En ville comme à l’hôpital, l’épidémie de grippe s’intensifie, relève Santé publique France dans son dernier bulletin hebdomadaire sur les infections respiratoires (grippe, bronchiolite et Covid-19). Tous les indicateurs augmentent, quelles que soient les classes d’âge, avec une « activité exceptionnellement élevée chez les enfants » et une mortalité élevée chez les adultes. « La part des hospitalisations pour grippe/syndrome grippal parmi les hospitalisations toutes causes se situait à un niveau d'intensité très élevé chez les enfants et élevé chez les 15 ans et plus », indique-t-elle. 18 544 passages aux urgences pour syndrome grippal on ainsi été enregistrés entre le lundi 20 janvier 2025 et le dimanche 26 janvier 2025, soit 5,1% des passages. C’est un point de plus que la semaine précédente. « Le nombre d’hospitalisations après passage pour syndrome grippal était de 3 279, soit 4,5% de l’ensemble des hospitalisations (vs 3,5% en semaine 3) ». Les 65 ans et plus représentaient 58% des hospitalisations après passage aux urgences pour grippe/syndrome grippal, ajoute-t-elle.
La vaccination des 65-85 ans soumise aux déterminants sociaux
Et côté prévention, la campagne vaccinale contre la grippe et le Covid-19 débutée le 15 octobre 2024 n’a pas touché autant les personnes ciblées (de 65 ans et plus, atteintes de comorbidités, immunodéprimées, femmes enceintes, résidents en ESMS, et leur entourage). La couverture vaccinale atteignait ainsi 42,9% au 31 décembre 2024 ; elle était de 49,8% chez les personnes âgées de 65 ans. Santé publique France pointe d’ailleurs chez cette population une vaccination insuffisante, et surtout et « marquée par les inégalités sociales de santé ». À commencer par les déterminants géographiques. Selon les données de 2021*, la couverture vaccinale des 65-85 ans était ainsi plus faible dans les territoires d’Outre-mer : 37,2% en Guadeloupe, 26,2% en Martinique, 38,1% en Guyane et 39,4% à La Réunion, contre 65,1% en France métropolitaine (et bien loin de l’objectif fixé à 75%). « Elle était significativement plus faible chez les femmes que chez les hommes » soit 62,8% contre 67,9%, et significativement plus importante chez les personnes ayant un niveau d’étude (bac+5 et plus) ou de revenu plus élevé : 71,5% contre 64,3% dans le premier cas, et 71% contre 60,8% pour les autres. « Les personnes vivant avec une autre personne sont plus fréquemment vaccinées que celles vivant seules. »
Parmi les raisons pour ne pas se faire vacciner, Santé publique France identifie : l’inutilité du vaccin (41,6%), la peur des effets indésirables (13,6%) ou encore l’absence d’intérêt pour le vaccin (13,5%). « Le vaccin contre la grippe était, avant la mise à disposition des vaccins contre la Covid-19, celui qui soulevait le plus de réticences dans la population générale », précise l’Agence. Elle juge indispensable de remobiliser les seniors autour de la vaccination. La campagne de vaccination, elle, a été prolongée jusqu’au 28 février prochain.
*L'étude de Santé publique France s'est appuyée sur les réponses de 6 216 personnes âgées de 65 à 85 ans ont été interrogées en France hexagonale et 1 156 dans les départements et régions d’Outre-mer.
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