir un role propre élargit et des gestes infirmiers plus nombreux : Perfusion intra-osseuse, comme dans les autres pays. Réglage du du débit d'o2 et pose de VVP de role prore comme en belgique, pose de jug', réalisation d'ECG, etc....
oui bien sur... mais pour l'instant, les mdecins ne sont apparemment pas prêts du tout à nous laisser des actes sans leur controle :clin: et dans les textes rapports etc, il n'est fait ulle part référence une queconque émancipation des IDE :?

Et puis ne nous leurrons pas, dans ce genre de système, on ne gagne sans en perdre ailleurs (ce qui n'est d'ailleurs pas forcement ce qui me dérange ). Donc qu'est-ce qu'on va laisser ??? la question reste posée
Astic'haut a écrit :Il faut s'elever par le haut,
Ce debut de phrase me fait penser à une anecdote que j'ai vécu :D . J'habite dans un immeuble fin XIXeme où les cloisons sont en briques pleines et maintenues par ce qu'on appelle chez nous des "prisonniers" (sorte d'étaies de bois glissées dans les cloisons afin de renforcer les murs et maintenir l'etage supérieur). Lorsque l'appartement au-dessus de chez moi a été vendu, les nouveaux occupant firent réaliser de gros travaux pour faire un simili loft. L'entreprise de maçonnerie tomba en une journée toutes les cloisons de l'etage supérieur (sous les toits) , y compris les prisonniers , sans se poser plus de questions 8) .
cela n'eut aucune incidence sur la toiture, la charpente etant solide 8) .... par contre mon appartement lui a été "elevé par le haut " :lol: tous mes plafonds se sont fendus ainsi que certaines cloisons :mal: . Et oui, les etaies servaient non seulement à soutenir l'etage supérieur mais du coup, vu les forces exercées, elles maintenaient aussi l'ecart entre le plafond et le plancher, plancher qui était mon plafond à moi ...

Quel lien entre un immeuble, des etaies et le decret de compétences actuel, me direz-vous ? :lol: Et bien ce decret est pour moi une etaie, même la seule que cette profession a. Et en construction, on ne s'amuse pas en enlever une étaie d'un étage inférieur sans avoir construit les murs et sans avoir validé la solidité de ces murs, ou alors on la remplace avant par une autre étaie, car autrement, tout descend..... et là, pour l'instant ben nous n'avons ni les murs solides et surs, ni une étaie de remplacement...
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Message par thierry84 »

Astic'haut a écrit :
Il faut s'elever par le haut.
en évitant de trop tomber vers le bas.
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Message par Astic'haut »

flog a écrit :
Astic'haut a écrit :Il faut s'elever par le haut,
Ce debut de phrase me fait penser à une anecdote que j'ai vécu :D . J'habite dans un immeuble fin XIXeme où les cloisons sont en briques pleines et maintenues par ce qu'on appelle chez nous des "prisonniers" (sorte d'étaies de bois glissées dans les cloisons afin de renforcer les murs et maintenir l'etage supérieur). Lorsque l'appartement au-dessus de chez moi a été vendu, les nouveaux occupant firent réaliser de gros travaux pour faire un simili loft. L'entreprise de maçonnerie tomba en une journée toutes les cloisons de l'etage supérieur (sous les toits) , y compris les prisonniers , sans se poser plus de questions 8) .
cela n'eut aucune incidence sur la toiture, la charpente etant solide 8) .... par contre mon appartement lui a été "elevé par le haut " :lol: tous mes plafonds se sont fendus ainsi que certaines cloisons :mal: . Et oui, les etaies servaient non seulement à soutenir l'etage supérieur mais du coup, vu les forces exercées, elles maintenaient aussi l'ecart entre le plafond et le plancher, plancher qui était mon plafond à moi ...

