Les Français fument globalement moins, même si certaines catégories de population demeurent plus exposées au tabagisme. Ce sont les conclusions que tire Santé publique France dans son Baromètre sur la consommation de tabac. « Depuis le lancement du premier Programme national de réduction du tabagisme en 2014, le nombre de fumeurs quotidiens de 18 à 75 ans a diminué de 4 millions », indique l’agence sanitaire. Dans le détail, en 2024, parmi les 18-75 ans en France hexagonale, « la prévalence du tabagisme s’établit désormais à 25% contre 32% en 2021, et celle du tabagisme quotidien 18% contre 25% trois ans plus tôt. » Une baisse qui s’observe également chez les 17 ans : de 25,1% en 2017, la part de fumeurs dans cette catégorie d’âge est passée à 15,6% en 2022. Quant aux jeunes adultes, soit les 18-29 ans, la proportion de fumeurs s’établit à 18% en 2024, contre 29% en 2021. Enfin, la part de personnes qui n’ont jamais consommé de tabac continue de progresser, à 44%, et 55% des fumeurs déclarent avoir envie d’arrêter de fumer. Et côté intensité, « le nombre de cigarettes fumées par les fumeurs quotidiens est également en baisse depuis une vingtaine d’années », souligne-t-elle.
Cette tendance à la baisse s’observe en réalité depuis 2016, qui a marqué le début de la mise en place de plans nationaux de lutte contre le tabac (paquet neutre, hausse des prix, dénormalisation de la consommation…), mais que la pandémie de Covid-19 avait interrompus. « L’objectif du Programme national de lutte contre le tabac 2023-2027 visant à réduire la prévalence du tabagisme quotidien à 20% d’ici 2027 a non seulement été atteint, mais largement dépassé dès 2024 », se félicite-t-elle.
Une prévalence qui reste influencée par les inégalités sociales et territoriales
Pour autant, si Santé publique France salue cette diminution globale « importante », elle alerte toutefois sur la persistance des inégalités sociales et territoriales. Le tabagisme quotidien est ainsi deux fois plus fréquent chez les ouvriers que chez les cadres (25% contre 12%) et trois fois plus élevé parmi les personnes en difficultés financières que chez celles qui se déclarent à l’aise financièrement (30% contre 10%). Et certains territoires affichent une prévalence plus élevée du tabagisme, comme le Grand-Est, en Occitanie et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, tandis que d’autres (Ile-de-France, Auvergne Rhône-Alpes, DROM, La Réunion) y sont moins exposés.
« Le tabac reste en France la première cause de mortalité évitable, avec environ 75 000 décès attribuables chaque année, soit 13 % des décès », rappelle Santé publique France, car il constitue un facteur de risque de cancer et de maladies cardiovasculaires, notamment. Un message que l'agence sanitaire ne cesse de marteler tout en encourageant toutes les tentatives d'arrêt. Le troisième Programme national de lutte contre le tabac 2023-2027 et la Stratégie décennale de lutte contre les cancers de 2021 ciblent l’objectif de parvenir à la première génération sans tabac d’ici 2032, c’est-à-dire atteindre moins de 5 % de prévalence de tabagisme à l’âge adulte pour les générations nées à partir de 2014.
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