Si vous deviez choisir, quel serait l’emploi de vos rêves? Dans son enquête menée entre février et mai 2025*, Infirmiers.com invitait les infirmiers à décrire le cadre d’exercice hospitalier idéal. Horaires de travail, taille de la structure et nature du service d’exercice, rémunération mais également nombre de patients pris en charge en même temps et dynamique de la relation avec le supérieur hiérarchique…Les répondants étaient invités à compléter un questionnaire à choix multiples. Des résultats, trois chiffres-clés peuvent être extraits :
- Le temps de travail idéal moyen est estimé à 33,7 heures par semaine.
- Le nombre de patients moyen par soignant, à 10,5, quand il oscille actuellement entre 10 et 15 durant la journée, et 15 et 30 durant la nuit.
- Et la rémunération moyenne souhaitée, à 2 664 euros nets par mois.
Respect, communication et écoute sont les valeurs les plus citées.
La majorité des répondants indiquent préférer travailler dans une structure de taille moyenne (47%), les petites structures recueillant quant à elles 33% des réponses ; les plus grandes structures, telles que les CHU, ne convainquent que 20% des infirmiers. 70% des participants à l’enquête favorisent par ailleurs des horaires fixes.
Les facteurs humains, premiers éléments pour un cadre favorable
Côté environnement de travail, ce sont la nature et l’équilibre des relations au sein de l’équipe et avec les supérieurs hiérarchiques qui dominent, comparés aux aspects techniques. Ainsi, respect, communication et écoute sont les valeurs les plus citées dans les réponses, à hauteur de 70%, suivies par les notions de confiance, de bienveillance et de reconnaissance. Moins présents, la compétence managériale et le développement professionnel sont toutefois également mentionnés et témoignent d’une attente réelle autour d’un management compétent.
Un environnement sain, non toxique, une équipe soudée et un management humain sont jugés essentiels.
Quant à ce qui permettrait d’améliorer l’emploi, ce sont là encore les facteurs humains qui dominent largement. Un environnement sain, non toxique, une équipe soudée et un management humain sont jugés comme particulièrement essentiels pour construire un contexte de travail plus favorable. Ils sont suivis par des attentes fortes en matière de formation et d’évolution professionnelle ; reconnaissances institutionnelle et financière font également partie des enjeux qui reviennent de manière récurrente. Enfin, certains répondants réclament une transformation du système de santé, notamment afin d’alléger le poids du travail administratif, souvent accusé de déshumaniser le soin et de renforcer le sentiment d’une perte de sens.
Des préoccupations partagées par l'ensemble de la profession
Ces résultats viennent éclairer un peu plus un certain nombre de préoccupations qui traversent actuellement la profession, auxquelles la voie réglementaire pourrait apporter des réponses. À commencer par la loi, votée en janvier 2025, qui appelle à instaurer des ratios soignant/patients qui soient garants de la qualité et de la sécurité des soins. Quant aux besoins de formation, ils ont évidemment trouvé un fort écho dans la refonte de la formation initiale, dans un contexte où, si le nombre d’inscriptions en études infirmières augmentent, le nombre de diplômés, lui, reste stable, observait la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans son état des lieux sur l’année 2024. En cause, une hausse des abandons en plein parcours, souvent provoqués par des stages effectués dans de mauvaises conditions.
*L'enquête a recueilli 87 réponses finalement exploitables.
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