Suivi des élèves

[inflolo39]

Ici, ma 1° année, j'avais jusqu'à 50 passages par jour pour 500 collégiens. Pas facile dans ces conditions de préparer des actions santé ni de faire les DI dans de bonnes conditions. En plus je me faisait engueler par la vie sco car les élèves attendaient trop lgtemps, venaient trop souvent et comme ils doivent passer avant et aprés à la vie sco, ça leur faisait trop de boulot . C pourtant pas moi qui ai exigé cette dernière clause. De plus, pour eux, la place d'un élève est en cours et pas à l'infirmerie, même avec 40 de fièvre!
Donc, il est inscrit dans le réglement intérieur que les élèves ne viennent que pdt les récrés (sauf grosse urgence bien sur, ms ils n'ont pas la même notion de l'urgence que moi ) et j'ai revu avec les profs ce qu'est une vraie urgence(=pas un élèves qui fait le cirque en cours, ni celui qui se mouche un peu fort).
j'ai ainsi réussi à diminuer le nombre de passage pendant les heures de cours, je n'ai "plus" que 20 à 30 passages les "mauvais"jours.

[mag2277]

Bonjour,

Pour moi qui suis 2 jours/sem ds un collège de 340 élèves, j'ai en mynne 20 passages/jr; cela dit, j'ai eu des journées à près de 40 (froid, épidémie.....).
Pour le tri (parce que c'est pareil pour moi, la vie scolaire ou les profs ne voient pas d'un bon oeil les files d'attente!!!), j'ai mis une affiche sur ma porte:
"Je suis en entretien; après vous être signalés (frappez à la porte avant!), merci de patienter en salle d'attente". C'est vrai que j'interromps mon entretien, mais au moins je fais un 1er tri, et je renvoie en cours ceux qui peuvent attendre jusqu'à la prochaine pause.
Ds l'autre collège (280 élèves), je n'y suis qu'un jour/sem, ils ont donc moins pris l'habitude de passer me voir, ils sont moins demandeurs en médoc......et en entretien d'aide; moralité je n'excède pas 10 passages.

Bon courage à tous et à toutes

[dripounet]

Je travaille dans un collège et j'ai beaucoup de passages d'élèves. Je découvre que c'est la même chose pour mes collègues. Quand je me remémore la période où j'étais collégienne, je n'ai aucun souvenir de passages à l'infirmerie et je ne me souviens même pas d'avoir remarqué la présence d'une infirmière dans un établissement scolaire, que ce soit à l'école primaire, au collège ou au lycée. Soit, il n'y en avait pas, soit les élèves y allaient beaucoup moins...

Alors, je me suis interrogée sur cette évolution. A votre avis, pour quelles raisons les élèves vont si souvent à l'infirmerie ? Leurs besoins seraient-ils réellement plus importants que par le passé ou c'est l'offre grandissante qui aurait créé le besoin et la demande ?

[Koper]

Je me suis fait la même réflexion il y a peu de temps. Et j'en ai beaucoup discuté avec les profs.
Je suis également en collège, les élèves viennent chercher du temps d'écoute, de soutien. Ils ont besoin d'être écouté. Ce sont souvent des petits riens mais ils ont juste besoin d'une oreille. Il manque souvent de dialogue avec les parents, c'est un âge un peu délicat aussi. Souvent ils n'en discutent pas à la maison. Sur certains gros problèmes je les renvoient toujours vers leurs parents et souvent ils reviennent en me disant "on en a parlé c'était bien, ça va mieux, papa ou maman m'a entendu". Et puis ce sont souvent les mêmes élèves qui passent.
Voilà pour mon ressenti. Moi même je n'ai jamais fréquenté les infirmeries des différents établissements que j'avais fréquenté. Je me souviens de la dame de service en primaire et de son sucre mentholé, beurk.

