La lutte aura été longue et l’issue, au vu de la valse des ministres chargés de la Santé ces deux dernières années, incertaines. Mais ils y sont : les infirmiers anesthésistes ont enfin obtenu la reconnaissance de leur spécialité en pratique avancée. Comme le prévoit la loi infirmière, définitivement adoptée le lundi 5 mai au Sénat, les formations d’IADE intègrent désormais l’exercice en pratique avancée avec la publication, dans le Journal officiel du 7 septembre, d’un arrêté. Celui liste ainsi les infirmiers anesthésistes détenteurs du diplôme d’État d’infirmier anesthésiste, du certificat d’aptitude aux fonctions d’infirmier spécialisé en anesthésie-réanimation, et du certificat d'aptitude aux fonctions d'aide-anesthésiste. Sont également concernés les professionnels qui possèdent une autorisation individuelle permettant l'exercice des fonctions d'infirmier anesthésiste.
« L’année 2025 restera comme une date clé » pour les IADE, a réagi le Syndicat national des infirmiers anesthésistes (SNIA) dans un communiqué, à la suite de la publication du texte, qui « vient consacrer un combat de longue haleine et ouvre une nouvelle ère. » Cet avancement statutaire vient non seulement reconnaître le niveau de qualification de la spécialité, mais il lui ouvre surtout de nouvelles perspectives de carrière et modifie sa place au sein du système de santé. Un enjeu essentiel pour une spécialité qui, à l’instar des infirmiers de bloc opératoire (IBODE), connaît une forte stagnation de ses effectifs ; en novembre 2024, le SNIA, par la voix de son président Christophe Paysant, déplorait ainsi l’absence de projet pour les IADE après un énième coup d’arrêt au dossier.
Prochaine étape : définir les nouvelles missions des IADE
Reste donc désormais à ouvrir « le travail réglementaire » qui permettra de « préciser le périmètre exact » des missions de ces infirmiers, de « définir les compétences élargies qui en découlent » et d’assurer « la valorisation de cette expertise spécifique. » Le SNIA envisage notamment un élargissement des missions vers le périopératoire, . « L’engagement de la profession illustre une même ambition : faire reconnaître à sa juste valeur l’expertise unique » des IADE.
Ce fameux travail réglementaire pourrait toutefois tarder à se mettre en place : avec la chute du gouvernement Bayrou, le dossier risque d’être à nouveau repoussé aux calendes grecques, alors même que Yannick Neuder, le ministre chargé de la Santé, a contribué de manière décisive à son avancement. « Le vote de la loi infirmière, et la reconnaissance qu’elle accorde aux infirmier.e.s-anesthésistes, doivent beaucoup à son travail opiniâtre, à sa capacité de dialogue et à son sens de l’action publique. Il aura mené cette démarche jusqu’à son terme, impulsant l’accélération du processus réglementaire avant que les changements gouvernementaux ne viennent en freiner l’élan », souligne ainsi le SNIA dans un second communiqué, dans lequel il remercie par ailleurs le ministre pour son investissement et sa pugnacité.
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