Quel lien entre un immeuble, des etaies et le decret de compétences actuel, me direz-vous ? :lol: Et bien ce decret est pour moi une etaie, même la seule que cette profession a. Et en construction, on ne s'amuse pas en enlever une étaie d'un étage inférieur sans avoir construit les murs et sans avoir validé la solidité de ces murs, ou alors on la remplace avant par une autre étaie, car autrement, tout descend..... et là, pour l'instant ben nous n'avons ni les murs solides et surs, ni une étaie de remplacement...
D'accord : on ne batit que sur des bases solide.

Mais déjà faut-il avoir la volonté de s'élever. Et on ne lit que des messages de professionnels qui souhaitent rester, à la virgule prés, dans le cadre de ce décret réducteur et tout le monde s'accroche à un role propre tellement réducteur;

Si déjà le corps infirmier pouvait avoir la volonté de se bouger le c... non pas pour stagner mais pour avancer...

Mais dés qu'une initiative est proposée : levée de bouclier.
Non ! on tient à défendre notre décret !!!
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Message par jjland83 »

L'image de l'appartement qui tient à ce qui se passe autour est plutôt bonne. La pétition dans ce topic annonce le démantèlement de notre extraordinaire décret. Pourtant, la réforme annoncée prévoit d'inscrire dans la Loi ce qui définit le métier d'infirmier et de faire appel à un arrêté pour lister les actes infirmiers. La Loi c'est plutôt les fondations, c'est assez solide en droit français et plus qu'un décret d'ailleurs.
L'exemple des vaccinations antigrippales est un bon exemple. Pourquoi est ce que les décrets ne sont pas encore publiés. Parce qu'ils suivent le trajet normal des décrets pris en conseil d'Etat... C'est long, très long, naturellement long. Et c'est une bonne raison supplémentaire de changer cela et de mettre ces actes dans un arrêté plus réactif aux besoins des infirmiers.
Qu'on légalise des actes pour les ambulanciers ou les secrétaires ne me choque absolument pas. C'est même un droit français nouveau depuis 2002. S'ils ont les compétences et la formation pour faire tout cela pourquoi pas. A nous d'expliquer ce que l'on est les seuls à pouvoir faire. Pour rassurer tout le monde, un décret dérogatoire à la loi sur la VAE va sortir pour le diplôme infirmier. En clair, pas de VAE possible pour obtenir le DEinfirmier.
A nous de montrer ce que l'on fait vraiment, ce que ça apporte. A nous de montrer que ce que l'on apprend en Ifsi est une plus value à exploiter. D'où la nécessaire réforme de la formation d'ailleurs. Et là je reconnais qu'il y a du travail. Poser la question à n'importe quel administratif d'un hôpital : que fait un IDE et combien ça coûte à l'hôpital l'activité infirmière ? Et de l'aveu d'un membre d'un GIP sur l'activité hospitalière, un Infirmier ça donne les traitements, point. C'est un peu réducteur... mais on en est là.
Je salue les infirmières qui participent aux expérimentations diverses et variées, aux consultations infirmières notamment, elles le font pour la gloire et sans aucun soutien, mais avec l'espoir qu'un jour on admettra que c'est utile et doit être développé. Après les fondations, il faut construire des mûrs, de beaux mûrs, bien concrets, bien solides.
Regardons certains pays comme le Québec... Ils ont quinze ans d'avance pour faire reconnaître les sciences infirmières. Nous on résiste avec un décret de 1992, pourquoi pas...
C'est un débat sans fin et je pense avoir donné mes arguments. Le sujet
de ce Topic est de lancer une pétition contre un démantèlement. Personnellement, j'y vois plutôt une chance à saisir. Sinon vous irez demander à modifier notre décret actuel pour ajouter des actes, bon courage, il est dans cet état depuis 1992, on est en 2008, depuis 16 ans l'infirmier est figé dans ses actes...
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Haegen
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Message par Haegen »

je rejoins Flog et Thierry sur le décret.

il nous limite peut etre mais nous protège puisque nous sommes les seuls légalement compétents pour réaliser ces actes.

ce décret est un carcan parce que les IDE refusent de s'en servr comme un contre pouvoir. une grève du zèle avec l'application strito sensus des textes au sein des hopitaux feraient aboutir nos revendications extrements rapidement.

