« La recherche participative en psychiatrie : injonction ou opportunité ? » tel était l'intitulé de ces 9e rencontres pour la recherche en soins en psychiatrie, qui se sont tenues à Ecully, près de Lyon, les 3 et 4 avril 2025. L'implication active des patients pour humaniser les pratiques et renforcer la pertinence des résultats s'est ainsi trouvée au cœur des échanges des 200 participants venus de quelque 70 établissements et de 5 pays francophones et au fil d'interventions variées : le dialogue restauratif, un dispositif de réhumanisation des liens patients-soignants face aux pratiques coercitives en psychiatrie, implantation des espaces Time out, un outil du soin intensif en psychiatrie qui vise une approche collaborative et innovante pour répondre aux besoins spécifiques, ou encore la co-construction de la recherche sur les psychotraumatismes... «L'alliance avec les personnes premières concernées reste le principal moteur du changement des pratiques», a pour sa part souligné le président d'honneur de l'ADRpsy et créateur de ces journées, Jean-Paul Lanquetin.
L'inclusion des personnes concernées et de l'ensemble des parties prenantes dans les processus scientifiques est devenue un enjeu incontournable.
La présence du ministre de la Santé, un signal fort
Yannick Neuder, ministre de la Santé, a tenu à ouvrir l'événement, dans un discours envoyé aux organisateurs. Un «signal fort» et «une première en dix ans», alors que la psychiatrie et ses acteurs «ont besoin de se faire connaître pour se positionner comme interlocuteur de politiques publiques sur les sujets qui concernent la discipline», a justement rappelé Jean-Paul Lanquetin. «L'inclusion des personnes concernées et de l'ensemble des parties prenantes dans les processus scientifiques est devenue ces dernières années un enjeu incontournable», a rappelé Yannick Neuder. «On le retrouve notamment dans notre loi de programmation de la recherche qui fait du développement des interactions entre science, recherche et société un objectif prioritaire. Cette vision décloisonnée de la science, je la partage à 100% et je suis persuadé que c'est un puissant moteur du progrès», a-t-il affirmé.
La place centrale de la notion de participation dans la recherche en santé
«La notion de participation (des patients et de leurs familles, des associations mais aussi des acteurs de la société civile), a naturellement pris une place centrale dans la recherche en santé et plus particulièrement dans le champ de la santé mentale et de la psychiatrie», a également noté le ministre. «C'est d'autant plus essentiel dans ce domaine si passionnant mais si complexe, où les pathologies et souffrances combinent des facteurs neurologiques et biologiques, des facteurs sociaux, territoriaux et économiques ainsi que des déterminants intimes et propres à chacun.»
Entendre les premiers concernés, coconstruire avec eux et leur donner une voix, c'est aussi un formidable outil pour continuer de déstigmatiser la maladie mentale.
Rappelant que la Santé Mentale a été décrétée Grande Cause Nationale en 2025, Yannick Neuder a également évoqué la formation de l'ensemble des professionnels amenés à intervenir dans la prise en charge et l'accompagnement de la maladie mentale. «Il faut naturellement former plus dans ce domaine où les besoins sont si importants, mais il faut aussi former mieux pour que les futurs soignants puissent, dès leurs études, être en lien avec les pratiques et les enjeux concrets qui les attendent. Plus largement, entendre les premiers concernés, coconstruire avec eux et leur donner une voix, c'est aussi un formidable outil pour continuer de déstigmatiser la maladie mentale», a-t-il martelé, citant l'ADRpsy et le GRIEPS, «pionniers dans cette démarche d'inclusion et de co-construction avec les usager et avec les professionnels de terrain, dans la recherche comme dans la pratique et la formation. Des professionnels de terrain au premier rang desquels les infirmiers et les infirmières en psychiatrie, qui occupent une place centrale dans ce domaine» a-t-il souligné.
Par ce discours introductif, le ministre «a répondu présent», a réagi Jean-Paul Lanquetin, qui a créé ces rencontres il y a 10 ans. «Ce discours d'ouverture est pour nous une marque de reconnaissance à la hauteur des principaux congrès de la discipline», s'est-il réjoui, alors que la recherche en sciences infirmières et la recherche participative souffrent de la même indifférence.
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