ENQUÊTE

Stages : les étudiants infirmiers racontent leur souffrance

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Publié le 05/09/2025

Les stages représentent la moitié du temps de formation des étudiants en sciences infirmières. Or, l'augmentation massive des quotas infirmiers en première année n'a pas systématiquement donné lieu à une réflexion sur la façon d'accueillir les étudiants dans les services. Cette situation, couplée aux difficultés du système de santé, n'offre pas toujours les meilleures conditions d'apprentissage aux futurs professionnels.

Etudiants en IFSI

Crédit photo : APHP-PSL-GARO/PHANIE

Julien (le prénom a été changé), 19 ans, est étudiant infirmier (ESI) de 3e année en région Rhône-Alpes. Il a effectué de nombreux stages (consultations chirurgicales, EHPAD, hôpital de jour de neuro-urologie...), mais l'un d'entre eux lui a laissé un goût amer.

Premier stage de deuxième année, de nuit. Julien se trouve depuis une semaine à peine aux urgences pédiatriques, «une unité difficile pour les étudiants, car la spécialité n'est  pas traitée à l'école», précise-t-il. L'étudiant prend l'initiative de réaliser un calcul de dose de kétamine en vue «d'un geste de réduction d'un membre supérieur» pour un patient. «Malheureusement, après plusieurs essais, mon calcul s'avère faux et je m'en rends compte», se souvient Julien, qui s'adresse alors à l'infirmière encadrante : «Je lui demande de bien vouloir m'aider quand elle sera disponible. Elle me confirme que mon calcul est faux, et m'annonce : 'Tu sortiras de la salle de soin uniquement quand ton calcul sera juste !', sans prendre la peine de m'aiguiller». Il est 22h. Julien restera devant son calcul jusqu'à 4h du matin, «sans même une visite» de la part de l'infirmière. «Quand mon calcul a été enfin juste (mais pas compris...), j'ai pu retourner dans le service pour suivre l'infirmière», se souvient-il. L'incident aurait pu en rester là, mais en fin de nuit, il était de coutume dans cette unité de faire des bilans par journée. «L'infirmière me demande donc ce que j'ai appris cette nuit avec elle», explique Julien, qui reconnait une faiblesse en calcul de dose et promet de travailler. L'encadrante, loin de s'émouvoir, lui lance un cinglant :«Franchement, tu n'as pas le niveau d'un deuxième année et tu n'as rien à faire ici!». 

Manque de places, encadrement pas à la hauteur, humiliations, abus de pouvoir, maltraitance : les stages tournent parfois à l'épreuve pour les étudiants en soins infirmiers. Ilona Denis, présidente de la Fédération Nationale des Etudiants en Sciences Infirmières (FNESI) y voit plusieurs raisons, à commencer par l’augmentation massive des quotas en première année d’études infirmières, qui a induit une tension accrue sur l’offre de stages. «Aujourd’hui, avec les services qui ferment, nous n’avons pas en France le nombre de places suffisantes pour accueillir tous les étudiants en stage. Environ 3,41% des étudiants se retrouvent d'ailleurs sans aucune proposition de stages, obligés de se rendre au rattrapage pendant l’été». 

Le tableau général, estime-t-elle, est «très négatif». «La majorité des appels que l’on reçoit concernent les stages, avec des étudiants qui rencontrent des difficultés et qui sont même confrontés à des situations impensables. Pas plus tard qu’hier, une étudiante nous a appelés pour nous dire qu’elle en était réduite à manger dans les toilettes parce que c’était tellement dur avec l’équipe qu’elle préférait s’isoler».

On est sur des situations répétitives, dans lesquelles l’étudiant est malmené, humilié devant des patients, devant des collègues... 