Jérome tu dis que nous avons été lent à faire évoluer ce décret, cela reste à prouver car aujourd'hui légalement je prélève en artériel ou je veux contrairement à 93. et puis les médecins aussi ont été long à réaliser la puissance que pouvez nous donner ce décret dans notre rôle de collaboration (faut écrire docteur, eh oui il est 3 heure du mat mais il faut vous lever :lol: ) mais nous n'avons meme pas encore réussi à y refléchir. merci pour eux :clin:

ensuite l'enseignement universitaire n'est pas forcement synonyme de fac de médecine. les IFCS qui propose des formations universitaires le font dans les domaines des sciences humaines ou de l'éducation.
puisque la médecine ne veut pas de nous aujourd'hui, pourquoi ne pas nous diriger vers ces filières?? et me dites pas scandale, nous sommes des para médicaux les psychologues eux non plus ne sont pas issue des facs de médecines et pourtant très présent dans le domaine de la santé mentale.
en plus pour comprendre l'environnement et le besoin de santé d'une population la socio, la psycho, la psychosocio, l'ethno, etc ne sont pas inutiles et nous libérait de l'emprise médicale.
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Message par jjland83 »

Entièrement d'accord sur le fait que l'on a sans doute pas suffisamment utilisé notre bon vieux décret comme il faut. Mais si on l'applique à la lettre, alors on arrête de faire un très grand nombre de soins faits illégalement aujourd'hui. Mais depuis 1992, on a heureusement une pratique qui a suivi le développement des possibilités pratiques et techniques, par contre le texte ne suit pas. Il protège partiellement. Et il est très réducteur de notre profession.

Je n'ai pas dit que l'universitarisation passera par la fac de médecine. Je dit simplement qu'aujourd'hui si on va vers l'université, il ne faut pas se leurrer, ce sont les médecins qui viendront mettre leur grain de sel dans notre formation. D'une part parce qu'ils sont universitaires depuis longtemps et aussi et surtout parce qu'ils sont déjà des formateurs "occasionnels permanents" nombreux en Ifsi... Et puis l'université, selon les lieux, n'acceptent que des formateurs, dument diplômés et ça veut dire parfois, doctorants et chargé de recherche. Pas un formateur actuel en Ifsi n'a cette qualification. C'est au doyen de valider et comptez sur ses amis médecins de la fac d'à côté pour le conseiller... demandez aux pharmaciens et aux dentistes s'il décident des choses dans leur fac.
Pour les Ifcs, certes il y a des partenariats. Mais pour l'avoir vécu c'est à double tranchant. Quand un étudiant Ifcs passe un temps certain à la Fac pour obtenir au final le master machin et le diplôme cadre. Si ce temps est trop important et si de plus à l'Ifcs les cours sont donnés par des universitaires, on a ce que la directrice, et pas n'importe laquelle mais je tairai son nom ici, d'un Ifcs a reçu : la demande des universitaires de donner le diplôme cadre de santé à des étudiants qui ont finalement suivi la même formation que ceux de l'Ifcs, àl'heure près. C'est logique ! Ouf, il y a un texte qui stipule que pour être cadre de santé il faut être de filière paramédicale... Tout ça pour dire que l'université est une fausse bonne idée dans l'immédiat si on ne sait pas ce qu'est le fondement même de notre métier. Il suffit de regarder comment ils ont fait au québec et pour bien connaître Margot Phaneuf, docteure en sciences infirmières qui m'a bien expliqué son parcours, je mesure le chemin que notre profession a a accomplir en France.
Jérôme
Infirmier, cadre de santé - Formateur indépendant
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