SANTÉ PUBLIQUE FRANCE

Infections à méningocoque : alerte sur une "recrudescence importante" des cas

Publié le 21/02/2025

Santé publique France s'inquiète d'une « recrudescence importante » des infections invasives à méningocoque pour la saison 2024-2025, décomptant plusieurs centaines de cas et alertant sur une mortalité élévée. Elle rappelle l'importance de la vaccination dans la lutte contre leur transmission.

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Crédit photo : BURGER / PHANIE

« Pour l’ensemble de l’année 2024, 615 cas d’infections invasives à méningocoques (IIM) ont été déclarés en France, correspondant au plus grand nombre annuel de cas depuis 2010 », alerte Santé publique France (SpF) dans son dernier bulletin, publié le 19 février. Un nombre de cas « exceptionnellement élevé » a notamment été observé en début d’année : 90 rien que sur le mois de janvier, soit un nombre équivalent au pic atteint en décembre 2022, dans un contexte de double épidémie de Covid et de grippe. L’augmentation de l’incidence de ces IIM entre 2024 et 2025 pourrait d’ailleurs s’expliquer par la forte circulation de la grippe cet hiver. « En effet, il a été montré que les infections par le virus de la grippe peuvent augmenter le risque d’infection invasive à méningocoque », explique SpF. Ces infections ont causé 50 décès entre juillet 2024 et janvier 2025, ce qui révèle un taux de létalité globale de 13,7%. « En janvier 2025, 13 décès sont survenus, essentiellement chez des adultes dont des jeunes adultes, ce qui témoigne de la sévérité de ces infections. »

Les infections du sérogroupe B parmi les plus fréquentes

Dans le détail, ce sont les infections dues au sérogroupe B qui sont les plus fréquentes, suivies par les groupes W et Y. Celles-ci « ont fortement augmenté ces dernières années par rapport à l’incidence relevée avant la pandémie de COVID-19 », souligne l’Agence. Le taux de létalité des infections W s’avère d’ailleurs élevé : de 19,8 % contre 12,5 % pour les IIM B et 10,4 % pour les IIM Y, entre juillet 2024 et janvier 2025. Parmi les personnes les plus vulnérables, les risques sont particulièrement élevés chez les nourrissons lors de leurs premiers mois de vie, même si les infections peuvent également toucher les adolescents et les adultes.

Rappel des modalités de vaccination

Les méningocoques sont des bactéries qui peuvent provoquer des maladies très graves comme les méningites ou les septicémies qui peuvent être mortelles ou laisser des séquelles importantes. Dans ce contexte, SpF rappelle donc l’importance de la vaccination contre les IIM, ainsi que leurs modalités :

  • Chez les nourrissons, la vaccination contre le méningocoque B et les méningocoques ACWY est devenue obligatoire depuis janvier 2025, dans la foulée des recommandations formulées par la Haute autorité de santé (HAS) pour lutter contre les méningites.
  • Chez l’adolescent, la vaccination contre les méningocoques ACWY est recommandée entre 11 et 14 ans avec un rattrapage jusqu’à l’âge de 24 ans. « Ce rattrapage est essentiel pour protéger directement les jeunes adultes et a également un objectif de protection collective en diminuant la transmission dans la population », insiste Santé publique France.
La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com