Harcèlement et humiliation 

La plupart des retours relèvent du harcèlement moral, note Ilona Denis. «Sans que les étudiants en aient toujours conscience d’ailleurs», précise la présidente de la FNESI. «On est sur des situations répétitives, dans lesquelles l’étudiant est malmené, humilié (ah tu ne sais pas faire ça !) devant des patients, devant des collègues… Il peut aussi s'agir d'une violence institutionnelle avec des étudiants qui n’ont pas le droit de manger avec les équipes, qui n’ont pas de vestiaires où se changer (ils se changent dans le bureau du cadre) etc». Des étudiants tenus à l'écart, traités comme une présence encombrante et parfois moqués. Des conditions de stage très loin, surtout,  d’être propices à l’apprentissage évidemment, et qui ne sont pas sans conséquences : certains étudiants sont dégoûtés du métier avant même d’avoir commencé. «Parmi les ESI qui ont pensé arrêter leur formation en 2025, 42% l'ont envisagé après des stages», rappelle la présidente de la FNESI, qui cite une récente étude de la fédération sur le bien-être des étudiants, largement mis à mal. 

Comment expliquer ces situations de maltraitance ? «A mon sens, il existe plusieurs explications à cet état de fait», observe Ilona Denis, citant par exemple des soignants «qui ont eux-mêmes mal vécu leurs stages» et qui sont dans des schémas de reproduction. «Le plus commun néanmoins, c'est que les soignants sont plongés dans une telle tension aujourd'hui dans l'exercice de leur profession qu'ils n'ont pas le temps de passer le temps relationnel qu'ils aimeraient avec les patients, ils n'ont pas le temps de faire leur profession comme ils le voudraient. Dans ce contexte, l'étudiant représente une tâche en plus : expliquer à un étudiant qui apprend est évidemment beaucoup plus long que de faire soi-même». 

"Souvent, ils serrent les dents" 

Trop rares pourtant sont les étudiants à signaler ces conditions de stages délétères, un peu parce qu'ils ont du mal à prendre conscience que ce qu'ils décrivent relève parfois du harcèlement moral, un peu parce qu'ils ont la pression de la validation du stage. «Souvent, ils serrent les dents», résume Ilona Denis, qui pointe également la difficulté du recueil de preuves. «Avec l'augmentation des quotas, rares sont les IFSI qui peuvent se permettre de fermer des terrains de stage pour maltraitance. Aujourd'hui, les instituts de formation envoient les étudiants les plus solides sur les terrains de stages qu'ils savent maltraitants». Pour aider les étudiants confrontés à des difficultés lorsque celles-ci sont graves, la FNESI les dirige vers la ligne d'écoute du ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Santé de la CNAE (Coordination Nationale d'Accompagnement des Etudiants). «On leur conseille aussi de tout noter, tous les éléments, pour constituer des preuves en cas de dossier à constituer», souligne sa présidente.

«Tu as dû bien t'ennuyer pendant ton stage pour nous montrer une attitude pareille!»

Ambre, 23 ans, étudiante de 3e année dans un IFSI de Bretagne a elle aussi été marquée par un stage dont elle a mis du temps à se remettre : dans un service de psychiatrie, en 2e année. Le terrain de stage se situait à 1h de route de son IFSI. Elle se levait à 4h30 pour commencer à 6h15.

Si le stage commence bien, la jeune fille est assez peu encadrée. Au terme de 4 semaines, soit la moitié de son temps de stage, son formateur passe dans le service pour échanger avec les équipes, qui ne relèvent que «de petits points d'amélioration». Pourtant, la situation va se dégrader. L'une des tutrices s'étant mise en arrêt, un infirmier la remplace, qui se montre très froid avec Ambre et lui fait des reproches à peine masqués. Après quelques questions posées par l'étudiante intimidée lors de la réalisation d'un  électrocardiogramme (ECG), il s'inquiète soudain : «si tu n'as pas d'autres questions, c'est problématique...» Ambre se met à se rendre à son stage «à reculons tous les jours». Fatiguée, pas soutenue, elle s'accroche pourtant et reste confiante pour la validation du stage. Les équipes réalisent finalement le bilan final sans elle et le couperet tombe : le stage n'est pas validé. L'un des formateurs lui lancera même : «Tu as dû bien t'ennuyer pendant ton stage pour nous montrer une attitude pareille». La jeune fille tombe des nues. «J'ai fait de mon mieux, je me suis investie, et surtout, personne ne m'a dit quoi que ce soit pour me permettre de redresser la barre. Quand ils m'ont tout balancé à la figure à la toute fin du stage, j'ai pleuré pendant une heure et n'ai pas pu me défendre», explique Ambre, qui, aujourd'hui, n'a toujours pas compris ce résultat négatif après un bilan intermédiaire convenable. «Quand j'y repense, ils m'ont très peu accompagnée».

