ADDICTION

Outre-mer : les jeunes de 17 ans consomment moins d'alcool et de tabac qu'en métropole

Publié le 12/08/2025

Une enquête réalisée par l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives se penche sur les habitudes de consommation de drogues, licites et illicites, des jeunes de 17 ans résidant en Outre-mer. Elle identifie des différences avec la métropole, notamment concernant l'alcool et le tabac.

Gros plan sur visage et main, personne qui fume un joint

À l’exception de la Nouvelle-Calédonie, les jeunes de 17 ans résidant en Outre-mer consomment moins d’alcool et de tabac que ceux de métropole, où le taux de tabagisme quotidien est de 15,6%, résume dans un communiqué de presse l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), à la suite de son enquête ESCAPAD (voir encadré). Le pourcentage le plus bas est enregistré en Guadeloupe, où il équivaut à 5% ; en Nouvelle-Calédonie, il atteint toutefois 24,6%. Ce territoire est également marqué par un usage régulier de l’alcool plus élevé qu’en métropole chez cette population (11,2 % contre 7,2 %), qui augmente par ailleurs de manière constante depuis 2017. « Les alcoolisations ponctuelles importantes répétées (≥ 3 épisodes dans le mois de consommations d’au moins 5 verres d’alcool en une occasion) y sont également très fréquentes (30,2 %, contre 13,6 % en France hexagonale) », précise l’OFDT, qui identifie la même problématique en Polynésie française où le taux est de 22,8%.

En revanche, la tendance s’inverse dans certains territoires dès lors qu’il est question de drogues illicites. À la Réunion, en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie, l’usage du cannabis s’avère plus élevé qu’en métropole, tandis qu’à l’inverse, Martinique, Guadeloupe et Guyane affichent des niveaux plus faibles et en recul, dans une dynamique similaire à celle de l'Hexagone. « S’agissant des autres substances illicites, La Réunion se démarque par des niveaux d’expérimentation de cocaïne et d’ecstasy/MDMA supérieurs à la moyenne nationale », poursuit l’OFDT. Et en Guyane, c’est l’expérimentation du crack qui se démarque : 1,3%, contre 0,4% en métropole. En juin 2024, l’OFDT notait déjà dans un rapport que, si le cannabis demeurait la première drogue illicite consommée en France, l’usage des autres substances était en hausse, en particulier chez les hommes.

Les territoires du Pacifique marqués par des taux plus élevés

« Depuis 20 ans, les écarts entre les Outre-mer et la France hexagonale restent relativement stables », estime toutefois l’Observatoire, qui note des évolutions similaires entre la métropole et les territoires ultramarins. « Seuls les territoires du Pacifique (Nouvelle-Calédonie et Polynésie) présentent des usages durablement élevés, voire en progression sur certains indicateurs. » Une tendance « particulièrement marquée » chez les filles, qui oblige à être plus vigilant en matière de prévention, d’accompagnement et de réduction des risques.

Les enquêtes ESCAPAD
L'Observatoire
français des drogues et des tendances addictives (OFDT) décline ces enquêtes ESCAPAD sur l'ensemble des régions françaises, qui cible les usages de substances et les phénomènes d'addiction chez les jeunes de 17 ans. Celle concernant l'Outre-mer a été menée en 2023 et s'est appuyée sur les réponses de 2 869 jeunes de cette tranche d'âge habitant en Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française.
La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com