ENQUÊTE

Tabac, alcool et cannabis, une consommation qui diminue fortement chez les ados de 16 ans

Publié le 15/09/2025

La consommation de tabac, d'alcool et de cannabis des adolescents de 16 ans a drastiquement diminué en France sur la dernière décennie, à l'instar des jeunes Européens, selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies, faisant d'elle l'un des pays européens où l'usage de ces drogues est le moins répandu.

Jeunes buvant de l'alcool, quai, fleuve

Crédit photo : GARO/PHANIE

« La France se situe désormais en dessous de la moyenne européenne pour l’ensemble des indicateurs d’usage » de drogue chez les adolescents de 16 ans, conclut l’enquête ESPAD menée d’avril à juin 2024 par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). Le pays enregistre une baisse des consommations parmi « les plus marquées » du continent européen au cours des 10 dernières années.

La France, bonne élève sur la plupart des drogues consommées

Concernant le tabac, la part des adolescents de 16 ans ayant déjà expérimenté la cigarette concerne 20% d’entre eux, soit l’un des taux les plus faibles en Europe ; avec une vigilance toutefois : « cette expérimentation de tabac est, avec celle de la cigarette électronique, une des rares initiations de substances plus fréquente parmi les filles que parmi les garçons (23 % contre 17 %) », observe l’OFDT. En dix ans, la part des adolescents de 16 ans fumant tous les jours des cigarettes a été divisée par cinq, passant de 16% en 2015 à 3,1% en 2024. La France se place ainsi « au sein d’un groupe d’une dizaine de pays, majoritairement nordiques, présentant un tabagisme quotidien à 16 ans inférieur à 5 %. »

Parallèlement, 7 jeunes sur 10 ont déjà expérimenté l’alcool, soit 67% des garçons et 70% parmi les filles. Si ce type de consommation tend à diminuer, il demeure toutefois très élevé, et s’accompagne d’une haute fréquence d’alcoolisations ponctuelles importantes (API), qui se définissent pour la consommation d’au moins 5 verres standards d’alcool (ou unité d’alcool) lors d’une même occasion au cours des 30 jours précédant l’enquête. « Près d’un quart (22 %) a encore déclaré, en 2024, une API au cours du mois malgré la baisse de 9 points enregistrée entre 2015 et 2024 », note-t-il.

Enfin, côté cannabis, qui demeure la drogue illicite la plus consommée, l’expérimentation concerne 8,4 % des jeunes de 16 ans (soit 9,4 % des garçons et 7,5 % des filles). Et la consommation au cours du mois parmi les jeunes Français est de 4,3 % avec une très légère prédominance des usages parmi les garçons (5,4 % contre 3,3 % chez les filles) La France, qui a longtemps figuré dans les pays où l’expérimentation de cette substance était la plus élevée, se place désormais dans le tiers des pays les moins expérimentateurs. Le niveau de consommation des autres drogues illicites (cocaïne, MDMA/ecstasy, LSD, amphétamines) est, lui, inférieur à 5%.

« La France se situe en dessous de la moyenne des prévalences des pays européens pour toutes les drogues, ceci étant la conséquence du recul des expérimentations chez les adolescents français depuis 2015 », souligne l’OFDT, qui avance notamment comme explication à cette baisse les politiques de lutte contre le tabac. La dénormalisation de ce dernier entraînerait par ricochet celle du cannabis. « Observer l’évolution des usages de drogues à l’échelle d’un continent sur des périodes longues reste essentiel pour éclairer les pouvoirs publics sur les actions à déployer tant au niveau national qu’européen », insiste-t-il enfin.

Accéder à la publication de l'OFDT, « Les usages de drogues en Europe à 16 ans - Résultats ESPAD 2024 »

La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com