"Au bout de trois jours, plus personne ne vient vers toi"

«Le plus dur, c'est psychologiquement», assure Ambre : «La position d'étudiant n'est vraiment pas simple, parce que certains professionnels ne veulent pas encadrer les ESI, d'autres sont tellement sous pression qu'ils n'ont pas le temps de le faire. Ce n'est pas toujours la faute des soignants, j'en ai conscience, mais certains font vraiment le minimum syndical». La jeune fille a beaucoup parlé de ses déboires à ses amis, mais n'a pas souhaité se confier à ses formateurs en IFSI. «Je peux compter sur ma référente pédagogique mais malheureusement, les IFSI gardent les terrains de stages avant tout, parce qu'on manque de places», regrette-t-elle, découragée d'avance. A ces difficultés, s'ajoutent parfois les conditions matérielles : «Pour ce stage en psychiatrie, j'ai dû avancer environ 1 000 euros d'essence qui m'ont été ensuite remboursés par mon IFSI... C'est hyper compliqué à gérer au niveau moral quand on n'est pas boursier.»

L'étudiante aurait aimé un peu plus d'accueil et de bienveillance. «Au début j'ai été accueillie, on m'a fait visiter le service, mais au bout de trois jours, plus personne ne vient vers toi», regrette-t-elle. Depuis, d'autres stages se sont heureusement bien passés, qui lui ont redonné confiance, mais Ambre a mis du temps à se remettre de sa mauvaise expérience : «ça m'a provoqué énormément d'angoisse sur les stages suivants. J'en ai beaucoup parlé à ma référente pédagogique, mais j'ai commencé à prendre des traitements, j'ai été mise sous anxiolytique parce qu'à mon réveil, j'avais peur d'aller en stage. Parfois je n'arrivais plus à me lever parce que j'étais trop angoissée». 

Pour Emma*, cadre de santé-formateur depuis 15 ans en IFSI et coordinatrice des stages, les constats de la FNESI sont effectivement «préoccupants» mais sont «à relativiser» alors que «16 000 étudiants ont répondu à cette enquête sur 100 000 étudiants en soins infirmiers qui suivent cette formation sur 3 ans», souligne-t-elle, reconnaissant toutefois la ressource que constitue la FNESI pour les futurs infirmiers. Le fait que «la plupart des appels» concernent des difficultés en stage montre bien que «ces périodes censées être formatrices, peuvent devenir sources de stress et d’inquiétude» pour certains étudiants. «Dans les IFSI, nous mettons en œuvre un maximum de temps pédagogiques pour accompagner les étudiants avant, pendant et après les stages, avec entre autre des temps de présentation en amont du stage pour les préparer, limiter le stress et toutes les préoccupations liées aux stages, des suivis pendant le stage et des séquences d’analyse autour des situations rencontrées après le stage», explique Emma, «avec une attention importante accordée à la connaissance de l'environnement et de la population soignée que les étudiants seront amenés à rencontrer ...»

Les comportements inadaptés, «ce sont des choses que l'on entend, il ne faut pas se voiler la face», concède-t-elle, «mais nous essayons de mettre en place différents dispositifs d'accompagnement au niveau de la formation justement pour que les ESI osent venir nous parler et se sentent évoluer dans un cadre bienveillant et sécurisant». C'est là d'ailleurs l'une des difficultés : «Certains étudiants confient qu'ils n'osent rien dire parce qu'ils ont le couperet de l'évaluation».

Médiation, fermetures de terrains de stage...

Les IFSI ont pourtant des recours, assure Emma. «Les situations problématiques peuvent amener à des médiations : on met alors en place des accompagnements sur les terrains de stage pour renforcer l'encadrement ou le tutorat ou bien tout simplement pour échanger sur les comportement ou les accueils qui ne correspondent pas aux attendus». Des situations délicates qui exigent «beaucoup de diplomatie» sourit-elle. «Les étudiants sont accompagnés par des tuteurs de stage et par des professionnels de proximité donc quand on a connaissance de situations ou de comportements de professionnels qui ne nous semblent pas aller dans le sens d'un accompagnement pédagogique, on le fait remonter - et ce même jusqu'aux directions».

