L’enquête Ipsos réalisée pour la Fédération hospitalière de France (FHF) vient illustrer une nouvelle fois, si besoin était, que, alors que le reste de l’activité hospitalière semble retrouver des couleurs, le secteur de la santé mentale va mal. Selon ses résultats, plus de la moitié des personnes ayant connu des problèmes de santé mentale (52%), soit 23% des répondants – un chiffre qui grimpe à 34% pour les moins de 35 ans – se sont heurtées à des difficultés d’accès aux soins.
Sont citées l’impossibilité d’avoir un rendez-vous avec un psychiatre, pour 22% d’entre elles, ou des difficultés relatives au traitement (35%), que ce soit pour obtenir un renouvellement en temps voulu ou qu’elles soient liées à une rupture de stock des médicaments. « Ces carences sur le plan organisationnel sont d’autant plus problématiques que la question de la psychiatrie fait toujours l’objet d’une stigmatisation certaine et inquiétante », s'inquiète la FHF. 82% des Français les jugent encore taboues, 52%, qu'il est impossible d'en guérir.« L 'accès aux soins en santé mentale reste très dégradé », a indiqué à l'AFP le président de la Fédération, Arnaud Robinet, également maire (Horizons) de Reims. « En psychiatrie plus qu'ailleurs, les services sont saturés. Les centres médico-psychologiques (publics) sont souvent sur liste d'attente et les généralistes sont débordés », a-t-il souligné.
Une forte augmentation des soins psychiatriques chez les plus jeunes
La FHF constate également une hausse nettement plus forte qu’attendue de la consommation de soins psychiatriques chez les plus jeunes en 2024 : de 32% de plus que prévue pour les 5-19 ans, et de 62% pour les 10-15 ans, de 17% pour les 15-20 ans et de 13% pour les 20-30 ans pour les niveaux d’hospitalisation pour les prises en charge de dépendance (addictions et alcoolisme). Ces indicateurs de dégradation de la santé mentale de la jeunesse ont « sans doute à voir avec le choc du Covid et des confinements successifs, dont on sait bien qu'il a été très marquant pour beaucoup de jeunes enfants et d'adolescents », selon Arnaud Robinet. « Mais une autre hypothèse, étayée par notre sondage, est que la hausse du recours à l'hôpital résulte de difficultés d'accès aux soins en amont », soit en médecine de ville. Selon une autre étude IPSOS, publiée mi-mars, face aux troubles de l’anxiété, notamment provoqués par l’actualité, 7 adolescents sur 10 restent seuls face à leur détresse.
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