[isa45]

Bonjour,
je pense que le nombre de passages à l'infirmerie dépend de l'infirmière en place et de l'écoute qu'elle peut avoir.
Nous avons beaucoup bougé et changé d'école. Dans l'une d'elle, j'avais souvent l'infirmière scolaire au téléphone car ma plus jeune fille était souvent malade et ça se passait très bien. Elle savait que j'étais aussi infirmière et je travaillais pas loin, je pouvais venir chercher ma fille quand ça n'allait pas.
Pour les autres lycées et collèges, ma fille se faisait plutot rembarrer par les infirmières scolaires, alors parler de ses problèmes d'ado me semble plus difficile si l'accueil est absent (par exemple, lors d'une expérience de chimie, deux élèves se sont brulés légèrement, ils se sont fait copieusement engueuler par l'infirmière en place).
Pourtant beaucoup d'enfants n'ont pas de dialogue avec leurs parents ou n'osent pas leur parler de leurs problèmes avec eux. L'infirmière scolaire a un rôle énorme de ce côté là.

[dripounet]

Ils ont besoin d'être écouté...

Et avant, penses-tu qu' ils n'avaient pas (ou moins) besoin d'être écouté ? ou alors, penses-tu que le dialogue dans la famille existait davantage ? bref, comment expliquer la rareté des passages autrefois...comment expliquer que je ne me souvienne même pas de la présence d'une infirmerie dans les établissements où j'ai étudié ???...Il y avait-t-il peu ou pas d'infirmiers scolaires du tout ?...Car enfin, tout de même, une infirmerie bondée, ça se remarque, même si on n'y va pas !

[dripounet]

Bonjour,
je pense que le nombre de passages à l'infirmerie dépend de l'infirmière en place et de l'écoute qu'elle peut avoir.

Je le pense aussi. Mais en même temps, cela dépend peut-être aussi des élèves, de l'époque, du cadre et d'un tas d'autres paramètres...

[lele]

Salut, combien avez vous de passage par jour et pour un établissement de combien d'élèves? Chez moi 440 élèves, une moyenne de 20 passages par jour, 10 quand c'est très calme (très rare) et jusqu'à 40 en période d'épidémie. Dans le tas il y a toujours ceux du début de semaine qui se sont blessés ou qui sont malade depuis le samedi et dont leur parents leur ont dit "tu iras voir l'infirmière scolaire pour savoir si il faut aller voir un médecin".
biz

[nathoue30]

Dans le tas il y a toujours ceux du début de semaine qui se sont blessés ou qui sont malade depuis le samedi et dont leur parents leur ont dit "tu iras voir l'infirmière scolaire pour savoir si il faut aller voir un médecin".
biz

[dripounet]

Salut, combien avez vous de passage par jour et pour un établissement de combien d'élèves?

C'est pas tellement le nombre qui m'interesse mais plutôt une reflexion autour de cette affluence qui m'a frappée à mon arrivée à l'EN...S'agit-il de véritables besoins ou des besoins créés par un certain nombre de choses ?...J'avais vu ce sujet intitulé "passages à l'infirmerie" mais je ne le retrouvais plus et comme mon questionnement portait davantage sur le pourquoi que le combien, j'avais ouvert un nouveau sujet mais j'aurais dû l'intituler : "Pourquoi tant de mal-être, physique ou psychologique dans les collèges ?, Ou est la part de réalité ? Ou est la part de "comédie" ?, Où est la part de construction sociale ? Quels sont, au-delà des qualités d'écoute de l'infirmier (dont on a parlé) les éléments qui favorisent l'émergeance de cette demande accrue de prise en charge...

PS : Je te donnerais les chiffres une autre fois si tu y tiens, là je ne les ai pas en tête...

[véro89]

"tu iras voir l'infirmière scolaire pour savoir si il faut aller voir un médecin".

Là je reconnais les lundi matin et lendemain de travail en secteur ou je suis absente...Cela a le don de me mettre hors de moi....surtout lorsque je suis ainsi attendue dès 8h...sur un ton de reproche

Ou bien: "je me suis levé malade mais mes parents dormaient...Donc...je suis venu vous voir"... Oui mais encore!!!
Ds ce cas, j'avoue que je ne gène pas et j'appelle....et je reveille tt ce beau monde à 9h...et je passe pour une emmerdeuse...