Devant une situation d'abus, lorsque l'étudiant ose s'ouvrir à ses formateurs, «il sera systématiquement écouté et accompagné», assure Emma. «On peut même être amené à fermer des terrains de stage. C'est souvent provisoire puisque les services mettent en place des mesures rectificatives, mais ça nous arrive, oui». Quelle est la ligne rouge ? «Le stage doit être qualifiant. Pour ouvrir un terrain de stage, celui-ci doit répondre à des modalités et critères définis (charte d’encadrement, livret d'accueil et d’encadrement précisant les éléments de compétences que l'apprenant pourra acquérir et les modalités d’organisation de l’encadrement - le tutorat, l'organisation du suivi et des entretiens d’évaluation par des infirmiers). L’encadrement et le tutorat sont très importants. Un encadrement structuré et de qualité est un facteur de réassurance et de valorisation pour l’étudiant. Un encadrement insuffisant peut au contraire être déstabilisant pour l’étudiant. Le manque de moyens, d'effectifs est parfois en cause, mais nous prenons également en compte les retours d'étudiants. Donc non, on ne garde pas un terrain de stage coûte que coûte», certifie-t-elle, même si ces fermetures constituent «une solution extrême, un dernier recours, après une tentative de dialogue». 

Ces témoignages d'étudiants sont-ils des cas isolés ou le reflet d'une certaine réalité ? «Aujourd'hui, beaucoup de moyens ont été mis en œuvre justement pour dénoncer les comportements inacceptables. Les structures doivent tout faire pour favoriser l'accueil des étudiants, c'est à dire avoir en effet des vestiaires, un accueil digne de ce nom... Certains étudiants vivent encore ce type de situations mais tout est fait pour les éviter ou les limiter».  Les IFSI organisent des formations au tutorat au sein-même des établissements, au sein des services «et pas uniquement en cas de connaissance de comportements inappropriés» et mettent en place des évaluations de stages, pour travailler sur des axes d'amélioration : «les questions sont objectives (ont-ils un livret d'accueil : oui / non..., attribution d’un tuteur : oui/non…)» 

Une augmentation des quotas à prendre en compte

De l'avis de tous, l'augmentation des quotas doit également engager une réflexion autour du nombre de soignants minimum pour encadrer les étudiants sur les terrains de stage. Certains services, adaptés pour accueillir deux étudiants, se retrouvent à en accueillir trois ou quatre, ce qui demande plus d'énergie aux équipes mais aussi de revoir l'organisation générale. 

«Parallèlement à cela, on travaille beaucoup avec les étudiants autour de tout ce qui est valeurs professionnelles, savoir-être, organisation ou encore autour de leur bien-être», explique Emma, qui engage également les ESI à prendre la parole et à exprimer leurs besoins sur les terrains de stage. «Un étudiant qui se retrouverait seul pour une toilette est en droit de demander à être accompagné lorsqu'il ne se sent pas en sécurité sur un soin. C'est aussi un point que l'on tente de travailler avec eux : celui de leur positionnement».

Le spectre du stage non validé

On imagine pourtant la limite lorsqu'il s'agit d'un conflit avec une personne. Il y a la place d'apprenant, le spectre du stage non validé, la peur de se mettre toute l'équipe à dos, de ne pas être entendu, de ne pas être cru. «On les prépare pour qu'ils osent s'exprimer, qu'ils osent dire 'je veux être accompagné pour ce soin', ou 'je ne sais pas le faire'... Mais ça reste souvent difficile pour les étudiants, par rapport à la charge de travail et par rapport à l'organisation, de se positionner», reconnaît la coordinatrice de stages. «D'autant qu'on a des profils d'étudiants très différents, très hétérogènes (certains ont 17 ans et sont tout juste sortis du lycée, d'autres sont plus âgés, en reconversion et ont derrière eux un passé professionnel)... Ils n’ont pas tous les mêmes pré-requis pour appréhender l’intégration et la communication dans les milieux du soin». Quant aux tuteurs, sous pression, parfois écrasés de travail, «ils doivent être capables de communication bienveillante, non-violente», note Emma. Un défi. «C'est important que les étudiants aient une vision positive de l'encadrement car ils sont aussi de futurs encadrants. Former un professionnel de santé, ce n’est pas seulement transmettre des compétences, c’est transmettre une culture du soin, de l’écoute, du respect et de la bienveillance . »

