DREES

46% des femmes en santé déclarent travailler sous pression

Publié le 30/06/2025

Selon une dernière étude, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) estime que d’une professionnelle de santé sur deux et une professionnelle du social sur cinq ont travaillé sous pression en 2023.

Pour son enquête, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) prend en compte plusieurs professions des deux secteurs, dont infirmières, sage-femmes, cadres de santé, aides-soignantes, médecins, psychologues et psychiatres pour la santé, et assistantes du service social, éducatrices spécialisées, aides à domicile ou aides médico-psychologiques pour le social.

64 % des professionnelles de santé effectuent des mouvements douloureux ou fatigants, contre de 44 % de l’ensemble des salariés.

Ces métiers « sont marqués par une forte pénibilité physique : 57 % des professionnelles du social et 64 % des professionnelles de santé effectuent des mouvements douloureux ou fatigants, contre de 44 % de l’ensemble des salariés », estime-t-elle, dans sa présentation des données nationales* sur les conditions de travail de ces professionnelles . Près de sept sur dix doivent ainsi rester longtemps debout, contre seulement la moitié pour l’ensemble des autres salariés.

Une forte charge mentale

À la pénibilité physique, s’ajoute une « forte charge mentale », en particulier pour les professionnelles de santé : 46% déclarent travailler « souvent ou toujours » sous pression, et 65%, « penser souvent ou toujours à trop de choses à la fois dans leur travail » en 2023. Loin donc des chiffres pour les autres salariés, qui s’élèvent respectivement à 29% et 49%, et pour les professionnelles du social, estimés à 22% et 47%. « Cette charge est également émotionnelle : 48 % des professionnelles de santé sont émues souvent, voire tous les jours, dans le cadre de leur travail, contre 19 % de l’ensemble des salariés et 39 % des professionnelles du social », note la Drees. De manière générale, les femmes sont souvent exposées à des risques silencieux et spécifiques, relevait déjà en juin 2023 un rapport établi par la délégation aux droits des femmes du Sénat, qui citait « usure physique et psychique » et « troubles musculo-squelettiques ».

Parallèlement, toutefois, les professionnelles de santé jugent recevoir de l’aide de leur hiérarchie (69%) et encore plus de leurs collègues (83%), contre 67% et 70% respectivement dans le secteur du social. En santé, près de la moitié des femmes déclarent avoir « besoin d’interagir avec leurs collègues pour mener leurs tâches à bien » en permanence (49%), contre 29% qui estiment en avoir besoin « souvent ».

15% des professionnelles en santé déclarent vouloir changer de métier

« Face à ces conditions de travail difficiles, 50 % des professionnelles de santé estiment recevoir, au vu de leurs efforts, le respect et l’estime que mérite leur travail, contre 63 % de l’ensemble des salariés », continue la Drees. 15% d’entre elles font part de leur souhait de quitter leur profession dans les 3 prochaines années (contre 17% de l’ensemble des salariés). Dans le social, 63% des travailleuses, soit une part égale au reste des salariées, témoignent recevoir le respect et l’estime mérités, mais elles sont 27% à envisager un changement de carrière. Dans les deux secteurs, le premier motif avancé est le désir de préserver leur santé ; c’est le cas de 40% de ces professionnelles de santé, et de 32% des professionnelles du social.

Accéder aux données de la Drees

*Données issues de l’exploitation de l’enquête nationale sur le vécu du travail depuis le début de la crise sanitaire (TraCov2) de la DARES.

La Rédaction d'Infirmiers.com

Source : infirmiers.com