Quand on laisse un mourant dans l'ignorance

[La fée]

dans mon service aussi il y a une mamie qui est en phase terminale d'un cancer des poumons...

Aie aie aie, je sais que certains pensent qu'il n'y a pas de mal à parler les personnes âgées en utilisant les termes de "papi" et "mamie", mais personnellement, plus je fréquente nos ainés, plus j'ai du mal à entendre ces termes.

A part ça La Fee ton témoignage est tout à fait poignant Merci

Bec

oui dsl la j'ai utilisé ce terme, mais ca n'a rien de péjoratif au contraire je l'adore cette dame... mais je n'appelle jamais les PA "mamie" ou "papy" au boulot qd je leur parle, je les respecte, je les appele tjs par leur nom ... pas comme bcp qui tutoie, qui appelle "ma cherie" "ma belle"..etc..

voila je préfere préciser

[gobo49]

Evidemment, je ne suis pas IDE mais je ne revendique absolument rien sauf le fait que certaines personnes n'ont pas besoin de savoir dans la mesure ou ils ne sont pas pret à accepter la réalité d'une part et que celle çi risque d'accentuer la déchéance d'autre part.
Je suis par contre d'accord sur le fait qu'il ne faut rien cacher à tout prix mais qu'il faut avoir en face des personnes seraines et prete à accepter.

Je veux pas avoir l'air de m'acharner sur toi mais je peux pas laisser passer cela sans rien écrire...Comment tu peux prétendre savoir que les PA dont tu as la charge "n'ont pas besoin de savoir" ou encore "ne sont pas prêt à accepter la réalité". Cela me laisse perplexe. On a pas à se mettre de cette façon à la place des personnes. Ils restent quoi qu'il arrive des SUJETS. Est ce que tu veux éviter à ces gens d'apprendre une mauvaise nouvelle ou t'éviter à toi de "gérer" une situation problématique??
Secondo, l'annonce d'une mauvaise nouvelle n'engendre pas forcemment une dégradation psychique ou physique, c'est un acte fondateur. Il permet d'entamer un travail psychique et bien souvent de mettre fin à l'ignorance et à l'angoisse de mort. Ce n'est pas l'annonce en elle même qui va ou non être mal vécu mais plutot la manière dont cela est fait. Acte fondateur dans le sens d'un accompagnement possible du sujet, construire ensemble une fin de vie digne et confortable

En relisant ce topic, je me dis que finalement, le dialogue est plus important que tout le reste et que c'est au personnel soignant de s' adapter à la demande du patient en faisant du cas par cas etpas une généralité.

cela reste vrai quelque soit le contexte de soins et pas seulement lors de l'annonce d'une mauvaise nouvelle

[gobo49]

Je pense que j'aurai une vision plus juste des choses quand je serai IDE, mais quelque part ne retire-t-on pas un peu de la vie de la personne qui va mourir, quand on ne lui dit rien ? Un morceau de vie qui après tout lui appartient ? Et en a-t-on le droit ? Après tout, la mort fait partie de la vie, pourquoi continuer à en faire un tabou ?

Ta réflexion très juste Coshka et t'as pas besoin d'être une ide pour cela. Très juste, profonde et humaniste.
La situation de ta mére que tu décris un peu plus haut m'a touché et n'a vraiment pas dut être évidente à vivre pour toi. Pourtant on la retrouve assez souvent. Comment continuer à être comme avant alors que rien n'est plus comme avant. La peur d'engendrer un mal possible à l'autre par l'annonce de cette funeste nouvelle ne doit pas nous empécher de vivre ces derniers moments précieux ensemble de manière authentique et digne. Je comprends également ce gout d'inachevé. Quel travail de deuil entamer là dessus??

[skikinoune]

Je veux pas avoir l'air de m'acharner sur toi mais je peux pas laisser passer cela sans rien écrire...Comment tu peux prétendre savoir que les PA dont tu as la charge "n'ont pas besoin de savoir" ou encore "ne sont pas prêt à accepter la réalité". Cela me laisse perplexe. On a pas à se mettre de cette façon à la place des personnes. Ils restent quoi qu'il arrive des SUJETS. Est ce que tu veux éviter à ces gens d'apprendre une mauvaise nouvelle ou t'éviter à toi de "gérer" une situation problématique??

ne t'inquiete pas je ne pense pas que tu t'acharnes et l'intéret d'un forum est de pouvoir partager des avis différents donc merci d'avoir répondu.
Ta reflexion est pour moi serieusement à méditer.
En fait, je n'ai pas du tout le même contact qu'en hopitaux avec les patients.Je passe 2h par jour avec eux, chez eux dans leur intimité.Forcément, j'apprends à les connaitre et par conséquent et malgré moi à les aimer.
Malheureusement, je n'ai pas appris à prendre du recul et je n'ai pas vu assez de personnes malade pour juger de ce qui est mieux pour eux.
Pour l'instant, je me contente de suivre les désidératas des familles.Mon constat est de dire que des fois l'annonce d'une mort prochaine est positive et que d'autres fois, je ramasse les pots cassés.