Face aux risques associés à l’alcool, hommes et femmes ne sont pas égaux, affirme la Haute autorité de santé (HAS). Alors que la consommation des femmes évolue et se rapproche des pratiques masculines, les complications « sont amplifiées chez les premières » : elles sont plus graves, plus rapides, « parfois spécifiques (cancer du sein) ou plus fréquentes » chez les unes que chez les autres (agressions sexuelles subies). Parallèlement, les femmes pâtissent des représentations liées au genre. « On juge, par ailleurs, encore plus négativement les femmes en difficultés avec leur consommation d’alcool et leur parole est moins considérée », ajoute en effet la HAS. En découle une sous-évaluation médicale des problèmes liés à l’alcool et un défaut d’accompagnement qui peuvent avoir de très lourds impacts sur leur santé et leur quotidien. C’est pour répondre à cet enjeu de santé publique que la HAS enrichit ses recommandations pour aider les professionnels de premier recours à diminuer les risques liés à l’alcool d’une série de documents supplémentaires (un guide point clés, une synthèse et sept fiches-outils thématiques) pour sensibiliser « aux spécificités de l’exposition des femmes à l’alcool, au-delà des seules périodes de grossesse et de maternité. »
Mieux informer tout au long de la vie
En premier lieu, il faut renforcer l’information et l’accompagnement des femmes sur les risques associés à l’alcool tout au long de leur vie. Car ceux-ci sont généralement abordés uniquement dans le cadre de la grossesse alors qu’ils constituent un sujet de santé global. « Il est ainsi nécessaire d’aborder ce sujet régulièrement en consultation, d’en faire un sujet de santé comme les autres (tabagisme, activité physique…), en veillant à éviter tout jugement moral et en étant attentif aux choix de vie, à l’intimité et à l’environnement de chaque femme », recommande la HAS.
Par ailleurs, la question entre alcool et périnatalité n’est pas spécifique aux femmes ; elle concerne aussi les hommes. La consommation du co-parent peut en effet entraîner une consommation plus élevée chez la femme enceinte ou être à l’origine de violences intrafamiliales. « Le principe de précaution consiste en l’arrêt de toute consommation d’alcool dès le désir d’enfant (ou l’arrêt d’une contraception), pour la femme jusqu’à la fin de l’allaitement, pour l’homme jusqu’au diagnostic de grossesse », explique la HAS. En réalité, la sensibilisation aux risques liés à l’alcool devrait débuter plus tôt dans la vie : au collège et au lycée, afin de présenter les bénéfices d’une exposition réduite à cette consommation.
Des réseaux d'aide et d'accompagnement existent
Enfin, pour aider les professionnels de premier recours, à la fois dans leur prise en charge et dans leur orientation, la HAS liste un certain nombre de dispositifs spécifiques et adaptés : microstructures médicales addictions et tous les temps dédiés à la santé des femmes, y compris au sein des centres de soins, d’accompagnement et de prévention des addictions (CSAPA), groupes de parole dédiés aux femmes au sein des associations d’entraide, qui aident à lutter contre l’isolement, ou encore les plateformes numériques comme le dispositif d’aide à distance « Alcool info service » de Santé publique France.
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