[lola normande]

Ca n'empêche pas la discussion autour du pourquoi autant de passages, est ce que les élèves vont mal ...
Pour ma part, je fais près de 3000 passages par an pour 1000 élèves dont 250 internes (et encore, je compte pas forcement tout). Mais quand je regarde de plus près, je dois avoir une 50 aine de "fidèles". Sur les 1000 élèves, j'en ai vu 450 au moins une fois l'année dernière. Ce qui veut dire que plus de la moitié des élèves ne viennent pas à l'infirmerie. Et bon nombre des autres viennent 1 à 2 fois dans l'année. Je suis du coup pas persuadée qu'on puisse comparer par rapport à nos propres souvenirs d'élèves. Et il faut également tenir compte du fait que depuis 5 ans, il y a eu beaucoup de créations de postes et donc des IDE plus présentes dans les établissements. On nous voit plus, l'éducation à la santé a une place importante dans les établissements (création des CESC etc), on se présente comme étant une oreille attentive....

[Caleema]

je ne suis pas encore infirmière EN, mais la réflexion m'intéresse..
A mon avis, il y a le facteur "présence de l'infirmière", comme dit Lola, car oui, plus d'infirmières, plus d'actions aussi qui fait que leur présence est connue des élèves.
De "notre temps", les inf, quand il y en avait, n'avaient pas forcément d'actions préventives et éducatives.
Elle étaient là pour faire de la bobologie, et du coup, peu d'élèves passaient entre leurs mains.

Et puis, actuellement, l'information à la santé passe partout : les jeunes de maintenant, savent que l'adolescence peut créer des situations de mal-être et qu'ils ont le droit d'être entendu. Avant, c'était "débrouille toi avec tes émotions".
Je pense que l'on parle plus(+) maintenant des maux qu'avant. Moins de honte, et presque une philosophie inverse : "c'est ton job, tu dois m'écouter et m'aider"...

z'en pensez quoi ?

[dripounet]

z'en pensez quoi ?

Qu'on est peut-être tombé dans un excès inverse, c'est à dire, du manque d'écoute à l'attention excessive qui conforte certains élèves dans l'idée qu'ils sont au centre de tout, qu'ils ont des droits et aucun devoir...Je suis persuadée que les adolescents ont besoin d'attention et d'écoute, néanmoins, je suis également convaincue qu'ils ont besoin d'un cadre...

Pourquoi tant de passages dans les infirmeries ??? Je suis d'accord avec les réponses proposées : l'infimier scolaire a pris une place de plus en plus importante, les actions de santé plus nombreuses, les élèves connaissent davantage ce professionnel etc...Mais cette affluence ne serait-elle pas aussi le symptôme d'autres choses ? l'incapacité à différer un besoin par exemple, ou le désir toujours impératif, d'obtenir quelquechose dans l'immédiat...

Et pour reprendre l'expression marrante de Caleema, je dirais : "z'en pensez quoi ?"

[aouma31]

HELP !!!
j'ai plusieurs élèves qui passent trés fréquemment à l'infirmerie avec diverses symptômes invérifiables pendant les heures de cours...
j'ai tenté de mettre des limites en insistant bien sur l' importance de venir en dehors des h de cours mais peu d'effet ...du coup ,je deviens un peu expéditive avec ces élèves lâ....
je ne donne pratiquement plus rien et je prend juste température et/ou tension
en fonction de leurs symptômes (mal de tête ou douleur abdo).
j'ai quand même peur de passer à côté de qq chose ...tout ça ne me satisfait pas vraiement
je pense que je vais approfondir tout celà quand je les verrais en dépistage ...
enfin si je les vois, car lâ ils ont tendance à ne pas venir aux rdv fixés et ne pas suivre mes consignes comme consulter un médecin quand je leur demande !!!
dois je vraiement me fâcher ?

ps: ce sont des 6emes ....