"Une absence de remise en cause, des deux côtés"

Clément Thuilliers, fondateur de la plateforme «Réussis ton IFSI», nuance lui aussi un peu les choses, évoquant de fréquents «malentendus». Le sujet des stages a d'ailleurs fait l'objet d'un article avec des conseils pour les étudiants sur son site. «Le premier réflexe en cas de problème au sein de l'équipe doit être d'aller voir le tuteur ou la tutrice, le cadre ou la cadre de service, mais la démarche reste compliquée», concède-t-il lui-aussi. L'étudiant est dans une position délicate. «Souvent, on a envie de prendre sur soi et d'aller au bout du stage pour le valider mais cela ne fait généralement qu'empirer la situation et cela peut mener à des situations qui sont très graves», observe cet étudiant en soins infirmiers qui énumère les nombreux facteurs aggravants : la charge de travail, le nombre important d'étudiants infirmiers, le manque de formation des équipes au tutorat, ou encore les conflits intergénérationnels... Devant le peu de recours et l'isolement de l'étudiant, Clément Thuilliers fait un constat : «des deux côtés, on observe une absence de plus en plus grande de remise en question (c'est tout de suite côté étudiant : moi, je dois avoir ce type d'accueil et côté tuteur : moi je dois avoir ce type d'étudiant)». Un manque d'écoute qui «cristallise les choses» et «débouche assez vite sur une forme de maltraitance». Le jeune chef d'entreprise en a fait le constat : «Côté lieux de stages, je connais très peu de services qui aient un vrai livret d'accueil prêt, avec une attention accordée à l'accompagnement, alors qu'on sait l'importance d'un bon accueil. Dans le milieu médical, on n'est assez peu au fait de ces questions d'encadrement, de management. Beaucoup d'étudiants nous rapportent des situations très critiques, qui sont fréquentes... Malheureusement on n'en parle pas assez». 

«En tant qu'étudiants infirmiers, on se sent peu écoutés», abonde la présidente de la FNESI, Ilona Denis. Ce n'est pas faute, pourtant, d'avoir fait des propositions. «D'abord, la FNESI demande que l'augmentation des quotas soit systématiquement suivie d'une réflexion poussée sur la question des stages. Nous demandons aussi la mise en place systématique de l'évaluation des lieux de stage avec une plateforme nationale dédiée accessible aux étudiants», une initiative qu'avait promis, il y a deux ans, le ministère de la Santé sans que la promesse soit jamais suivie d'effet. «On reste convaincus que quand les soignants prendront conscience de ce que leur action cause chez les étudiants, les choses pourront s'améliorer. Quand les services mettront en place une politique d'encadrement digne de ce nom, parce qu'ils auront tellement d'avis négatifs sur la plateforme que le terrain de stage sera fermé le temps que le lieu de stage s'améliore, alors les lignes bougeront». 

La FNESI reçoit 100 à 120 mails par mois d'étudiants et environ 10 appels par jour : une grosse majorité concerne les stages. Elle avait même lancé le hashtag #balancetonstage sur Tiktok en mars dernier, qui avait trouvé un écho important sur les réseaux. Les étudiants, eux, continuent d'avancer dans ce parcours parfois semé d'embuches. «J'ai eu une grosse remise en question de ma vocation de soignant», confie Julien, l'ancien stagiaire malmené. Le sursaut viendra peut-être de cette nouvelle génération de soignants. Suite à son stage, Ambre s'est engagée dans l’associatif «pour défendre le droits de tous étudiants en sciences infirmières et essayer d’accompagner ceux qui peuvent vivre des situations similaires». 

 

 


Source : infirmiers.com